Je ne suis pas le maître qu'il te faut !

Dhammadanam

Sourire a écrit :Dhammadanam a employé l'image "d'allr voir l'ORL" pour mieux écouter le maître intérieur

Je n'ai absolument rien contre un ORL mais plus le temps passe et moins je me sens proche du dojo qui se trouve près de chez moi

Or je n'ai pas beaucoup de moyens de transports

Que me reste-t-il, sinon la lecture, la réflexion et la méditation ?

En l'absence de médecin, on se soigne avec la trousse-pharmacie

Nos pseudos respectifs portent à confusion.

Peut être devrais tu changer de dojo, de maitre si tu en as un ... bien évidemment quant notre kamma ne prête pas à une relation maitre/disciple alors il faut faire avec les moyens locaux. Cependant le Zen et le Vajrayana en France sont en général assez représentés pour avoir le choix du lieu, de l'école, de la tradition et du maitre que l'on souhaite fréquenter.

Tu es sur Dijon si mes souvenirs sont bon. Si tel est le cas il y'a plusieurs centres Vajra' (3/4) et Zen soto (2/3)
Jean

J'avais pas vu ce qu'avait écrit Ted à propos de mon post. Comme je suis un vieux cabotin, voici plutôt mon parcours comme je le ressens :

D'abord le 1, les situations de la vie : "Qu'est-ce que c'est que ce bin'z dans lequel je suis impliqué?

Ensuite le 4, sous forme d'instinct, d'intuition - "Must be a way out of here " (Bob Dylan)

Ensuite le 3, la recherche, la réflexion

Ensuite le 2, explications, et enseignements de pratiques

Ensuite le 4 grâce à la pratique, messages via intuition, nouvelles idées qui apparaissent, nouvelles ouvertures, éclaircissements etc

Et encore le 4, la communication dans le calme, le silence et l'ouverture spacieuse.

ensuite il y a l'alternance entre le 1, le 2, le 3 et le 4.

Même si on est au 4, la vie continue à enseigner, et le 2 et le 3 restent nécessaires pour vérifier si intuitions et idées issues du 4 sont correctes. De plus en plus il y a une certaine confiance qui s'installe, mais l'égo est retors, malin et subtil. Par sécurité, il est bon de vérifier avec le 2 et le 3. On est jamais trop prudent. Même de grands lamas continuent à consulter textes et autres grands lamas. Donc ça va, revenir au 2 ou au 3 n'est pas une perte de temps.

Reconnaissance vis à vis du Bouddha qui a créé les textes et les pratiques, reconnaissance vis à vis de tous ceux qui m'ont facilité l’accès à ces textes, reconnaissance aux maitres extérieurs dont les conseils m'ont permis de m'approcher de mon maître intérieur.

Évidemment, reconnaissance à la vie, mais enfin, il y a quelques coups de pieds au derrière dont je me serais bien passer. mais bon....c'est la vie!
lausm

Bon, je ne me reconnais que difficilement dans une classification de un à quatre, mais j'ai toujous été plus littéraire que matheux.

Surtout, je pense qu'on ne peux vraiment dire qu'il y a ait un point de départ et d'arrivée plus qu'un autre.

Je pense surtout que les points importants sont les points de contact entre ces quatre aspects dont vous parlez.

en effet, aucun ne peut fonctionner seul, mais les différentes voies les articulent différemment, mais c'est un problème de présentation pédagogique plus qu'autre chose.
Pour ma part, la vie m'a propulsé vers le questionnement, surtout par la souffrance. qui se manifestait pas des aspects très ordinaires et banaux : le travail, l'amour, le corps, l'esprit, et que fais je de cette putain de vie. Bien sûr, la réflexion de cette dernière locution éclipsait toute réflexion sensée, elle s'éclipsait elle même : quand on souffre on ne sait même plus de quoi tellement parfois ça sidère.
Alors au lieu de se livrer à la noyade, on commence à chercher, on trouve un bouquin qui nous interpelle. Pour moi il y a eu "questions à un maître zen". Aussi les trois piliers du zen, de P.Kapleau, mais je me laissait impressionner par les récits d'éveil.Aujourd'hui ça me fait surtout rigoler, je pense qu'il faut oublier ces anecdotes sinon elles deviennent un boulet dharmico égotique. Mais du coup ça m'a donné envie à un moment où de l'envie il n'y avait plus, en tous cas pas vers quelque chose de "normal" au sens des conventions sociales, pour satisfaire les manques.
De là on trouve la pratique, de là on trouve le maître.
De là le maître intérieur se développe.
Et de là on finit par se faire lourder par le milieu de pratique, par ne plus être écouté par le maître extérieur, et à continuer de voir le maître intérieur vouloir comprendre, de préférence en se vautrant de façon plus ou moins voulue, dans cet océan d'ignorance, où apprendre à nager est en fait la vraie pratique de l'éveil réalisation.

Mais pour moi, il n'y a pas une étapt plus qu'une autre qui ait pris le pas, il me semble que justement, dans cette quète de l'unité de nous mêmes, toutes ces étapes croissent conjointement.
Alors c'est sûr, le pissenlit n'est pas en fleur au même moment que les capucines, les carottes ne sont pas mûres au même moment que les salades de printemps, les pommes de terre ne se plantent pas au même moment qu'on sème les petits pois.
Mais c'est ainsi, tout cela pousse pourtant dans le même jardin, et s'influence mutuellement. Et quand on passe dans le jardin, si on soccupe particulièrement des carottes, cela ne veut pas dire qu'on n'a pas un oeil sur les petits pois ou les pommes de terre, et parfois on intervient, parfois il n'y a rien à faire que de laisser faire.

Voilà donc comme je vois les choses.

Je pense aussi qu'on a un immense boulot à faire concernant la notion de maître, car à mon sens on interprète trop souvent faussement la façon dont cette relation est menée dans les sociétés orientales, et s'articule avec les autres aspect de la vie.
Flocon avait un jour écrit un post très éclairant au sujet de notre vision culturelle du maître, héritée du siècle des lumières, si je me rappelle bien, qui pointait les conditionnements que nous occidentaux, portons au sujet de cette relation si particulière.

C'est pour cela qu'à ce jour je ne cherche pas, je digère et prend du recul sur nombre d'idéalisations que j'ai eues, qui, si elles m'ont portées parfois, on atteint une limite, qui a été celle de voir l'ombre du maître, et de voir que lui ne voulait pas la voir, et que donc je ne pouvais reconnaître comme maître quelqu'un qu'i n'est pas capable de m'enseigner ce que je souhaite dépasser. Tout en devant accepter qu'il ait ce titre, et qu'un titre reste un signe extérieur, la réalisation restant profondément subjective, tout comme le processus relationnel qui relie celui qui aspire à pratiquer ce chemin, et celui qui est censé aider de par son expérience.
Je pense que de toute façons, au moment où, si le désir est profond, la nécessité réelle, les conditions de la rencontre avec qui peut faire avancer, se présenteront.
Mais elles sont aussi, ces conditions, dans le regard qu'on a sur le réel : souvent on cherche un maître, et on ne reconnaît pas que les situations qu'on vit sont aussi une pratique enseignement, car on est fixé sur une figure tutélaire, un parent de substitution. Et à mon sens ça infantilise et ne fait pas avancer. Et un vrai maître doit être capable de dire non, d'énoncer ses limites, de ne pas abuser d'un transfert positif.
Katly

Je crois aussi que déjà très tôt, nous sommes éduqués, enseignés et guidés, en mal ou en bien mais que nous apprenons à être "seuls au monde", au fil du temps.
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