boudiiii ! a écrit :"ils savent disparaitre En même temps qu'elles apparaissent..."
ah bon ?
Quelle est la méthode utilisée ? Ca m'interesse


Les marteaux de secours disparaissent en même temps qu'ils flinguent la rigidité du miroir parce que dès leur fonction aboutie, ils se dissolvent d'eux-même. Par exemple, dans le
Mahamudra kagyupa, on analyse d'où vient l'esprit, où il demeure et où il va... Quand l'analyse a atteint son but, on demeure simplement dans cette absence d'allée et de venue qui est la nature de l'esprit, ce qui en fait un esprit intemporel.
Si elle n'atteint pas son but, on tergiverse jusqu'à l'écoeurement dans les théories.
Michel a écrit :Si on apprend pas a un enfants ce qu'est un arbre, il le désignera a sa façon, comme le Buddha a désigner le nirvana a sa façon, il y a pas d'absolu dans les mots, ce sont que des noms donné.

Il n'est pas certain qu'un enfant désigne ses objets, par contre, il en a des concepts correspondants, grâce à la mémoire. Il sait sans désigner que le visage (pas qualifié de visage) de sa mère (pas qualifiée de mère) lui est familier (sans qualification de familier).
L'expérience direct et la mémoire sont deux choses distincte, sans mémoire les choses sont simplement pas désigner, ce qui signifie que rien sépare la réalité en objet séparer les uns des autres.
Affirmes-tu que la perception directe ne sépare pas l'arbre de la forêt ou les feuilles des branches ? Pourtant c'est le cas: si tu vois un arbre (ou la base de caractéristique, ou base de désignation d'un arbre), tu ne vois pas la forêt. Pas la peine de conceptualiser pour séparer. Si ce sont mes mots que tu vois, tu ne vois pas le lotus dans les smileys. Parce que le lotus, et tout le reste, est nié par la perception d'un mot.
Un mot, comme tout autre objet des sens, est la négation
implicite de tout ce qui n'est pas lui. Un concept, c'est la négation
explicite de tout ce qui ne renvoie pas à lui. C'est la seule différence majeure entre cognition directe et cognition conceptuelle.
Comme un bébé naissant ne peut pas faire la distinction entre "intérieur/extérieur" car il a rien désigner en ce sens, du l'absence de donné en la mémoire, un peu comme ton exemple de l'arbre: "on réalise seulement un truc vertical avec des trucs sur les côtés qui portent des trucs", il y a simplement "observation". Sans désignation il n'y à pas d'arbre pas d'intérieur pas d'extérieur, il n'y a que cela.
Non, sans les concepts, la perception directe d'un être ordinaire comme moi, est muette. Elle ne contient aucun contenu informatif, lors d'une perception directe, il n'y a pas de truc, pas vertical, pas de côté, pas de porter d'autres trucs.
Il n'y a que des contours et des couleurs, dans le cas d'une perception visuelle.
Un bébé fait sûrement la distinction entre le visage de sa mère et le biberon (qui ne sourie pas et ne parle pas), sauf qu'il ne désigne pas: il a seulement des bribes de concepts.
Nos sens ne sont pas La réalité, car ce a quoi nos sens nous exposes est un regard subjectif de cette machine "corps", si ce corps avait une autre "configuration" la présentation du "réel" serait complètement différents.
Etant donné que ton esprit n'est censé réaliser que ta propre perception avec ton seul corps, comment fais-tu pour évoquer un changement de paradigmes possible en présence d'une autre perception corporelle ? Il s'agit d'une inférence. Or nous supposons tous les deux que ton inférence est en accord avec la réalité. Bref, l'inférence, pour les êtres ordinaires comme nous, est le seul moyen d'accéder à certains niveaux de réalité qui ne nous sont pas directement perceptibles (sinon aucun de nous ne serait dans le samsara).
Le réel est que : ce qui est vue, ce produit au contact "phassa" et cesse de ce produire quand le contact cesse. Croire que les formes "objets des 5 sens" existent en dehors du contact, c'est dire que les objets existe "objectivement" a la vacuité.
Je ne suis pas sûr de tout comprendre dans la seconde phrase, mais ce que tu dis dans la première est conforme aux vues bouddhistes: les objets des 5 sens n'existent pas en dehors du contact. Bref, pour qu'il y ait une perception, il faut 3 conditions (
pratyaya): l'objet; la faculté sensorielle et la conscience. Là aussi, toutes les écoles bouddhistes enseignent que nous n'avons pas que 5 sens; il y a aussi le sens mental. Si ce n'était le cas, alors la vacuité serait un objet des 5 sens. Duquel ? As-tu déjà vu visuellement la vacuité ? ou entendue ? ou etc. ou touchée ?
Seule la conscience mentale peut percevoir directement la vacuité parce que la vacuité n'est simplement pas physique.
longchen2 a écrit :Concepts et réalité...
Pour ma part j’aborde cette question sans trop me faire de souci.
Ce que je veux dire c’est que la réalité je la vois (avec mes yeux physiques), je peux la toucher (avec mes mains) ; les concepts sont plus à travers les mots, les discours, les écrits, ce qui est de l’ordre des constructions intellectuelles.
Une construction intellectuelle peut être pertinente et correspondre à la réalité que je vois et que je peux toucher, correspondre à mon expérience aussi (et à l'expérience d'autres que moi, et s'ils ont ma confiance je les écoute).
Mais il existe aussi des fictions intellectuelles, des théories très séduisantes, "bien ficelées" on va dire, mais qui dans la réalité ne fonctionnent pas.
Mettre ou pas l'accent sur l’intellect (selon les écoles), dans tous les cas on en revient sans doute aux êtres et à leurs tendances ; et il y a 84 000 portes du dharma selon la Tradition je crois !
Tous le monde devrait donc trouver une porte à sa convenance ! C’est là l’essentiel
Et nous irons tous à Rome (en fait nous y sommes déjà mais côté ignorance nos consciences "en tiennent une couche" on va dire)

delphinus

Sans doute que l'invitation du Bouddha dans le
Sutra Roi des samadhis à analyser la réalité comme seule porte vers le nirvana est adaptée aux tendances de certains de ses disciples. Mais aussi: si on voit par expérience que vipashyana doit accéder à la combustion des concepts employés, on voit que la cessation (encore temporaire) des concepts est consécutive à l'analyse de
vipashyana.
Cet esprit appréhende malgré tout un objet (si on interprète avec des mots arbitraires (comme tous les mots)), l'esprit certifie la vacuité ou le non-soi. Or un état d'esprit qui écarte le soi n'est pas le même qu'un état d'esprit qui n'affirme pas le soi. C'est la même différence entre l'athée et l'agnostique.
Puis comme cet état d'esprit voit qu'il n'y a jamais rien eu à écarter, la réfutation s'apaise d'elle-même.
C'est ce que dit Shantideva, au cours de son argumentaire sur la vacuité:
Shantideva (34 IX) a écrit :Quand ni réalité ni non-réalité ne se présentent plus à l'esprit, alors celui-ci, dénué de concepts, s'apaise.
Il paraît que c'est à ce moment-là qu'il s'éleva dans les airs et disparut dans le ciel. oiseau2julie
