Cortex, mental, intellect et concepts ont sûrement leur raison d'être, à mon sens.
Tout cela fait aussi partie de la réalité (intérieure, pour le coup).
Je les vois comme des "outils"... qui logiquement ne peuvent poser problème que si on les utilise en dehors de leur domaine de compétence.
Prendre des vessies pour des lanternes, voilà qui entretient l'illusion d'y voir clair, et laisse donc dans l'ignorance, pour résumer mon point de vue.
L'intellect fonctionne par la discrimination mécanique de "parties" définies, articulées entre elles.
Or un être vivant n'est pas définissable, sauf à ne considérer que ce qu'il a de fixe, de mécanique.
Ce qui vit est par définition en mouvement permanent.
Comment alors, la considération des seules articulations de ce qui est figé, pourrait-elle nous permettre de nous approcher de la réalité vivante ?
Ce que c'est que vivre échappe nécessairement au mental.
On peut avoir une idée de ce que c'est que vivre, mais on ne peut pas vivre que de considérations mentales, ni "contrôler" sa vie par ces mêmes considérations, qui ne sont que des projections intérieures. Cela fonctionne pourtant, pour tout ce qui est technique (construire des maisons, faire du feu, etc). L'erreur, à mon sens, consiste à croire qu'on peut aussi "contrôler" de la même manière la relation (avec autrui, avec soi, avec l'environnement...). Car ce qui motive cette croyance reste ignoré, et il me semble que c'est de la peur. N'est-ce pas là une base du conditionnement, que "d'apprendre" à "contrôler" autre chose que des objets ? Et n'est-ce pas la peur, qui fait qu'on veut contrôler autrui, se contrôler soi-même, installer des relations de pouvoir ?
Mon avis donc, c'est que la peur est entretenue par le conditionnement, lequel pousse aux relations de pouvoir, et que cette habitude entretient l'ignorance, le mental devenant le "refuge" (inefficace) de la conscience. Par l'intellect, j'ai le sentiment illusoire que je peux agir, modifier l'environnement, "maîtriser la situation", conjurer la peur... mais on ne règle pas un trouble intérieur (expression vivante) avec des outils qui ne peuvent agir que sur ce qui est mécanique, et par conséquent extérieur, figé, mort.
Les mots sont certes une mécanique, mais aussi un moyen d'expression, de communication. Et la limite de ce qu'ils peuvent transmettre dépend de ce qu'émetteur et récepteur peuvent concevoir, mais aussi sentir, ressentir, car ils véhiculent l'image de mouvements intérieurs vivants.
En communication, les concepts sont un support mécanique, donc, avec les limites que cela implique. Pour le reste, ils ne peuvent appréhender que ce à quoi leur nature même donne accès, autrement dit saisir ce qui semble plus figé que soi, qui semble mort. La réalité comporte des aspects mécaniques, mais j'ai l'intuition que la "mécanique du réel" (de la forme) est fractale, ce qui ne la limite, ni donc la définit réellement. La difficulté de la question posée sur ce fil réside peut-être dans le fait de voir clairement les limites des concepts, de manière à ne pas persévérer dans l'illusion générée par la croyance qu'ils peuvent être utile en dehors de leur domaine de compétence.
Je pense qu'on ne peut percevoir la réalité vivante au travers de grilles de lecture conceptuelles.
Perception et considérations mentales s'opposent logiquement, dans la relation, et cela ne peut générer que des conflits intérieurs et extérieurs, entretenir la souffrance.
Je ne sais pas si je suis bien clair, je fais de mon mieux, comme vous tous à n'en pas douter.
