Karma: action et intention

chakyam

Une des stratégies privilégiées du bouddhisme a toujours été de s'imprégner des traditions des pays dans lesquels il s'implantait. Ainsi en est-il de la notion de karma qui appartenait à la culture védique et upanishadique de l'Inde ancienne, notion qu'il ré-interprèta pour garder le contact avec une population encore très marquée par l'Hindouisme. Il en fut également ainsi au tibet où la religion Bôn fut intégrée au travers de la croyance en la renaissance ou la réincarnation. En conséquence au contraire de ce qui est soutenu je ne pense pas prépondérante la centralité du karma mais plutôt survivance archaïque de pratiques pré-bouddhique au service du Hinayana.

Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que la référence ici donnée se réfère aux suttas pali, textes les plus anciens compilés par les disciples du Bouddha quelques années après sa mort au cours des trois conciles reconnus par la tradition.

Bien que les citations ne convainquent personne puisqu'elles sont toujours données à l'appui de la thèse que défend celui qui les présente, je vais en proposer une, ne serait-ce que pour démontrer que notre recherche ne s'oriente pas dans le sens d'une meilleure compréhension. La voici :
….Ce n'est rien qu'un artifice de l'esprit
…......Cette naissance dans un illusoire devenir
…............Dans un monde de bonnes et mauvaises actions
…...................Avec une bonne ou mauvaise renaissance future.

NAGARJUNA – Hommage à Manjusrikumarabhuta – verset 18

J'en déduis donc, dans la mesure où le karma est lié au concept de renaissance que, pour le moins, les avis divergent et qu'il n'est pas d'une grande utilité de faire état de nos connaissances livresques respectives.

A cet effet, il est nécessaire de revenir au lien qui est fait entre Action et Intention. Que tout acte soit lié à une intentionnalité me semble évident, avec ou pas création de karma – c'est ce qu'il nous faudrait découvrir par nous mêmes – mais il est également vrai que toute action n'est pas nécessairement liée à une intention. C'est précisément la NON-ACTION.

Qu'est-elle en effet cette non-action ? Ce n'est certes l'absence d'action. En prônant la non-action il ne s'agit pas de ne rien faire mais au contraire d'agir sans identification, ni projection de soi-même dans les conditions de réalisation ni dans un quelconque résultat. En aucun cas celui qui « non-agit » n'attend pas une quelconque satisfaction ou insatisfaction dans le fruit de son action... et pourtant il agit au-delà et en deçà de toute caractérisation négative ou positive caractéristique de la « maladie de l'esprit »... sans aucun karma, ni constitution de karma tout comme le nuage qui ne se préoccupe ni ne se soucie de l'eau qu'il déverse sur les prés, que pourtant il aide à entretenir.

Ainsi se trouvent réalisées les 4 certitudes du bouddha telles que mentionnées par Iskander que je remercie.

« ‘Supposons qu'il y ait, après la mort, des conséquences pour les actes bons et mauvais (accomplis avant la mort). En ce cas, il est possible, après la dissolution du corps, après la mort, que je renaisse dans un monde céleste.’ Telle est la première certitude.

« ‘Supposons qu'il n'y ait pas, après la mort, de conséquences pour les actes bons et mauvais (accomplis avant la mort). Dans ce cas, dans la vie présente, je demeure, en tout état de cause, détendu, libre de toute haine et de toute malveillance.’ Telle est la deuxième certitude.

« ‘Supposons que des conséquences négatives retombent sur l'individu qui a commis des mauvaises actions. Quant à moi, je n’ai souhaité aucun mal à personne. Alors comment se pourrait-il qu'une conséquence négative retombe sur moi qui n’ai commis aucune action mauvaise ?’ Telle est la troisième certitude.

« ‘Supposons qu’aucune conséquence négative ne retombe sur l'individu qui commet des actions mauvaises. Alors dans les deux cas, je peux considérer que je suis pur.’ Telle est la quatrième certitude.
FleurDeLotus
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Chakyam a écrit :Une des stratégies privilégiées du bouddhisme a toujours été de s'imprégner des traditions des pays dans lesquels il s'implantait. Ainsi en est-il de la notion de karma qui appartenait à la culture védique et upanishadique de l'Inde ancienne, notion qu'il ré-interprèta pour garder le contact avec une population encore très marquée par l'Hindouisme. Il en fut également ainsi au tibet où la religion Bôn fut intégrée au travers de la croyance en la renaissance ou la réincarnation. En conséquence au contraire de ce qui est soutenu je ne pense pas prépondérante la centralité du karma mais plutôt survivance archaïque de pratiques pré-bouddhique au service du Hinayana.
<<metta>> Cette interprétation ne tient pas puisque le Bouddha ne s'est pas gêné pour remettre en question la "noblesse" des Brahmanes et n'acceptait pas les castes, ce qui est une tradition importante et tenace de la culture indienne.

Si ton interprétation à propos de l'imprégnation de points culturels était valide, le Bouddha aurait accepté ces castes en les réinterprétant comme il l'aurait fait avec le karma.

La position bouddhiste est au contraire que le Bouddha a délibérément choisi de prendre naissance en Inde où certaines conditions étaient propices quant à son enseignement, comme l'acceptation plus ou moins tacite des renaissances, du karma, du samsara, du nirvana etc. Sauf qu'il les explique selon sa propre compréhension omnisciente.
Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que la référence ici donnée se réfère aux suttas pali, textes les plus anciens compilés par les disciples du Bouddha quelques années après sa mort au cours des trois conciles reconnus par la tradition.
Si nous ne nous référons pas aux textes, dont ceux considérés comme les plus anciens, sur quoi alors se baser pour appréhender les enseignements bouddhistes ? A moins d'être soi-même un Bouddha, je ne vois pas.
Bien que les citations ne convainquent personne puisqu'elles sont toujours données à l'appui de la thèse que défend celui qui les présente, je vais en proposer une, ne serait-ce que pour démontrer que notre recherche ne s'oriente pas dans le sens d'une meilleure compréhension. La voici :
….Ce n'est rien qu'un artifice de l'esprit
…......Cette naissance dans un illusoire devenir
…............Dans un monde de bonnes et mauvaises actions
…...................Avec une bonne ou mauvaise renaissance future.
NAGARJUNA – Hommage à Manjusrikumarabhuta – verset 18
Quand Nagarjuna parle d'artifice ou d'illusion, il se base évidemment sur la vérité ultime, ce qui n'oblitère en rien la vérité conventionnelle. Autrement dit, ce n'est pas parce que le karma n'existe pas ultimement, qu'il n'existe pas non plus conventionnellement, sinon Nagarjuna et les autres madhyamikas seraient nihilistes.
Que tout acte soit lié à une intentionnalité me semble évident,
mais il est également vrai que toute action n'est pas nécessairement liée à une intention.
Ces deux assertions sont contradictoires.

Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
cgigi2
Administrateur
Administrateur
Messages : 1000
Inscription : 27 janvier 2006, 18:00

L’enseignement du kamma prouve suffisamment que le Bouddha n’a pas enseigné l’annihilation après la mort ; cependant le bouddhisme n’accepte pas la « survie » en termes d’âme immuable, mais simplement dans le sens d’un redevenir, conçu de façon impersonnelle (anattā).
Illustration de la renaissance à travers les Textes

Selon les enseignements anciens du Bouddha la renaissance est la nouvelle manifestation d’une existence, d’une vie (ou de vies), en dépendance des énergies développées dans le passé par le kamma, c’est le corollaire direct de la théorie de la causalité exprimée ainsi :
« Quand cela est, ceci devient; cela apparaissant, ceci naît. Quand cela n’est pas, ceci ne devient pas ; cela cessant, ceci cesse de naître. »
Majjhima Nikāya
Illustration la plus immédiate de l’interdépendance, elle est inséparable du kamma et permet aux effets du kamma de se manifester dans des conditions particulières :
« Ainsi celui qui s’abstient de léser des êtres vivants, de commettre des vols, de se complaire dans les plaisirs sensuels, de proférer des mensonges, des paroles calomnieuses, des paroles grossières, des propos frivoles, qui s’abstient de convoiter, possède une pensée sans aversion et demeure dans des opinions non fausses, obtient des résultats agréables, qui se produisent tantôt dans cette vie même, tantôt dans la vie suivante, tantôt dans d’autres occasions se produisant au-delà de la vie suivante. »
Mahākamma Vibhaṅga Sutta
Le bouddhisme donne avant tout une explication psychologique de la renaissance, exemplifiée dans le premier verset du Dhammapada :
« Le mental est l’avant-coureur des conditions, le mental en est le chef, et les conditions sont façonnées par le mental.
La renaissance se manifeste d’instant en instant ; c’est un processus impersonnel auquel les termes de « réincarnation » ou « transmigration » ne peuvent convenir :
« – Vénérable Nâgasena, la renaissance est-elle possible sans transmigration ?
- Oui, ô Roi.
- Mais comment, Vénérable, la renaissance est-elle possible sans qu’il y ait quoi que ce soit qui passe d’une vie à l’autre ? Donnez-moi une comparaison.
- Si on allume un flambeau à un autre flambeau, peut-on dire que le premier a transmigré dans le second ?
- Non, Vénérable !
- De même la renaissance peut s’effectuer sans transmigration. »
Milinda Pañha
En fait, au sens ultime :
Il n’existe aucun auteur pour les actes commis ni quelqu’un qui reçoit les sensations venant des résultats. Seuls s’écoulent les facteurs constituants. Sur ce sujet, cela est la vue correcte. »
Visuddhimagga
« – Vénérable, qu’est-ce qui doit renaître ?
- Seule une combinaison psychophysique renaît, ô Roi.
- Mais de quelle façon, Vénérable ? Est-ce la même combinaison que celle qui existe actuellement ?
- Non, ô Roi. Mais la combinaison psychophysique présente produit des activités volitionnelles fastes et néfastes, et c’est par l’intermédiaire de ce kamma qu’une nouvelle combinaison psychophysique sera suscitée. »
Milinda Pañha
Toutes questions sur la renaissance et ses modalités sont fortement découragées dans le bouddhisme ancien. Les réponses que l’on peut construire, à défaut d’être issues de la vision directe, non obstruée, engendrée par l’Éveil, constituent des obstacles sur la Voie de la libération de l’insatisfaction et du mal-aise :
« L’être non éveillé, non instruit, s’interroge ainsi d’une façon impropre : ” Ai-je existé dans le passé ?, N’ai-je pas existé dans le passé ? Qu’ai-je été dans le passé ? Serai-je dans le futur ? Ne serai-je pas dans le futur ? Que serai-je dans le futur ? Comment serai-je dans le futur ? ” »
Sabbāsava Sutta
Plutôt que de spéculer sur les modalités de la renaissance, le bouddhisme invite avant tout à comprendre les causes de cette renaissance :
« C’est cette soif qui produit la ré-existence et le redevenir, qui, liés à une avidité passionnée, trouve une nouvelle jouissance tantôt ici tantôt là, c’est-à-dire la soif des plaisirs des sens, la soif de l’existence et du devenir et la soif de non-existence. »
Saṁyutta Nikāya
Un pratiquant bouddhiste sincère ne cherche pas vraiment à savoir ce qui se passe après la mort et ne spécule pas sur les différentes hypothèses fournies par les traditions religieuses ou matérialistes en termes d’éternalisme ou d’annihilationisme ; il est plutôt invité à examiner la question « Y-a-t-il une vie avant la mort ? » et à vivre dans la culture de la vigilance et des actions conduisant à l’harmonie intérieure et extérieure.
« Pour l’individu libéré, ce qui est ancien est achevé. Il n’y a plus de production renouvelée. Sa pensée est détachée vis-à-vis des existences nouvelles. De tels sages qui ont ainsi détruit les germes de l’existence future, dépourvus de désirs de redevenir, s’éteignent comme une lampe s’éteint. »
Sutta Nipāta
http://vivekarama.fr/les-enseignements/ ... enaissance

avec metta
gigi

Image
Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

jap_8 Coucou sister Gigi !

Ton post est édifiant sur les positions bouddhistes, très bien argumenté et se basant sur des citations canoniques claires.

Il y a juste cette phrase:
Un pratiquant bouddhiste sincère ne cherche pas vraiment à savoir ce qui se passe après la mort
En fait, si c'était le cas, le Bouddha n'aurait pas donné de réponses sur le kamma et ses fruits pouvant advenir au cours des existences suivantes (ou des réorganisations psychophysiques suivantes).

C'est aussi par ce moyen habile de savoir ce qu'il est possible d'éprouver plus tard (les 6 différents types d'existences futures douloureuses) que le dégoût envers le samsara et l'ardente volonté d'en trouver la libération peuvent naître. C'est ce que rappelle Nagarjuna par exemple dans le Suhrllekha (La Lettre au roi Gautamiputra).

Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
cgigi2
Administrateur
Administrateur
Messages : 1000
Inscription : 27 janvier 2006, 18:00

Bonjour brother Dharmadhatu, :)
Un pratiquant bouddhiste sincère ne cherche pas vraiment à savoir ce qui se passe après la mort et ne spécule pas sur les différentes hypothèses fournies par les traditions religieuses ou matérialistes en termes d’éternalisme ou d’annihilationisme ; il est plutôt invité à examiner la question « Y-a-t-il une vie avant la mort ? » et à vivre dans la culture de la vigilance et des actions conduisant à l’harmonie intérieure et extérieure.
gigi dit:
Je pense qu'il est bon dans ce cas de mettre le paragraphe au complet, il est dit ne cherche pas vraiment à savoir puisque de toute façon il n'y arrive pas, cela tombe souvent malheureusement dans la spéculation, en fait cela démontre l'importance de vivre cette vie Ici et Maintenant dans la vigilance et d'accomplir des actions menant à la paix, cela découle à mon avis de la sagesse qui mène à la libération de la souffrance :)
avec metta
gigi
Image
Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
chakyam

Bonsoir !

Citation : « c'est ce qu'il nous faudrait découvrir par nous mêmes »

Je pensais susciter l'idée que nous pourrions faire état de nos expérimentations, mettant ainsi en pratique les recommandations du bouddha lui-même quant à la recherche d'une vérité ( !!!) qu'il ne suffit pas de lire ou entendre mais d'expérimenter ! Pas de bol, je me retrouve inondé de citations...

Que le bouddha ne se soit pas gêné pour remettre en question les castes n'est en rien contradictoire avec l'acceptation « de facto » du karma en tant que moyen habile. Lui aussi devait être un peu diplomate je suppose et n'entraine aucune conséquence métaphysique.

Par contre cette citation est tout à fait fantastique : « La position bouddhiste est au contraire que le Bouddha a délibérément choisi de prendre naissance en Inde où certaines conditions étaient propices quant à son enseignement, comme l'acceptation plus ou moins tacite des renaissances, du karma, du samsara, du nirvana etc. Sauf qu'il les explique selon sa propre compréhension omnisciente. » (c'est moi qui souligne)

« Délibérément choisi » en fonction d'un enseignement qui n'existait pas encore... à moins de croire en sa transcendance évidemment et en faire argument pour expliquer le karma. C'est fantastiquement irrationnel et c'est sans doute la raison pour laquelle c'est tellement séduisant.

En outre cette citation : « Que tout acte soit lié à une intentionnalité me semble évident, » n'est absolument pas contradictoire avec celle-ci : « mais il est également vrai que toute action n'est pas nécessairement liée à une intention » comme le démontre l'argument déjà donné plus haut :

« En prônant la non-action il ne s'agit pas de ne rien faire mais au contraire d'agir sans identification, ni projection de soi-même dans les conditions de réalisation ni dans un quelconque résultat. En aucun cas celui qui « non-agit » n'attend pas une quelconque satisfaction ou insatisfaction dans le fruit de son action... et pourtant il agit au-delà et en deçà de toute caractérisation négative ou positive caractéristique de la « maladie de l'esprit »... sans aucun karma, ni constitution de karma tout comme le nuage qui ne se préoccupe ni ne se soucie de l'eau qu'il déverse sur les prés, que pourtant il aide à entretenir. »

argument étrangement semblable à celui-ci : « « Ainsi celui qui s’abstient de léser des êtres vivants, de commettre des vols, de se complaire dans les plaisirs sensuels, de proférer des mensonges, des paroles calomnieuses, des paroles grossières, des propos frivoles, qui s’abstient de convoiter, possède une pensée sans aversion et demeure dans des opinions non fausses, obtient des résultats agréables, qui se produisent tantôt dans cette vie même, tantôt dans la vie suivante, tantôt dans d’autres occasions se produisant au-delà de la vie suivante. »
Mahākamma Vibhaṅga Sutta

Dans les deux cas pas d'intention particulière de profit personnel ni d'appropriation ni de domination, ni aversion, ni satisfaction ni insatisfaction etc etc...

Nous sommes donc d'accord, bien qu'au premier abord çà ne semble pas évident, sauf que dans la première citation expérimentée, il n'y a plus de production karmique... donc libération ??

à suivre, sans aucun doute FleurDeLotus
Avatar de l’utilisateur
michel_paix
Messages : 1188
Inscription : 09 novembre 2008, 21:58

passager a écrit :
Prenons le Buddha, ayant déraciné les trois poisons [aversion, avidité et ignorance], alors tout ces actions ne sont pas chargé karmiquement. C'est simple !!
encore +simple ,on pourrait dire aussi :

Prenons le Buddha, ayant déraciné les trois poisons [aversion, avidité et ignorance], alors tout ses karmas ne sont pas chargé négativement. C'est simple !!

FleurDeLotus
Karmiquement bon, karmiquement mauvais, dans les deux cas, l'ignorance est maintenu. Ce que tu dis est que le Buddha était un non-éveillé, un être bien ordinaire. Il est hyper important de comprendre que toute intention n'engendre pas du karma, si une action n'est pas chargé ni en bien-être, ni en souffrance pour reprendre les mots de Dharmadhatu, alors il n'y a pas de karma du tout qui est produit, c'est une simple action, rien de plus. Il est hyper important de comprendre que le karma n'englobe pas toute les actions, il y a des action qui ne sont pas "karmique".

Par exemple, si tu leve les yeux vers l'écran devan toi, cela est une simple action, il n'y a pas de karma, mais si tu lève les yeux dans le but de ressentir une satisfaction, alors et seulement là, l'action est karmique, il y a une nuance importante a comprendre, ici... Cette compréhension me semble plus qu'important au niveau de la pratique... Le Buddha enseigna, mais cette action d'enseigné n'était pas "karma", sinon celui-ci est un être endormi comme tout le monde.

Karma est totalement lié a l'ignorance, à l'avidité et a l'aversion, s'il n'y a ni ignorance, ni avidité et ni aversion, alors il n'y a pas de karma qui ce produit, cela ne signifie pas que le corps et l'esprit disparairait, car il y a encore les graines karmique passé qui s'éffectue, mais il n'y a pas d'autre fruit karmique qui est généré. Il y a une comparaison extra pour expliquer cela: Si vous fermer un ventilateur, il n'y a plus de courrant qui l'alimente, mais celui-ci tourne encore un moment pour finir par s'arrêter totalement. Un Buddha est celui qui c'est justement arrêter complêtement.

Je sais pas si cela est plus claire ainsi ??

<<metta>>
Dernière modification par michel_paix le 18 novembre 2011, 20:36, modifié 1 fois.
:)
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Gigi a écrit :Je pense qu'il est bon dans ce cas de mettre le paragraphe au complet, il est dit ne cherche pas vraiment à savoir puisque de toute façon il n'y arrive pas, cela tombe souvent malheureusement dans la spéculation, en fait cela démontre l'importance de vivre cette vie Ici et Maintenant dans la vigilance et d'accomplir des actions menant à la paix, cela découle à mon avis de la sagesse qui mène à la libération de la souffrance
jap_8 Le Bouddha a dit que si nous souhaitons savoir ce que nous étions dans les vies passées, il faut regarder notre corps tel qu'il est aujourd'hui (notre situation), et si nous souhaitons savoir ce que nous serons dans les vies futures, il nous faut regarder notre esprit tel qu'il est aujourd'hui (je n'ai plus la référence du Discours en tête, mais l'ai souvent entendu de le part de mon enseignant).

C'est vrai, nous ne pouvons pas savoir exactement le contenu de nos vies futures,mais simplement supputer sur leur éventuelle situation fortunée ou non.
Chakyam a écrit :Je pensais susciter l'idée que nous pourrions faire état de nos expérimentations, mettant ainsi en pratique les recommandations du bouddha lui-même quant à la recherche d'une vérité ( !!!) qu'il ne suffit pas de lire ou entendre mais d'expérimenter ! Pas de bol, je me retrouve inondé de citations...
:D Venant de moi, il ne faut aucunement espérer quelque état de mes expérimentations car je n'ai aucune réalisation (surtout en ce concerne le karma) et ne peux qu'argumenter logiquement sur la base des textes.

Si nous ne citons pas les textes, c'est la porte ouverte à n'importe quelle affirmation gratuite ou non-fondée sur la tradition bouddhiste.
Que le bouddha ne se soit pas gêné pour remettre en question les castes n'est en rien contradictoire avec l'acceptation « de facto » du karma en tant que moyen habile. Lui aussi devait être un peu diplomate je suppose et n'entraine aucune conséquence métaphysique.
Il eut été plus diplomate d'accepter les castes plutôt que le karma qui n'a pas toujours été accepté par les Indiens, comme ceux appartenant à l'école Charvaka (une forme d'hédonisme de l'époque).
Par contre cette citation est tout à fait fantastique : « La position bouddhiste est au contraire que le Bouddha a délibérément choisi de prendre naissance en Inde où certaines conditions étaient propices quant à son enseignement, comme l'acceptation plus ou moins tacite des renaissances, du karma, du samsara, du nirvana etc. Sauf qu'il les explique selon sa propre compréhension omnisciente. » (c'est moi qui souligne)

« Délibérément choisi » en fonction d'un enseignement qui n'existait pas encore... à moins de croire en sa transcendance évidemment et en faire argument pour expliquer le karma. C'est fantastiquement irrationnel et c'est sans doute la raison pour laquelle c'est tellement séduisant.
Ca fait partie de la tradition bouddhiste, il s'agit de l'un des 12 actes des Bouddhas historiques. Avant d'atteindre l'omniscient Eveil, il était un Bodhisattva et avait donc un contrôle sur son éventuel devenir.

Dire que l'enseignement n'existait pas encore, c'est remettre en question les textes traditionnels, comme les Agamas, dans lesquels le Bouddha évoque les Vainqueurs historiques précédents. N'oublions pas que le Bouddha était le 4ème instructeur historique de notre ère, et qu'il y a eu donc un Buddhadharma avant qu'il n'en tourne à nouveau la Roue il y a quelques siècles.

S'il est vrai que toute action n'est pas nécessairement liée à une intention, il est impossible que tout acte soit lié à une intentionnalité puisse sembler évident, car selon les lois logiques du tiers exclu et du principe de non-contradiction, c'est soit une thèse, soit l'autre. Or comme tu sembles argumenter pour la 1ère que je cite ici, la seconde est forcément remise en question.

La citation du Kamma-vibhanga Sutta montre qu'en l'occurrence, il y a une intention associée à l'acte en effet: celle de s'abstenir de léser les êtres vivants, etc...

Amitié FleurDeLotus
Dernière modification par Dharmadhatu le 24 novembre 2011, 14:24, modifié 1 fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
michel_paix
Messages : 1188
Inscription : 09 novembre 2008, 21:58

Voici un autre point:

La conséquance néfaste du karma est qu'il perpétue l'idée erroné du moi et cela que le karma soit bon ou mauvais, dans ce sens du bon karma ou du mauvais reste nuisible malgré tout. Par exemple un bon karma est de faire des donation, mais ce karma est malgré tout négatif car il y a encore cette foutu idée d'un moi solide qui "donne", alors l'action de donner n'est que pour justifier l'existence que l'on a de nous-mêmes. Je suis gentil, je me sens bien de partager, je fais du bon karma.

C'est simple dans notre expérience, dès que nous ressentons de l'avidité ou de l'aversion envers un objet [physique ou mental], cela porte en lui-même l'idée de permanence du moi, le karma est en quelque sorte une projection qui s'éfectue sur l'acte en cour [corporelle, parole et pensée], par exemple nous respirons tous, c'est un acte non-karmique, il peut devenir karmique au moment que nous chercherions a le controler. L'acte de respirer s'éffectue et cela que l'image générique du moi soit présent ou pas, l'acte de respirer s'effectue malgré tout, donc le karma vient se sur-ajouter a ce qui s'éffectue déjà pour donner naîssance a l'idée de permanence du moi.

<<metta>>
:)
chakyam

Michel !

C'est tout à fait clair. « ...Karma est totalement lié a l'avidité et a l'aversion, s'il n'y a ni avidité et ni aversion, alors il n'y a pas de karma qui se produit... »

On ne peut dire mieux et plus simplement. L'exemple du ventilateur me semble tout à fait parlant, il continue à tourner une fois débranché... et s'arrête. Quant à la flamme d'une bougie qui passerait à une autre, c'est un fantasme. Ce n'est pas la même bougie ni la même flamme car les ingrédients qui la constituent sont différents et que je sache, ni le ventilateur ni les bougies ne sont avides ni soumis à l'aversion....

Dharmadhatu !

Je regrette beaucoup que tu ne puisses relater une quelconque expérience car l'analyse livresque est pleine de dangers et d'incertitude augmentée encore par les problèmes liés à la traduction. Il est bien vrai cependant que la citation des textes évite des affirmations infondées mais quand elle est sous-tendue par une pratique expérimentée, les deux se confortent et permettent éventuellement une compréhension et une réalisation réussie.

Le tiers exclu


Ton explication est tout à fait correcte mais je crains qu'en l'occurence elle soit inadéquate. La logique du tiers exclu et de non-contradiction provient de la pensée aristotélicienne et permet, entre autre d'apprécier les dialogues platoniciens. Ce dont il s'agit dans ces colonnes ressort de la logique dite du « Tiers inclus » où les contraires inconciliables du tiers exclu sont intégrés. Ainsi en est-il du Symbole du Ying et du Yang conciliés par le Tao et du Tétralèmme de Nagarjuna.

En fonction de ce qui précède, il est donc tout à fait possible de soutenir l'action sans intention au sens où je l'ai défini et l'action avec intention, cette dernière générant un karma ( !!!) - De la même manière, en vertu de la logique du tiers exclu on va opposer le Samsara au Nirvana ; en vertu du tiers inclu, on conclura à leur identité FleurDeLotus
Répondre