Renaissance : qu'est ce qui nous attend ?

Subarys

D'après ce que j'ai compris, les jaïns ne se coupent pas les cheveux, ils se les arrachent, pour payer une partie de leur tribut karmique et l'épuiser ainsi. Ca ne semble pas si passif que ça.


Oui ce sont les nihilistes contemporains du Bouddha qui pratiquaient la doctrine de l'inaction. Les jaïns pratique (aient) la mortification car leur croyance réside dans le fait d’expurger leur mauvais Karma passé par la souffrance.

En ce qui concerne Vetter, son ouvrage date des années 70/80 (de mémoire) et depuis de nombreuses découvertes et recoupement sont venus mettre à mal pas mal de développement des chercheurs du passé. Par exemple André Barreau avait émis la quasi certitude que les 2 premiers maitres du Bouddha étaient des personnages fictifs mais les découvertes archéologiques ont démontré que ces deux enseignants avaient bien existé comme le souligne Alexander Wynne, et Polak dans leurs ouvrage.

Le cas Vetter réside surtout par le fait qu'il est un Madhyamaka convaincu et que lorsqu’il tentait de démontrer que les 4 Nobles vérités était postérieur au Bouddha c'était surtout pour suggérer que le Bouddha n'avait pas enseigner de "Vue juste". Les Madhyamaka sont supposés être sans aucune Vue. Je dis supposé car je ne le crois pas. Il se base sur un passage du Sutta Nipata où le Bouddha loue l'absence de toutes Vues. Mais c’est loin d'être convaincant. Je dis "tentait" car aujourd'hui, à ma connaissance, il a pas mal changé de fusil d'épaule en tout cas il est moins catégorique.

Peu de doutes donc aujourd’hui sur les 4 Nobles Vérités eu égard aux Agamas et Nikayas.

Par contre je pense que tu fais erreur il n’existe aucun texte où le Noble Octuple sentier apparait sans les 4 Nobles Vérités et pour cause il y aurait quoi à la partie Vue juste ? A moins que tu es une source quelconque ;-)


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Dharmadhatu
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jap_8 Merci Subarys pour ces précisions. Les nihilistes doivent être les Charvakas.

Ta dernière phrase s'adresse à Klesha je crois.
Subarys a écrit :Le cas Vetter réside surtout par le fait qu'il est un Madhyamaka convaincu et que lorsqu’il tentait de démontrer que les 4 Nobles vérités était postérieur au Bouddha c'était surtout pour suggérer que le Bouddha n'avait pas enseigner de "Vue juste".
:D Il y a en effet un débat là-dessus, et dans le Tong T'un Tch'èn Mo, Khédroup Djé, en bon prasangika-madhyamika, défend la vue selon laquelle le Bouddha, dès le début a enseigné la vue juste, sauf que dans le Mahayana, elle est exposée de manière plus explicite (avec les Prajñaparamita Sutras).

En effet, parmi les 16 aspects des 4 Vérités, on trouve le non-soi et la vacuité.
Les Madhyamaka sont supposés être sans aucune Vue. Je dis supposé car je ne le crois pas. Il se base sur un passage du Sutta Nipata où le Bouddha loue l'absence de toutes Vues. Mais c’est loin d'être convaincant.
En effet, le Madhyamaka a bien une vue: celle de la vacuité d'existence propre. L'erreur de croire que les madhyamikas n'ont pas de vue vient de certains passages mal interprétés du Vigrahavyavartani de Nagarjuna ("N'ayant aucune vue, je ne prête le flanc à aucune critique"), mais il s'adresse à des essentialistes et c'est pourquoi il n'a aucune vue ayant leurs critères à eux.
Klesha a écrit :Je pense que ce fut ainsi parce que, pragmatique, le Bouddha a d'abord exposé sa méthode pour annihiler les perturbations mentales
:D Je ne vois pas en quoi cela serait pragmatique, Klesha, puisque les 4 Vérités énoncées telles quelles sont beaucoup plus pragmatiques, comme le rappelle Maitreya dans le Mahayanasutralamkara où il les illustre ainsi: on est malade (dukkha), on va voir un médecin (le Bouddha); il fait le diagnostic (samudaya), et nous promet la santé (nirodha) en nous donnant une prescription (marga).
Par la suite et certainement pour des raisons pédagogiques évidentes, les Quatre Nobles Vérités ont été regroupées en un seul texte.
Le conditionnel serait plus indiqué, il n'y a aucune certitude avérée et ce n'est pas logique car ça voudrait dire que des Arhats (pour peu que nous acceptions que les disciples arrangeurs du Sutta le fussent et avec tout le respect qu'on leur doit) auraient été plus pédagogiques et pragmatiques qu'un Samyak-sambuddha.

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Subarys

Dharmadhatu a écrit : Ta dernière phrase s'adresse à Klesha je crois.
Oui, j'ai oublié de mettre des quotes et ce n'est pas très clair désolé.

En ce qui concerne la tradition jaïn, elle est probablement très différente de celle qu'elle fût alors contemporaine du Bouddha. Ceux qui suivaient Nigantha Nātaputta, le fondateur présumé du Jaïnisme (Mahavira) pratiquaient un ascétisme particulier. Notamment, la purification par le feu, en se brulant régulièrement les membres inférieures et supérieures mais surtout, pour accéder à la libération, ils se suicidaient purement et simplement en se laissant mourir de faim. Comme l'a dit le Bouddha (de mémoire), "Que cela fonctionne ou non, personne n'est revenu le dire"

J’imagine (j’espère) que tout cela à changé depuis.

Ceux qui seraient intéressé :
http://www.accesstoinsight.org/tipitaka ... .than.html

First the Buddha notes that none of the Niganthas have ever come to the end of pain by trying to burn it away in this way; then he notes that they have based their belief in this practice entirely on their faith in their teacher and their approval of his ideas, but neither faith nor approval can act as guarantees of the truth. As he illustrates with his simile of the man shot with an arrow, only a person who has succeeded in going beyond pain would be in a position to speak with authority of the method that actually puts an end to pain. (What is not mentioned in this sutta is the Nigantha idea that the practice of austerities, to succeed completely in burning away old kamma, must culminate in a suicide by starvation. Thus there could be no living person who would be able to vouch for the efficacy of their method.)


Désolé pour le HS ;-)
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Dharmadhatu
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Klesha a écrit :Ce dont nous disposons de nos jours, le canon pali, a été élaboré en système or, le Bouddha n'a jamas enseigné de système.
:D Oui, les systèmes se sont établis sur la base des enseignements du Bouddha, mais je ne vois toujours pas pourquoi le Bouddha aurait omis cet enseignement fondamental des 4 Vérités et n'aurait enseigné que la 4ème sans donner son contexte logique.

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Dharmadhatu
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jap_8 En effet, certains sujets existaient du temps du Bouddha, mais Dharmakirti, en expliquant les 16 aspects des 4 nobles Vérités, démontre la singularité du Buddhadharma par rapport aux autres traditions.

Cf. Is Enlightenment Possible?
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il existe une hypothèse selon laquelle le Bouddha aurait en premier lieu énoncé le Noble Sentier Octuple. Effectivement, on peut se dire : il est fou celui-là, ça forme un tout "logique". Et justement, ça formait peut-être déjà un "tout logique" avant qu'il ne fasse tourner la roue du Dhamma.
Voilà le Noble Octuple sentier

Et qu'est-ce, bhikkhus, que l'octuple noble sentier? C'est la vue correcte, l'intention correcte, la parole correcte, l'action correcte, les moyens de subsistance corrects, l'effort correct, la présence d'esprit correcte et la concentration correcte.

Et qu'est-ce, bhikkhus, que la vue correcte? C'est la compréhension de la souffrance, la compréhension de la cause de la souffrance, la compréhension de la cessation de la souffrance, la compréhension de la voie menant à la cessation de la souffrance. Voici, bhikkhus, ce qu'on appelle vue correcte.


Que le Bouddha ait enseigné en premier l'un ou l’autre en l'espèce ça ne change strictement rien. A moins de considérer qu'en lieu et place de la Vus juste il y ait autre chose. Et dans ce cas là je te demanderais une source sérieuse ? Aucun sutta ne mentionne le Noble octuple sentier sans la vue juste énoncée ainsi.

Aucun chercheur ne prétend ce que tu dis (sur le noble octuple sentier) à ma connaissance. Tu fais un raccourci. Parmi ces chercheurs ont trouvent tout et son contraire. Que ce soit l'excellent Alexander Wynne, Bronkhorst, Walters, Jonathan, Gha­ikira S, Tan Piya, Zafiropulo, Ghirgo, Grzegorz Polak, E J Thomas et la liste est encore longue.

Personne ne rejette quoi que soit ici en réalité mais c'est loin d'être aussi simple.

Ce que certains avancent, c'est que comme l’enseignement des 4 nobles Vérités est absent de l'Ariya sutta (et qu'il est jugé le plus ancien au vue de l'absence de références foklo) ce serait un ajout ultérieur. Le problème c'est que ce sutta a un contexte particulier puis qu'il s'agit pour le Bouddha d’enseigner ce qu'est une quête Noble (son Éveil en occurrence ici) et une quête non noble. Les 4 Vérités n'ont aucun intérêt dans l'histoire en réalité. Et il est fort possible que ceux qui ont compilés ces textes aient voulu détacher les 4 nobles Vérités au vu de son importance pour en faire un enseignement à part entière.

Many scholars agree that the earliest account of the Buddha’s renunciation and awakening is found inthe Ariya,pariyesanā Sutta.Buddhism and religion scholar, Jonathan S Walters, in his journal article,“Suttas as History: Four approaches to the Sermon on the Noble Quest (Ariyapariyesanasutta)” (Historyof Religions, 1993) concludes that the Ariya,pariyesanā Sutta is “arguably the oldest Buddha biography inexistence” (1993:283). The Sutta, Walters notes, “is full of startling silences: here we have no Suddhodana,no Mahā,māyā, no Mahāpajāpatī Gotamī, no Yasodharā and Rāhula, no pleasure palace, no women of the harem, no four signs, no Channa, no renunciatory fanfare, no practice of austerities, no Sujātā’s milk-rice, no Māra’s army at the Bodhi tree, no three watches of the night, no seven weeks after the Great Awakening, no text of the First Sermon (replaced by the heap of snares, frame IV!)” (1993:276). Later biographies of the Buddha “are direct and indirect supplementations” of this Sutta, he further claims As such,


L’excellente analyse de Thanissaro Bhikkhu en préambule du sutta :
http://www.canonpali.org/tipitaka/sutta ... mn026.html

Certains chercheurs ont suggéré que, de tous les compte-rendus autobiographiques de l'Eveil du Bouddha qui se trouve dans le Canon Pâli, celui-ci serait le plus ancien. A partir de ce postulat, ils ont donc suggéré qu'en outre, puisque ce compte-rendu ne fait pas mention des quatre nobles vérités, que ce soit en liaison avec l'Eveil ou avec les instructions du Bouddha à ses premiers disciples, les quatre nobles vérités doivent donc être une doctrine plus tardive.

Il est pourtant peu raisonnable d'accepter ces suggestions. Pour commencer, le sutta ne rappelle pas la période d'austérités du Bouddha, avant son Eveil, ni ne raconte-t-il comment le groupe des cinq moines l'un accompagné pendant cette période et l'un plus tard laissé, lorsqu'il un abandonné ses austérités, et pourtant, vers la fin du sutta, le Bouddha fait allusion à ces deux incidents d'une manière qui indique bien qu'il considère qu'ils sont familiers à ses auditeurs. Donc, en tout cas, les compte-rendus qui rappellent explicitement ces événements -- comme dans MN 36 -- sembleraient être antérieurs.

Deuxièmement, l'absence de références aux quatre nobles vérités n'indique pas qu'elles n'avaient pas réellement leur place dans l'Eveil ou dans le premier sermon. Comme toujours dans les compte-rendus autobiographiques du Bouddha dans le Canon, ce compte-rendu cherche à transmettre une leçon, et cette dernière s'articule clairement vers le début du sutta: la différence entre noble recherche et ignoble recherche. Le compte-rendu illustre ensuite la propre noble recherche du Bouddha et sa carrière d'enseignement ultérieure dans les termes introduits par la leçon: la recherche du "non-né, du non-vieillissement, du sans-maladie, de la non-mort, du repos sans-chagrin, non-souillé, sans pareil libéré du joug: la Libération." En particulier, tous les événements mentionnés par le compte-rendu tournent autour du problème du Sans-Mort: la découverte du Sans-Mort, l'enseignement du Sans-Mort, et le succès du Bouddha à aider les autres à atteindre le Sans-Mort. Si la leçon du sutta avait concerné les quatre nobles vérités, elles auraient probablement été mentionnées par le compte-rendu. Il semble donc y avoir peu de raisons de considérer ce sutta comme "preuve" de ce que les quatre nobles vérités aient été un enseignement tardif.


Les 4 Nobles Vérités sont présent dans tout les Canons existant de toutes les écoles. Pali, Sanskrit, (Agamas) Chinois etc.. Si cet enseignement posait problème il y aurait des divergences. C'est pour moi plus fiable. En dehors de ça c'est très intéressant pour la culture personnelle mais penser pouvoir y trouver ce que le Bouddha a dit véritablement est une perte de temps pour moi. Je préfère analyser l’esprit pour trouver l'esprit ou mieux expérimenter l'esprit pour trouver (ou non) l'esprit.

Il est largement reconnu aujourd'hui que les suttas dont nous disposons et la langue pali elle-même sont le résultat de décisions prises au Shri Lanka des siècles après la vie du Bouddha.


Tu avances des choses avec certitudes qui sont fausses. Es tu au courant des nouvelles découvertes archéologiques sur l’alphabet Brahmi et son lien avec le Pali ? Le Pali fut un Prakrit parlé en Inde qui remonte à l'époque du Bouddha. Les chercheurs pensaient qu'il était apparu au 3 siècles av JC sous le règne d'Asoka mais les découvertes des dernière décennies avancent son émergence au 6eme siècles Av JC. Le Pali fut contemporain du Bouddha ce qui ne signifie pas qu'il l'ait usité (même s'il était d'usage à l'époque de parlé plusieurs Prakrit) mais ça n'a rien avoir avec le Sri lanka directement (en tout cas pas à l'origine) et encore moins par "des décisions prises", les pilonnes d'Asoka en témoigne.


According to A.K. Warder, the Pali language is a Prakrit language used in a region of western India. Warder associates Pali with the Indian realm (janapada) of Avanti, where the Sthavira sect was centered.Following the initial split in the Buddhist community, the Sthavira branch of Buddhism became influential in western and southern India, while the Mahāsāṃghika branch became influential in central and eastern India. Akira Hirakawa and Paul Groner also associate Pali with west India and the Sthavira sect, citing inscriptions at Girnar in Gujarat, India, which are linguistically closest to the Pali language.

What is the Brahmi Majjhima Nikaya? Brahmi is the name of the alphabet which was used in ancient India. The best known inscriptions in Brahmi are the rock-cut edicts of Ashoka, dating to the 3rd century BC. These were long considered the earliest examples of Brahmi writing, but recent archeological evidence may push back the date for the earliest use of Brahmi to the 5th or 6th century BC. Thus, this alphabet may already have been in use during Buddha's lifetime. Although religious discourses were considered "too sacred" to be written down at that time (they were memorized instead) this present volume is the historically first attempt at printing the word of the Buddha not only in his own language, Pali, but also in the alphabet of his day and age. A beautiful unabridged one volume edition of the Majjhima Nikaya for "immersive" Pali students.


Sinon, si on étudie la doctrine du Bouddha comparativement à celles qui existaient, on se dit : et alors, quoi de neuf ?
Le neuf, c'est qu'il revisite le vieux et donne en particulier au karma un sens différent qui modifie la vue et donc la pratique libératoire.


Anatta, voilà l'enseignement fondamental du Bouddha qu'aucune autres traditions n'a enseignées du temps du Bouddha ou n'enseigne encore aujourd'hui, d'ailleurs.


FleurDeLotus jap_8 FleurDeLotus
Dernière modification par Subarys le 22 juillet 2012, 19:15, modifié 1 fois.
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Je replace ces posts dans salon de thé, mais c'est la dernière fois.
Le salon de thé n'est pas une poubelle et ceux qui le qualifie ainsi ont un esprit un peu…evaporé!…
Ensuite, je n'ai absolument rien contre les posts de Chakyam qui offrent un point de vue différent sur les choses.
Par contre, respectez ceci : partie bouddhiste pour les textes et les commentaires sur les textes (sans critiques) et partie salon de thé pour donner des points de vue différents.
C'est ainsi que les choses ont été convenues pour l'instant, le forum s'est fixé lui même ce cadre au fil de son histoire: respectez le.
S'il devait y avoir un changement, il serait discuté au préalable.
Là, je ne t'envoie pas de mp Chakyam, c'est inutile. Par contre, si tu recommences à réécrire dans la partie bouddhiste pour critiquer, contre l'avis de tous et des décisions initiales, je serai effectivement obligée de prendre des mesures...
Cependant, je suis assez d'accord avec ton post en bleu. Il n'y a pas une sonnette à tirer dès que vous vous disputez: alors dorénavant, débrouillez vous pour être des grands !
Quand je vois que certains attisent les flammes par un humour mal venu, c'est à vous décourager la meilleure volonté du monde: êtes vous sérieux ou juste comme des enfants tapageurs ? On se demande parfois…un fond de vérité tout de même chez Chakyam, qu'on ne peut lui dénier…

Que chakyam s'exprime dans salon de thé ne change rien aux mots,les choses seront dites, sauf que les discussions sont cadrées et que chacun respecte l'autre dans ses vues.

Rien à rajouter.

Ah si...bonne nuit les petits.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Jean

Finalement si on recherche une réponse à cette questions par les textes, ce n'est pas facile. De très nombreux textes, des langages différents, des classements différents, des systèmes différents, des conclusions différentes, tous argumentés et bien argumentés. Trouver, identifier le lézard dans un raisonnement. Tous ces systèmes, même ceux qui sont faux, on été élaborés par des personnes très intelligentes.

Maintenant si on recherche la réponse en soi, ce n'est pas non plus facile tous les jours, mais il y a les outils et chacun peut tenter sa chance.

Avant de rechercher la réponse, il vaut mieux connaitre celui qui recherche.

Par sa quête, on peut arriver la conclusion qu’après la mort que ça continue, qu'après la mort tout s’arrête. Cela n'a plus d'importance pour soi, au plus profond de soi, dans la sincérité la plus authentique. La vie est vue sous un autre angle. Les peurs, tous les constituants de l'ego ont été éliminés.

La mort, l'impermanence sont des thèmes de méditation la plupart des écoles Bouddhistes et elle débouchent sur cet état mental.

La mort et la renaissance(?) sont des phénomènes qui n'ont rien à voir avec un raisonnement. Cela m'étonnerai que l'on puisse s’arrêter en chemin et consulter la carte Michelin du bardo (Où suis-je? où vais-je?) C'est un voyage dans les sensations qui ont une certaine cohérence et une certaine logique entre elles. Cela n'a rien à voir avec la logique du raisonnement intellectuel. Et nous avons la joie et l'avantage de connaitre le moyen d'apprendre cette logique : La méditation.

Et cela n'empêche pas de rechercher des réponses dans les textes pour vérifier, pour classer ces expériences. Les deux types de logique sont nécessaires.

Il y a aussi le Maître qui est nécessaire. Mais le Maître en général, aime voir que son disciple se décarcasse. C'est vrai aussi que les informations que l'on reçoit après avoir posé la question s'impriment mieux que que celles que l'on reçoit à l'écoute d'un enseignement de plusieurs heures. Mais il semble aussi arriver souvent que des réponses à des questions intimes non-posées peut peuvent être reçues lors d'un enseignement public.
Katly

Par expérience d'approche de la question, je dirai que pour aborder la renaissance, il faut palier d'abord aux manques de connaissances du sujet. Ou il y a tout le contraire, un excès de connaissances et pas les bonnes. Il peut y avoir du doute qui s'élève, parfois renforcé par un blocage émotionnel dans notre rapport à la mort, très ancien et lié à notre propre histoire. Il peut y avoir l'inverse, une adhésion trop rapide, sans plus de questions, par impatience de panser de vieilles blessures concernant la mort. Parfois les deux. Tout ce qui touche à la mort vient d'une peur profonde et tenace. Tout cet écran comme un voile de deuil filtre beaucoup de choses.
Ensuite, la réflexion le raisonnement ont leur limite, et l'expérience de vie n'est pas suffisante pour comprendre la mort et la renaissance. La méditation, tout au long de nos journées, la contemplation ( observation de la nature par exemple ) sont essentiels.
Adrien

Bonjour Ted,

quelques éléments de réponses qui se basent sur ma compréhension du sujet au fil de mes lectures :
A ce sujet, je n'ai toujours pas compris pourquoi certains textes disent que la renaissance dans le monde humain est hautement improbable : "autant qu'une tortue marine qui remonterait tous les 1000 ans (?) à la surface et qui passerait son cou, par hasard, à travers une bouée qui flotte sur l'océan". Alors, que d'autres textes indiquent que le carburant du désir va nous précipiter inéluctablement vers le samsara.

Sommes-nous condamnés à des renaissances non humaines ?
Tout d'abord, reprenons le passage de la tortue dans son contexte :
Bhikkhus, il y a des animaux qui se déplacent sur leurs quatre pattes et qui se nourrissent d'herbe. Ils mangent en broutant l'herbe fraiche on séchée avec leurs dents. Et quels sont-ils? Les chevaux, le bétail, les ânes, les chèvres, les cerfs et d'autres animaux similaires. Un sot qui auparavant se complaisait ici dans les saveurs et qui a réalisé ici des actions mauvaises, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît en compagnie des animaux qui se nourrissent d'herbe.

Il y a des animaux qui se nourrissent d'excréments. Ils sentent les excréments de loin et ils y accourent, en pensant: 'On peut manger, on peut manger!' Tout comme les brahmanes accourent lorsqu'ils sentent l'odeur d'un sacrifice, en pensant: 'Nous pouvons manger ici, nous pouvons manger ici!' De même, ces animaux qui se nourrissent d'excréments sentent les excréments de loin et y accourent, en pensant: 'Nous pouvons manger ici, nous pouvons manger ici!' Et quels sont les animaux qui se nourrissent d'excréments? Ce sont les volailles, les cochons, les chiens, les chacals et d'autres animaux similaires. Un sot qui auparavant se complaisait ici dans les saveurs et qui a réalisé ici des actions mauvaises, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît en compagnie des animaux qui se nourrissent d'excréments.

Il y a des animaux qui naissent, vivent et meurent dans l'obscurité. Et quels sont les animaux qui naissent, vivent et meurent dans l'obscurité? Ce sont les mites, les asticots, les vers de terre et d'autres animaux similaires. Un sot qui auparavant se complaisait ici dans les saveurs et qui a réalisé ici des actions mauvaises, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît en compagnie des animaux qui naissent, vivent et meurent dans l'obscurité.

Il y a des animaux qui naissent, vivent et meurent dans l'eau. Et quels sont les animaux qui naissent, vivent et meurent dans l'eau? Ce sont les poissons, les tortues, les crocodiles, et d'autres animaux similaires. Un sot qui auparavant se complaisait ici dans les saveurs et qui a réalisé ici des actions mauvaises, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît en compagnie des animaux qui naissent, vivent et meurent dans l'eau.

Il y a des animaux qui naissent, vivent et meurent dans les immondices. Et quels sont les animaux qui naissent, vivent et meurent dans les immondices? Ce sont les animaux qui naissent, vivent et meurent dans les poissons pourris, dans les cadavres en putréfaction, dans les porridges moisis, dans les fosses d'aisance ou dans les égouts. Un sot qui auparavant se complaisait ici dans les saveurs et qui a réalisé ici des actions mauvaises, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît en compagnie des animaux qui naissent, vivent et meurent dans les immondices.

Bhikkhus, je pourrais vous décrire le monde animal de beaucoup de manières différentes, à tel point qu'il serait difficile de finir de décrire les souffrances du monde animal.

Imaginez qu'un homme jette dans l'océan un joug comportant un seul trou, et que le vent d'est l'emmène vers l'ouest, que le vent d'ouest l'emmène vers l'est, que le vent du nord l'emmène vers le sud et que le vent du sud l'emmène vers le nord. Imaginez qu'une tortue de mer aveugle vienne à la surface une fois à chaque fin de siècle. Qu'en pensez-vous, bhikkhus? Cette tortue parviendrait-elle à passer son cou dans ce joug comportant un seul trou?

– Elle le pourrait, Bhante, à un moment ou à un autre, à la fin d'une longue période.

– Bhikkhus, je déclare que la tortue parviendrait à passer son cou dans ce joug comportant un seul trou en moins de temps qu'il n'en faudrait à un sot, une fois tombé en perdition, pour regagner l'état humain. Pourquoi cela? Parce qu'il n'y a pas de pratique du Dhamma en ces endroits, pas de pratique de ce qui est droit, pas de réalisation d'actes sains, ni d'actes méritoires. Là règnent le dévorement mutuel et le massacre des faibles.


Si, à un moment ou à un autre, à la fin d'une longue période, ce sot revient à l'état humain, il renaît dans une famille de basse extraction: dans une famille d'intouchables ou de chasseurs, de travailleurs de bambou, de réparateurs de charrettes ou d'éboueurs. Il est pauvre, il a peu à manger et à boire, il survit difficilement, il ne trouve à manger et à s'habiller qu'à grand peine. Il est laid, disgracieux et difforme, maladif, aveugle, handicapé, boiteux ou paralysé. Il n'obtient pas de nourriture, de boisson, d'habits, de véhicules, de guirlandes, de parfums ni d'onguents, de lit, de logement ni de lumière. Il se comporte mal en corps, en parole et en esprit et, ayant fait cela, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît dans un état de privation, une destination malheureuse voire en enfer.

Bhikkhus, imaginez qu'un joueur, à son tout premier jeu infortuné, perde son fils, sa femme et tous ses biens et qu'en plus il soit lui-même emprisonné. Un tel jeu infortuné serait pourtant négligeable en comparaison au jeu infortuné d'un sot qui se comporte mal en corps, en parole et en esprit, et qui lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît dans un état de privation, une destination malheureuse, voire en enfer.

Voici l'explication complète du monde dans lequel vit le sot.
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/m ... mn129.html

On voit ici que la renaissance humaine n'est pas improbable pour chacun d'entre nous, mais simplement pour les sots, qui n'utilisent pas leurs actions et leurs efforts à bon escient. La renaissance humaine est globalement rare, car il y a beaucoup plus d'êtres dans les états inférieurs que dans les états supérieurs (en tous cas, c'est le cas dans notre monde visible où les animaux et les insectes sont des milliards de fois plus nombreux que nous). Mais la loi du conditionnement fait que tout dépend du contexte : il sera beaucoup plus improbable pour un animal pris au hasard de renaître humain que pour un humain quelconque. Il sera beaucoup plus improbable pour un malfrat cruel de renaître humain que pour un homme paresseux, qui passe son temps à regarder des émissions stupides. Il sera beaucoup plus improbable pour ce dernier de renaître humain que pour un homme qui passe son temps à pratiquer le dhamma... Bref, nous ne sommes pas condamnés à renaître animaux : il nous suffit de planter les bonnes graines pour récolter les meilleurs fruits (en tous cas pour optimiser nos chances).

De la même façon, on peut dire qu'il est rare de pouvoir piloter une ferrari. Mais si je te dis ça alors que tu es toi-même le fils d'un homme riche qui en possède une, tu sais bien que ce que je viens de dire s'applique à l'ensemble des hommes. Pour un homme quelconque, il y a peu de chances qu'il conduise une ferrari (il faudrait pour cela qu'il en possède une où qu'il connaisse quelqu'un qui la lui prête : ce qui est rare). Mais pour toi, bien que tu sois un homme quelconque, on a une information supplémentaire : ton père possède une ferrari. Sachant cela, on peut dire qu'il y a de bonnes chances que tu conduises une ferrari un jour.
Il y a peu de chance pour un être vivant de renaître humain. Mais il y a de bonnes chances pour que le Dalaï-Lama (qui pourtant est un être vivant), renaisse en tant qu'être humain.
D'ailleurs, je n'ai jamais compris pourquoi il y avait urgence, vu qu'on erre dans le samsara depuis des millions d'années. Mais bon... :)
Sur les infinités de vies que l'on a déjà passé dans le samsara, si on devait faire un camembert de nos vies en fonction des plans d'existences, on verrait qu'on a passé infiniment plus de temps dans les états inférieurs que dans les états supérieurs. C'est vrai pour tout le monde, même pour le Bouddha (et même en prenant en compte toute la partie où il a été bodhisatta, qui reste insignifiante devant le nombre de vies qu'il a passé avant cela). Quand dans ce parcours on réussit à renaître humain, et qu'on pratique la vertu, on obtient un léger repos dans les plans supérieurs, tant que cette vertu continue à être pratiquée. Mais si la sagesse n'est pas développée durant ce repos jusqu'au premier stade de l'éveil, on finit par retomber en état de perdition, et il suffit qu'en plus on ait épuisé tous nos bons kamma dans un "paradis" pour rendre la réobtention d'une naissance humaine aussi difficile que n'importe quel être vivant dans les plans inférieurs.
En conséquent, on vit des hauts et des bas, avec des hauts qui sont rares. Encore plus rares sont les renaissances humaines où en plus on a la chance d'avoir l'enseignement d'un Bouddha à disposition. L'image globale de ce parcours, c'est beaucoup de souffrance avec de rares pics de bonheur : rien d'enviable. Si on ne profite pas des rares opportunités qu'on a de sortir du samsara, tout cela sera prolongé pour une longue période, car la prochaine opportunité se présentera dans un très long moment.

Une brève analogie : imaginons que tu te sois fait capturé par des terroristes qui te font vivre un calvaire, jour et nuit 364 nuits par an. En particulier, ils te privent de sommeil, au point que ça en est un calvaire. Une fois par an, l'occasion pour toi se présente de t'enfuir parce que tes bourreaux célèbrent une fête très importante pour eux, seul moment de l'année où leur attention est relâchée. Deux choix s'offrent à toi :
1) tu profites de cette journée où ils te laissent tranquille pour enfin prendre un repos bien mérité, dormir une nuit complète
2) malgré le confort dont tu dispose dans cette journée, tu fais l'effort de ne pas t'endormir et de t'apprêter à courir de toutes tes forces pour t'échapper.

Dans cette situation, ta question reviendrait à : "pourquoi y a-t-il urgence de s'échapper aujourd'hui, alors que ça fait déjà 10 ans que je vis en captivité ?"
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