Bodhicitta

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michel_paix
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Merci, a vous tous pour vos approches sur le sujet.

anjalimetta

J'ai été chercher à la bibliothèque le livre de Dilgo Khyentsé "Audace et compassion", au-dela du fait qu'il est quelque pratique qui ne me correspond pas du tout, il y a des éléments de compréhension extra-ordinaire dans ce livre.

Dans le glossaire sur la notion de bodhicitta, il est écrit:
(tib. byang chub sems): traduit généralement par "esprit d'Éveil"ou "pensée de l'Éveil". Ce terme est le point clef du Grand Véhicule. Au plan relatif, c'est le souhait d'atteindre l'Éveil pour aider tous les êtres, ainsi que la pratique qui permet d'atteindre ce but. Au plan absolu, il désigne la compréhension directe de la nature ultime de l'égo et des phénomènes: la vacuité.
anjalimetta
:)
Florent

Sönam a écrit :
Florent a écrit :Bonjour

Signalons que la bodhicitta n'a jamais étais évoqué dans le canon pali et qu'elle n'est pas reconnu par l'école des anciens (Théravada).
Ce n'est pas tout à fait exact. Il est vrai qu'elle n'est pas évoquée "comme telle" dans le canon pali, mais la véritable raison c'est que n'ayant pas fait le vœu de renaître sans cesse auprès des êtres, jusqu'à la libération définitive de tout ceux-ci, la bodhicitta qu'ils développent n'est pas ultime, pas "entièrement pure" parce que le principe de libération n'est pas étendu à tous les êtres, mais réservé à celui qui a atteint le Parfait Éveil. De ce fait, ils cultivent la bodhicitta à partir de l'esprit (Sems), et l'esprit respecte les règles des soutras du 1er Tour de Roue du Dharma, en conséquence la bodhisitta qu'ils cultivent ne peut être "parfaitement pure et spontanée", et donc vouée à n'être que "relative" et par voix de conséquence, jamais "absolue".

Sönam
Encore que pour souscrire à une telle explication il faille adhérer aux enseignements des 3 tours et prêter une valeur aux écrits issue du mahayana et du tantrayana, ce qui est loin d'être évident pour beaucoup...
Serge Zaludkowski

Florent a écrit :
Sönam a écrit :
Florent a écrit :Bonjour

Signalons que la bodhicitta n'a jamais étais évoqué dans le canon pali et qu'elle n'est pas reconnu par l'école des anciens (Théravada).
Ce n'est pas tout à fait exact. Il est vrai qu'elle n'est pas évoquée "comme telle" dans le canon pali, mais la véritable raison c'est que n'ayant pas fait le vœu de renaître sans cesse auprès des êtres, jusqu'à la libération définitive de tout ceux-ci, la bodhicitta qu'ils développent n'est pas ultime, pas "entièrement pure" parce que le principe de libération n'est pas étendu à tous les êtres, mais réservé à celui qui a atteint le Parfait Éveil. De ce fait, ils cultivent la bodhicitta à partir de l'esprit (Sems), et l'esprit respecte les règles des soutras du 1er Tour de Roue du Dharma, en conséquence la bodhisitta qu'ils cultivent ne peut être "parfaitement pure et spontanée", et donc vouée à n'être que "relative" et par voix de conséquence, jamais "absolue".

Sönam
Encore que pour souscrire à une telle explication il faille adhérer aux enseignements des 3 tours et prêter une valeur aux écrits issue du mahayana et du tantrayana, ce qui est loin d'être évident pour beaucoup...
Ou au moins 2 Tours ... néanmoins le raisonnement proposé ne demande pas tellement d'adhérer à tels ou tels écrits, mais simplement de constater l'étendue et l'engagement, en termes de bodhicitta, de l'une et l'autre des disciplines.
Lupka

Bodhicitta a écrit :La bodhicitta ou esprit d'Éveil (bodhi : éveil ; citta : cœur-esprit) est l'aspiration et l'engagement à atteindre l'Éveil, ou bouddhéité, afin d'y amener tous les êtres sensibles, et ainsi les libérer de la souffrance inhérente (duhkha) à l'existence cyclique (samsāra). Celui qui engendre cette motivation et qui en fait les vœux formels (pranidhāna) est appelé bodhisattva, littéralement: être d'Éveil, souvent traduit par héros pour l'Éveil, en fonction des connotations de pure et claire énergie du suffixe -sattva1.

La bodhicitta et le bodhisattva, son corollaire, sont au coeur de la pensée bouddhiste, particulièrement dans le mahāyāna et le vajrayāna; à tel point qu'ils justifient l'appellation « bodhisattvayāna », véhicule du bodhisattva, souvent donné au mahāyāna.
L'actuel dalaï lama en dit : « Cet esprit d’Éveil transforme toutes les actions bénéfiques en un véritable catalyseur permettant l’émergence de la bouddhéité. […] Dans l’océan des pratiques qui mènent à la bouddhéité, la bodhicitta agit comme un raz-de-marée2 ».
Bodhicitta Absolue & Relative a écrit :On distingue aussi la bodhicitta absolue et la bodhicitta relative, à mettre respectivement en correspondance avec les réalités, absolue ou ultime, et relative ou conventionnelle. « Réalité absolue », paramārtha, désigne les phénomènes tels qu'ils sont essentiellement, par opposition à la « réalité relative » (samvriti), qui désigne alors les phénomènes tels qu'ils apparaissent et fonctionnent « réalistement » au niveau pragmatique. Les deux bodhicittas agissent à partir de chacun de ces deux points de vue :

Dans la perspective ultime, notre ignorance manifeste ou projette la nature-de-bouddha en tant qu'univers d'objets autonomes et substantiels. Cette substantialité projetée est imaginaire, identique au rêve, c'est là sa vacuité, que le bodhisattva s'entraîne à reconnaître. Cependant rien n'apparaît en un «dehors» fictif de la grande perfection primordiale (dzogchen). On doit donc considérer que l'univers, cette vie, est encore un moyen habile (upāya) par lequel notre nature essentielle se représente à nous, et tente compassionément de nous ramener à nous-même6, à notre authentique destin, l'Éveil.

Cette compassion inhérente à toute manifestation est la bodhicitta absolue. Lorsqu'elle se déploie à travers l'activité imparfaite et dualiste d'un bodhisattva, c'est la bodhicitta relative. Cependant le bodhisattva peut œuvrer directement en harmonie avec la bodhicitta absolue, la canaliser pour ainsi dire, dès qu'il a clairement perçu et intégré les sagesses de la vacuité et de la non-dualité. La pratique de la bodhicitta absolue est donc cet entrainement à la reconnaissance de la vacuité, méditation conceptuelle et analytique dans un premier temps, puis non-verbale et intuitive dans un second temps, en « demeurant dans l'état naturel de l'esprit » où la prajñā peut dévoiler la nature de la réalité.
Bodhicitta dans le Theravāda a écrit :
Le bouddhisme theravāda ne reconnaît pas le concept de bodhicitta : le terme n'apparaît jamais dans le Tipitaka. Certains commentateurs11 voient dans « l'esprit lumineux » qu'évoque le Canon pâli une référence au bodhicitta :
Cet esprit est lumineux, ô Moines, et il est libéré des souillures adventices (Anguttara Nikaya, I, 6, 1-2)
Ajahn Brahm indique qu'il ne s'agit pas ici d'une référence à un quelconque « esprit originel », mais à un esprit libéré des cinq empêchements, « lumineux » parce qu'il est vu au travers du nimitta12.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bodhicitta
Florent

Sönam a écrit :Ou au moins 2 Tours ... néanmoins le raisonnement proposé ne demande pas tellement d'adhérer à tels ou tels écrits, mais simplement de constater l'étendue et l'engagement, en termes de bodhicitta, de l'une et l'autre des disciplines.
Pourtant le raisonnement proposé repose bien sur des conceptions issues des sutras du mahayana, (dire le contraire serait un peu spécieux), et qui sont pour le moins à mon avis de doux rêves (mais ça n'engage que moi), dans la mesure ou tous ceux qui s'engage dans la voie des bodhisattvas n'atteindrons jamais la bouddhéité, car si tout le monde devaient rester dans le samsara afin de sauver tout le monde personne au final ne sera sauvé.
En fait le bouddha historique à proposer une voie de sortie de ce samsara et non le maintien dans celui-ci, et c'est pourtant ce que propose le mahayana et le vajrayana rester dans le samsara et donc ne pas atteindre le nirvana si ce n'est dans très longtemps, voir jamais.
passager

Florent a écrit :En fait le bouddha historique à proposer une voie de sortie de ce samsara et non le maintien dans celui-ci, et c'est pourtant ce que propose le mahayana et le vajrayana rester dans le samsara et donc ne pas atteindre le nirvana si ce n'est dans très longtemps, voir jamais.
...pour rappel...:
Florent a écrit :....(mais ça n'engage que moi)....
:mrgreen:
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michel_paix
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Bonjour,

dans ce qui suit, j'utilise le mot "coeur" ce qui est synonyme à "le mental", j'ai choisi la notion "coeur" car cela me semble plus chaleureux que la notion "mental", cela me semble plus humain et moins mécanique comme approche, rien de plus.
Florent a écrit :
Sönam a écrit :Ou au moins 2 Tours ... néanmoins le raisonnement proposé ne demande pas tellement d'adhérer à tels ou tels écrits, mais simplement de constater l'étendue et l'engagement, en termes de bodhicitta, de l'une et l'autre des disciplines.
Pourtant le raisonnement proposé repose bien sur des conceptions issues des sutras du mahayana, (dire le contraire serait un peu spécieux), et qui sont pour le moins à mon avis de doux rêves (mais ça n'engage que moi), dans la mesure ou tous ceux qui s'engage dans la voie des bodhisattvas n'atteindrons jamais la bouddhéité, car si tout le monde devaient rester dans le samsara afin de sauver tout le monde personne au final ne sera sauvé.En fait le bouddha historique à proposer une voie de sortie de ce samsara et non le maintien dans celui-ci, et c'est pourtant ce que propose le mahayana et le vajrayana rester dans le samsara et donc ne pas atteindre le nirvana si ce n'est dans très longtemps, voir jamais.
Si tout les êtres sont "sauvé", c'est que tout ceux qui reste sont des "bodhisattvas". S'il ne reste que des Bouddha parfaitement accompli, peut-on parler de "samsara" ?? S'il ne reste aucun être a "sauver" peut-on dire qu'il reste des "bodhisattva" ?? S'il reste plus aucune expérience "nuisible" comment pourront-ils cultiver la bodhicitta relative ??

En plus la culture de la bodhicitta ne me semble pas propre au Bouddhiste Mahayana ou au Vijrayana, car a l'époque du Bouddha ceux-ci n'existaient pas, je crois que ces un appel du coeur au-delà de toutes traditions confondu. Je crois que même si l'on est de la tradition du Théravada cette inspiration peut apparaître dans le coeur, contrairement qu'il est possible qu'un moine de la tradition du Mahayana ou du Vijrayana, malgré la culture, que le moine n'est pas cette inspiration profonde dans sont coeur. Je crois que la bodhicitta est au-delà de la tradition, mais bien quelque chose qui prend forme dans le coeur.

Il reste que vivre pour l'intérêt d'autrui en abandonnant sont propre profit égocentrique, est un état super vertueux et n'entraine pas des conséquances malheureuse, de vouloir maintenir cela, me semble extra. Si les Arya ou maître du Théravada n'étaient que centré par leur intérêts personnelle pourquoi auraient-ils enseigner ??

anjalimetta
:)
Florent

Non Michel les choses ne sont pas ainsi. A dire vrai si un Arya ou arhat nourrissait dans le coeur/mental (citta) de telles pensées (c'est à dire de sauver ou qu'il aide les êtres) alors il ne mériterais plus le noms d'arya.
Pourquoi ne mériterais-t-il plus le nom d'arya?
Parce que si il nourrissait de telles pensées, alors il n'aurait plus part au Dharma, nourrissant de tel pensée il serait en proie à la conception qu'il y a des êtres qui ont une réalité et sont pourvu d'une essence, d'une substance intrinsèque, ce qui va à l'encontre d'Anatta.

Quand un arhat donne des enseignements il ne le fait pas en croyant sauver des êtres il est tout simplement le médias, le véhicule, du Dharma du Bouddha. Il n'a aucune part dans tout ça, rien n'est à lui.

Et je réitère le fait que la bodhicitta n'est pas une conditions nécessaire pour réaliser le nirvana. Et que si les pratiquants compte la dessus pour atteindre la bouddhéité complète ils ne sont pas encore sorti de l'auberge et que leur chance d'arriver à la bouddhéité complète et quasi-nulle.
Lupka

Florent a écrit : Et je réitère le fait que la bodhicitta n'est pas une conditions nécessaire pour réaliser le nirvana. Et que si les pratiquants compte la dessus pour atteindre la bouddhéité complète ils ne sont pas encore sorti de l'auberge et que leur chance d'arriver à la bouddhéité complète et quasi-nulle.
Rappelons que c'est une approche Théravadine et que nous poursuivons tous le même but malgrès que nos approches et écoles soient différentes color_3

Nul besoin de remettre en cause le concept du Boddhisattva , indiquer les différences se suffit à lui même :mrgreen: n'est ce pas ...
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