Mieux huilée.Flocon a écrit :une société composée d'un fort pourcentage d'éveillés ne serait pas différente d'une autre
Moins tendue.
Plus clairvoyante.
Plus paisible
Mieux huilée.Flocon a écrit :une société composée d'un fort pourcentage d'éveillés ne serait pas différente d'une autre
J'ai du mal à comprendre ton raisonnement... Je peux parfaitement concevoir qu'on ne puisse prédire le comportement d'un Éveillé, et donc encore moins les particularités d'une société Éveillée. Mais si elle était en tout point semblable à une société non éveillée, alors je dirais que l'Éveil est une fable. Après tout, il me semble que l'Éveil modifie profondément le fonctionnement mental, ce qui devrait inévitablement se traduire par des différences de discours et d'actes. Des causes différentes ne peuvent produire exactement les mêmes conséquences à une aussi grande échelle. Juste pour donner un exemple, il arrive souvent sur internet qu'on échange avec quelqu'un sans connaître son genre. Puis le genre devient connu, et inévitablement cela provoque un changement plus ou moins subtil dans notre rapport envers l'autre. Il est pratiquement impossible de faire abstraction des conséquences de nos formations mentales, c'est bien pour ça qu'on travaille sur elles pour changer notre expérience de la vie. L'Éveil, tel que je le comprends, implique une modification profonde du fonctionnement mental. Il serait impossible que cela n'ait pas d'impact sur les actes de l'Éveillé, et donc des changements sociétaux, si une large partie de la société était Éveillée.Flocon a écrit :ogiquement, je ne crois pas que l'éveil doive avoir une influence sur le comportement social ; donc une société composée d'un fort pourcentage d'éveillés ne serait pas différente d'une autre, du moins, à ce que je pense comprendre. Les éveillés sont supposés adapter parfaitement leur action aux besoins des êtres qu'ils instruisent, ce qui suppose une infinie variété dans leurs actes, sans référence à un code social particulier.
Mais de quelles normes tu parles? J'imagine que les Éveillés continueront à traverser les rues lorsque le feu est vert, et utiliseront la grammaire de leur langage pour communiquer avec d'autres. Ils suivront certainement des normes sociales. Mais plus que de normes sociales, je pense à des faits sociaux. Tout acte effectué par un humain est un fait social, surtout s'il y a des millions d'individus comme lui. Les Éveillés, du simple fait de leur existence seraient un fait social, comme tout autre. Que cela entraîne la formation de nouvelles normes sociales fait partie de ce qui m'intéresse, mais n'est qu'une des facettes de la question.Flocon a écrit :Mon point de vue est différent du tien, parce que je conçois l'éveil différemment. Je suis d'accord sur les changements radicaux qu'il est supposé induire chez l'individu qui l'atteint, y compris en termes d'action, mais je ne pense pas que ces changements se traduisent nécessairement en actes conformes à des normes sociales
Tu sais, on peut pousser cet argument à l'absurde, et dire qu'il n'y a pas de société, car il n'y a pas deux humains qui vivent exactement la même vie. Bien sûr, on pourrait penser à l'impact d'une forte population d'Éveillés dans la société Inca du quatorzième siècle, mais je m'intéresse humblement à la société contemporaine. Que tu considères qu'aujourd'hui il n'existe plus qu'une société globale (puisque un français moyen utilise des produits manufacturés en Chine, et consomme des produits culturels américains), ou que tu restreignes ça aux gens avec qui tu interagis personnellement ne change pas grand chose au problème. Je me demande comment la marche du monde, et la vie quotidienne pourraient être altérées si une proportion significative de la société était Éveillée, car le Bouddhisme envisage souvent l'Éveil comme un acte individuel, mais aborde peu la question des Éveillés en tant que groupe social.En fait, je crois que je n'ai pas bien saisi à quoi tu fais allusion quand tu parles de "la société" qui pourrait être changée par un pourcentage important d'éveillés. A quelle société dans le monde penses-tu? La nôtre en France, la société américaine, la société Dogon, la société chinoise, la société sud-africaine? Je multiplie volontairement les exemples parce que je ne crois pas à la notion d'"une" société générale qui serait la même pour toute l'humanité : les hommes vivent partout en société, mais ils ne le font pas partout de la même façon.
Il n'éxiste pas de rapports humains qui ne relèvent pas de la société. à partir du moment où il y a plus d'un humain, il y a société, et des faits sociaux.Et en admettant que tu parles des rapports humains au sens le plus large possible du terme, y compris ceux qui ne relèvent pas de la société
Etonnant pour un(e) bouddhiste d'être marxiste je trouve; Baser les "interractions humaines" seulement sur l'économie, c'est assez loin de la "compassion" fraternelle du dharma, qui se base plus sur l'aide aux autres, les qualités de coeur et esprit, plutot que sur l'argent;A vrai dire, je suis moi-même plutôt de tendance marxiste : donc je vois dans les rapports économiques, et non dans les rapports sociaux, la base des interractions humaines.
Bon, mieux vaut faire confiance à Sheng Yen qu'à moi, il en savait davantage sur le sujet . Le mouvement auquel il faisait allusion est sans doute Dharma Drum Mountain, dont il était le fondateur et sur lequel on peut trouver des informations ici.Cette purification de notre esprit et de nos actions est une condition préalable à notre purification de plus grands domaines du monde dans son ensemble. Je suis couramment impliqué dans un mouvement social, "Construire une terre pure dans le monde". Nous souhaitons manifester la Terre de Bouddha dans le monde humain. Pour que cette vision se réalise, nous devons d'abord purifier notre esprit et nos actions. Cela fait, nous serons capable d'influencer autrui profondément, de permettre à son esprit et à ses actions d'être purs. De cette manière notre monde pourra devenir une Terre Pure.
La pureté indique un état libre de la saisie illusoire du soi. Il est effectivement très difficile de purifier l'esprit. Une authentique réalisation de l'esprit pur, libéré des émotions négatives, commence lorsque l'on a experimenté la sagesse de la vacuité. Bien que ce soit un chemin difficile, nous ne devons pas nous décourager ni perdre espoir. Le début de la pratique consiste toujours à être une personne ordinaire. (...) Lorsque nous développerons tous la foi dans cette vérité (la possibilité pour tous les êtres de devenir des Bouddhas, selon un processus qu'il décrit dans les termes du Chan, dans le passage que j'ai coupé), la bonté découlera de nos actions. Notre monde deviendra une Terre Pure.