Bouddhisme et psychothérapie, souffrance et névrose

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Flocon
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Je comprends parfaitement ton raisonnement. Cela dit... Ce n'est pas un point qui m'intéresse beaucoup, dans le bouddhisme, donc mon avis sera forcément succinct et peut-être un peu plat. :oops:
Maladie physique et/ou mentale, clairvoyance et support de pratique. :?: L'un n'exclut aucunement l'autre à mes yeux.
On peut poser la question pour énormément de maîtres si l'on s'attache au problème : Bankei et sa tuberculose aggravée par les ascèses jusqu'au quasi suicide dans le cas d'un maître ancien de l'école Rinzaï par exemple (même si clairement, on a là une histoire formulée sur le modèle de celle du Bouddha historique poussant l'ascèse au dernier degré), Xu Yun, sa névrose de culpabilité à l'égard de sa mère et son auto-mutilation dans le cas d'un très grand maître chinois récent, Deshimaru et l'alcool, sa fin entre cancer et désenchantement à l'égard de ses disciples (dépression :?: ) etc.

Franchement, est-ce très important? :?: En quoi ces maîtres sont-ils moins admirables, ou plus admirables, d'avoir été malades ou non?

Pour changer un peu de point de vue, peut-être : tu dis toi-même t'être tiré d'une dépression grâce à la méditation. C'est aussi mon cas -je te passe les détails mais la souffrance psychique intense, je connais très bien. Nous ne sommes pas des maîtres, c'est entendu : en quoi cette expérience commune est-elle intéressante au point de vue bouddhiste? Ma foi... :)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

Flocon a écrit : en quoi cette expérience commune est-elle intéressante au point de vue bouddhiste? Ma foi... :)
Quoi ! :shock: :D
lol ! :D
Mais c'est le sujet du fil ...
:oops: loveeeee

Ou bien, j'ai pas compris ta remarque...
Est-ce que tu veux dire que ça n'a pas grand intérêt d'un point de vue bouddhiste ? :roll:
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Flocon
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ted a écrit :Est-ce que tu veux dire que ça n'a pas grand intérêt d'un point de vue bouddhiste ?
Oui.
Je ne dénigre pas le sujet du fil, pardon si j'ai donné cette impression.

Mais je ne crois pas que les emplois qu'on peut faire de techniques bouddhistes dans un sens hygiéniste, tout bénéfiques qu'ils soient (dans certaines conditions favorables, je préfère le préciser pour éviter toute confusion), aient grand chose à voir avec le bouddhisme en tant que tel. Je ne pense pas que le Bouddha cherchait fondamentalement la santé physique et psychique optimale, santé qu'il aurait pu atteindre par d'autres voies : les méditations hindouistes, auxquelles il avait accès et qu'il a contestées, mais aussi taoïstes et chrétiennes qu'il ignorait, sont connues à juste titre pour leurs effets thérapeutiques comparables à ceux de la méditation qu'il enseignait. C'est tout le cycle "naissance-maladie-vieillesse-mort" qu'il voulait dépasser, pas juste des soucis de santé, même très graves.

Ce n'est qu'un avis :D . Mais c'est pour cela qu'il m'indiffère, au fond, que Deshimaru ait été alcoolique par impuissance à guérir d'une maladie psychique ou par choix personnel en faisant de son addiction un support de pratique ou un mode d'enseignement. C'est égal à mon sens, même si j'entends bien qu'on puisse penser tout autrement.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
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Kong Tseu
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Flocon a écrit : Mais c'est pour cela qu'il m'indiffère, au fond, que Deshimaru ait été alcoolique par impuissance à guérir d'une maladie psychique ou par choix personnel en faisant de son addiction un support de pratique ou un mode d'enseignement. C'est égal à mon sens, même si j'entends bien qu'on puisse penser tout autrement.
Je partage ton avis...
Flocon a écrit :C'est tout le cycle "naissance-maladie-vieillesse-mort" qu'il voulait dépasser, pas juste des soucis de santé, même très graves.
Donc, je me dis qu'ayant cet objectif ultime en tête, certains maîtres pourraient sans doute "négliger" de se soigner sachant qu'ils tiennent déjà le bon bout ? (entrée dans le courant) :oops:

En revanche, est-ce que le disciple lambda qui n'est pas encore très avancé, n'a pas tout intérêt à se soigner afin de disposer du maximum de temps pour sa pratique ?
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Flocon
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ted a écrit :Donc, je me dis qu'ayant cet objectif ultime en tête, certains maîtres pourraient sans doute "négliger" de se soigner sachant qu'ils tiennent déjà le bon bout ? (entrée dans le courant) :oops:
Possible. Il faudrait l'avis d'un maître pour se faire une opinion bien étayée à ce sujet, mais je ne trouve pas ton hypothèse absurde.
ted a écrit :En revanche, est-ce que le disciple lambda qui n'est pas encore très avancé, n'a pas tout intérêt à se soigner afin de disposer du maximum de temps pour sa pratique ?
Évidemment. "Préserver la vie" est la forme positive du premier précepte bouddhiste, et ça inclut sa propre vie, santé comprise, du moins selon ma compréhension des choses :oops: . En d'autres termes : un pratiquant bouddhiste lambda, s'il est malade, il se soigne en vue de guérir et de prolonger sa vie.

M'enfin! :shock: loveeeee :)
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Kong Tseu
ted

Voilà ! ba11
Il est interdit au pratiquant bouddhiste lambda de se laisser, par pure compassion, dévorer par une tigresse affamée.
Il lui est aussi interdit de se laisser lapider sans rien dire... :D
Est-ce qu'il peut se laisser piquer par les moustiques en gardant le sourire ? :D J'ai un doute... :oops:
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Flocon
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Personnellement, je n'ai jamais perçu les préceptes, que ce soit sous leur formulation positive ou sous leur formulation négative, comme des interdits, mais plutôt comme des incitations à l'effort juste : il faut s'efforcer de préserver la vie (ou de ne pas y attenter), s'efforcer d'être véridique et bienfaisant en parole, etc.
Evidemment, on peut voir le premier précepte comme une sorte d'interdiction du suicide, fût-ce par compassion, mais cela me paraît relever d'une logique différente.

Mais bon, ce sont des broutilles.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
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Kong Tseu
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