Si le Dharma c'est être à soi-même son propre refuge, j'ai l'impression que, concrètement, il faut passer un cap pour réussir à utiliser ce refuge. Quand on est très malade, quand on panique, etc, les discours superficiels s'effacent devant l'évidence de notre désarroi. Que faut-il faire ? Respirer ? Prier ? Raisonner ? Se concentrer ?
A partir de quel moment es t'on sur d'avoir une confiance suffisamment grande dans le Dharma ?
Y a t'il des signes ?
Avoir une vraie confiance dans le Dharma
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Faith Grounded on Reason vient justement d'être traduit en français:

Je me range de l'avis de Sa Sainteté car raisonner est le moyen le plus sûr d'obtenir une confiance durable, stable et véritablement fondée. Le reste semble plus temporaire.
Si on devait partir en vacances et laisser les clés de la maison à quelqu'un pour qu'il soigne le chat ou le poisson rouge, on ne peut pas lui donner les clés sans raisons; simplement parce qu'on aurait prié, se serait concentré ou qu'on aurait respiré un bon coup, n'est-ce pas ?
La confiance qu'on peut avoir pour quelqu'un qui a les clés de la maison est importante, alors j'imagine pour ce qui concerne le Dharma, ou tout autre pratique spirituelle qui peut nous engager pour notre vie entière (et peut-être celles à venir)...



Si on devait partir en vacances et laisser les clés de la maison à quelqu'un pour qu'il soigne le chat ou le poisson rouge, on ne peut pas lui donner les clés sans raisons; simplement parce qu'on aurait prié, se serait concentré ou qu'on aurait respiré un bon coup, n'est-ce pas ?
La confiance qu'on peut avoir pour quelqu'un qui a les clés de la maison est importante, alors j'imagine pour ce qui concerne le Dharma, ou tout autre pratique spirituelle qui peut nous engager pour notre vie entière (et peut-être celles à venir)...

apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Je suis d’accord, la raison devrait nous éclairer, mais j’ai l’impression que les choses ne doivent pas rester uniquement sur un plan mental mais aussi pénétrer nos émotions.
Mon sentiment est que le facteur émotionnel est très important.
Donc ce que j’essaye maladroitement de dire c’est que si on est face à un problème on va aussi se rendre compte jusqu’à quel point cette confiance a pénétré -ou pas- nos émotions, et d’une certaine façon aussi une question pourrait être : est-ce que ma pratique fonctionne ou pas -et jusqu’à quel point- à travers ce défi que je rencontre ?
Ce n’est que mon avis.
<<metta>>
Edit: je suis tombé sur cette image...synchronicité, synchronicité !

Mon sentiment est que le facteur émotionnel est très important.
Donc ce que j’essaye maladroitement de dire c’est que si on est face à un problème on va aussi se rendre compte jusqu’à quel point cette confiance a pénétré -ou pas- nos émotions, et d’une certaine façon aussi une question pourrait être : est-ce que ma pratique fonctionne ou pas -et jusqu’à quel point- à travers ce défi que je rencontre ?
Ce n’est que mon avis.
<<metta>>
Edit: je suis tombé sur cette image...synchronicité, synchronicité !

L’instant présent 
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

En effet, la raison peut renforcer l'intelligence émotionnelle. Par exemple, lorsqu'on étudie le corpus du lodjong, on voit que par différents raisonnements, on peut développer un sentiment sincère de proximité vis à vis de tous les êtres ordinaires: la continuité de la conscience -> les renaissances -> les êtres ont été nos mères des vies passées -> on pense à leur bonté -> on souhaite leur rendre cette bonté -> etc....
Sinon, spontanément, notre coeur ne cultive pas ce genre de sentiment. Il faut une méthode et celle-ci repose sur la raison.
Finalement, on distingue "coeur" et "esprit" d'une manière purement conceptuelle car les deux sont les reflets d'un même miroir adamantin.

apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Finalement vous avez besoin de raisonnement pour aimer? Est-ce encore de l'amour?Dharmadhatu a écrit :Sinon, spontanément, notre coeur ne cultive pas ce genre de sentiment. Il faut une méthode et celle-ci repose sur la raison.
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Longchen a écrit :est-ce que ma pratique fonctionne ou pas -et jusqu’à quel point- à travers ce défi que je rencontre ?
Ce n’est que mon avis.

C'est aussi une forme d'examen raisonné quant à notre propre cheminement.
Et c'est aussi pourquoi le Bouddhisme tibétain distingue, dans les enseignements du Bouddha, trois types de foi, dont la foi fondée sur la raison qui est la plus importante. On voit que le Bouddhisme, de ce point de vue, s'écarte de la foi aveugle pour tendre vers la cognition valide.

Dernière modification par Dharmadhatu le 18 avril 2012, 11:42, modifié 1 fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Apparemment tel que vous décrivez les choses, on voit juste que sur trois types de foi il n'y a qu'une foi qui s'écarte de la foi aveugle...Dharmadhatu a écrit :Et c'est aussi pourquoi le Bouddhisme tibétain distingue, dans les enseignements du Bouddha, trois types de foi, dont la foi fondée sur la raison. On voit que le Bouddhisme, de ce point de vue, s'écarte de la foi aveugle pour tendre vers la cognition valide.
shuuuuuuuuuuuutttttted a écrit :A partir de quel moment es t'on sur d'avoir une confiance suffisamment grande dans le Dharma ?
Y a t'il des signes ?
ted a écrit :Quand on est très malade, quand on panique, etc, les discours superficiels s'effacent devant l'évidence de notre désarroi. Que faut-il faire ? Respirer ? Prier ? Raisonner ? Se concentrer ?

Alors le signe, c'est peut-être quand on ne se pose plus, avant d'agir, de questions relatives au Dharmated a écrit :Si le Dharma c'est être à soi-même son propre refuge
Non, je ne crois pas que ce soit suffisant.Sourire a écrit : Alors le signe, c'est peut-être quand on ne se pose plus, avant d'agir, de questions relatives au Dharma
Beaucoup de gens n'ont que faire du Dharma et n'y pensent même pas.
C'est le problème de tous les systèmes "exterieurs" et officiels", y compris des religions, partis politiques etc, même si le dharma est avant tout un enseignement, tout comme l'évangile, le tao to king, et d'autres à leur façon, et même s'ils sont censés "représenter" une loi universelle, un principe, ou une vérité, voire la "vraie nature" de toutes choses, tous ces enseignements ne pourront jamais être pris pour "base de confiance", à moins de l'avoir réalisé soi-même;Si le Dharma c'est être à soi-même son propre refuge, j'ai l'impression que, concrètement, il faut passer un cap pour réussir à utiliser ce refuge. Quand on est très malade, quand on panique, etc, les discours superficiels s'effacent devant l'évidence de notre désarroi. Que faut-il faire ? Respirer ? Prier ? Raisonner ? Se concentrer ?
A partir de quel moment es t'on sur d'avoir une confiance suffisamment grande dans le Dharma ?
Mais cela me parait un danger assez important de "faire confiance" à qui ou quoi que ce soit, y compris une idéologie, ou une vision de la vie, sans l'avoir expérimenté et avoir commencé à tracer son chemin;
La seule vraie confiance qui ne déçoit pas, et sure, c'est en notre vraie nature, et non dans des choses ou êtres exterieurs à soi, ce qui mène souvent à des dérives, et autres erreurs, et nous éloigne bien souvent plus de notre nature, que l'inverse, ce qui est logique finalement;
Vouloir s'accrocher à une religion ou quoique ce soit d'exterieur à soi, est encore un signe d'ignorance, de peur, et de non -réalisation de notre réalité;
Celui qui sait ce qu'il n'est pas, et sait ce qu'il est, n'a plus besoin de rien ni personne