Paramita et karma

chakyam

Il y a quelques semaines, Sagesses Bouddhiques a recommandé un livre : Créer la conscience écrit par le directeur du Zen Center de Montréal, Albert LOW aux Editions du Relié à Paris.

Ce matin, tout en continuant sa lecture, je l'ai feuilleté et notamment découvert les quelques articles en appendices où un homme présenté comme bouddhologue, M. STCHERBATSKY commente en ces termes un énoncé du philosophe SANTARAKSITA qu'évidemment je ne connais nullement comme d'ailleurs le premier cité.

Que dit-il ? Je cite : « La chose momentanée représente sa propre annihilation (…) Il y a, sans début ni fin, un constant changement infiniment gradué à chaque moment qui vient, aucune trace de ce qui a existé l'instant précédent. Les moments sont forcément discontinus; chaque instant, c'est-à-dire chaque chose momentanée, est annihilée aussitôt qu'il apparaît, car il ne survit pas au moment suivant »

Il est passionnant de constater qu'une vue similaire se retrouve dans la cosmologie soufie telle que la décrit Henri CORBIN : « Nous croyons que notre existence est continue dans le passé et l'avenir et cependant, à chaque instant, le monde revêt une 'création nouvelle', revêtement qui jette aussi bien un voile sur notre conscience, puisque nous ne nous apercevons pas de ce renouvellement incessant »

Je suis entré plus avant dans ma lecture pour m'apercevoir que les commentaires de STCHERBATSKY font partie d'un livre paru en 1962 à New York chez Dover Publications sous le titre : Buddhist Logic en son volume 1

Ainsi donc, voilà plus de 60 ans qu'une telle analyse est connue, répandue dans les milieux pratiquants bouddhistes sans aucune répercussion perceptible semble t-il sur les « accros » de la continuité, dont l'Imaginaire apparaît en panne.



FleurDeLotus Butterfly_tenryu
chakyam

Michel,

Le 18 Aout un message fut diffusé par FA sur :viewtopic.php?f=61&t=6796&start=180 où il était, en autre précisé :Ainsi, les dharmas sont décrits comme non-existants ou ayant une existence purement nominale ; sans marque distinctive, ils n’interagissent pas et ne sont jamais réellement produits. Illusion, écho, reflet, mirage, espace sont des images récurrentes pour représenter le monde phénoménal et les dharmas qui le sous-tendent. Il en ressort que l’on ne doit pas se former de notion, ni de conviction, ni viser une réalisation, ni faire d’assertion, et pratiquer les perfections paramita de façon tout à fait désintéressée.

Au cours de nos débats passés, je soutenais que les Paramitas n'étaient pas à estimer à l'aune de leurs utilisations, donc à déconnecter de l'objet par lequel ils s'exprimaient, car de par leur Nature transcendantale ils étaient « au delà de » toute appréciation.

Aujourd'hui FA va beaucoup plus loin et soutient que par leur nature même purement nominale, les dharmas et les paramitas ne peuvent sous-tendre aucune notion, conviction etc etc...

Ce qui autorise d'autant plus leur pratique, instant après instant, pour la réalisation de l'Eveil insurpassable et Parfait, sans projection.


FleurDeLotus Butterfly_tenryu
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AncestraL
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Savoir que STCHERBATSKY a écrit cela en 1960... cela contribue à ma "rancoeur" dans le sens où dans le zen français, on se garde bien de sortir des sentiers battus.

Le jour où je créerais ma maison d'éditions - car je le ferais - je traduirais un maximum les anglos et les indiens anglophones !!!
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