Paramita et karma

Subarys

Flocon a écrit :Cette question de l'altruisme est problématique. Il me semble que le bouddhisme, au moins dans certaines de ses traditions, pose la possibilité de l'acte altruiste, ou du moins de l'intention altruiste.
Néanmoins, mieux vaut réfléchir aux conséquences de l'acte qu'on entreprend : donner à autrui est méritoire pour le bouddhisme, certes ; mais donner une bouteille de vin à un alcoolique, pour la simple satisfaction de lui faire plaisir, entraînera de fait des conséquences néfastes pour lui. Dans ce cas-là, on est au moins dans l'action "malhabile" au regard du bouddhisme et mieux vaut sans doute s'abstenir. La pratique de la perfection du don inclut aussi la réflexion.
C'est pour cela que les perfections se pratiquent ensemble, je pense, et non séparément... Le seul don ne suffit pas sans la sagesse, etc.
Je ne crois pas que ce soit le don en lui même qui soit méritoire mais l'aide que ce don apporte et qui sera un support (direct ou indirect) vers l’Éveil. Voilà pourquoi l’intention est primordiale. Dana signifie également générosité pour le bien d'autrui. On comprend alors qu’offrir de l’alcool par exemple est un non sens. Mais tu as raison de le préciser car j'ai souvenir d'un discussion, entre Tejananda et un pratiquant ou ce dernier précisait que si un drogué lui quémandait de la drogue il lui en donnerait bien volontier. Comme quoi certaines évidences ne le sont pas pour tout le monde.


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Flocon
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Subarys a écrit :Je ne crois pas que ce soit le don en lui même qui soit méritoire mais l'aide que ce don apporte et qui sera un support (direct ou indirect) vers l’Éveil. Voilà pourquoi l’intention est primordiale.
Ah, c'est intéressant. Si tu as des textes pour illustrer cette idée, je suis preneuse. Merci d'avance. :)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Lupka

chakyam a écrit :
La désinvolture peut effectivement, un temps, passer pour la Sagesse. Elle peut aussi être un masque qui cache une difficulté d'approfondissement. Je suis persuadé, quant à moi, que tu trouveras dans la réalisation du Coeur-Buddha de quoi exercer ta sagacité.
Oui oui ! si tu le dis ... color_3 color_3

Mais je ne pretends ni cherche rien alors de la a trouver le schmibilibiliboudhique ... :lol:

" Est ce que le schmibilibiliboudhique esr rond? "
Cathrine

J'aime bien la démarche de Lupka; je ne crois pas qu'une approche plus légère dans le ton cache un manque de profondeur. Elle témoigne plutôt, selon moi, d'une vision plus large. Elle évite aussi de se prendre trop au sérieux et permet de sourire de nos faiblesses et de notre désarroi devant les choses que nous ne comprenons pas.
Et dans mon cas, il y en a beaucoup.
Par exemple, l'ego; je croyais avoir une idée sur ce sujet mais depuis que vous avez traité la question je ne comprends plus rien. :roll:
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Dharmadhatu
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Cathrine a écrit :J'aime bien la démarche de Lupka; je ne crois pas qu'une approche plus légère dans le ton cache un manque de profondeur. Elle témoigne plutôt, selon moi, d'une vision plus large. Elle évite aussi de se prendre trop au sérieux et permet de sourire de nos faiblesses et de notre désarroi devant les choses que nous ne comprenons pas.
Et dans mon cas, il y en a beaucoup.
Par exemple, l'ego; je croyais avoir une idée sur ce sujet mais depuis que vous avez traité la question je ne comprends plus rien. :roll:
:D Bonjour Cathrine,

Je ne sais pas si chercher à comprendre l'ego est le premier pas, il semble qu'il faille d'abord le ressentir. Quand on médite sur le non-soi personnel, il faut d'abord ressentir clairement l'ego; en imaginant que quelqu'un nous flatte à l'excès ou bien nous insulte ou expose nos défauts en public.

On peut ressentir ce truc qui monte et qui devient plus présent qu'au cours d'une situation neutre.

Ensuite, on peut chercher à comprendre ce que c'est, mais seulement quand on l'a clairement ressenti, sinon ou pourrait disserter pendant des heures sur le soi et le non-soi sans jamais vraiment toucher la cible.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Cathrine

Merci de ta réponse Dharmadhatu. eveil_333

Je crois que je ressens bien ce qu'est l'ego, mais je perçois " derrière" cet ego qui réagit aux situations et qui n'a pas de réalité intrinsèque,une sorte de base solide, neutre mais puissante, qui serait un SOI.C'est ça dont je parlais quand j'ai dit que j'avais ressenti pendant des périodes difficiles un ego puissant qui m'a permis de continuer à vivre , tout simplement.C'est peut-être une question de vocabulaire , que je maîtrise mal.
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Dharmadhatu
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Cathrine a écrit :Merci de ta réponse Dharmadhatu. eveil_333

Je crois que je ressens bien ce qu'est l'ego, mais je perçois " derrière" cet ego qui réagit aux situations et qui n'a pas de réalité intrinsèque,une sorte de base solide, neutre mais puissante, qui serait un SOI.C'est ça dont je parlais quand j'ai dit que j'avais ressenti pendant des périodes difficiles un ego puissant qui m'a permis de continuer à vivre , tout simplement.C'est peut-être une question de vocabulaire , que je maîtrise mal.
:D A mon avis, ce qui t'a permise de continuer à vivre est plus teinté de confiance intérieure que d'ego; mais tu as raison, c'est une question de vocabulaire.

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D'accord, mais cette confiance intérieure viendrait de quoi?
Quand j'emploie le mot " ego" , c'est pour désigner cette identité vide constituée par le fait d'être une femme, blanche, en 2012, avec mon passé, ma classe sociale et les préjugés hérités de mes parents, mon métier, mon vécu, les idées reçues depuis que je suis née, etc..
Tu vois ce que je veux dire?Et ça , c'est facile d'en voir la non - existence intrinséque. Mais il y a autre chose, qu'on ne peut pas décrire, il n'y a pas de mots pour ça.
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Dharmadhatu
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Cathrine a écrit :D'accord, mais cette confiance intérieure viendrait de quoi?
:D De cette compréhension que tu as de:
cette identité vide constituée par le fait d'être une femme, blanche, en 2012, avec mon passé, ma classe sociale et les préjugés hérités de mes parents, mon métier, mon vécu, les idées reçues depuis que je suis née, etc..
Qui ne semble pas être l'ego mais la compréhension de ton identité purement conventionnelle. Quelque chose d'éminemment positif qui est source de force intérieure et d'apaisement.
Mais il y a autre chose, qu'on ne peut pas décrire, il n'y a pas de mots pour ça.
Peut-être est-ce la nature de Bouddha ?

FleurDeLotus
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"Peut-être est-ce la nature de Bouddha ?"(Dharmadhatu)

Waaoooww!!!
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