Pensée/non-pensée. Les deux mon capitaine?

Jean

C'est vrai que ce post est perfectible, mais je fais juste un copié/collé brut de pomme. (Oups! : Brut de coffrage!) ba16

Il me semble que s'attacher ou fuir la conception sont une erreur mais par contre utiliser, se servir de la conception d'une manière adéquate est correct.

On peut utiliser l'outil intellect dans des méditations analytiques qui débouchent ensuite sur une image générique de la vacuité ensuite cette image est utilisée comme objet de méditation pour finir par se dissoudre dans la conscience.

Au quotidien, pour naviguer dans la vie intellect et intuition sont des outils indispensables.

Il s'agit d'avoir ni arrachement ni répulsion vis à vis des états de conscience de pensée ou de non-pensée. Dans la vie il y a des moments de réflexion et des moments de contemplation.

Un chemin pourrait être :

Dans un premier temps, on commence à se défaire de l'attachement aux pensées, habitude due à l'ignorance, à la programmation de l'éducation. On apprend à contrôler attitudes mentales, émotions, imaginations et pensées. Donc l'accent est mis sur la non-pensée jusqu'à ce que les habitudes de se connecter à la pensée et à la non-pensée soient équilibrées.

Dans un deuxième temps (Avec le temps) on alterne les moments de pensées et non pensées en fonction des circonstances. Cela représente déjà pas mal de travail sur soi accompli. Le mental ne travaille pas plus que nécessaire.

Et les méditants doués dans un 3eme temps n'ont plus d'attachement à la pensée et à la non-pensée et sont dans un état permanent de conscience qui leur permet de voir les pensées surgissant de la non-pensée.

L'erreur est de discuter des vues du premier stade avec quelqu'un qui parle lui des vues du second ou du 3eme stade.

Au 3eme stade tout va bien, tout est parfait, tout est complet. Mais il me semble que même un "pratiquant" (qui est au delà de la pratique) du 3eme stade aura eu à passer par les deux premiers stades. Mais comme il existe de grands musiciens qui ont le talent de musicien et qui n'ont pas fait de conservatoire de musique, il doit exister des grands réalisés qui avaient (ont) le talent suffisant pour réaliser naturellement, directement le 3eme stade.

On peut rapprocher cela de l'utilisation de l'intuition et de l'intellect.

Le Dalai Lama quand il avait à résoudre des problèmes liés à sa foction de chef d'état en exil, faisait appel à son conseil des ministres (L'intellect) et ensuite faisait appel au Devin d'état qui se mettait en transe et lui donnnait une réponse (Intuition). Ensuite il analysait ces différentes données et prenait sa décision.
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Dharmadhatu
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FleurDeLotus
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jules
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Jean :
On peut utiliser l'outil intellect dans des méditations analytiques qui débouchent ensuite sur une image générique de la vacuité ensuite cette image est utilisée comme objet de méditation pour finir par se dissoudre dans la conscience.
Donc, en fait, on peut porter mentalement, ce que tu appelles une image générique d’un concept tout en ayant toujours à l’esprit l’inévitable dissolution de cette image dans la conscience.
Cette dissolution définit en quelque sorte, l’identité entre une image qui peut être celle que nous entretenons mentalement et personnellement et une autre image qui peut être portée par un adversaire en débat : bien que ces deux images s’avèrent s’opposer l’une à l’autre d’un point de vue formel, elles ont ceci de commun qu’elles seront dissoutes dans la conscience toutes les deux. C’est probablement le degré d'acuité de cette vue de l'unité entre notre point de vue et celui de notre adversaire en rapport avec cette inévitable dissolution, qui établira notre degré de détachement vis-à-vis de l’image. Donc l’utilité des débats dialectiques à la tibétaine, si je ne me trompe pas, consiste à éprouver notre faculté à nous détacher de nos propres conceptions, à les vider pourrions-nous dire de tout affect, et donc par là, à dépasser la pertinence hypnotique de ces conceptions dont on cherchera à toujours reconnaître l'aspect discutable, y compris par des procédés ne faisant pas nécessairement appel à la pertinence elle même.

<<metta>>
Dernière modification par jules le 30 septembre 2012, 19:08, modifié 1 fois.
Aldous

Jean a écrit :Et les méditants doués dans un 3eme temps n'ont plus d'attachement à la pensée et à la non-pensée et sont dans un état permanent de conscience qui leur permet de voir les pensées surgissant de la non-pensée.
C'est peut-être que ce que vous appelez la non-pensée serait en fait une pensée inconsciente...

(Il n'y aurait donc pas pensée et non-pensée, mais pensée consciente et pensée inconsciente)
klesha

Les pensées sont quelque chose de naturel. Tant que nous sommes vivants, elles émergent.
La question est de savoir si nous acceptons, du fait de notre ignorance, d'identifier ces pensées à une conscience sous la forme d'une Soi qui reviens à considérer : je suis ça, les pensées, les émotions.
Alors, vous me direz : super, s'il y a identification, il n'y a pas dualité en moi, ce n'est déjà pas mal !
Malheureusement, dans la vie quotidienne, cette identification créé le sentiment d'existence d'un Soi, persuadé d'avoir un certain "caractère" que définissent les émotions et les tendances. Donc, c'est comme si on prenait la question du mauvais bout.
Tant que nous considérons que nous nous identifions à ces pensées, ces émotions, etc. la vue ne peut être qu'erronée.
C'est comme si je me fabriquais une belle règle, en marquant arbitrairement mais de manière parfaitement régulière les centimètres. Evidemment, ce que j'estimerais mesurer un cm ne ferai peut-être en réalité que 8mm ou 12mm mais l'exacte répétition de cette mesure rendrai tous mes calculs parfaitement justes.
L'analyse, sachant que la base sur laquelle nous nous appuyons est fausse, ne peut conduire qu'à de nouvelles constructions mentales, toujours insatisfaisantes car ne prouvant rien in fine.
Donc l’utilité des débats dialectiques à la tibétaine, si je ne me trompe pas, consiste à éprouver notre faculté à nous détacher de nos propres conceptions, à les vider pourrions-nous dire de tout affect, et donc par là, à dépasser la pertinence hypnotique de ces conceptions dont on cherchera à toujours reconnaître l'aspect discutable, y compris par des procédés ne faisant pas nécessairement appel à la pertinence elle même.
Il suffit de lire ce genre d'interventions sur le forum pour comprendre que ce n'est pas le cas.
klesha

Dans le cadre de notre pensée ordinaire, le référent est erroné. Nous prenons pour vrai des illusions, pas seulement extérieures car pourquoi seuls les phénomènes extérieurs relèveraient-ils de l'illusion, de l'erreur ? Notre pensée, notre intellectualisation, notre logique, notre analyse n'échappent pas à la règle. C'est la modalité qui n'est pas juste et donc, ça ne marche pas, ça ne peut pas marcher. On ne se débarasse pas d'un défaut, d'une mauvaise habitude, d'un penchant par analyse intellectuelle. On peut, à l'analyse convenir parfaitement que ce n'est pas bon et qu'il serait préférable d'arrêter de fumer, de boire, etc. mais ça ne marche pas.
Nous, Bouddhistes, par exemple, cherchons en principe à rompre le cycle du samsara, à ne plus renaître. Mais quand nous y réfélchissons bien, sincèrement, au fond de son coeur, sommes-nous réellement prêt à ne pas renaître sous forme humaine ? Le samsara a ses défauts mais nous y prenons goût parce que c'est le seul cadre référent dont nous disposons. Ca veut dire quoi, à votre avis ?
Il faut parvenir à fonctionner sur un autre mode dont le référent soit juste. Et ce mode n'a rien à voir avec l'intellect.
FA

Le juste milieu entre la non-pensée, l'absence de pensé et la pensée au sens de pensée compulsive, est une pensée fluide qui répond aux exigences de la situation. Une pensé fluide, dans un univers fluide.
ted

Au fait, est ce que la non-pensée existe vraiment ?
Qu'appelons nous "non-pensée", sinon un état débarrassé des pensées grossières ? Une absence de voix dans la tête ?
Une absence de dialogue intérieur ?

Mais une simple image dans la tête, n'est elle pas déjà une pensée ?
Et n'y a t'il pas une pensée à l'origine de toute action ? Même la plus élémentaire ?
Même à la base d'une réaction corporelle comme les réflexes ?

Ce qu'on appelle "non-pensée" est un état de calme apparent qui grouille d'attachements subtils.

C'est pourquoi il ne faut sans doute pas s'arrêter à cette fausse vacuité et en faire une réalisation.
Ce n'est que le début du film. :)
FA

Je pense qu'un relatif silence de la pensé grossière est déjà une réalisation au sens où elle est le préambule à une certaine clarté de l'esprit,
et cette clarté peut favoriser une certaine sagesse.
On peut employer l'image de l'eau troublée par la vase, quand les remous se calment, la vase tombe au fond de l'étang et l'eau devient transparente,
laissant pénétrer la lumière.
On ne saurait s'arrêter à cela puisque cela est n'est pas une fin-en-soi, en effet !

jap_8
Fa
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