Le moine nu

lausm

Bon, bah je vois que ça s'enflamme pour un pet de lapin!
Allez les tibétanistes, soyez tranquille, on va rétablir l'équilibre dans la force : le zen est aussi tartouillé de la merde gourouiste, il s'y passe aussi des trucs pas cools.
Cela dit, la réaction quelque peu à fleur de peau voire susceptible, semble mettre en évidence une certaine résistance à accepter de simplement recevoir ce genre de récit sans bouger à droite, à gauche, devant ou derrière.
En effet, comment pouvoir critiquer quelqu'un dont on ne connaît l'histoire que succintement?

Il me semble qu'il s'y pose une question de taille, qui revient récuremment ici, et ailleurs, à savoir ce qui fonde le bouddhisme.
Or, il semble que les doutes que lui ont posé les comportements qu'il a observé, l'ont amené à revenir à la racine du dharma, à remonter le courant à la source, à chercher à comprendre ce qu'il vivait, ce qu'il pratiquait, à ne pas suivre aveuglément quelque chose en abdiquant de son esprit critique. De plus il dit qu'il ne s'est pas sorti de tout ça sans culpabilité, etc etc....et je pense qu'il a eu une démarche fort courageuse.
On a pu voir récemment, Kalou Rimpoche junior, oser raconter ce qu'il a vécu dans les temples ,en terme de vraie violence à tous niveaux. D'ailleurs, récemment trois lamas de Kagyu Ling ont été mis en examen pour exactions sexuelles.
Donc il semble qu'il y ait un réel problème, on ne peut le cacher derrière le déni de la dévotion au gourou.
Je n'en nie pas la qualité de pratique. Mais on ne peut nier la déviance potentielle, et on doit prendre acte du fait que ça peut être dévastateur. Le bien n'efface pas le mal s'il continue à être commis.
Mais ces violences existent aussi dans le bouddhisme zen.
Simplement, le cadre peut être questionné. S'il y a résistance à pouvoir le mettre en question, c'est qu'il y a déjà quelque chose de l'ordre de la domination et la dépendance. On peut tout questionner, mais les vrais pratiquants sauront que la question est la porte du dharma à pénétrer, et un vrai enseignant saura explorer cela.
Ce gars ne semble pas rejeter le tantrisme en bloc, mais questionner certains aspects. Moi, les trucs magiques, ça ne prend pas : me dire que ce n'est pas compréhensible, j'y crois pas. Je pense que l'éveil c'est pour tous, et que ce n'est pas un système féodal où on a des seigneurs qui savent et en dessous les ignorants qui quémandent les miettes en torchant la merde du maître.
MAis on peut critiquer le zen (et j'en suis un pratiquant, et moi ça ne me gène pas, car c'est vrai!) : avec les règles on peut devenir un parfait fonctionnaire zèlé, et surtout utiliser l'ignorance de celles-ci des autres pratiquants pour prendre un aval sur eux. J'ai même subi un harcèlement sexuel, qui a fini par le fait que dès que je me plantais d'un quart de poil dans le dojo (sons, déplacement) ,je me faisais sabrer. Il n'y en a qu'un que je connaisse qui fasse comme ça, mais s'il le fait c'est parce que personne, en tous cas pas son maître, ne l'arrète.
Et ayant travaillé dans des milieux où on travaille sur la règle, la loi, le soin (psychiatrie, prison, psychothérapie institutionnelle), je peux me permettre de dire que parfois, dans le milieu bouddhiste, on a du boulot à faire sur l'éthique et son maintien.
Ce n'est pas parce qu'on pratique ou qu'on est maître que ça garantit quoi que ce soit en terme de probité, et c'est clair que des maîtres peuvent se planter, et s'ils on des vrais disciples, ceux-ci doivent avoir le courage de le dire et dénoncer ces errements. C'est aussi ça, respecter le gourou : l'aider à respecter l'ordre des choses, les lois du cosmos.
Jean

a Tongra

C'est juste un témoignage, un carnet de bord, un compte rendu d'expériences, A chacun de voir.

Ce n'est pas une histoire d'ego, d'autres personnes ont vécu des milliers de chose plus intéressantes que j'ai vécues. Si cela fait longtemps que je suis dans le yoga, la méditation, le Bouddhiste, c'est un fait et il vaut mieux que je n'en tire aucune gloire vu mon peu de réalisation. Et ce n'est pas pour la jouer champion international d'humilité que j'écris cela.

Mais quand même ma manière de voir les choses n'était pas si fausse si plus tard du temps les gens finissaient par s'injurier ou se taper dessus, ou quand les personnes étaient virées du centre, ou quand elle étaient amenées par des hommes en blancs ou même par les gendarmes!

C'est vrai aussi que je me suis trompé parfois à 100%. Conséquences parfois négatives, conséquences parfois positives.

Pour parler positif : On a des amis proches, des amis un peu moins proches, des amis éloignés, des connaissances, de vagues relations épisodiques.. Il me semble que tout le monde classifie que ce soit dans la nuance ou dans le pile ou face, le bon/pas bon, ou le beau/laid.

Entre le blanc et le noir il y a toutes les nuances de gris. Chacun met la séparation au niveau ou il veut. Quel type de personne on inviterai chez soi, quel type de personne on inviterai pas chez soi?

Cela est un niveau conscience de perception des choses très ordinaire. Un niveau ou une qualité de conscience parmi tant d'autres. Mais aussi gràce au Bouddha, nous savons qu'il y a un type de conscience où l'on perçoit que "tous les êtres sont des Bouddhas mais qu'ils ne savent pas".
tongra

Entre le blanc et le noir il y a toutes les nuances de gris. Chacun met la séparation au niveau ou il veut. Quel type de personne on inviterai chez soi, quel type de personne on inviterai pas chez soi?

Cela est un niveau conscience de perception des choses très ordinaire. Un niveau ou une qualité de conscience parmi tant d'autres. Mais aussi gràce au Bouddha, nous savons qu'il y a un type de conscience où l'on perçoit que "tous les êtres sont des Bouddhas mais qu'ils ne savent pas".
C'est justement en étant extrêmement attentif à ce mécanisme, à ce niveau de conscience "très ordinaire" - comme tu le qualifies - que tout se joue entre laisser la place à l'état naturel ou se laisser prendre par la distraction du jugement ; moi-l'autre, sujet/objet. C'est très exactement ce point que l'on appelle l'intégration avec la véritable nature.

Bien sûr à ce stade cela ne requiert plus d'effort, mais on passe inévitablement par le stade intermédiaire où la moindre distorsion est vue sur le champ et (auto)libérée. Mais il faut commencer par tourner son regard en soi et voir son fonctionnement. Pas le critiquer ou le juger mais le voir. Si l'on se juge on repart exactement dans le même principe, bien et mal. Et l'on ressort de la pure observation.

Mais chacun fait ce qu'il peut. :D
klesha

Ce que je trouve intéressant, c'est d'essayer de comprendre pourquoi ce genre de personne écrit ce genre d'article et pourquoi d'autres se plaisent à les relayer.
Bien sûr, cela nous amène à évaluer notre attachement à la forme de bouddhisme que nous pratiquons. Et cela peut blesser certains, si leur engagement, comme celui de l'auteur était principalement fondé sur un malaise personnel amplifié par la drogue et l'amenant à rechercher non pas la libération de la souffrance mais un bien-être. Forcément, si l'on s'engage dans le bouddhisme en pensant que le bouddhisme va répondre à nos phantasmes, il arrive un moment où la déception est grande... et on réinvente un bouddhisme à sa propre sauce, en cherchant à recueillir les témoignanges de personnes qui ont vécu la même expérience pour prouver - l'union fait la force, n'est-ce pas ? - que l'erreur ne vient pas de nous mais du système...
Bon, ça reste au premier degré. La véritable motivation n'est pas tant, me semble-t-il, une maïeutique destinée à aider la sangha plutôt qu'une expression confuse et malsaine des frustrations de celui qui écrit et de celui qui relaie. Ce dernier n'ayant peut-être pas eu le même genre d'expérience mais se retrouve frustré par l'échec patent de sa pratique... sans maître mais en se posant soi-même comme maître. Mais, c'est humain : la médiocrité des autres ou leurs malheurs laissent d'autres penser qu'après tout, ils ne sont pas si nuls...
On en revient toujours au même point : le refuge. Mettre le feu, comme le fait Yudo, puis s'éclipser pour ricaner en douce, ça laisse songeur...
Car, après tout, quelle est la légitimité de tous ces "pratiquants" du zen qui ouvrent un dojo et, par une politique du fait accompli, se posent en maîtres ? Maîtres des lieux, tout au plus. C'est pratique parfois :
http://www.princepoker.com/nouvelles/di ... ouddhistes
Quel est le but de Yudo ? Pourquoi, en toute logique, ne pas parler de sa propre tradition et du rôle des maîtres controversés au sein de cette même tradition ? Tout cela ne sert à rien si ce n'est à provoquer des débats forcément houleux au sein de la sangha. Il y aura toujours des charlatants, et des brebis galeuses. Il faut respecter les autres voies et éviter d'entrer dans ce genre de polémique vaine. En outre, je doute que ce personnage ait passé autant de temps à étudier le bouddhisme tibétain. Si c'est vrai, c'est encore plus grave car il sait parfaitement que ses paroles sont fausses et mensongères. C'est de la démago.
Et puis, Yudo, arrête de nous dire qu'on n'a pas bien lu. Le ton de l'article est calir et net. S'il voulait faire l'apologie du tantrisme, l'auteur s'y serait certainement pris autrement.
Florent

Quand j'ai lu le texte que yudo a mis en ligne, je l'ai tout simplement considéré comme une info de mise en garde contre de possibles dérives dans le bouddhisme et plus particulièrement celle lié à la relation au maitre (lama).

Certaines réactions sur le fofo me semble éxagéré.

Moi je pars d'une chose simple, si les actions d'un maitre provoque dukkha chez ses disciples, alors il vaut mieux s'écarter de celui-ci, si elle ne provoque pas dukkha et qu'au contraire le disciple progresse dans la pratique,alors on peut continuer avec lui.

Enfin l'on peut considérer que l'ultime maitre c'est le Dhamma et rien d'autres, cad tout ce qui nous aident a mettre fin a dukkha et à réaliser le Nibbana.
Sourire

klesha a écrit :Il faut respecter les autres voies et éviter d'entrer dans ce genre de polémique vaine.
Polémique, oui...
Mais pas vaine !


Il y a bel et bien (et c'est une chose qui dépasse de loin le cadre des moines bouddhistes) des personnes pour abuser de l'autorité qu'ils ont sur autrui et des personnes pour laisser un tiers prendre sur elles plus d'ascendant qu'il n'est raisonnable.


Il faut savoir regarder l'homme dans le maître.
Et de façon générale, regarder les choses en profondeur.
Soi-même...
Guidé par autrui, ne pas fermer les yeux pour autant.

Florent a écrit :Moi je pars d'une chose simple, si les actions d'un maitre provoque dukkha chez ses disciples, alors il vaut mieux s'écarter de celui-ci, si elle ne provoque pas dukkha et qu'au contraire le disciple progresse dans la pratique,alors on peut continuer avec lui.
Faut voir... Il y a des personnes ultra-sensibles qui se sentent blessées pour un cheveu.
Ces gens-là doivent peut-être, quand même, persévérer un peu, non ? shuuuuuuuuuuuuttttt Essayer de supporter dukkha ? Si j'ose dire... ;-) Avant de se mettre en quête du moyen de l'éliminer...
Dernière modification par Sourire le 03 octobre 2012, 10:01, modifié 1 fois.
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yudo
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klesha a écrit :(...)
Quel est le but de Yudo ? Pourquoi, en toute logique, ne pas parler de sa propre tradition et du rôle des maîtres controversés au sein de cette même tradition ? Tout cela ne sert à rien si ce n'est à provoquer des débats forcément houleux au sein de la du sangha. Il y aura toujours des charlatants, et des brebis galeuses.(...)
Quel est le but de Yudo? Yudo est un maître zen qualifié, inscrit dans une lignée remontant (officiellement oiseau2julie ) jusqu'au Bouddha sur 90 générations. Il a pris les 16 préceptes et se sent lié par l'engagement à sauver tous les êtres. Et sauver tous les êtres consiste aussi à baliser le parcours et à leur signaler que de suivre un peu trop le GPS sans se servir de leur jugeotte risque de leur faire mener leur semi-remorque sur une sentier de chèvres dans les Cévennes (ne riez pas, c'est arrivé...)
Que des connards abusent de façon éhontée des facilités que leur offre une tradition noble et efficace pour la détourner à leur avantage exclusif, sexuel et financier, c'est pratiquement inévitable. Un escroc ne peut l'être que parce qu'il est sympathique et charismatique. Aucun type patibulaire (littéralement "qu'on imagine volontiers pendu à une potence -patibulum) ne peut être un escroc efficace.

Par contre, la sottise des pratiquants, là c'est autre chose. Se focaliser sur la lévitation, les miracles, la magie et autres trucs (dont je sais par expérience qu'ils existent, mais pas comme on aimerait le penser), c'est se pendre au cou une pancarte avec en gros caractères "pigeon". Ce qu'a écrit Jean à propos du gourou (dont je signale que c'est le mot sanscrit pour "maître" -- magister, mot traduit en tibétain par "lama") est important, parce que clair et simple. Ce que mentionne lausm l'est aussi, parce que je ne suis pas renommé pour ma complaisance envers les "maîîîîîîîîîtres" zen qui, eux aussi pulullent.
Il faut respecter les autres voies et éviter d'entrer dans ce genre de polémique vaine.
Non, ce ne sont pas des polémiques vaines. Ce n'est pas vain lorsque, même s'il ne s'agit que d'une seule personne sur tout un troupeau de moutons que ce genre de mises en garde aura sauvé, cela en vaut la peine. Ce n'est pas mépriser les autres voies. Toutes les voies sont méprisables lorsqu'elles sont dévoyées. Sogyal Lakar, par exemple est un escroc de haut vol qui sème la désolation sur son passage. Là on est dans le méprisable grave. Mais le "dévot" qui lit cela et que cela choque parce que cela dérange son petit confort intellectuel, lui il fait pareil que les "dévots" de l'époque de Molière qui partaient en guerre contre le "Tartuffe", toujours autant d'actualité.
Et puis, Yudo, arrête de nous dire qu'on n'a pas bien lu.
Je vais pas arrêter de le dire. Je sais voir la mauvaise foi sans problème. La mauvaise foi, ce n'est pas nécessairement de la malhonnêteté consciente. c'est juste une réaction épidermique à quelque chose qui nous emmerde; et, pour vous énerver encore un peu plus, je vais donner ce lien:
http://behindthethangkas.wordpress.com
C'est tragique et dégoûtant.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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axiste
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Pas tout lu, c'est bien long !
Mais je crois que c'est important de souligner les dérives possibles de tout système quelqu'il soit…merci alors Yudo. <<metta>>
Cela donne vraiment envie de juste….rester très très simple. love3
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
klesha

Mais ça ne m'énerve pas maître Yudo... Ca ne sert à rien, c'est connu, il n'y a pas de scoop et hélas c'est lié à la nature humaine et on peut écrire la même chose à propos de sujets n'ayant rien à voir avec le Bouddhisme. C'est tout. Ce genre d'article n'empêchera pas une seule personne vulnérable d'être victime d'un charlatan. En revanche, il porte le discrédit sur tout un groupe de pratiquants. Et ne me dis pas que ce n'est pas ce que tu cherches parce qu'alors, il y aurait mille autre manières bien plus intelligentes de s'y prendre pour dénoncer les dérives. Maintenant, c'est peut-être de la maladresse et tu ne veux pas le reconnaître.

Mais le pire, vénérable maître yudo, c'est que tu te sers des arguments que tu prétend dénoncer pour consolider ta position et l'avis que tu veux imposer :
Yudo est un maître zen qualifié, inscrit dans une lignée remontant (officiellement ) jusqu'au Bouddha sur 90 générations. Il a pris les 16 préceptes et se sent lié par l'engagement à sauver tous les êtres.
Et alors ? Yudo en parlant de lui à la 3ème personne veut nous signifier qu'il est un boddhisattva ? C'est pas une petite déive ça ? Le ton est grotesque... Et c'est sensé répondre à la question : quel est ton but ? Si c'est pas de la prise d'ascendant moral ça.... D'ailleurs, ça marche.
Je suis impressionné !!!! :shock:
Faut vraiment avoir peu d'argument pour sortir ça. Et c'est un procédé quon ne peut que réprouver, de la même veine que ce que tu dénonces.
J'arrête là cette discussion. Ca me donne envie de gerber
Florent

Sourire a écrit :
Florent a écrit :Moi je pars d'une chose simple, si les actions d'un maitre provoque dukkha chez ses disciples, alors il vaut mieux s'écarter de celui-ci, si elle ne provoque pas dukkha et qu'au contraire le disciple progresse dans la pratique,alors on peut continuer avec lui.
Faut voir... Il y a des personnes ultra-sensibles qui se sentent blessées pour un cheveu.
Ces gens-là doivent peut-être, quand même, persévérer un peu, non ? shuuuuuuuuuuuuttttt Essayer de supporter dukkha ? Si j'ose dire... ;-) Avant de se mettre en quête du moyen de l'éliminer...
Tout l'enseignement du bouddha va un peu a l'encontre de ce que tu dis, Bouddha nous donne des enseignements pour mettre fin a dukkha et pas uniquement pour supporter dukkha.

Et puis si un maitre provoque en toi dukkha, et que tu te dis il faut que je continue parce que c'est pour mon bien, on peut aller très loin comme ça, c'est justement un peu ce que qu'essayais de prévenir yudo, ne pas accepter n'importe quelle attitude du maitre parce que lui il sait et que forcément il a toujours raison, tu dois être a même de pouvoir savoir ce qui est bénéfiques pour toi, personne ne peut le faire a ta place. Quand on voit comment le bouddha s'adresser a ses disciples il le faisait toujours habilement, sans brutalité, sans demander d'argent ou en échange de faveurs sexuels.

Persévérer dans la pratique d'accord, mais pas persévérer dans la pratique de dukkha, ce n'est pas l'enseignement du bouddha.
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