Le moine nu
Publié : 02 octobre 2012, 15:14
[Version française d'un texte publié sur http://www.thenakedmonk.com]
Lorsque le Bouddhisme devient sectaire
September 30, 2012
Il y a trente-cinq ans, j'étais au temple avec un moine plus jeune en train de polir les statues de bronze lorsque la conversation qui suit a eu lieu. Notre abbé était parti en tournée d'enseignement et avait invité un autre enseignant tibétain pour reprendre ses classes de philo. Cela ne se passait pas bien.
Moine ancien (moi): “Ce nouvel enseignant ne me paraît pas connaître sa matière.”
Moine plus jeune (choqué): “Mais c'est notre maître qui l'a choisi!”
Moine ancien (moi): “Oui. Je lui en ai parlé. Il m'a dit qu'ils étaient de vieux amis.”
Moine plus jeune (fronçant les sourcils): “Il doit y avoir une autre raison. Il y a une leçon pour nous là-dedans.”
Moine ancien (moi): “La leçon, c'est que certains enseignants sont meilleurs que d'autres … et peut-être que le nôtre a fait une erreur en choisissant celui-ci.”
Moine plus jeune (cesse de polir, bouche grande ouverte d'incrédulité): “Je ne peux pas l'imaginer. Je refuse de l'imaginer.” (Le jeune moine quitte ma présence en toute hâte.)
C'est ce jour-là que je me suis rendu compte que mes incessantes questions m'avaient finalement isolé de la communauté.
* * *
Cet échange en apparence trivial illustre le paradoxe qui définit le Bouddhisme tibétain: la gourou-dévotion.
Voici comment cela se passe: Vous devez considérer votre gourou comme étant un bouddha pleinement réalisé. Pour bénéficier de votre relation avec lui, vous devez considérer qu'il a toujours à coeur votre intérêt, peu importe ce qui pourra arriver. Si vous doutez, remettez en question ou rejetez cela, vous vous coupez de votre source d'avancement spirituel et souffrirez, maintenant et dans vos vies futures, d'innombrables renaissances dans l'enfer tantrique.
Votre gourou-dévotion est-elle une relation sincère ou juste une dépendance?
Il y a trente-cinq ans, alors que j'étais un chercheur spirituel désespérément en quête, j'ai suspendu mes doutes sans y penser deux fois. J'ai brûlé mes ponts avec ma famille, me suis presque perdu dans la drogue, trouvé une autre famille auprès des tibétains et fait ce qu'il fallait pour m'insérer.
Comme vous pouvez vous y attendre, cette ordonnance a ses propres dangers. Un récent documentaire sur la BBC rapportait les abus sexuels du lama tibétain Sogyal Rimpoché. Comme dans des cas antérieurs, mais moins explosifs, ceux qui voulaient parler se sont retrouvés confrontés avec un code du secret digne du Vatican qui a fait taire jusqu'au Dalaï Lama. En 1993, ce dernier a choisi de ne pas cautionner une lettre appelant les étudiants à dénoncer les enseignants qui abusent de leurs élèves.
Un danger moins public, et plus insidieux, réside dans la décision personnelle du disciple d'éviter de voir les faiblesses humaines du gourou. Lorsque les faits de la vie sont incompatibles avec la pratique spirituelle, on va droit à des désillusions amères.
Au premier contact, le Bouddhisme tibétain est un exemple accueillant de raison et de compassion. Cependant, les enseignements sont farcis d'accrétions ésotériques, mystiques, exclusives et secrètes. Au fin fond se trouve l'éthique austère et la philosophie du bouddha historique, qualifiées de ‘véhicule inférieur.’ Au-dessus se trouve le ‘grand véhicule,’ et ensuite le ‘véhicule secret,’ également appelé tantra. C'est à ce niveau qu'un gourou est indispensable.
Pas de trace historique du Bouddha enseignant les tantras
Les tantras constituent un corpus riche et abondant de pratique symbolique en liaison avec des codes éthiques stricts. Ils emploient néanmoins une iconographie sexuelle et démonique qu'il est facile de manipuler, et pas seulement par des enseignants opportunistes, mais même par les dévots qui se laissent aller à la pensée magique. Le folklore tantrique et même l'histoire tibétaine comtemporaine sont riches de démons invisibles et d'événements magiques.
La pensée magique est diffuse dans la vie religieuse tibétaine. On se réfère couramment aux lamas comme étant des bouddhas vivants, en particulier s'ils sont plus riches, plus malins, ou disposant de meilleures connexions. La culture tibétaine est profondément stratifiée. La langue tibétaine dispose même de vocabulaires différents selon qu'on parle à un superieur, à un pair ou à un inférieur. La langue de tous les jours pour "femme", est ‘basse de naissance.’
Quoique soient nombreux les dévots qui enterrent leurs doutes et leurs questions, les écritures tantriques ne l'exigent pas. Sagement, elles signalent l'aspect précaire de la relation gourou-disciple et demandent aux maîtres et aux disciples de s'inspecter mutuellement pendant plusieurs années avant de passer ce pacte ésotérique. En pratique, pourtant, les initiations ‘secrètes’ sont en libre accès. Les rituels publics de Kalachakra menés par le Dalaï-Lama sont organisés comme des concerts de rock, et le public qui y assiste y va dans les mêmes proportions. Rares sont ceux qui laissent passer l'occasion, et ils sont censés considérer le lama officiant comme un gourou tantrique.
Le nouveaux-venus au Bouddhisme tibétain sont souvent avides d'éveil, et les maîtres ont besoin d'étudiants pour soutenir leur crédibilité et leur subsistance. On pourrait se demander, “mais à quoi ressemble un bouddha parfaitement réalisé?” Mais il serait plus judicieux de se demander s'il s'agit d'une véritable relation ou juste d'une dépendance?
* * *
Il n'existe pas de document historique nous montrant le Bouddha en train d'enseigner les tantras. Pour donner de l'authenticité à ces pratiques, l'establishment tibétain les appelle enseignements ‘secrets’ du Bouddha, ayant été donné par un double dans un autre domaine d'existence au même moment où il enseignait ici sur terre. La pratique se trouve encore plus légitimée par la prétention que les tantras sont fondés sur la pratique bouddhique ‘ordinaire’. En théorie, on peut choisir à quel niveau on veut pratiquer. Cependant, les tantras sont dits permettre d'arriver à l'éveil en aussi peu qu'en trois ans, par opposition aux ‘innombrables vies’ du Bouddhisme ordinaire. Une fois pris dans les rêts de l'orbite tibétaine, rares sont les dévots qui s'en vont.
Votre idée du gourou est-elle un exemple de perception augmentée, ou juste la projection d'un idéal?
Pour eux, le tantrisme est un Bouddhisme turbo. Ils s'engagent dans une gymnastique mentale des plus élaborées afin de maintenir sa compatibilité avec le Bouddhisme ordinaire. La culture interne en est compénétrée de relations hiérarchiques, miroir de la société tibétaine. Le Bouddhisme ‘ordinaire’ et les rituels tantriques sont inséparablement entrelacés.
Le Bouddhisme ordinaire se fonde sur la pratique fondamentale de l'attention consciente. Cette forme d'entraînement mental, que des médecins progressifs utilisent aujourd'hui dans le monde entier, requiert des pratiquants de voir les choses comme elles sont, de façon dépourvue de sentimentalisme. Il aborde le stress par une approche à long-terme en nous faisant voir les manières que nous avons de penser comment les choses ‘devraient’ être. Cela peut être déstabilisant. Par contraste, les pratiquants tantriques ont besoin de considérer chacune des facettes du comportement du gourou comme étant éveillée. Qu'il soit vraiment possible ou non de réconcilier ces deux approches, pour tout le monde, à l'exception des penseurs les plus pénétrants, cela finit par avoir l'air d'être mutuellement exclusif.
La question qu'évitent à tout prix la plupart des dévots du gourou, c'est celle que pose de la façon la plus insistante l'attention consciente: notre vue du gourou est-elle un exemple de perception augmentée, ou la projection d'un idéal? Lorsqu'il ne m'a plus été possible d'isoler ces deux perspectives l'une de l'autre, j'ai perdu ma foi tantrique et j'ai migré vers le véhicule inférieur. cela fut pour moi un pas vers la réalité, au prix de beaucoup de tordage de mains, de culpabilité et de doutes personnels.
Depuis la publication de mon mémoire The Novice, j'ai reçu des douzaines de courriels de personnes confrontées au même dilemme. C'est là la trajectoire de beaucoup de ceux qui sont arrivés au Bouddhisme au travers du portail tibétain. C'est un portail accueillant, attirant et superbe. Pour les épuisés, les malheureux et les déchus spirituels, il est difficile de résister au promesses du Bouddhisme turbo. Pourtant, tôt ou tard, il nous faut tous considérer la façon dont il fonctionne pour nous.
La prise de décision est une émotion
Le tantrisme, ce n'est pas des trucs et des conneries, mais il est très largement répandu et pratiqué de façon très superstitieuse, tout à fait en contraste avec sa dignité. Sa valeur symbolique et narrative est aussi puissante que n'importe quelle mythologie grecque, mais, pour la plupart des dévots, cette comparaison est pure hérésie. Même chez ceux qui abandonnent, peu osent s'exprimer. J'ai été accusé d'apostasie et d'être un ‘faux prophète.’ Ceux qui ont dénoncé les abus sexuels de Sogyal Lakar ont reçu des menaces de mort.
Un des prérequis de la pratique bouddhique ordinaire est d'examiner ses propres motivations, et l'une des grandes pénétrations du Bouddha est que les sensations précèdent la raison, ou, ainsi que le posent les neuropsychologues, la prise de décision est une émotion. Examiner ses motivations de la sorte, questionner la raison d'accepter ou de rejeter, c'est s'exposer tout nu à la piste audacieuse qu'il avait empruntée.
Je n'accorde guère de prix aux grandes réponses à la vie, mais bien davantage aux questions. Un demi-siècle de lutte avec des systèmes de croyance m'a convaincu que la plus grande de ces questions est, “Pourquoi crois-je?” Il y a là la pénétration d'une vie. Il n'y a rien dans les tantras qui contredise cette approche critique, mais tant que vous serez dans le Bouddhisme pour le confort, la consolation et la sécurité, vous n'irez pas par là.
[Contact Stephen if you are dealing with crisis, loss of faith and the sense of disconnect. He’s been there, knows how hard it is to see the way clear and can help.http://www.thenakedmonk.com/contact/]
Lorsque le Bouddhisme devient sectaire
September 30, 2012
Il y a trente-cinq ans, j'étais au temple avec un moine plus jeune en train de polir les statues de bronze lorsque la conversation qui suit a eu lieu. Notre abbé était parti en tournée d'enseignement et avait invité un autre enseignant tibétain pour reprendre ses classes de philo. Cela ne se passait pas bien.
Moine ancien (moi): “Ce nouvel enseignant ne me paraît pas connaître sa matière.”
Moine plus jeune (choqué): “Mais c'est notre maître qui l'a choisi!”
Moine ancien (moi): “Oui. Je lui en ai parlé. Il m'a dit qu'ils étaient de vieux amis.”
Moine plus jeune (fronçant les sourcils): “Il doit y avoir une autre raison. Il y a une leçon pour nous là-dedans.”
Moine ancien (moi): “La leçon, c'est que certains enseignants sont meilleurs que d'autres … et peut-être que le nôtre a fait une erreur en choisissant celui-ci.”
Moine plus jeune (cesse de polir, bouche grande ouverte d'incrédulité): “Je ne peux pas l'imaginer. Je refuse de l'imaginer.” (Le jeune moine quitte ma présence en toute hâte.)
C'est ce jour-là que je me suis rendu compte que mes incessantes questions m'avaient finalement isolé de la communauté.
* * *
Cet échange en apparence trivial illustre le paradoxe qui définit le Bouddhisme tibétain: la gourou-dévotion.
Voici comment cela se passe: Vous devez considérer votre gourou comme étant un bouddha pleinement réalisé. Pour bénéficier de votre relation avec lui, vous devez considérer qu'il a toujours à coeur votre intérêt, peu importe ce qui pourra arriver. Si vous doutez, remettez en question ou rejetez cela, vous vous coupez de votre source d'avancement spirituel et souffrirez, maintenant et dans vos vies futures, d'innombrables renaissances dans l'enfer tantrique.
Votre gourou-dévotion est-elle une relation sincère ou juste une dépendance?
Il y a trente-cinq ans, alors que j'étais un chercheur spirituel désespérément en quête, j'ai suspendu mes doutes sans y penser deux fois. J'ai brûlé mes ponts avec ma famille, me suis presque perdu dans la drogue, trouvé une autre famille auprès des tibétains et fait ce qu'il fallait pour m'insérer.
Comme vous pouvez vous y attendre, cette ordonnance a ses propres dangers. Un récent documentaire sur la BBC rapportait les abus sexuels du lama tibétain Sogyal Rimpoché. Comme dans des cas antérieurs, mais moins explosifs, ceux qui voulaient parler se sont retrouvés confrontés avec un code du secret digne du Vatican qui a fait taire jusqu'au Dalaï Lama. En 1993, ce dernier a choisi de ne pas cautionner une lettre appelant les étudiants à dénoncer les enseignants qui abusent de leurs élèves.
Un danger moins public, et plus insidieux, réside dans la décision personnelle du disciple d'éviter de voir les faiblesses humaines du gourou. Lorsque les faits de la vie sont incompatibles avec la pratique spirituelle, on va droit à des désillusions amères.
Au premier contact, le Bouddhisme tibétain est un exemple accueillant de raison et de compassion. Cependant, les enseignements sont farcis d'accrétions ésotériques, mystiques, exclusives et secrètes. Au fin fond se trouve l'éthique austère et la philosophie du bouddha historique, qualifiées de ‘véhicule inférieur.’ Au-dessus se trouve le ‘grand véhicule,’ et ensuite le ‘véhicule secret,’ également appelé tantra. C'est à ce niveau qu'un gourou est indispensable.
Pas de trace historique du Bouddha enseignant les tantras
Les tantras constituent un corpus riche et abondant de pratique symbolique en liaison avec des codes éthiques stricts. Ils emploient néanmoins une iconographie sexuelle et démonique qu'il est facile de manipuler, et pas seulement par des enseignants opportunistes, mais même par les dévots qui se laissent aller à la pensée magique. Le folklore tantrique et même l'histoire tibétaine comtemporaine sont riches de démons invisibles et d'événements magiques.
La pensée magique est diffuse dans la vie religieuse tibétaine. On se réfère couramment aux lamas comme étant des bouddhas vivants, en particulier s'ils sont plus riches, plus malins, ou disposant de meilleures connexions. La culture tibétaine est profondément stratifiée. La langue tibétaine dispose même de vocabulaires différents selon qu'on parle à un superieur, à un pair ou à un inférieur. La langue de tous les jours pour "femme", est ‘basse de naissance.’
Quoique soient nombreux les dévots qui enterrent leurs doutes et leurs questions, les écritures tantriques ne l'exigent pas. Sagement, elles signalent l'aspect précaire de la relation gourou-disciple et demandent aux maîtres et aux disciples de s'inspecter mutuellement pendant plusieurs années avant de passer ce pacte ésotérique. En pratique, pourtant, les initiations ‘secrètes’ sont en libre accès. Les rituels publics de Kalachakra menés par le Dalaï-Lama sont organisés comme des concerts de rock, et le public qui y assiste y va dans les mêmes proportions. Rares sont ceux qui laissent passer l'occasion, et ils sont censés considérer le lama officiant comme un gourou tantrique.
Le nouveaux-venus au Bouddhisme tibétain sont souvent avides d'éveil, et les maîtres ont besoin d'étudiants pour soutenir leur crédibilité et leur subsistance. On pourrait se demander, “mais à quoi ressemble un bouddha parfaitement réalisé?” Mais il serait plus judicieux de se demander s'il s'agit d'une véritable relation ou juste d'une dépendance?
* * *
Il n'existe pas de document historique nous montrant le Bouddha en train d'enseigner les tantras. Pour donner de l'authenticité à ces pratiques, l'establishment tibétain les appelle enseignements ‘secrets’ du Bouddha, ayant été donné par un double dans un autre domaine d'existence au même moment où il enseignait ici sur terre. La pratique se trouve encore plus légitimée par la prétention que les tantras sont fondés sur la pratique bouddhique ‘ordinaire’. En théorie, on peut choisir à quel niveau on veut pratiquer. Cependant, les tantras sont dits permettre d'arriver à l'éveil en aussi peu qu'en trois ans, par opposition aux ‘innombrables vies’ du Bouddhisme ordinaire. Une fois pris dans les rêts de l'orbite tibétaine, rares sont les dévots qui s'en vont.
Votre idée du gourou est-elle un exemple de perception augmentée, ou juste la projection d'un idéal?
Pour eux, le tantrisme est un Bouddhisme turbo. Ils s'engagent dans une gymnastique mentale des plus élaborées afin de maintenir sa compatibilité avec le Bouddhisme ordinaire. La culture interne en est compénétrée de relations hiérarchiques, miroir de la société tibétaine. Le Bouddhisme ‘ordinaire’ et les rituels tantriques sont inséparablement entrelacés.
Le Bouddhisme ordinaire se fonde sur la pratique fondamentale de l'attention consciente. Cette forme d'entraînement mental, que des médecins progressifs utilisent aujourd'hui dans le monde entier, requiert des pratiquants de voir les choses comme elles sont, de façon dépourvue de sentimentalisme. Il aborde le stress par une approche à long-terme en nous faisant voir les manières que nous avons de penser comment les choses ‘devraient’ être. Cela peut être déstabilisant. Par contraste, les pratiquants tantriques ont besoin de considérer chacune des facettes du comportement du gourou comme étant éveillée. Qu'il soit vraiment possible ou non de réconcilier ces deux approches, pour tout le monde, à l'exception des penseurs les plus pénétrants, cela finit par avoir l'air d'être mutuellement exclusif.
La question qu'évitent à tout prix la plupart des dévots du gourou, c'est celle que pose de la façon la plus insistante l'attention consciente: notre vue du gourou est-elle un exemple de perception augmentée, ou la projection d'un idéal? Lorsqu'il ne m'a plus été possible d'isoler ces deux perspectives l'une de l'autre, j'ai perdu ma foi tantrique et j'ai migré vers le véhicule inférieur. cela fut pour moi un pas vers la réalité, au prix de beaucoup de tordage de mains, de culpabilité et de doutes personnels.
Depuis la publication de mon mémoire The Novice, j'ai reçu des douzaines de courriels de personnes confrontées au même dilemme. C'est là la trajectoire de beaucoup de ceux qui sont arrivés au Bouddhisme au travers du portail tibétain. C'est un portail accueillant, attirant et superbe. Pour les épuisés, les malheureux et les déchus spirituels, il est difficile de résister au promesses du Bouddhisme turbo. Pourtant, tôt ou tard, il nous faut tous considérer la façon dont il fonctionne pour nous.
La prise de décision est une émotion
Le tantrisme, ce n'est pas des trucs et des conneries, mais il est très largement répandu et pratiqué de façon très superstitieuse, tout à fait en contraste avec sa dignité. Sa valeur symbolique et narrative est aussi puissante que n'importe quelle mythologie grecque, mais, pour la plupart des dévots, cette comparaison est pure hérésie. Même chez ceux qui abandonnent, peu osent s'exprimer. J'ai été accusé d'apostasie et d'être un ‘faux prophète.’ Ceux qui ont dénoncé les abus sexuels de Sogyal Lakar ont reçu des menaces de mort.
Un des prérequis de la pratique bouddhique ordinaire est d'examiner ses propres motivations, et l'une des grandes pénétrations du Bouddha est que les sensations précèdent la raison, ou, ainsi que le posent les neuropsychologues, la prise de décision est une émotion. Examiner ses motivations de la sorte, questionner la raison d'accepter ou de rejeter, c'est s'exposer tout nu à la piste audacieuse qu'il avait empruntée.
Je n'accorde guère de prix aux grandes réponses à la vie, mais bien davantage aux questions. Un demi-siècle de lutte avec des systèmes de croyance m'a convaincu que la plus grande de ces questions est, “Pourquoi crois-je?” Il y a là la pénétration d'une vie. Il n'y a rien dans les tantras qui contredise cette approche critique, mais tant que vous serez dans le Bouddhisme pour le confort, la consolation et la sécurité, vous n'irez pas par là.
[Contact Stephen if you are dealing with crisis, loss of faith and the sense of disconnect. He’s been there, knows how hard it is to see the way clear and can help.http://www.thenakedmonk.com/contact/]