Techniques de respiration - pranayamas

Jean

Les rétentions, c'est un peu remède de cheval si elles dépassent 4 ou 5 secondes.

Si on veut s'engager serieusement dans le pranayama, il faut un guide, des bons poumons, un coeur en bon état, pas de tension artérielle. Si on souffre de cela, il est possible de faire du pranayama mais adapté. Cela peut avoir un effet thérapeutique. L'enseignant compétent, qualifié est dans ce cas, indispensable.

Une session de pranayama dure entre 10 minutes et une demie heure.

Si on veut faire de la rétention, On peut "monter" le temps de rétention au cours d'un même pranayama

Ex : 2 respiration, 4 secondes de rétention
2 respirations 6 secondes de rétention
2 respirations 8 secondes de rétention
4 respirations 10 secondes (c'est la phase principale)
3 respirations sans rétention

Prendre son pouls avant et aprés le pranayama peut indiquer si le pranayama est bien dosé ou pas.

Si le nombre de pulsations du coeur sont plus nombreuses après le pranayama, c'est que la dose était trop forte, donc moins de rétention ou moins de respirations

Si le pouls est égal, c'est bien
Si le pouls est plus lent, c'est excellent.

La rétention aide à centraliser les airs dans le canal central. Il y a d'autres moyens pour le faire, récitation de mantra ou (et) visualisations.

Une personne ayant une forte capacité à se concentrer (un mental calme) peut amener l'énergie dans un endroit spécifique par le seul pouvoir de sa visualisation (stabilité, luminosité, petite taille)

Quelqu'un ayant encore plus de capacités peut amener, faire entrer, dissoudre ses énergies dans le canal central juste par lacher prise. (La mort est un lacher prise forcé)

La bonne posture de méditation centralise, elle aussi les énergies.

Les exercices qu'enseigne TWR (Eveil du Corps sacré, Sons Tibétains qui Guérissent) peuvent être considérés comme du pranayama. Si on a l'esprit aventureux et de recherche, on peut les expérimenter, les mémoriser, s'en servir tous le jours,(chacun prend une demie heure), ou juste parfois, à l'occasion, à l'envie, en fonction de ses besoins du moment.

Il s'agit de ne pas avoir d'ambition "spirituelle", mais juste d'apprendre, en pratiquant, divers moyens habiles. L'esprit et le corps les apprennent et ensuite, l'envie de pratiquer tel ou tel moyen habile surgit de l'esprit ou du corps. Comme si il y avait un maître intérieur, c'est de l'instinct et de l'intuition qui peuvent être des canaux par lesquels la nature de Bouddha envoie un message. On peut voir l'ensemble corps-parole-esprit comme un véhicule et les moyens habiles comme des modes d'emploi pour le conduire, l'entretenir (vidange, etc).

De plus en plus on parle de la créativité comme d'un effet secondaire de la pratique de la méditation. La créativité couvre tous les domaines y compris celui de sa propre pratique.

Mais tout cela reste "pratiques secondaires". La pratique principale, essentielle, c'est la Présence, la Pleine Conscience, La pleine conscience de l'expérience du calme, du silence, et de la détente et de l'ouverture de l'esprit. Le point de départ et d'arrivée des pratiques secondaires sont l'état de Présence, de Pleine Conscience. Les pratiques secondaires ne sont la que pour amener, créer les conditions, renforcer la pratique essentielle.

Le moyen d'aborder le pranayama peut être de méditer comme à son habitude, de constater les tensions à l'intérieur de soi, (voir la météo intérieure) et d'utiliser un moyen habile adapté pour défaire ses tensions, ensuite de revenir à la Présence, la Pleine Conscience, etc. qui sera ainsi stabilisée, approfondie, stimulée.

TWR enseigne donc des pranayamas. Mais quand il dirige une méditation sur internet, il fait faire juste 1, 2, 3 respirations profondes et puis la méditation commence.

Si on s'est exercé pendant un certain temps à des pratiques de pranayama, on s’aperçoit que dans la journée, il arrive que l'on fasse spontanément des profondes respirations, comme des soupirs, mais en mieux, en plus profond. Ces respirations amples et spontanées peuvent servir de rappel à soi, de rappel à la Présence où à la Pleine Conscience. Si ce n'est pas le cas, au moins ça calme, et cela donne de l'énergie.

C'est important de garder à l'esprit qu'un bon moyen habile ne complique pas la vie, mais la simplifie. Dans le BT, on est amené à apprendre de trés nombreux moyens habiles, mais finalement, tout compte fait, on fait appel alternativement qu'à une dizaine ou d'une vingtaine de moyens habile dans la vie de tous les jours. Il y a les pratiques favorites et les pratiques que l'on pratique de temps en temps, à l'occasion ou à l'envie.

Chaque pratiquant a son éventail de pratiques. Pratiques qu'il a sélectionnées tout seul et (ou) qui lui ont été conseillées par un enseignant spirituel en fonction de ses affinités et de sa situation
Jean

komyo a écrit :
Y a t'il un danger à faire des rétentions trop fréquentes ? (retenir sa respiration entre chaque inspir et expir)
c'est très mauvais en cas d'hypertension.
C'est vrai mais il existe aussi des pranayamas pour l'hypertension, pour les poumons faibles et pour les gens ayant des problèmes cardiaques. Mais un trés bon enseignant est nécessaire.

En général, les profs de yoga demandent un certificat médical à leurs nouveaux élèves. Il y a eu des mauvaises surprises, donc maintenant ils sont très prudents.

Si on veut apprendre le yoga profondément, il faut examiner la formation du prof. Il y en a qui sont très compétents, mais d'autres beaucoup moins.

Si on est dans le Bouddhisme et que l'on est intéréssé par le yoga physique, maintenant il est possible d'apprendre de gens qui ont reçu la formation et l'autorisation d'enseigner des pratiques du yoga Tibétain (Yantra yoga, ou Trl Khotr, Tsa Loung). C'est en cohérence avec la pratique Bouddhiste.

Si on pratique du Hatha Hindouiste, on trouve des passerelles avec la pratique Bouddhiste. Mais quand même il y a un travail un peu plus compliqué d'intégration qui prend du temps.
ted

L'attention à la respiration dans Theravada
  • PREMIÈRE ÉTAPE DE LA PRATIQUE

    Tout d’abord, le méditant doit s’asseoir de manière confortable et doit être bien résolu dans sa pratique, en vue du développement spirituel, tout en se dédiant à son maître spirituel. Cela fait, il devient prêt à entreprendre la pratique.

    Il observe ses inspirations et ses expirations dés le départ. Jamais, il ne doit forcer ses respirations, mais il doit être attentif à son rythme respiratoire, à l’entrée et à la sortie de l’air tout en laissant fonctionner le processus de respiration de façon naturelle. Il doit seulement être vigilant et attentif à celui-ci. S’il a le nez long, l’air touchera en premier lieu l’extrémité du nez ; s’il a le nez court, il touchera d’abord la lèvre supérieure. Il fixe son mental et son attention sur l’endroit du premier toucher de la respiration (l’extrémité du nez ou la lèvre supérieure suivant les cas).

    Il doit exercer cette pratique au moins deux fois par jour, et durant une heure entière chaque fois. Quant aux méditants qui consacrent toute leur vie à la méditation, ils exercent celle-ci la journée entière hormis les moments consacrés aux besoins de leur corps.
http://www.buddhaline.net/Meditation-sur-la-respiration
Jean

La respiration naturelle ou volontaire (pranayama) peut être un chemin à part entière.

Dans la respiration naturelle, il y a l'inspir, l'expir et la suspension de souffle poumons vides qui se produisent d'eux-mêmes.

Le moment de suspension poumons vides est très important. S'il y a suspension, c'est que le mental est calmé, le prana ne bouge plus, c'est un signe qu'il est rentré dans le canal central. Le canal central est aussi appelé le canal de la sagesse. Ce qui se traduit par une plus grande lucidité, une plus grande clarté de l'esprit.

On peut voir les rétentions poumons pleins comme une préparation à la suspension naturelle du souffle poumons vides.

Par exemple une personne qui est capable (confortablement, etc) de faire des pranayamas avec 1 minute de rétention poumons pleins, dans sa méditation pourra demeurer naturellement pendant une minute dans la suspension de souffle poumons vides. C'est une sorte d'initiation à un autre état de conscience,

et avec le temps, la pratique, la familiarité avec cet état de conscience, il ne lui sera plus nécessaire de faire des rétentions poumons pleins pour demeurer dans cet état de conscience. La personne pourra revenir à cet état de conscience juste par lacher prise.

La santé est une condition fondamentale pour faire des rétentions de souffle. C'est pour cela qu'elle est pratiquée dans la période de vie -Jeunesse - Dans le période plus agée ce sera plus la longueur de l'inspir et de l'expir qui seront importants.

Pour les pratiquants de pranayama, le pranayama est un art, comme jouer d'un instrument de musique. Si on fait des respirations alternées, il y a des histoire de "toucher" du doigt sur la narine, de son qui doit être continu, etc et c'est un dialogue entre le corps et le pratiquant. Le pratiquant par sa pratique envoie un message au corps et le corps lui renvoie par sa réaction une réponse. En fonction de la réponse le pratiquant réajuste ou pas sa pratique. Dans cette pratique il y a de l'ouverture et de l'écoute.

Pour reprendre l'approche de TWR, le pranayama est un moyen de créer les conditions pour accéder, stabiliser, augmenter les états de calme, de silence et de pleine conscience spacieuse. Dans l'histoire du doigt et de la lune, le pranayama a le rôle du doigt.

C'est également du connais-toi toi-même. Le pratiquant fait connaissance avec son corps, il comprend de l'intérieur comment il fonctionne, il voit les différentes réactions du corps et s’aperçoit qu'elles sont liées à sa pensée, à ses émotions et peu à peu il commence à comprendre de l'intérieur comment fonctionne son esprit. Sachant comment fonctionne son esprit il apprend à le contrôler.

Tout cela c'est bien joli sur le papier, mais il existe de bons pratiquants du Hatha Yoga. J'en fais pas partie, mais j'en ai rencontré :D
lausm

Salut la compagnie.
J'ai découvert il y a peu ce qu'enseigne Tenzin Wangyal, et j'ai testé, je dois dire que ça m'a interpellé.
Disons qu'en zazen, j'ai le sentiment que si on s'enlise énergétiquement, ça peut durer longtemps.
Il y a un côté "interventionniste", avec le yoga tsa loung, qui "décrasse"...par contre je pense qu'il faut faire gaffe, à ne pas forcer, pas de rétentions trop longues, pas d'esprit de performance, mais d'exploration de soi.
Je dois dire aussi que le discours de TWR me semble très pragmatique, il semble avoir compris énormément de choses au contact des occidentaux, et adapté la pratique, à laquelle il cherche toujours à garder comme un esprit d'eveil de fond, pour ne pas que ça reste une simple technique énergétique, mais quelque chose qui sert un but plus grand.
Du coup ça me sort d'une sorte de purisme du zazen, où la simplicité de la pratique peut devenir simplisme.
J'ai effectivement senti que c'est une façon de donner plein d'outils à utiliser quand on évolue à sa manière.
Je pense aussi que si j'avais connu ce yoga il y a plus longtemps, je ne l'aurais pas compris ni apprécié vraiment.
Je ne me sens pas syncrétique, mais je pense que si on accède à des outils divers, ce n'est pas pour rien.
Zazen reste ma pratique de base, mais des outils autour m'aident quand ça coince, et les neufs respirations purificatrices, et les cinq exercices de yoga tsa loung, me semblent avoir une certains puissance interne.
Et je trouve que TWR a une approche très pragmatique et non duelle, absolument pas engoncée dans des formes complexes, il va droit au but, pratiquer dans ce corps esprit comme lieu de pratique sacré. Je trouve cette approche très appréciable.
Jean

On peut voir les 3 Portes comme du développement personnel, mais quand avec le temps et la pratique on se rapproche de l'essence de soi-même, le sens du sacré commence à s'imposer de lui même, et la pratique devient naturellement une pratique de développement spirituel.

D'un autre coté que l'on soit Chrétien, Musulman, Juif, Bouddhiste, Hindouiste, la pratique des 3 Portes soutient la pratique spirituelle. Il n'y a aucune contradiction.

Quelle religion est contre le calme, le silence intérieur et la détente et l'ouverture de l'esprit conscients? Pour TWR, c'est la pratique essentielle. Les exercices de yoga, les sons sont des pratiques secondaires. Ca ne complique pas la vie, et même cela la simplifie.
ted

lausm a écrit :Salut la compagnie.
J'ai découvert il y a peu ce qu'enseigne Tenzin Wangyal, et j'ai testé, je dois dire que ça m'a interpellé.
Disons qu'en zazen, j'ai le sentiment que si on s'enlise énergétiquement, ça peut durer longtemps.
Il y a un côté "interventionniste", avec le yoga tsa loung, qui "décrasse"...par contre je pense qu'il faut faire gaffe, à ne pas forcer, pas de rétentions trop longues, pas d'esprit de performance, mais d'exploration de soi.
Je dois dire aussi que le discours de TWR me semble très pragmatique, il semble avoir compris énormément de choses au contact des occidentaux, et adapté la pratique, à laquelle il cherche toujours à garder comme un esprit d'eveil de fond, pour ne pas que ça reste une simple technique énergétique, mais quelque chose qui sert un but plus grand.
Du coup ça me sort d'une sorte de purisme du zazen, où la simplicité de la pratique peut devenir simplisme.
J'ai effectivement senti que c'est une façon de donner plein d'outils à utiliser quand on évolue à sa manière.
Je pense aussi que si j'avais connu ce yoga il y a plus longtemps, je ne l'aurais pas compris ni apprécié vraiment.
Je ne me sens pas syncrétique, mais je pense que si on accède à des outils divers, ce n'est pas pour rien.
Zazen reste ma pratique de base, mais des outils autour m'aident quand ça coince, et les neufs respirations purificatrices, et les cinq exercices de yoga tsa loung, me semblent avoir une certains puissance interne.
Et je trouve que TWR a une approche très pragmatique et non duelle, absolument pas engoncée dans des formes complexes, il va droit au but, pratiquer dans ce corps esprit comme lieu de pratique sacré. Je trouve cette approche très appréciable.
Pour un pratiquant Zen ou theravadin, je suis persuadé que l'adoption des trois portes peut se faire sans heurts, en tant que pratique complémentaire.

Mais je ne sais pas si la notion de "pranayama" est familière dans les traditions juives ou chrétiennes. :roll: Flocon a peut être des infos pour le judaïsme ?

Sincèrement, je ne pense pas que ce soit du syncrétisme. C'est comme si on disait que respirer correctement, était une pratique syncrétique. <<metta>>
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komyo
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Si l'on prend le sutra au kalama, l'important est le résultat obtenu, est ce que ça aide pour la pratique et la vie quotidienne, si oui c'est bon !
Ainsi un pratiquant de ce type de yoga, peut certainement apprendre du zen en terme de laché prise, comme un pratiquant de zen peut ouvrir des portes au niveau sensibilité en faisant certains yoga. Ce qui pose peut etre plus problème, c'est quoi pratiquer exactement et et a quelle fréquence.
Je pense parfois que si l'on faisait ce que l'on a à faire au moment ou on a à le faire on serait illuminé depuis longtemps shuuuuuuuuuuuuttttt
Jean

C'est surtout un problème d'organisation et d'emploi du temps et de temps disponible (Quelles sont les priorités?)

Si on pratique une demie heure par jour, il est possible d'alterner un jour méditation, un jour yoga/respiration.

Si on peut pratiquer 1 heure chaque jour, on peut faire 1/2 heure yoga/pranayama, une 1/2 heure méditation.

Ou on peut pratiquer la méditation seul chez soi et 2 ou 3 fois par semaine aller faire du yoga/pranayama en groupe ou inversement

Peu à peu on apprend, c'est le moment de l'apprentissage, et peu à peu on commence à ressentir, à intégrer.

Il y a les moments ou on dispose de plus de temps (week ends, vacances, retraites), on est confortable, on peut donc être plus créatif en se laissant guider par les sensations;

Certaines pratiques des sons, mantras, respirations, postures ou mouvement peut être faits à un moment précis dans le cours de la méditation, un peu comme rectifier sa posture en faisant zazen, faire une profonde inspiration etc. C'est la sensation intérieure qui détermine la pratique. Celle ci peut être faite une seule fois dans la session de méditation. Il aura la sensation que la pratique à débloqué, ouvert quelque chose. Certaines pratiques avec rétention de souffrle ont un effet similaire à un coup de kyosaku. Si la pratique est intégrée, elle est aussi spontanée et naturelle qu'un chat qui s'étire.

Cela sans perdre contact avec les manières de pratiquer traditionnelles.

Un dicton tibétain dit (grosso modo) : Certains ont mille pratiques, mais n'en réalisent aucune, d'autres ont une seule pratique et obtiennent toutes les réalisations.

Il y a un équilibre à trouver entre pratique essentielle et pratiques secondaires. La pratique secondaire est celle qui renforce, approfondit etc la pratique essentielle.
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Flocon
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Non, je ne connais pas de techniques respiratoires vraiment comparables au pranayama dans le judaïsme. Il existe des méthodes d'absorption fondée sur des répétions de formules, sur des visualisations, mais sur la respiration... :?:
Ce serait à creuser, il y a peut-être des choses du côté de la Kabbale. Mais je n'y connais rien.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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