lausm a écrit :
ok, j'entends l'argument, mais ce motif de détachement au corps, s'il sert de caution a un suicide, c'est en mon sens un geste en lui meme motivé par un attachement au détachement, dont une marque d'ignorance d'un point de vue dharmique.
Je ne vois guère de réalisation en tout ça.
Justement le suicide devrait donc etre toléré pour tous, puisque les non pratiquants ne bénéficient pas de la meme condition et préparation que ceux qui pratiquent, donc auraient plus d'excuses a s'y laisser aller que ceux qui pratiquent depuis longtemps.
Mais bon, je ne partage pas du tout cette vision classificatrice.
La souffrance est toujours subjective, et celle d'une personne ne peut servir de référence au cas d'une autre.
Mais j'ai plus appris ça en travaillant avec les gens souffrants en direct, que partout ailleurs.
Attachement au détachement, on peut partir de cette notion et contredire toute forme de détachement. C'est comme le désir d'Eveil qui reste un désir donc un frein à l'Eveil mais l'Eveil nait du désir (aspiration) ... maintenant traiter les Arahants cités dans les suttas d'ignorants c'est un fort de café je trouve mais soit !
Le suicide abordé dans les suttas et dans le commentaire développé ci dessus est une "mort avancé" afin d'atteindre Nibbana et non une révulsion en face de la vie, la souffrance, la vie etc d'ou la notion de tolérance qui s'en dégage et que le Tathagata lui même l'autorise (sans pour autant la promouvoir). L'Arahant n'est au contraire plus souillé par l'ignorance et l'égo et c'est parce qu'il a réalisé sa vraie nature (libéré du samsara) qu'il peut - sans générer de mauvaise graine karmique - se suicider. Il s'agit encore une fois d'Arahants et non de pratiquant lambda dont je fais partie. Qui plus est la classification des êtres (nobles) selon leur état de "sagesse" dans le theravada a toujours été présente : Sotapanna -> Sakadagamin -> Anagami -> Arhat.
Mais je comprends très bien ton point de vue de pratiquant mahayaniste et de soigant. Il serait intéressant de savoir comment les écoles Zen perçoivent et le suicide d'une part et le détachement au corps d'autre part.
Pour le reste, je ne me positionnerais pas au travers de mon expérience personnelle bien que j'y ai été confronté à multiples reprises; je préfère m'en tenir à une vision
canonique.
Katly a écrit :Franchement qu'est-ce que ça change à la douleur de ceux qui perdent quelqu'un de cette façon ?
Rien.
Mais là n'est pas le sujet de ce post; il est question de savoir si le suicide (dans un contexte précis et selon les sutta du Canon Pali) est kusala/akusala etc ...
Katly a écrit :Une fois réalisé, on peut mourir alors ? Fin de la souffrance ? et les autres on les laisse sans aide ?
Je ne partage pas cela, non plus.
L'idéal du Bodhisattva est il est vrai un pilier de la doctrine Mahayaniste contrairement au Theravada (sravaka)
Les 2 aspects de la voie se respectent bien évidemment love3