ted a écrit :On oublie un peu vite que le Bouddha n'a pas prétendu nous apporter la Sagesse, la Connaissance, la Vérité mais simplement la fin de dukkha.
Si, si. Il a prétendu et affirmé apporter tout cela et bien plus que cela. Il suffit de lire son tout premier sermon le
Pañcavaggiya Kathā qu'il a adressé à Upaka, un ascète nu qu'il rencontra prêt de l'arbre de la bodhi quelques temps après son éveil :
Upaka, un homme faisant partie de la secte ājīvaka (la secte des ascètes nus), vit le Bhagavā marcher sur le chemin menant de l'arbre de la bodhi à Gaya. Lorsqu'il l'aperçut, il lui dit:
— Ton visage, ami, est serein. Ton teint est pur et clair. Au nom de qui, ami, t'es-tu retiré du monde? Qui est ton maître? Quelle doctrine professes-tu?
Lorsqu'Upaka l'ājīvaka eut ainsi parlé, le Bhagavā s'adresse à lui par les strophes suivantes:
- J'ai triomphé de tous les ennemis
Je suis suprêmement sage
Je suis libéré de toutes les impuretés
J'ai tout laissé
Et j'ai obtenu l'émancipation par la destruction du désir
Ayant atteint la connaissance par moi-même
Qui puis-je appeler mon maître?
Je n'ai pas d'instructeur
Personne ne m'égale
Dans ce monde avec ses humains et ses devas
Aucun être n'est comme moi
Je suis le Saint dans ce monde
Je suis le plus instruit des instructeurs
Je suis l'absolu Sambuddha
J'ai atteint la paix (par la destruction de toutes les passions)
J'ai atteint Nibbāna
C'est pour fonder le royaume de la vérité
Que je me rend dans la cité des Kasis (Bénarès)
Je vais y battre le tambour de l'Immortel
Dans l'obscurité de ce monde.
Ce qui est remarquable dans ce sutta, c'est le souci des compilateurs du canon pâli de rapporter les faits tels qu'ils ont eu lieu, sans déformer la vérité même si cela ne donne pas du Bouddha une belle image. Ils auraient pu le faire, mais ils ne l'on pas fait, il suffit pour cela de lire la suite du sutta :
— Tu professes donc être le saint, l'absolu Jina.
— Tous les jinas qui sont parvenus à l'extinction des āsavas sont comme moi. J'ai triomphé de tous les états de péché. C'est pourquoi, Upaka, je suis le Jina.
Lorsqu'il eut parlé ainsi, Upaka l'ājīvaka lui répondit:
— Cela se pourrait, ami.
Il balança la tête, prit un autre chemin et s'éloigna.
L'ascète n'a pas adhéré a balancé sa tête puis il est partit.
Ensuite Bouddha rencontra les cinq bhikkhus avec qui il avait traversé six ans d’ascèse et de mortification et s'adressa à eux comme suit :
Lorsqu'ils lui parlèrent ainsi, le Bhagavā dit aux cinq bhikkhus:
— Ne vous adressez pas, bhikkhus, au Tathāgata par son nom ou par l'appellation: 'ami'. Le Tathāgata, bhikkhus, est le Saint, l'absolu Sambuddha. Prêtez l'oreille, bhikkhus! L'Immortel a été conquis par moi. Je vous l'enseigner. Je vais vous enseigner le Dhamma. Si vous marchez de la manière que je vous montrerai, vous allez avant longtemps pénétrer la vérité, l'ayant connue de vous-mêmes et l'ayant vues face à face. Et vous vivrez en la possession de cet objectif ultime de la vie sainte, pour lequel les nobles jeunes gens abandonnent justement la vie de foyer pour se lancer dans la vie sans foyer.