Action méritoire et/ou action efficace ?

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tirru...
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Bonjour,

Dans la continuité de la réflexion que nous avons eu au sujet du kamma, je vous propose d'approfondir la réflexion en lisant cet extrait du livre "La Philosophie du Bouddha" de Mohan Wijayaratna qui est assez éclairant :
Une bonne action peut être commise de deux façons : soit comme action méritoire qui donne de bons résultats "kammiques" ; soit comme une action efficace qui permet tout simplement de se débarrasser de l'avidité (lobha), de la haine (dosa) et de l'égarement (moha). Par exemple si quelqu'un pratique le don à l'égard des pauvres, c'est une action indéniablement bonne à tous point de vue. S'il effectue cette action dans l'espoir de recevoir de bons résultats "kammiques", c'est une action méritoire (puñña kamma) et non une action efficace (kusala kamma) par rapport à la cessation de dukkha. En revanche s'il pratique le don, non pas pour obtenir de bons résultats "kammiques", mais tout simplement pour renoncer au désir concernant tel ou tel objet qu'il donne, cela constitue une action efficace.
Êtes-vous plutôt action méritoire ou action efficace ?

anjalimetta
------------------------------------------------------------------------------ Image Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don ImageDhammapada
lausm

La question con : ne peut-on faire les deux dans le même acte??
tongra

Je me contente d'observer comme mon esprit pervertit tout ; donc particulièrement aussi dans les deux "postures" qui nous intéressent ici !
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Flocon
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Je suis plutôt "action efficace".

Pour ce qui est de savoir si l'on peut faire les deux en même temps, il me semble que la réponse est non, car on ne peut avoir qu'une seule intention à la fois (du moins dans la description de l'esprit proposée par le bouddhisme). Je me trompe peut-être, mais je n'ai jamais entendu parler de double intention. :?:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

J'ai peut être loupé une étape, mais si je donne quelque chose à un pauvre, ce ne sera ni pour obtenir une rétribution karmique, ni pour me débarrasser de mon désir pour l'objet abandonné, mais bien pour rendre service à cette personne. Donc, ni l'un, ni l'autre pour moi.
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Flocon
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Je crois que tu peux quand même classer ton acte dans le cadre proposé : en agissant, tu te fondes sur l'idée que tu "rends service" à quelqu'un : c'est un acte méritoire, ça, non, rendre service?
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Dhammadanam

Et si l'on effectue une action juste parce qu'elle doit être effectuée?
tirru... a écrit : 1. S'il effectue cette action dans l'espoir de recevoir de bons résultats "kammiques", c'est une action méritoire (puñña kamma) et non une action efficace (kusala kamma) par rapport à la cessation de dukkha.
2. S'il pratique le don, non pas pour obtenir de bons résultats "kammiques", mais tout simplement pour renoncer au désir concernant tel ou tel objet qu'il donne, cela constitue une action efficace.


3. S'il pratique le don, non pas pour obtenir de bons résultats kammiques ou renoncer au désir/attachement concernant tel ou tel objet mais parce que développant metta, il donne (dana) ?


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Wikipedia/EN a écrit :Le Canon Pali identifie trois bases de mérites (Pali: puññakiriyavatthu ). Dans le Puññakiriyavatthusuttaṃ («discours des actions méritoires," AN 8.36 ou 8.4.6 A), le Bouddha identifie ces trois bases:

- donner ( dānamayaṃ puññakiriyavatthu )
- la vertu ( sīlamayaṃ puññakiriyavatthu )
- développement mental ( bhāvanāmayaṃ puññakiriyavatthu )

Dans le "Sangiti Sutta" (DN . 33), verset 38, Ven Sariputta identifie la même triade: dana, sila, bhāvanā .
Dans le Khuddaka Nikâya Itivuttaka s '(Iti. 1.22), [ 3 ] les trois bases sont définies comme suit: donner( dānassa ), la maîtrise de soi ( Damassa ) et en s'abstenant ( saññamassā .) Plus tard dans ce même Sutta , le triade est retraitée comme suit: donner ( dāna ), une vie de calme mental ( sama-cariya ) et un esprit de bonne volonté ( metta-citta )
Dernière modification par Dhammadanam le 29 avril 2013, 15:08, modifié 1 fois.
tongra

Dhammadanam a écrit :Et si l'on effectue une action juste parce qu'elle doit être effectuée?
Yesss ! On en revient à cette fameuse gratuité de l'acte pour rien ... sans ego qui pense "pourquoi" ni pour quel but.
ted

Flocon a écrit :Je crois que tu peux quand même classer ton acte dans le cadre proposé : en agissant, tu te fondes sur l'idée que tu "rends service" à quelqu'un : c'est un acte méritoire, ça, non, rendre service?
C'est comme dit Benoit :
Dhammadanam a écrit :3. S'il pratique le don, non pas pour obtenir de bons résultats kammiques ou renoncer au désir/attachement concernant tel ou tel objet mais parce que développant metta, il donne (dana ?
L'acte est sans doute méritoire. Mais si l'intention n'était pas d'obtenir un mérite, est-ce qu'on peut vraiment le ranger dans la catégorie 1 ? :roll:

Comme dit Tongra... :)
tongra

Un enfant tombe devant moi ...

Je l'aide instantanément à se relever ... éventuellement, plus tard, je vais faire tout un fromage du "pourquoi du comment" et dans quel but.
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