- Même si les termes rapportés par Flocon sont distincts, pour la psychologie mahayaniste, esprit et conscience sont synonymes, avec mental aussi (à distinguer d'intellect).ted a écrit :Comment peut on être bouddhiste et essensialiste ? Quelque chose m'échappe...Dharmadhatu a écrit :Ca dépend si on cherche conventionnellement ou ultimement. Ultimement, un certain nombre de bouddhistes ne trouvent rien (pas tous, il y a aussi des essentialistes parmi eux).ted a écrit : Les bouddhistes ne trouvent rien ( ou sont censés ne rien trouver). Mais les hindouistes ou les chrétiens trouvent quelque chose (ou sont censés trouver quelque chose)...
Alors, la recherche de l'esprit est elle une auberge espagnole ?
Conventionnellement on devrait trouver quelque chose si on cherche la nature de l'esprit et qu'on observe bien.
De plus, le raisonnement qui consiste à dire que l'esprit on ne peut pas le trouver, parce qu'il n'a pas de forme, ni de couleur, et qu'on ne sait pas où le localiser, m'a l'air un peu léger... En effet, il y a pas mal de choses invisibles qui n'ont ni forme, ni couleur, ni lieu, et qui pourtant existent bel et bien : la musique par exemple, ou les ondes radios, ou l'amour, ou la colère, ou l'intelligence... Bref, beaucoup de choses immatérielles ou conceptuelles ne peuvent être trouvées, localisées...
Comment peut-on, ne serait-ce que deux secondes, essayer de trouver l'esprit, s'il existe ? Je viens de me rendre compte brusquement à quel point cette injonction est enfantine. En même temps, quand onmyway déclare que la réponse est dans la question, est-ce qu'il ne confond pas esprit et conscience ?
C'est quoi la différence entre esprit et conscience d'ailleurs ? Je suis un peu perdu...
- Toutes les écoles mahayanistes n'envisagent pas 8 consciences car une bonne partie des tenants du prasangika-madhyamika n'en posent que 6.
- Oui, des bouddhistes peuvent être essentialistes: sommes-nous certains d'avoir compris la vacuité la plus subtile ? par le passé d'éminents Maîtres exposaient des non-soi grossiers (adhéraient-ils à ces vues exposées ? allez savoir !)
- Le fait de chercher la "faille cachée" de l'esprit, sa forme, sa couleur etc. n'a pas pour but de ne pas trouver l'esprit, mais a pour but de ne pas le trouver comme faisant partie des formes (rupa), ou encore de ne pas le trouver comme quelque chose de solide, s'il s'agit du raisonnement madhyamika. C'est avant tout pour trouver la véritable saveur de l'esprit qui est vraiment autre chose par rapport à tout ce qu'on connaît quand on a la tête dans le guidon, qui n'est qu'une simple faculté expérientielle. Le Dzogchen dira que c'est pour faire la différence entre l'esprit (sem) et la sagesse primordiale (rigpa).
Cette différence est loin d'être évidente: on a d'emblée l'impression qu'il n'y a que l'esprit habituel, qui réfléchit, qui imagine, qui se fond dans ses objets etc. C'est avoir la tête dans le guidon. Quand on cherche ce qu'est vraiment l'esprit, on finit par découvrir ce qui a permis à l'esprit habituel de saisir ses objets et d'en concevoir d'autres mais qui n'a pas la tête dans le guidon.