Comment développer la bodhichitta ?

longchen2

Oui, pourquoi pas <<metta>>
J'avais repensé à ce passage qui aborde ce sujet de la Bodhichitta de façon directe mais aussi très simplement. Et avoir de bonnes pensées tout le temps, c'est loin d'être toujours une chose simple.
FleurDeLotus
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jules
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Et avoir de bonnes pensées tout le temps, c'est loin d'être toujours une chose simple.
Avoir de bonnes pensées ici et maintenant... love3
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Dharmadhatu
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color_3 Je vais peut-être paraître lourdingue au premier abord, mais c'est pour ça aussi que la méditation analytique est utile.

On n'est pas d'emblée porté à aimer quelqu'un qui vit à l'autre bout du monde et qu'on ne connaît ni des lèvres ni des dents ( ::mr yellow:: ), ni à aimer son patron quand il fait son Poutine, alors comment faire ?

On réfléchit, avec de bonnes pensées. C'est tout à fait ça. Les gens qui sont à l'autre bout du monde (ou de l'univers) ont sûrement contribué de manière plus ou moins directe à mon bonheur actuel. Mon patron a sans doute été un père aimant et attentionné au cours de l'une de mes vies passées. Je dois finalement tout aux autres: tout ce que j'ai mangé au cours de cette vie (et des précédentes), tout ce qui m'a servi à m'habiller, tout ce qui m'a servi à me déplacer pour aller chercher des bouquins qui ont changé ma vie, tout ce qui a servi à fabriquer ces bouquins, de tout cela je suis redevable à tout le monde, jusqu'au toutou qui a sauvé la vie de l'arrière grand-mère du monsieur qui a conduit le bus ayant permis à l'ouvrier courageux de fabriquer les vis d'une chaîne de montage d'où est sorti le tube de médocs que mon médecin m'a prescrit pour soulager ma sciatique...

Comment ne pas faire jaillir un véritable feeling super cool vis à vis de tous ces êtres ? Comment ne pas donner un sens profond et durable à mon existence en leur permettant d'atteindre un bonheur sans limites ? Comment ne pas vibrer en accord avec ce qui a toujours été là ?

Mais il y a du pain sur la planchette apéro, ça ne va pas être facile, on va craquer au premier chiatique qui n'avance pas au feu vert pour cause de sms. Alors les bonnes pensées reviendront elles aussi, on peut leur faire confiance. On finira par craquer moins longtemps peut-être, ou moins fort, peut-être que dans un bon jour, on n'y fera même plus attention. Notre regard sera porté ailleurs.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
lausm

Et que faire quand on se fait blouser par des gens qui ont exploité le fait qu'on essaie tout le temps de voir le bon en eux, et qui de toute évidence ne veulent pas changer, et abusent même de la bonté d'autrui (c'est ce que j'ai vu avec mes collègues, et on me fait savoir que j'ai été trop gentil, ce que je pense vrai, sauf que j'ai du mal à faire autrement)?
Ne faut-il pas aussi reconnaître la part d'ombre voire de méchanceté noire qui peut exister dans le monde et chez l'homme, sinon on risque de vivre dans un truc béat et mièvre??? C'est cette limite à laquelle je me suis trouvé confronté, avec cette question : attaquer, partir, ou faire autrement.
j'ai fait le dos rond, mais mon option est de sortir du champ de ce qui me semble toxique, car là il y a une limite à pouvoir percevoir l'espace, d'autant plus que ce que je sens, c'est que ces personnes avec qui je travaille, font tout pour que l'espace ne vive pas, je pense que ça fait peur, du coup il y a surenchère du contrôle sur la réalité, et quoi de plus rassurant que d'écraser l'espace dans une illusion de remplissage matériel et matérialiste??? Mais la conséquence que j'en vois c'est : pas de regard sur l'autre, relations d'objets et non de sujets, négation des sensations et du corps, de la sensibilité, déni de la douleur d'autrui.
J'ai fait l'expérience de tenter de tenir au milieu de tout ça : en fait ça m'a ramené à plus pratiquer dans le corps pour survivre, mais j'ai ressenti des choses de l'ordre de la vampirisation psychique, physique et financière....j'ai été confronté au déni de moi-même vis à vis de moi-même, et je pense important de rappeler qu'au milieu de tout ça, il faut non seulement pratiquer pour tous les ètres, mais rester très conscient que nous faisons partie de tous les êtres.
Je pense que cela soit un élément indissociable de l'esprit d'éveil : on s'éveille tous ensemble....après, si certains ne veulent pas, ils ont le droit...mais on a le droit de ne pas rester dans ce qu'ils croient être le monde normal.
longchen2

lausm a écrit :Et que faire quand on se fait blouser par des gens qui ont exploité le fait qu'on essaie tout le temps de voir le bon en eux, et qui de toute évidence ne veulent pas changer, et abusent même de la bonté d'autrui (c'est ce que j'ai vu avec mes collègues, et on me fait savoir que j'ai été trop gentil, ce que je pense vrai, sauf que j'ai du mal à faire autrement)?
Il y a beaucoup de gens comme tu le décris en fait.
Peut être dresser quelques haies pour se préserver ?
boudiiii !

Je pense qu'il faut avoir une démarche plus sincère envers soi-même et arrêter d'être exigeant envers les autres .
La politique des petits pas , cachés en son for intérieur , vaut mieux que les grandes éloquences , qui finissent toujours par nous mettre en porte à faux vis à vis de son entourage love3
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jules
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C'est vrai qu'être exigeant envers les autres c'est peut-être un peu une manière cachée de ne pas travailler sur sa propre aptitude à être tolérant. jap_8
ted

Une chose est sûre : on se fait du mauvais karma en étant complice d'actions nuisibles.
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Dharmadhatu
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Lausm a écrit :Ne faut-il pas aussi reconnaître la part d'ombre voire de méchanceté noire qui peut exister dans le monde et chez l'homme, sinon on risque de vivre dans un truc béat et mièvre???
jap_8 Un jour, Sa Sainteté le Dalaï Lama a commenté le Lodjong Tsiggyéma à Drépung Gomang (2008), et il a rappelé qu'il est bon de distinguer l'auteur de son acte. Conserver une attitude intérieure compatissante vis à vis de l'auteur, mais si on peut réagir face à l'acte lui-même, n'hésitons pas.

C'est très cohérent avec la notion de nature de Bouddha: celle-ci ne peut qu'être assombrie, mais la part d'ombre ne fait pas partie de cette nature. Si c'était le cas, il serait vain (voire dangeureux) de vouloir la réaliser.
ted a écrit :Une chose est sûre : on se fait du mauvais karma en étant complice d'actions nuisibles.
jap_8 Ce à quoi je pense beaucoup. Ouf ! Il y a toujours la solution de ne pas cautionner intérieurement, de regretter même d'appliquer certains ordres, d'être patient et d'attendre que les ordres viennent de plus haut encore...

FleurDeLotus
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