Cultiver l'esprit ?

ted

Qu'est ce que ça veut dire, au fait : "Cultiver l'esprit" ?
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Flocon
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Pas facile à définir...
En pali, c'est citta bhavana : je pense que ça désigne une pratique qui permet de donner à l'esprit son meilleur fonctionnement, en développant ses qualités essentielles. Dans le canon pali, il y a cinq qualités de cette sorte mentionnées : l'esprit peut devenir concentré (sankhitta), large (mahagatta), élevé (uttara), bien ajusté (samahita) et libre (vimutta).

Pardon de faire une réponse cuistre, ce n'est pas très utile :oops: : comme ce n'est pas quelque chose qui est pratiqué dans le Chan, du moins pas sous cette terminologie, je n'en sais pas davantage. Mais ça peut te donner une piste de réflexion :?: . Si tu veux approfondir, il y a un petit livre accessible ici.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

Flocon a écrit : comme ce n'est pas quelque chose qui est pratiqué dans le Chan, du moins pas sous cette terminologie, je n'en sais pas davantage.
Et dans le Chan, c'est quoi l'équivalent de "cultiver l'esprit " alors ?
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Flocon
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Euh... :?: On valorise beaucoup, dans la pratique, la concentration, la fermeté et la liberté mentales : c'est un peu pareil. Mais je n'ai pas en tête de formules où il soit question de "culture". Pourtant, le Chan aime bien les métaphores végétales :lol: , donc je ne serais pas étonnée que cette notion y soit présente. Mais je ne suis pas très calée sur la question.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
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Kong Tseu
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Dharmadhatu
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love_3 C'est une belle image.

Ce qui me vient: observer l'esprit, ses comportements, ses élans, ses bourrasques, ses hauteurs; sentir ce qui lui fait du bien au quotidien, de manière simple et naturelle, ce qui lui fait se sentir à l'étroit, prêt à bondir n'importe où, ce qui le tend, le détend, le rend plus vaste et limpide.

S'habituer* avec ce qui le rend plus heureux, vaste et limpide. Ca donne moins d'emprise à ce qui le rend tendu et étriqué.
(bhavana a donné gôm en tibétain: se familiariser)

Lui faire contempler l'arc-en-ciel sur lequel gronde le samsara.

Lui faire retrouver cette légèreté claire et chaleureuse.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
ted

Et comment cultiver l'esprit quand certains maîtres Zen viennent nous dire qu' "il n'y a pas d'esprit" ? :D
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Dharmadhatu
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ted a écrit :Et comment cultiver l'esprit quand certains maîtres Zen viennent nous dire qu' "il n'y a pas d'esprit" ? :D
jap_8 On peut cultiver l'esprit vérifiant par soi-même ce que les autres disent; on scrute alors où est l'esprit. Si on n'a pas trouvé l'esprit, alors on contemple cet esprit qui n'en est pas un.

On peut voir alors que vacuité et vacances ont la même origine.

FleurDeLotus
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Jean

Synchronicité?

Un article qui vient de paraître sur la lecture et ses conséquences positives chez les enfants

http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/12 ... ref=france

Du point de vue des neurosciences, les fluctuations cérébrales sont trés positives, changer de type d'activité intellectuelle, par exemple l'alternance activité intellectuelle/silence mental,crée de nouvelles connexions synaptiques ce qui permet de soulager certains circuits cérébraux sur-utilisés et stimule la myélinisation des neurones qui permet une meilleure circulation de l'influx nerveux.

Il y a aussi le coté "voyages qui forment la jeunesse". Connaitre d'autres styles de vie assouplit la conscience si on est tant soit peu ouvert. Peut être cela peut même stimuler l'empathie qui est une marche vers la compassion (qui est si importante dans le Bouddhisme). Etre ethnologue est un beau métier.
Dernière modification par Jean le 13 septembre 2013, 11:42, modifié 1 fois.
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Flocon
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ted a écrit :Et comment cultiver l'esprit quand certains maîtres Zen viennent nous dire qu' "il n'y a pas d'esprit" ?
En oubliant cette formule, qui n'est jamais qu'une phrase prononcée par quelqu'un d'autre, et en essayant de se faire sa propre idée des choses. :) La culture des rosiers se fait avec de la terre, de l'eau, de l'engrais, des boutures, des outils, bref, pas avec des mots : qu'importe qu'on puisse nier l'existence des roses ou affirmer leur vacuité. On pourra toujours cueillir un bouquet et respirer son parfum, ou l'offrir à son ou sa bien-aimé(e), si l'on a bien cultivé. C'est pareil avec la culture de l'esprit, à mon avis.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
lausm

jap_8

N'oublions pas que les maîtres qui ont pu dire qu'il n'y avait pas d'esprit, voire pas d'esprit à cultiver, le disaient en général en n'ayant pas ménagé leurs efforts à cet endroit.
Il ne faut donc pas s'attacher aux mots, y compris aux mots qui veulent nous dire de ne s'attacher à rien de formel.

Un jour un paysan apostropha le Bouddha, et lui dit : "moi je cultive la terre, mais toi, au final, que fais-tu de la journée?? Tu ne produis rien qu'on ne puisse manger, boire, pas d'outil, rien de tout ça!"
Et le Bouddha lui répondit :"cher paysan, toi tu cultives la terre, et c'est tout à ton honneur, c'est une noble tâche utile à l'humanité. Mais si moi je ne produis aucun résultat visible extérieurement, le travail que je fais dans la journée pendant que tu cultives tes champs, c'est de cultiver le coeur de l'homme."
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