Bouddhisme et naturisme

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Flocon
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Moi non plus, je n'ai jamais pratiqué le naturisme, mais je ne crois pas que ça me dérangerait d'essayer. J'y vois volontiers une forme de liberté très positive.
Après, le lien avec le bouddhisme me paraît ténu.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

En fait, je vais vous avouer un secret : je suis nu sous mes vêtements ! :mrgreen:
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jules
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:lol:
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Flocon
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:)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

Flocon a écrit : le lien avec le bouddhisme me paraît ténu.
- Comme dit Jules, accepter de se montrer nu aux autres, c'est déjà s'être débarrassé de pas mal d'attachements. Ne plus craindre les regards, accepter son corps, tel qu'il est... gros, maigre. Le bouddhisme vise à dénouer les liens qui nous font souffrir. Et il faut reconnaitre que de nombreuses souffrances sont issues de notre aspect physique : trop petit, trop grand, trop maigre, trop gros, trop jeune, trop vieux, malade, handicapé, voire même trop beau ou trop belle (ça peut être aussi une souffrance à vivre). Bouddhisme et naturisme vont tenter de gommer ces attachements aux apparences.

- C'est aussi une démarche d'allègement similaire à celle du bouddhisme : on rejette le superflu, les ratiocinations, pour voir les choses en face, telles qu'elles sont. l'esprit nu, dans le bouddhisme. Le corps nu, dans le naturisme.

- Dans les deux approches, bouddhisme et naturisme, le corps joue un rôle central : l'éveil se réalise dans notre chair.

- Enfin, le naturisme, ce n'est pas que de la nudité : c'est aussi une philosophie de vie, une recherche d'harmonie avec les autres, avec la nature. La méditation apparait donc comme un prolongement naturel de cette aspiration.
lausm

Certes, mais j'aimerais tant assumer déjà ma vie correctement avec mes vètements!

De toutes façons, comme tu disais, dessous, nous sommes nus!
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Flocon
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Merci de tes explications (très convaincantes).
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
onmyway

Il y a quelques mouvements religieux de l'inde ou des environs, où la nudité est une "pratique" ou coutume, pour certains ascètes entre autre, comme les "Naga babas" (une branche des sadhus et yogis de l'hindouisme), et des ascètes du jainisme, où "l'ahimsa" (non violence) inclu aussi le fait de limiter ses possessions (et même les tissus en fibres végétales peuvent être vu comme une "atteinte" aux formes de vie, et encore un signe d'attachement);
Cela dit, sans aller dans ces "extrêmes", le vrai "naturisme" pour moi, n'est pas physique, mais spirituel et éthique; et s'il est bien pratiqué, il se traduit par le "dépouillement" mental des mensonges, des hypocrisies (personnelles, sociales,religieuses, verbales etc), et des comportements "bien pensants", ou conventions qui "habillent" les gens et les sociétés pour mieux corrompre et cacher la vérité (et les injustices);
A ce niveau, je dirais que le "naturisme" de la pensée ou de l'esprit, a aussi été developpé "ailleurs", chez certains philosophes grecs par exemple, comme les stoiciens, épicuriens, et surtout les cyniques (encore eux :mrgreen: ); La "vertu" la plus essentielle pour les cyniques grecs étant "le franc parler", autrement dit le "naturisme" de l'esprit, dire sa vérité, quitte à déplaire aux "normes" et lois humaines, aux faussetés et lachetés sociales, religieuses, relationnelles, aux états et gouvernements (toujours injustes et liberticides par définition); et n'aller que vers sa liberté, ou mourir;
Relisant en ce moment, avant de repartir , un bouquin sur les cyniques grecs (Diogène, Cratés, Démétrius and co inside !), je vous en donne un passage, qui rappelle que plus que le corps, il est plus essentiel encore de déshabiller la pensée, paroles et actions, de ses mensonges, les sociétés, les compromissions, à commencer par soi; Butterfly_tenryu
"L'ancien Cynisme pronait : liberté de langage, humour caustique, non-conformise, et esprit d'indépendance face aux institutions et aux personnes. Les Cyniques se présentent donc, de toutes les manières possibles, comme les champions de la liberté humaine.
Autarcie, liberté,simplicité, retour à la nature et apathie (détachement/sérénité), tel est la recette du bonheur diogénien.
Au premier abord, les cyniques affichent sans vergogne un extérieur tout à fait déconcertant. Ils sont aisément reconnaissables à leurs dehors, leurs moeurs libertaires et leur langage. L'humour d'un Diogène ne refuserait certes pas la formule succinte qui pourrait les décrire invariablement : cheveux longs et sandales, mais surtout "barbe, bure, baton et besace". L'audace du comportement, la rudesse goguenarde du franc-parler, le gout du paradoxe et de la saillie voisine de l'obscénité, tout en eux semble vouloir provoquer, bouleverser l'étiquette, les coutumes et les opinions reçues dans la société environnante. D'une certaine façon, ils perpétuent l'ironie socratique qui ébranle pour faire réflechir. Mais ils la poussent à sa dernière efficacité en ridiculisant carrément les prétendues valeurs qui passionnent la multitude des médiocres.
La masse ignorante ou volage, manoeuvrée par la rhétorique des "demi-savants" et des gens en place, se laisse enchainer par de fausses craintes ou la folie des illusions. Les conventions, la décence et un certain comportement social se fondent sur les vains jugements d'autrui. La religiosité et la superstition se nourrissent de la crédulité populaire, que des charlatans entretiennent, à gros interets, par les mirages d'un vague au-delà ou les terreurs puériles de la mort et des dieux.
De tout son etre, le Cynique s'applique d'abord à mordre, violemment dans cette masse d'hypocrisies et de faussetés. Il dénonce sans pitié la domination du plaisir, et des "puissants", qui s'infiltre par toutes les issues comme un virus implacable. Car le plaisir lui-meme, comme la quête de pouvoir, de richesses ou d'honneurs, est une soif insatiable,qui nourrit sans cesse le dégout morbide de ce qui le contrarie : travail, souffrance, maladie, dénuement, revers, bref, les milles contrariétés qui forment la texture d'une existence ordinaire. Un des buts du cynique est d'ensauvager la vie, pour en voir la réalité et vivre libre.
Katly

Je ne suis pas naturiste.

C'est sans doute une expérience sympathique, une liberté, un détachement des apparences, des "costumes sociaux", de quelques signes extérieurs. Le corps à l'état originel, tel qu'il est, accepté dans son apparence impermanente. L'être humain dans toute sa nature, habillé de lumière, de la vie à la mort. Vivre son corps relié à la nature, en harmonie.
Il y a des marrée humaines très belles et en même temps chacun est unique.

Le méditant est "transparent"...

Mais le naturisme, je n'en ressens pas la nécessité en tant que mode de vie, à cause du côté pratique et des inconforts, pas super idéal : coups de soleil, sable, piqûres, hygiène, allergies... etc Bref, on est bien l'espèce la moins doté, peu de chose face aux éléments...
Il n'est pas nécessaire d'être nu ( démonstrativement ) pour être détaché, car c'est dans l'esprit. Une question de vision, d'assumer le vêtement, d'accepter le costume de l'autre et sa pudeur, et d'avoir toujours à l'esprit un être humain nu, vulnérable à la souffrance, qui grossit, s'embellit, vieillit... Rien qu'un être humain sous ses vêtements sociaux et qui parfois va chez le médecin, à l'hôpital, qui prends sa douche, dort, a un accident, est malade dans une épidémie... danse sous les cocotiers... etc
Et même si nous sommes l'autre, et en harmonie avec tous les autres semblables, tout être humain a besoin par moment de ne pas partager son corps avec tout le monde.
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Dharmadhatu
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onmyway a écrit :Bien d'accord avec ça, et tant que tu ne te libéreras pas de tes "kleshas", tout comme des "murs religieux" , des dogmes, des temples ou de "gurus" etc, tu n'auras ni l'horizon infini "terrestre", ni l'horizon infini de l'esprit ;-)
delphinus
oiseau2julie Dans l'espace infini, il n'y a ni kleshas, ni rien d'autre. Et pourtant, tout est là. Tel quel. Dans sa nudité resplendissante.

C'est là aussi que le Bouddhisme est naturiste.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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