Peut-on s'éveiller en pratiquant un sport de combat ?

[Flocon]

quand vous me saluer, vous saluer toute une lignée,

C'est un trait commun à toutes les voies fondées sur la transmission par lignées, bouddhistes et non bouddhistes, martiales et non martiales.

Dans le Chan, dans le taoïsme, on salue toujours la lignée à travers le salut au maître. Et petite parenthèse : c'est aussi vrai dans le judaïsme : quand on est l'élève d'un rabbin (je l'ai été pendant des années ), on lui baise la main en signe de respect, et on dit que cela revient à baiser la main de tous les maîtres, jusqu'au premier d'entre eux : Moïse -qui lui, a reçu la transmission de la Loi directement de Dieu.
Je pense qu'un catholique expliquerait en gros de la même façon les rituels de salutation du Pape, garant de la transmission apostolique depuis Pierre, disciple de Jésus. Idem dans l'orthodoxie.

Bref, on s'éloigne un peu du sujet des sports de combats : pardon. Pour y revenir, à Shaolin, le fondateur mythique de la lignée martiale n'est autre que Bodhidharma, patriarche du Chan, donc disciple du Bouddha. On est bien dans le cadre d'une transmission en ligne "directe" (légendaire ou non, peu importe).

[Katly]

Il doit bien y avoir d'ailleurs une histoire concernant ce maître dont tu mets la photo, genre une histoire avec un gamin, un voleur ou un pestiféré, devant lesquels, à la fin, il se sera prosterné. C'est peut-être cela qu'on entend par "transmission ininterrompue".

<<metta>>

Ce maître, c'était le plus proche... histoire peut être enfouis dans des légendes, des contes et des secrets. Le Taï Chi est très ancien comme les arts martiaux du Japon. Il a été souvent pratiqué par des personnes qui avaient besoin de guérison et de se défendre dans les campagnes.

Il y a eu le maître Chang Man Ching qui était un enfant maladif comme M.Usheiba.

<<metta>>

[lausm]

Perso j'ai commencé le zen et le tai chi style yang en même temps.
mais la dimension spécifiquement spirituelle me manquait dans le tai chi...mais ça je pense, dépend du prof.
l'an passé j'ai fait un peu d'aikido, et j'ai apprécié la finesse relationnelle de cet art martial, qui pour moi porte le titre d'art à bon escient.
Il y a une intelligence perceptive du corps, une façon de gérer l'énergie dans la relation, de façon à dépasser la relation duelle conflictuelle, de l'enrober dans une énergie souffle circulaire et spiralée, qui dissout la rigidité d'une relation de confrontation où l'espace et le temps sont vécus d'une façon limitée dans la conscience.
L'enseignant, quand il me menait au sol par une technique, ne me faisait pas mal : tout était dans le placement de la posture, dans la relation établie de hara à hara. Les anciens travaillant en force étaient souvent moins efficaces et plus douloureux, en bref plus rigides!
Je pense que l'agressivité fait partie du monde...le Bouddha n'en a jamais parlé, mais en tant que kshatriya, il a dû recevoir, tout comme Bodhidharma, l'éducation relative à tout chef militaire potentiel.
Mais dans le kalaripayat indien, il y a toute une dimension énergétique et médicale, comme dans tous les arts martiaux bien enseignés, qui s'ils sont devenus des voies, le sont devenu à titre d'enseignement pour épanouir ses capacités physiques de façon intelligente, entretenir son corps, son mental, s'éduquer.
Dans le tai chi, et bien d'autres, il y a tout la dimension du qi gong, qui à mon sens est un truc qui est nécessaire à la pratique : les pratiquants allaient avec l'âge, de styles durs à des styles plus doux et internes, et ceci pour une simple raison : on vieillit et il faut s'adapter...cela dénote une grande intelligence du monde sensible.
Et puis après, j'adore toutes les histoires merveilleuses de moines avec des pouvoirs spéciaux etc!...
et puis, comme beaucoup, j'ai regardé Kung Fu, la série, et je dois dire qu'elle m'emmenait dans un truc qui a marqué l'univers mental de mon enfance, qui n'a pas été pour rien dans mon attirance pour le zen par la suite. Un américain appelé Bruce Frantzis, qui a écrit un livre sur le qi gong, que j'ai trouvé très pertinent, parlait du moine guerrier thérapeute, et c'est dans cette ligne là! Moine pour l'éveil, guerrier pour pouvoir ne pas se laisser vaincre par le mal, thérapeute pour pouvoir guérir qui en a besoin.

[Flocon]

Et puis après, j'adore toutes les histoires merveilleuses de moines avec des pouvoirs spéciaux etc!...

Moi aussi.
Tu connais La Pérégrination vers L'Ouest (l'histoire du Roi-Singe, que ce soit le texte littéraire du XVIème siècle et/ou ses adaptations cinématographiques)? Et les films de King Hu, comme Touch of Zen et Raining in the Mountain? Des sommets dans l'imaginaire chinois du bouddhisme martial et merveilleux. love_3

[Katly]

Perso j'ai commencé le zen et le tai chi style yang en même temps.
mais la dimension spécifiquement spirituelle me manquait dans le tai chi...mais ça je pense, dépend du prof.
l'an passé j'ai fait un peu d'aikido, et j'ai apprécié la finesse relationnelle de cet art martial, qui pour moi porte le titre d'art à bon escient.
Il y a une intelligence perceptive du corps, une façon de gérer l'énergie dans la relation, de façon à dépasser la relation duelle conflictuelle, de l'enrober dans une énergie souffle circulaire et spiralée, qui dissout la rigidité d'une relation de confrontation où l'espace et le temps sont vécus d'une façon limitée dans la conscience.
L'enseignant, quand il me menait au sol par une technique, ne me faisait pas mal : tout était dans le placement de la posture, dans la relation établie de hara à hara. Les anciens travaillant en force étaient souvent moins efficaces et plus douloureux, en bref plus rigides!
Je pense que l'agressivité fait partie du monde...le Bouddha n'en a jamais parlé, mais en tant que kshatriya, il a dû recevoir, tout comme Bodhidharma, l'éducation relative à tout chef militaire potentiel.
Mais dans le kalaripayat indien, il y a toute une dimension énergétique et médicale, comme dans tous les arts martiaux bien enseignés, qui s'ils sont devenus des voies, le sont devenu à titre d'enseignement pour épanouir ses capacités physiques de façon intelligente, entretenir son corps, son mental, s'éduquer.
Dans le tai chi, et bien d'autres, il y a tout la dimension du qi gong, qui à mon sens est un truc qui est nécessaire à la pratique : les pratiquants allaient avec l'âge, de styles durs à des styles plus doux et internes, et ceci pour une simple raison : on vieillit et il faut s'adapter...cela dénote une grande intelligence du monde sensible.
Et puis après, j'adore toutes les histoires merveilleuses de moines avec des pouvoirs spéciaux etc!...
et puis, comme beaucoup, j'ai regardé Kung Fu, la série, et je dois dire qu'elle m'emmenait dans un truc qui a marqué l'univers mental de mon enfance, qui n'a pas été pour rien dans mon attirance pour le zen par la suite. Un américain appelé Bruce Frantzis, qui a écrit un livre sur le qi gong, que j'ai trouvé très pertinent, parlait du moine guerrier thérapeute, et c'est dans cette ligne là! Moine pour l'éveil, guerrier pour pouvoir ne pas se laisser vaincre par le mal, thérapeute pour pouvoir guérir qui en a besoin.

J'aimais kung fu aussi...

Le tai-chi m'a amené vers le bouddhisme.
Pour la petite histoire, sur ce site à la mode, en résumé bref :

http://revelationzen.fr/tai-chi-idees-recues/

http://revelationzen.fr/lhistoire-du-tai-chi-chuan/

<<metta>>

[Flocon]

Je n'ai jamais pratiqué les arts internes, mais j'aimerais bien le faire un jour.
Si j'en ai l'occasion et que je dois en choisir un, pas d'hésitation pour ma part : ce sera le Wing Chun, la "boxe du printemps mélodieux". C'est le plus simple, du moins à ma connaissance (quatre paumes et quatre pieds, c'est tout ) ; son origine est attribuée à deux femmes : une jeune fille opprimée dans sa famille et une nonne bouddhiste rescapée d'un massacre, et son maître le plus célèbre, Yip Man, qui n'accepta jamais le titre de maître, est un homme... impressionnant par son histoire, sa simplicité et sa grâce.



Ahhh, que de rêves...

[lausm]

Et puis après, j'adore toutes les histoires merveilleuses de moines avec des pouvoirs spéciaux etc!...

Moi aussi.
Tu connais La Pérégrination vers L'Ouest (l'histoire du Roi-Singe, que ce soit le texte littéraire du XVIème siècle et/ou ses adaptations cinématographiques)? Et les films de King Hu, comme Touch of Zen et Raining in the Mountain? Des sommets dans l'imaginaire chinois du bouddhisme martial et merveilleux. love_3

Je n'ai jamais vu mais depuis longtemps, et tout récemment ça m'est revenu, je me suis toujours dit qu'il faudrait que je les voie.
Mais ces films là, je les réserve pour qu'on les voie en famille, je pense que c'est du patrimoine culturel!
Sinon j'adore tous les trucs du genre, aussi tous les arts martiaux taoistes, en fait je crois que le zen dans son acception taoiste est ce qui me parle le plus.
c'est sûrement pour ça que j'aime le qi gong et tout ça tout ça (quand je me sentirai mieux et que j'aurai la vraie disponibilité, j'aimerais vraiment connaître un peu plus le Pa kua, ça a l'air d'être vraiment un truc global et profond).
Et puis ces pratique font bien vieillir, c'est aux antipodes de la culture sportive qui bousille le corps en le menant dans la performance (j'ai un cousin d'une soixantaine d'année qui voulait faire un truc genre gym aérobique, ils sont fous de se malmener ainsi, et les animateurs de ce genre de truc n'ont pas peur!).

[Flocon]

Mais ces films là, je les réserve pour qu'on les voie en famille, je pense que c'est du patrimoine culturel!

Ce sont de très grands films : tout simplement des chefs-d’œuvre.
Mais d'après ce que tu as écrit ailleurs, ton fils est jeune et c'est du cinéma lent, contemplatif et austère (les passages martiaux sont brillants mais courts, les passages de méditation, ou d'exposé théorique du bouddhisme, fabuleux mais longs ). Il risque d'être déçu... Avec lui, tente donc la Trente-sixième chambre de Shaolin, ce n'est pas profond, mais c'est fumant!
Ce n'est qu'une suggestion, vu que je ne connais pas ta famille.

Je t'admire de vouloir te frotter au Ba Gua : c'est un art fascinant, mais bien trop complexe et difficile pour moi. Chapeau. ba11

[lausm]

Je dis ça mais j'en suis loin, je n'arrive déjà pas à suivre un cours de qi gong à cause de mes horaires, de la faible proposition locale, alors du Ba Gua!.....mais c'est l'art interne que je trouve le plus fascinant, peut-être parce que le plus rarement enseigné par ici.
Une fois quand j'avais pris des cours de Da Cheng Chuan, on avait fait un exercice de Ba Gua, et j'avais adoré le côté spiralé des mouvements, qui serait d'ailleurs ce qu'aurait ramené de Chine Morihei Ueshiba, et qui l'aurait influence dans la façon de se déplacer en aikido.
Je note pour King Hu....quand aux chambres de Shaolin, on a vu les deux premiers, et le fiston n'a pas voulu du troisième épisode....mais j'adore ces trucs chinois!...c'est moins sombre que l'ambiance japonaise!

[Flocon]

Dommage pour la trilogie Shaolin : si tu veux mon avis, le troisième volet est bien meilleur que le deuxième, qui constitue le "maillon faible" de la série. Peut-être ton fils l'appréciera-t-il un peu plus tard. Si tu souhaites lui faire découvrir King Hu dès maintenant, en tout cas, tu peux lui montrer l'Hirondelle d'Or. C'est à sa portée sans problème.

Bon, de toute façon, il existe des quantités de films martiaux chinois de qualité bien édités en France, donc le choix ne manque pas.

Bon courage si tu tentes un jour le Ba Gua! La vidéo est très chouette! ba11