Vision méditation

Flagger

Bonsoir à tous,

Pardon par avance si ce sujet n'est pas posté dans la bonne section.
Ma question est un peu étrange et je ne sais pas trés bien à quel domaine elle appartient.

Pendant que je médite, j'ai régulièrement la vision de deux cercles concentriques.
Il n'ont pas de couleurs, et se déplacent trés lentement vers la droite ou vers le bas.
Ils ne sont stimulés par aucun sujet de méditation analytique ni par aucune humeur particulière.
Je ne consomme aucune substance qui puisse faire de moi un sujet aux hallucinations, je ne prend aucune forme de drogue et ne bois pas d'alcool. S'il s'agissait d'une hallucination je crois que ces deux cercles seraient de toute façon sujets a des variations de leurs formes, leurs tailles, leurs couleurs ou leurs mouvements... mais ils sont toujours strictement identiques, ne sont associés à aucune émotion, ni aucune sensation.

J'ai pensé qu'il pouvait s'agir d'un effet de lumière alors j'ai naturellement fermé les yeux de moitié pour voir si cela faisait disparaitre ou diminuer cette forme mais il n'en est rien. Cela ne peut être du à mes lentilles de contact car je médites parfois avec mes lunettes et les cercles sont toujours la.

La seule et unique chose de sûre dans tout cela est que ces cercles concentriques sans couleurs apparaissent quand j'arrive à un état de bien être pendant mes méditations.

Voilà, pardon pour l'aspect étrange de ce post. Il s'agit probablement de quelque chose d'anodin, mais je voulais juste poser la question.

Merci de m'avoir lu et bonne soirée à tous amis sur la voie.
tongra

Bonsoir,

Mis à part la description, en fait quelle est la question ?
Freelion

Quelquesoient les visions ou non-visions,
ce qui compte c'est "celui qui voit", chercher la "nature ultime",
il vaut mieux rester attentif à "l'être", qu'a ses illusions (interieures ou exterieures)
Quand tu roules ou marches, si tu es détourné à chaque pas par des visions interieures (comme des pensées, sensations etc) ou exterieures, comme des panneaux clignotants,
des klaxons, ou les fesses des passantes qui dandinent pour tenter d'attiser le désir samsarique !, t'es pas arrivé à ta destination :mrgreen:
Restes concentré, marches droit devant, conscient de tout (ce qui se passe, de manière globale), mais ne s'attachant à rien (de particulier), et tout apparait et disparait
Flagger

tongra a écrit :Bonsoir,

Mis à part la description, en fait quelle est la question ?
He bien est ce que c'est normal tout simplement.
Flagger

Freelion a écrit :Quelquesoient les visions ou non-visions,
ce qui compte c'est "celui qui voit", chercher la "nature ultime",
il vaut mieux rester attentif à "l'être", qu'a ses illusions (interieures ou exterieures)
Quand tu roules ou marches, si tu es détourné à chaque pas par des visions interieures (comme des pensées, sensations etc) ou exterieures, comme des panneaux clignotants,
des klaxons, ou les fesses des passantes qui dandinent pour tenter d'attiser le désir samsarique !, t'es pas arrivé à ta destination :mrgreen:
Restes concentré, marches droit devant, conscient de tout (ce qui se passe, de manière globale), mais ne s'attachant à rien (de particulier), et tout apparait et disparait
Ce n'est pas une vision au sens 'image'. Ce n'est pas une image, il n'y a aucune histoire pour moi derrière ces cercles concentriques et ils ne provoquent ni attachement, ni aucune émotion ou sensation
tongra

Flagger a écrit :
He bien est ce que c'est normal tout simplement.
Tout dépend de ce que l'on met derrière "normalité". Si l'on se met en situation pour que des expériences se produisent : il n'y a rien d'anormal. D'ailleurs il n'y a rien d'anormal tout court, même dans un contexte autre, tout ce qui se produit est de l'ordre des possibles.

C'est se poser cette question qui pourrait être anormal, pourrait être le signe d'une peur, que l'individu témoin et l'objet expérimenté sont bien distinct, qu'il y a séparation. C'est signe qu'il y a émotion et réaction : moi et cette vision suivis d'un "Pourquoi". Ce n'est pas une critique, c'est un fait.

Mais si ce constat s'effectue réellement tout va rentrer dans l'ordre et le fait d'avoir ce type de vision ou autres expériences ne sera même plus remarqué comme étant particulier. C'est un peu comme de vivre avec un acouphène quand on rentre dans l'appréciation qu'il ne devrait pas nous prendre la tête 24/24h jusqu'à la fin de ses jours, là on est dans le rejet, dans la séparation et cela devient insupportable. S'il y a acceptation, voire accueil, tout va bien. C'est un peu pareil avec la souffrance et on ne demande plus jamais si c'est normal car ça l'est.
ted

Les approches de type "pleine conscience", semblent se passer de toute une tradition d'observation et de documentation des expériences méditatives.
C'est dommage... (mais je me trompe peut-être)

Ces expériences ont été décrites et rapportées dans les sutras du bouddhisme originel et sont transmises notamment dans la tradition theravada. Les expériences, on peut ne pas les saisir, c'est mieux. Mais elles ont été répertoriées.

Flagger, tu peux jeter un coup d'oeil à propos du nimitta (l'objet de contrepartie). Et te renseigner un peu sur ce qui tourne autour...

http://www.dhammadana.org/samatha/nimitta.htm
Le nimitta

Pour certains yogis, une lumière apparaît avant le nimitta, pour d’autres, le nimitta apparaît directement. Ils ne sont pas la même chose, ils diffèrent autant que le soleil et la lumière du soleil.

Le nimitta d’ānāpāna varie d’un individu à l’autre. Pour certains, le nimitta est pur et fin comme la ouate, comme un courant d’air, une lumière brillante telle l’étoile matinale de Vénus, tel un rubis, une perle. Pour d’autres, il est comme la tige d’une plante de coton ou une pièce de bois bien taillée. Pour d’autres encore, il est comme une longue corde de violon, une couronne de fleurs, un nuage de fumée, une toile d’araignée bien étendue, une couche de brume, un lotus, une roue de chariot, une lune, un soleil.

Dans la plupart des cas, un nimitta pur et blanc comme le coton est l’uggaha nimitta (signe d’acquisition, ou d’apprentissage), et il est habituellement terne et opaque. Quand le nimitta devient radieux comme l’étoile du matin, brillant et clair, c’est le paṭibhāga nimitta. Quand il est comme une perle ou un rubis terne, c’est l’uggaha nimitta, mais s’il est brillant et étincelante, c’est le paṭibhāga nimitta. Les autres images doivent êtres considérées de la même façon.

Ainsi, bien qu’ānāpāna sati soit un seul objet de méditation, ses nimitta sont de divers types et selon les individus, ils apparaissent de diverses façons.

Le Visuddhimagga explique que c’est parce que le nimitta est produit par la perception. Et le sous-commentaire du Visuddhimagga explique que ce sont les différentes perceptions qu’ont les différents yogis avant l’apparition du nimitta.

Ainsi, les nimitta diffèrent en raison de la perception. Cependant, la perception ne vient pas seule. C’est une formation mentale qui apparaît toujours en concomitance avec la conscience individuelle et d’autres formations mentales : ces formations mentales associées à la conscience individuelle sont appelées facteurs mentaux associés. Par exemple, si un yogi se concentre sur le nimitta d’ānāpāna avec un esprit heureux, les facteurs mentaux ne constituent pas la seule perception, mais sont toutes ensemble trente-trois, telles que le contact, la volition, l’unification en un seul point, l’attention, l’application, le maintien, la décision, l’effort et le désir. La perception n’est pas seule à différer, tous les autres facteurs mentaux diffèrent aussi.

Ce fait est expliqué ailleurs dans le Visuddhimagga, dans ses explications sur l’atteinte de la base du 4e jhāna immatériel, l’absence-de-perception et de non-perception (nevasaññā nāsaññāyatana).

Le Visuddhimagga explique que la perception dans ce jhāna est très subtile, et c’est pourquoi on l’appelle l’atteinte de l’absence-de-perception et de non-perception. Mais ce n’est pas seulement la perception qui est très subtile, mais aussi les sensations, la conscience, le contact et tous les autres facteurs mentaux. Ainsi, dit le Visuddhimagga, dans l’atteinte de l’absence-de-perception et de non-perception, il y a aussi l’absence-de-sensation et de non-sensation, l’absence-de-conscience et de non-conscience, l’absence-de-contact et de non-contact, etc.

Lorsque les Commentaires disent que les nimitta sont différents à cause de la perception, ils expliquent le nimitta d’ānāpāna à partir du simple point de vue de la perception (saññāsīsa), employant la perception comme leur exemple.

Quel que soit la forme ou la couleur de votre nimitta, quelle que soit la perception de votre respiration, il est important de ne pas jouer avec. Ne le laissez pas s’éloigner, et ne changez pas intentionnellement sa forme ou son apparence. Autrement, votre concentration ne se développera plus, votre progression sera stoppée, et votre nimitta disparaîtra probablement. Lorsque votre nimitta commence à apparaître, ne déplacez pas votre esprit de la respiration à lui, sinon vous le verrez disparaître
.

Si vous trouvez que le nimitta est stable et que l’esprit se fixe dessus de lui-même, alors laissez le dessus. Si vous forcez votre esprit à s’en écarter, vous perdrez probablement votre concentration.

Si votre nimitta apparaît loin devant vous, ignorez-le. Si vous l’ignorez en vous concentrant simplement sur votre respiration à l’endroit où elle touche (ou effleure), le nimitta y viendra et y restera.

Si votre nimitta apparaît à l’endroit où la respiration touche (narines, lèvre supérieure, etc.), s’il est stable et s’il se confond avec la respiration elle-même, alors oubliez la respiration et soyez juste attentif au nimitta. En laissant ainsi l’esprit changer de la respiration vers le nimitta, vous serez en mesure de faire encore plus de progrès. En laissant votre esprit sur le nimitta, ce dernier devient de plus en plus blanc, et lorsqu’il est blanc comme de la ouate, il s’agit de l’uggaha nimitta.

Vous devriez vous déterminer à garder votre esprit calmement concentré sur le blanc uggaha nimitta pour une heure, puis deux, trois ou plus. Si vous arrivez à garder votre esprit fixé sur l’uggaha nimitta pendant une ou deux heures, il devrait devenir clair, lumineux et brillant. Il s’agit alors du paṭibhāga nimitta. Déterminez-vous et pratiquez pour garder votre esprit sur le paṭibhāga nimitta durant une, deux ou trois heures. Pratiquez ainsi jusqu’au succès.

À ce stade, vous obtiendrez une concentration d’accès (upacāra) ou d’absorption (appanā). On l’appelle concentration d’accès parce qu’elle est proche du jhāna et le précède. La concentration d’absorption est le jhāna.

Ces deux types de concentration ont pour objet le paṭibhāga nimitta. La seule différence entre elles est que dans la concentration d’accès les facteurs du jhāna ne sont pas complètement développés. Pour cette raison, les bhavaṅga (conscience continuum de vie, constituant du sommeil) se produisent encore et on peut donc tomber dedans. Le yogi dira que tout est arrêté, et pourra même penser qu’il s’agit de Nibbāna. En réalité la conscience ne s’est pas arrêtée, mais le yogi est simplement non suffisamment habile pour discerner cela, car les bhavaṅga sont très subtiles.
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Flocon
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Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Comme Ted, j'ai l'impression que tu vois un nimitta.
C'est très courant et il n'y a pas à s'inquiéter : en ce qui me concerne, j'ai vu ça au bout de trois semaines environ de méditation régulière (dans mon cas, c'est un cercle d'un bleu intense qui tourne ensuite au blanc; mais la forme et la couleur varient selon les personnes). On peut travailler avec, ou ne pas s'en occuper, ça dépend de l'école dans laquelle on pratique.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Flagger

Merci pour cette réponse :D


Mais si ce constat s'effectue réellement tout va rentrer dans l'ordre et le fait d'avoir ce type de vision ou autres expériences ne sera même plus remarqué comme étant particulier. C'est un peu comme de vivre avec un acouphène quand on rentre dans l'appréciation qu'il ne devrait pas nous prendre la tête 24/24h jusqu'à la fin de ses jours
Oui je pense que tu as raison. D'ailleurs cette 'vision' était la depuis longtemps, sans me géner vraiment. Mais je ne me pose pas forcément tout de suite une question sur quelque chose que je remarques, ça m'étais sorti de la tête jusqu'à hier soir.
Flagger

Flocon a écrit :Comme Ted, j'ai l'impression que tu vois un nimitta.
C'est très courant et il n'y a pas à s'inquiéter : en ce qui me concerne, j'ai vu ça au bout de trois semaines environ de méditation régulière (dans mon cas, c'est un cercle d'un bleu intense qui tourne ensuite au blanc; mais la forme et la couleur varient selon les personnes). On peut travailler avec, ou ne pas s'en occuper, ça dépend de l'école dans laquelle on pratique.
Ca doit être impressionant avec des couleurs. Est ce qu'il y a un petit cercle dans ton grand cercle ?
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