Où s'en va le désir ?

ted

Ca a du vous arriver d'être empli de désir :
  • - Empli de désir physique pour une femme ou un homme
    - Empli de désir pour un gâteau au chocolat ou une cuisse de poulet grillé
    - Empli de désir pour un bel objet, une belle voiture, une belle robe, une belle maison, voire un beau lieu de vie
    - Empli du désir de vivre ou du désir de mourir
Quand on a ce désir en nous, il est chaud, brûlant. Les sens sont en feu. Un vouloir s'exprime en nous...

Et puis parfois, le désir s'en va comme il est venu. Au point qu'on peut même se demander comment on a pu éprouver un jour du désir pour telle ou telle chose ! :shock:
Par exemple, je ne comprends pas comment j'ai pu rêver d'avoir une Porsche à ce point, par le passé.

Alors, mes questions sont les suivantes :
  • 1) Où s'en va le désir quand il part ?
    2) Est-ce qu'on perd un peu de notre vitalité quand l'envie de posséder les choses s'en va ?
    3) Quel mal y a t'il a satisfaire un désir ?
    4) N'est ce pas la frustration qu'il faut plutôt savoir accepter ?
    5) Si on a les moyens de ne pas être frustré, pourquoi se priver ?
Freelion

1) Où s'en va le désir quand il part ?
Par la fenetre, dans le placard, ou dans le divorce :mrgreen:
2) Est-ce qu'on perd un peu de notre vitalité quand l'envie de posséder les choses s'en va ?
Souvent les humains remplacent un désir par d"'autres désirs" encore ! (des désirs matériels peuvent s'en aller et être remplacés par des désirs "spirituels" ou de célébrité etc; Ou une femme par une autre, etc !
ou alors ils sont vraiment détachés, mais ces êtres là sont plus rares
3) Quel mal y a t'il a satisfaire un désir ?
Tout dépend quel désir; certains font du mal à soi, d'autres aux autres (ou du bien) mais ils restent éphémères à mon sens
4) N'est ce pas la frustration qu'il faut plutôt savoir accepter ?
La frustation montre à elle seule que l"on est pas encore libéré du désir
Par exemple, quelqu'un qui ne désire pas vivre en ville, ou une femme, ne peut pas être frustré en general que des gens y vivent et non lui, ou que cette femme soit avec quelqu'un d'autre;
5) Si on a les moyens de ne pas être frustré, pourquoi se priver ?
Satisfaire ou ne pas satisfaire ses désirs, mènent rarement au "contentement durable", car tous les désirs et leur satisfactions sont par nature éphémères et alternent "plaisirs et souffrance", breve satisfaction et manque etc;
C'est un cycle sans fin;
Seul l'affranchissement envers tous désirs, apporte le "contentement", certainement, comme disait... !
Jean

Dans une Upanishad, il est dit que l'on remplace facilement un plaisir que par un plaisir équivalent ou supérieur. Si c'est par pas de plaisir ou plaisir inférieur, il y a frustration, aigreur, etc.

C'est intéressant car on peut donc remplacer un plaisir avec karma sac de noeud par un plaisir avec bon karma.

Dans le désir/plaisir, il y a la souffrance avant, (souffrance du manque), la souffrance pendant (pourvu que ça dure) et la souffrance après (c'était le bon temps)

Juste renoncer est aussi source de souffrance, on espère que plus tard on oubliera, que la souffrance, la frustration , le manque passera. C'est peut être un investissement à long terme, mais c'est pas sûr.

je crois que la bonne solution est de se servir de la méditation, d'arriver à l'expérience de la plénitude. Si on a cette expérience, on sait ensuite intellectuellement que cette sensation de manque est une hallucination, que l'on est complet comme cela et que l'on a pas besoin de quoi que ce soit venant de l'extérieur et on sait que l'on peut retrouver la plénitude par la méditation. On juste besoin d'un zafou et d'un peu de temps.

Il y a aussi la contemplation de tout ce que l'on doit endurer pour obtenir la satisfaction du désir. Combien de temps de souffrance pour combien de temps de plaisir. Est-ce la peine d'investir? Puis il y a l'après.

Par exemple une année de se serrer la ceinture pour faire un beau voyage, 1 mois de pied intégral, une année pour rééquilibrer ses finances...Est-ce que le mois de pied intégral valait le coup? Le pied intégral n'est plus qu'un souvenir, peut-être un bon souvenir, peut-être en fallait-il passer par là? On a vu, on a vécu, c'est OK.

Il y a aussi quand on recherche de nouveaux plaisirs la question "Est-ce que je suis conscient, es-ce que j'apprécie tous les plaisirs qui sont déjà à portée de main et facilement disponibles?"

Puis il y a le fameux"On sait ce que l'on quitte, on ne sait pas ou ce que l'on va", style Charybe en Scylla.

Puis il y différents plaisirs : Plaisir court terme, plaisir long terme.

Il y a un test qui avait été fait comme quoi les gens qui, entre choisir un plaisir immédiat et attendre pour un plaisir plus grand, choisissaient d'attendre, réussissaient mieux dans la vie.

Sans parler Bouddha, Eveil, peut être réfléchir à tout cela, c'est simplement devenir adulte.
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Flocon
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ted a écrit :1) Où s'en va le désir quand il part ?
2) Est-ce qu'on perd un peu de notre vitalité quand l'envie de posséder les choses s'en va ?
3) Quel mal y a t'il a satisfaire un désir ?
4) N'est ce pas la frustration qu'il faut plutôt savoir accepter ?
5) Si on a les moyens de ne pas être frustré, pourquoi se priver ?
Difficile de répondre en restant dans les termes stricts du bouddhisme. J'essaie... :oops:

1) Le désir ne part pas vraiment, il se transforme en autre chose, ou il s'oriente vers un autre objet.
2) Non.
3) Il n'y en a pas forcément ; seulement si la satisfaction de ce désir entraîne une nuisance pour soi-même et/ou pour autrui.
4) Il n'y a pas de différence foncière entre frustration et satisfaction : mais savoir accepter la frustration d'un esprit égal à lui-même (en pratiquant upekkha, l'équanimité) est très important.
5) Même réponse que pour le 3). Il faut confronter nos possibilités à l'éthique.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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jules
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J'ai un ami qui disait qu'on finit par n'avoir qu'un seul livre...
On peut aussi n'avoir qu'un seul Objet.
Et dans le zen, il est dit que tout a la même saveur.
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axiste
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-Le désir je le vois comme une énergie
Alors ça peut se transformer comme dit Flocon, d'ailleurs ça se transforme tout le temps
Le désir ne part pas, il vibre et ça s'en va dans l'air tout autour: pourquoi je souris à la personne en face de moi quelquefois ? C'est le désir d'un accord et c'est bien qu'il soit le plus simple possible: deux êtres humains qui se reconnaissent dans leur "humanité"
Quelquefois c'est pas possible, il y a un désir de partir par exemple… ce n'est pas mal en soi, après faut comprendre ce qui s'est passé et ce qu'on a pas voulu assumer…le désir enseigne avant tout, c'est un grand enseignant

-On perd pas la vitalité quand le désir de posséder les choses s'en va, c'est peut-être bien tout le contraire…on passe d'une vision étroite à quelque chose de plus vaste et c'est plutôt apaisant

-Il n'y a aucun mal à satisfaire un désir tant que l'on ne fait pas de mal
Quelquefois, on ne réalise pas ce que notre désir a provoqué et alors il nous faut comprendre son mécanisme pour éclairer nos pas

-La frustration oui, mais elle enseigne aussi

- Tant qu'on est dans un élan qui partage, ça va…le désir doit mener à une ouverture

En fait, on a peur du vide peut-être mais ce vide est peut-être plein quand l'ouverture est là
Parce que c'est notre tendance à saisir, à fixer les choses, mais de toutes les façons, on doit lâcher peu à peu et ce relâchement est une grande ouverture
C'est libre dedans
Mais la vie nous l'enseigne: notre corps qui nous échappe, si on s'y accroche c'est vraiment difficile
Ca l'est pour beaucoup d'entre nous parce que ce qui lui arrive n'est pas ce qu'on décide: comment gérer la vue qui baisse, les cheveux blancs ou les plis des rides qui creusent des sillons au fil des ans ? Sans doute par un autre regard toujours

Mais c'est beaucoup de mots
J'ai un ami qui disait qu'on finit par n'avoir qu'un seul livre...
Peut-être celui de la vie aussi
Elle est un bon livre je crois le plus enseignant
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
longchen2

Le désir fait parti du fonctionnement d’un être humain normalement constitué.
Après on parlera peut être d’aspiration plutôt que de désir pour distinguer des désirs plus en rapport avec des objectifs spirituels et donc plus subtils en un certain sens.

Sans doute dans des états méditatifs profonds je veux bien croire que le désir disparaît, mais sorti de ces états et de retour dans notre quotidien ordinaire, la dualité nous attend et à moins d’être un arbre le jeu habituel des émotions reprendra, peut être apaisé c’est possible, tout dépend aussi du genre de vie que l’on a.
FleurDeLotus
Freelion

Flocon a presque répondu la même chose que moi,
C'est du vol d'idées, je porte plainte :mrgreen:
Salut Flocon mon pote !
(euh, ma pote plutot)
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jules
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C'est sympa un peu de légèreté... :)

Finalement le désir s'en va et s'en vient.

Cela me rappelle une histoire zen qui parle d'un disciple qui demande à son maître quelle est la nature du vent.
Le maître répond en s'éventant.

Je ne retrouve pas précisément l'histoire. Je crois qu'elle est un peu plus longue...si quelqu'un... shuuuuuuuuuuuuttttt
Katly

Il y a déjà ce qui as été dit et dont je rejoins quelques propos.

Le désir change en nous-mêmes, avec nous-mêmes... Une fleur qui change et se renouvelle...
Le désir est éphémère, change, se transforme, c'est un peu comme le volcan, il s'endort, fait des irruptions, explose, devient cendres, nuages, air eau, vertes vallées, jardins, fleurs à nouveau partout, dans un environnement naturel sans pollution ou catastrophe majeure, il peut durer, se renouveler longtemps.

Le désir physique et l'amour sont deux choses différentes.

Souvent c'est l'un ou l'autre, rarement les deux. Butterfly_tenryu
On rencontre, on se rencontre, faut rencontrer dit-on et on ne sait pas ce qu'on va rencontrer.

L'amour ordinaire sans amour véritable, c'est vide.
Comme le lotus aussi, les racines dans la boue, il faut transformer, et de l'eau et du soleil...
Le plaisir sans être amoureux(se), sans désir amoureux, sans amour véritable, sans respect, c'est du plaisir vide ou c'est forcé.
Notre corps est comme un temple.

Si on est véritablement comblé(e), heureux(se) on se contente de ce qu'on a, on nourrit, on cultive.
Si on est gravement "mal-aimé(e)", saccagé, s'il y a souffrance, il faut solutionner le problème afin qu'il ne se gangrène pas et retrouver harmonie.
Si on a un vide de solitude, on ne va pas forcément chercher tout ce qui bouge, et sauter sur l'autre, quand on est équilibré, on a l'amour bienveillant aussi pou soi.

Dans les trois cas on gère son désir et son énergie sexuelle, on transforme et on peut avoir différents bonheurs épanouis.

Le désir, cette énergie gérée et transformée, non brimé, donné dans la vie quotidienne, c'est meilleure humeur et la forme.
Certains(es) le mettent dans des activités artistiques, poèmes, peinture, musique, danse, jardin...passions pour les oiseaux, plantes étoiles, bateau, ballade nature...etc etc

Être amoureux(se), aimer un autre être humain est naturel. Le contact d'être avec un autre être humain est très important, par le coeur, le corps et et l'esprit, c'est autant de la tête que physique. Bref, un tout.

L'amour véritable comporte l'éthique, sans respect de l'éthique le désir est annulé.

Pour s'aimer, il faut se connaître, se découvrir, se comprendre, être proche, patient, vivre un peu la vie ensemble, s'intéresser à l'autre dans son entier.

Sinon c'est être considéré comme une chose, un objet de divertissement ou de possession passager et c'est déshumanisant.


Alors, dans ce cas, il vaut mieux garder sa graine de désir dans son jardin de solitude, à l'abri, et le cultiver autrement. flower_333


Désir-énergie d'amour et amour véritable qui ne font qu'un, c'est harmonie.



" Une aventure sexuelle n’est pas de l’amour. L’amour est profond, beau et entier. "

TNH


FleurDeLotus
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