Où s'en va le désir ?

Katly

Le problème du désir de toutes les choses matérielles décrites et diverses c'est toujours la vie qui va avec. Et si on veut une voiture de sport, c'est par désir d'aller vite, mais aller vite pourquoi ? De faire beau ? par désir de séduire... etc Un désir qui en entraine un autre... une belle femme, un bel homme à satisfaire sans cesse de belles choses ? Niveau de vie à maintenir pour payer l'essence, entretient...etc ?
idem la maison.

A quel prix, cette voiture renverser ? quelqu'un sur le passage ? un carambolage sur l'autoroute qui tue cinq personnes ?

Il y a quelques années, j'ai vu un jeune banquier complexé, peu expérimenté mais fière d'être arrivé. En deux trois ans transformé en Di Caprio, costard élégant, sport, muscu à fond et tout, mais comportement plus arrogant, hautain, humour cynique. Belle femme, enfants, maison. Voiture de sport( louée ) démarrage sur les chapeaux de roues sous mon nez, un jour d'été. :shock: :roll: <<metta>>
Cela m'a laissée dubitative, je dois dire. :lol:
Mais lui était persuadé d'être un exemple parfait à suivre et enviable. :shock:

Et on a la version en fille.

Si c'est pour devenir comme ça... :roll: :-(

Et la belle maison, faut trimer, payer les traites, générer de la pollution, l'assurer contre les dégâts, les cambrioleurs. En être maniaque, l'entretenir, et bosser tellement sans être dedans la moitié du temps.

Si on veut un homme ou une femme, gravure de mode, faut plaire, faire toutes les sorties possibles, chercher sans cesse de quoi séduire, qui va des cosmétiques polluants...etc, vêtements, en passant par son cour de sport, jusqu'à la chirurgie esthétique.

Un gâteau, de temps en temps, bon, mais quand ça va jusqu'à la boulimie et l'obsession des boulangerie à en perdre la santé.



Autrefois, je rêvais d'habiter dans une maison de campagne, plusieurs enfants, juste habiter, même pas acheter et des belles vacances.

Bof, plus envie de courir après tout ça, depuis longtemps.
J'ai quelques rêves et désirs, projets mais modérés.

Il y a une grande différence entre améliorer son ordinaires, un peu ces conditions de vie et vouloir tout ce qui nous plaît y compris ce qu'il y a au-dessus de ses moyens.
Toutes ces choses on peut les perdre du jour au lendemain, et le peu qu'on a comme avec une grosse vague.
Si les conditions sont pires ou meilleures, c'est ainsi.

Maintenant j'ai une vie simple et peu de choses. Butterfly_tenryu Une forêt, pas loin. J'ai ce que j'ai, heureuse de trouver cela chaque jour. Je vis et je peux mourir d'un instant à l'autre, demain, la vie en est d'autant plus belle, à chaque lever de soleil et chants d'oiseaux.
Je suis une nomade de la vie. Butterfly_tenryu Et je suis mariée à ma plume, à la poésie.
Dernière modification par Katly le 03 février 2014, 21:33, modifié 3 fois.
Freelion

Le problème est aussi de savoir quels sont "nos désirs", l'idéal étant surement de n'en avoir plus aucun, et d'en etre satisfait, et là c'est le nirvana direct ;-)
Les sociétés consuméristes, matérialistes, "proposent" ou attisent des désirs "insensés" et avant tout égoistes et matérialistes :
désir de consommations à outrance, de barraque, bagnoles, de fric (deja), de "bon niveau de vie aisé" (pour ceux qui y arrivent, qui doivent souvent bosser comme des tarés pour y arriver, ou devenir escrocs ou de faire "du copinage" etc ), de "belles femmes, conquetes", ou (de mecs pour les femmes etc), de sexe (vulgarisation, perversion, irrespect des êtres ), de billets d'avion tous les trois jours (hyperpolluant, tourisme consommateur de masse), de "travail hautement placé" (hierarchies malsaines, injustices, inégalités etc) etc;
Inversement, les spiritualités ou la plupart, encouragent d'etre affranchi du désir, ou parfois de cultiver des désirs "meilleurs" : la simplicité, une vie proche de la nature favorisant la paix de l'esprit, le détachement envers tout ce qui est cité au dessus, la frugalité, etre satisfait de peu, réaliser l'Etre "éternel", plutot que l'avoir éphémère;

Perso, je ne suis pas "un ascète" a fond, ni extremiste,mais j'ai peut-être la chance d'avoir des désirs "plutot modestes", et de détester le luxe, les grosses bagnoles, les villes, ou d'accumuler des possessions; même la voile, je l'aime avant tout bohème, un bateau simple, voire retapé, pas grand, idem pour le vélo, et les yourtes ou cabanes dans la foret !


Si ton désir est d'être businessman ou "pseudo star" branché, costard cravate, etc, c'est mal barré le détachement
Mais si tu rêves de vie bohème, voire "d'etre vagabond" ! ou de cultiver ton esprit, c'est deja plus simple à réaliser :mrgreen:


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jules
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Oui...qui sait se contenter de peu...
Katly

Il y a le bonheur à aider les autres, leur porter gentillesse et amour chaque fois qu'on peut.
Les petites joies d'écrire un poème, de cuisiner, la danse de la vie, avec la nature, sa beauté, le cosmos.
La vie simple et nourrir son esprit de paix.
L'immense joie spirituelle profonde de vibrer avec son être tout entier.
S'émerveiller du secret du monde...
Katly

Un sage prit la parole et dit : « Notre monde actuel est pris dans cette frénésie du « toujours plus », de l'activisme, de l'accumulation des richesses [de l'intempérance cupide et avide en général...comme l'objectif obligatoire de posséder une rolex avant cinquante ans par exemple...] alors que l'homme a besoin de bien peu de choses pour être heureux. L'essentiel de son bonheur ne relève pas de ses possessions, mais de la paix de l'âme. Écoutez l'histoire de se simple pêcheur qui se repose à l'ombre d'un palmier. Il savoure le bonheur d'être. Un homme riche le croise et l'encourage à travailler davantage.

« Pourquoi faire ? réponds le pêcheur.

Pour gagner de l'argent.

Pourquoi faire ?

Pour habiter une belle maison.

Et puis après ?

Avoir une grande famille.

Et après ?

Développer un commerce avec tes enfants.

Et après ?

Après, tu seras tranquille et heureux de pouvoir te reposer.

C'est déjà ce que je fais. ».


Frédéric Lenoir - L'âme du monde
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jules
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Cette histoire fait penser à l'enso.
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Dharmadhatu
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Ted a écrit :1) Où s'en va le désir quand il part ?
jap_8 Il fait comme le saumon sauvage, il va mourir là où il est né.
2) Est-ce qu'on perd un peu de notre vitalité quand l'envie de posséder les choses s'en va ?
Au contraire.
3) Quel mal y a t'il a satisfaire un désir ?
Aucun, sauf s'il est porteur de souffrance à court et surtout à long terme. C'est un bienfait de satisfaire un désir altruiste.
4) N'est ce pas la frustration qu'il faut plutôt savoir accepter ?
Oui, d'autant qu'elle est en germe dans tous les désirs malsains parce que égoïstes.
5) Si on a les moyens de ne pas être frustré, pourquoi se priver ?
C'est là que ça devient délicat: on peut ne pas être frustré en assouvissant un désir, sauf que son germe de souffrance peut nous rattraper un jour ou l'autre.

D'où l'indispensable emploi de la raison.

Nagarjuna parle du lépreux qui trouve très satisfaisant de soulager la démangeaison de ses plaies en les approchant du feu, et du fait qu'il est beaucoup plus satisfaisant de ne pas avoir la lêpre.

On peut penser à nos piqûres de moustiques en été. On sait dans un coin de notre esprit, qu'il est préférable de ne pas être piqués plutôt que d'avoir à soulager nos démangeaisons.

A mon avis, toute la différence réside entre les désirs malsains et les désirs sains: les premiers sont à rebrousse poil par rapport à la réalité interdépendante (donc bobo) et et les seconds sont en pleine harmonie avec ce qui est (donc youpi !).

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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jules
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Dharmadhatu a écrit :
Ted a écrit :1) Où s'en va le désir quand il part ?
jap_8 Il fait comme le saumon sauvage, il va mourir là où il est né.

FleurDeLotus
J'ai moi aussi eu cette vision, c'est comme la lumière, elle retourne à la lumière.
Katly

Les désirs égoïstes, dont est conscient, comme les pulsions malsaines ou dangereuses dont tout le monde est porteur, retournent dans une partie profonde de la conscience, tant qu'ils ne sont pas nourris par soi-même ou ce qui l'entoure, comme retournant à la poussière.
Par contre, à l'inverse, en tout être humain, les élans de l'aspiration d'éveil, les désirs sains sont cultivés, à la lumière de la pleine conscience.
FleurDeLotus
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