Le culturel au détriment de l'essentiel ?

tongra

Oui à présent c'est bien ça "le rose". Du temps de jamgeun Kongtrul ça s’entamait lorsqu'on avait de la bouteille. En occident on nous a enfourné la dedans sans que l'on y comprenne encore grand chose ! Les textes n'étaient qu'en tibétain (une pile d'1m20 de haut pour les textes shangpa) alors qu'à présent tout est traduit.

Donc le tibétain n'est plus un incontournable, reste l'argent, la disponibilité sociale et les préliminaires ...
Jean

Rewind :

Jules a écrit
Jean : Pour en revenir à religions, etc. Il faut reconnaitre que le travail profond de remise en cause, de réactualisation, d'adaptation du Bouddhisme comme l'ont fait Trungpa, etc, ne se retrouve pas dans les autres religions.



En ce qui concerne l'église catholique :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abus_sexue ... _des_papes
Ted a écrit :
jules a écrit:Je répondais juste à la remarque de jean, Ted.


:D Ah ! :D
Il a du être enchanté... :mrgreen:
Chez les Tibétains une certaine pédagogie traditionnelle était presque un dogme. Le règlement est le règlement.

C'est ce qu'ont remis en cause ChNN, Trungpa etc.

Les catholiques eux ont remis en cause des comportements déviants. "Dans ton slip, tu peux mettre la main, dans le slip du petit voisin point ne mettras"

Il y a eu remise en cause chez les uns et chez les autres. C'est cela que j'ai compris du message de Jules. C'était légèrement à coté de ma remarque mais c'est vrai, il y avait aussi remise en cause du coté des Catholiques. Je n'allais pas faire un fromage pour le "légerement à coté". Ayant confiance dans le discernement (subtil) du lecteur, j'ai pensé : "le lecteur corrigera de lui-même"

Les Catholiques sont coincés par les dogmes donc ils ne peuvent pas les remettre en question. Mais je sais qu'ils ont remis également en cause, modifié l'enseignement du Cathéchisme. Et je crois qu'ils l'ont fait dans la bonne direction.

Chez les Catholiques il y a des pratiquants lamdas qui vont à l'église comme des pratiquants lambdas Bouddhistes vont au temple. Mais il y a aussi des Catholiques qui vont faire des retraites en périodes de vacances dans des monastères ou des couvents et parfois même ils vont y finir leur vie.

Il y a les bons et les mauvais Catholiques, comme il y a les bons et les mauvais Bouddhistes. Comme je le disais, il faut être conscients des bons et des mauvais, ça évite le coté bisounours lobotomisé et quelques fois les dénis hystériques. Il ne faut pas non plus passer son temps à se vautrer dans les poubelles des uns et des autres, ça pollue la tête, mais plutôt se servir des bons Catholiques et des bons Bouddhistes comme source d'inspiration et d'encouragement. Cela est aussi valable pour les Juifs, les Musulmans, les Hindouistes, les Taoistes. et cela peut être aussi élargi aux New Agistes et aux Développement Personnelistes.

Pourquoi, tout grand pratiquant que l'on croit être, pourrait-on apprendre d'une personne ordinaire et non pas d'une personne pratiquant une autre religion? Homme ou femme.

Oh oui! Pourquoi? Oh ouiiiiiiiiiiiiiii! C'est bon! youpi_333
Jean

Tongra a écrit :
Donc le tibétain n'est plus un incontournable, reste l'argent, la disponibilité sociale et les préliminaires ...
Parmi les retraitants de couches populaires, il y en a certains qui ont appris le Tibétain et qui ont soit économisé peu à peu pour se payer la retraite, ce qui représente des sacrifices et de la volonté, soit ont eu leur retraite payée par un généreux donateur qui les connaissait, soit, c'est le Lama qui a demandé à un généreux donateur de bien vouloir financer la retraite d'un de ses élèves.

C'est un peu la même chose pour des moines ou des nonnes.
lausm

Pour moi, ce truc de la langue, c'est comme si on disait que pour passer le permis de conduire, faudrait apprendre la langue dans laquelle est rédigée la notice, les pièces du moteur, et le tableau de bord.
A mon avis, un jour va falloir extraire la quintessence de ce qu'il s'y est transmis...après tout, avant le tibétain, c'était en langue indienne...ça s'est donc acculturé...mais bon, c'est clair que le paradigme occidental, c'est encore plus étranger....et c'est justement ce choc culturel qui est intéressant : du fossé entre deux cultures, du coup on doit vraiment trouver ce qui est essentiel, qui se verra plus en raison de cette distance.
Quand a la remise en cause des différentes religions, il semble que le christianisme a plein de courants, discrets, au sein desquels une remise en cause a eu lieu.
UN type comme Jean-Yves Leloup, de par son parcours singulier, montre une ouverture qui n'est pas du syncrétisme confus, a mon avis, et qui montre que des gens peuvent incarner une remise en cause des dogmes.
Pour ma part, je vois plein de gens d'un certain age, en milieu rural, qui sont de plus en plus pour le mariage de prètres, par exemple.
Mais bon, on est sur la rubrique bouddhisme d'un forum bouddhiste, donc shuuuuuuuuuuuuttttt ...
Jingshen

Les seuls mots de culture "particulière" qui peuvent être gardés tels quels, parfois peut-etre, concerne les termes qui ne peuvent trouver de synonyme ou de correspondance exacte dans la langue du "pays d'importation";
Par exemple, les notions de "Shin" au japon et en chine, ne peuvent pas trouver d'équivalent exact en français
Shin désignant plusieurs choses à la fois ou une fusion de choses, ou autre chose: "le coeur-esprit", car l'esprit en asie n'est pas une réalité "mentale" liée à la tete ou à l'intellect, mais plutot une "fusion du coeur, de l'intuition, de l'essence etc"
Idem pour le Ki ou Chi en chinois, l'énergie "universelle" qui désigne aussi d'autres choses comme le souffle, l'essence phénoménale de la nature, etc, qui ne trouve pas toujours d'équivalent dans d'autres langues;
On peut parler d'énergie en français, mais ça exclu le souffle et d'autres choses
Même un terme comme Samadhi ne peut a mon sens se résumer à paix, ou tranquilité, ça englobe d'autres choses, plus spécifique à la méditation
Pour le reste, mieux vaut parfois parler avec des mots "universels" pour etre mieux compris

Dans d'autres domaines, comme la voile ! il y a tout un tas de termes techniques marins, et spécifiques au bateau, qui n'ont pas pour but de "compliquer la tache" ni la compréhension là non plus, mais qui permettent de désigner exactement ce dont on parle,donc d'aller plus vite et d'éviter les erreurs
S'il faut virer de bord à cause d'un récif proche sur tribord (coté droit du bateau en regardant vers l'avant , dans l'axe), il vaut mieux dire "on vire à babord, embraque et borde l'écoute de foc sous le vent", pendant qu'on choque la grand-voile;
Plutot que de dire "on va tourner à gauche du bateau en changeant de coté d'où vient le vent, tire sur la corde de la voile de l'avant du bateau en l'enroulant sur le winch avec la manivelle jusqu'a la bloquer, pendant qu'on relache la corde qui retient la voile plus grande à l'arrière " Car là t'as toutes les chances de te prendre le récif :mrgreen:
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Boubou
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Voici un extrait d'un texte de Peter Fenner, qui peut entrer dans le thème du culturel qui s'intègre à nos formes culturelles pour aller vers l'essentiel :
Changements dans les structures de la transmission

Bien que l'expérience de la vacuité ou de la pure présence transcende les différences culturelles, les instruments pour la transmission de cette expérience changent avec l'introduction du bouddhisme dans les cultures occidentales.
L'un des changements que nous pouvons déjà observer est une démocratisation des institutions et des mécanismes de la transmission spirituelle. Dans les cultures indo-asiatiques traditionnelles, la transmission de la réalisation spirituelle avait lieu généralement dans une relation de maître à disciple (guru-shisha). La transmission des enseignements tantriques, par exemple, est construite sur la pratique du gourou-yoga. Dans cette pratique, le disciple perçoit le maître comme un être pleinement éveillé - un Bouddha. Tout ce que fait le maître est l'état d'éveil en action. Dans les traditions pratiquant l'enseignement des sûtras, l'enseignant est considéré comme un ami spirituel (kalyana-mitra) qui a droit a un respect et une dévotion que l'on rencontre rarement dans les relations hiérarchiques en Occident.
En Occident, la plupart des personnes en recherche spirituelle n'ont pas de références leur permettant de pratiquer suivant le modèle de transmission gourou-dis¬ciple. Le modèle autoritaire ou absent qui nous est plus familier, de par notre éducation ou notre rôle de parents, n'a pas permis d'engendrer le respect et la vénération qui soulignent une relation gourou-disciple efficace.

Cela, combiné avec l'ethos démocratique inhérent aux cultures occidentales modernes, est en train de créer des institutions bouddhistes dans lesquelles il y a moins de vénération pour des individus réalisés, mais plus de confiance faite aux communautés égalitaires. Le côté positif de ce changement, c'est que certaines communautés spirituelles se renouvellent autour du simple engagement de révéler et libérer les fixations de leurs membres. On suppose que les membres de ces communautés servent avec respect à refléter leurs points forts et leurs limitations respectives. De cette manière, certaines communautés regroupées autour d'une lignée ou d'un centre remplissent des fonctions de gourou.
Ma propre expérience va dans ce sens. Lorsque j'ai rencontré pour la première fois le bouddhisme tibétain, dans les années soixante-dix, j'ai eu le bonheur de recevoir l'affection et le soutien de Lama ThubtenYeshe. J'ai pu faire l'expérience directe de la grâce salvatrice d'un maître qui m'a extirpé d'un mode de vie autodestructeur et créé des apprentissages qui ont profondément marqué ma voie spirituelle. Après sa mort, en 1984, j'ai été forcé de trouver mon maître intérieur. J'ai bataillé seul pendant de nombreuses années. Lorsque j'ai commencé à enseigner, j'ai découvert que la capacité cumulative de mes étudiants à refléter mes propres limitations était égale, dans sa précision, son honnêteté et son attention chaleureuse, au soutien et aux enseignements que j'avais reçus de mon maître. Ce changement est en accord avec la façon dont je me considère moi-même, c'est-à-dire un guide plutôt qu'un maître spirituel.
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