Le culturel au détriment de l'essentiel ?

Katly

Sans religion, l'humanité serait comme un vaisseau sans phare.


Pour moi, le bouddhisme, le zen vietnamien de TNH, est éclairant, des clés qui ouvrent, élucident en respectant "d'où je viens", et mes quelques attachements, créatif dans la pratique, simple dans les rituels.L'échange de culture me semble fluide. La culture est partagée pas imposée. Cela me convient. <<metta>>
ted

Cher Jingshen

Tu es nouveau sur nangpa ::mr yellow:: et je te souhaite la bienvenue.

Le sujet du fil est Le culturel au détriment de l'essentiel et comme l'a précisé celui qui a lancé le fil :
la problématique de la part culturelle dans l'enseignement, qui semble peser sur la découverte de la sagesse profonde.

Merci donc de rester dans le sujet et de ne pas dériver sur l'inutilité-des-religions-dans-tout-système-humain.-Ou-la-nécessité-de-se-passer-de-maîtres-à-penser-et-de-tracer-sa-voie-seul,-fier-la-tête-haute,-seul-contre-tous.

Merci de ta compréhension. Au nom de celles et ceux qui pourraient être intéressés par le sujet de départ
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tongra

Katly a écrit :Sans religion, l'humanité serait comme un vaisseau sans phare.
Très juste. Cette impossibilité totale de vivre sans réponses, quelles qu'elles soient, fait que les religions évitent que les 3/4 de l'humanité finissent à l'asile psychiatrique. Elles sont donc nécessaires à la plupart et ont au moins cette raison d'exister.
ted

tongra a écrit : Parce qu'à une époque on y allait d'une immersion totale et sans compromis, sans parapets ni garde fous (ce dernier est même à prendre au sens propre). La teneur et le ton de ce qui était inculqué ne souffrait pas de demi-mesure : "Sans immersion totale vous n’obtiendrez rien !" Mais c'était une époque moins édulcorée qu'à présent. Les enseignants ne nous présentaient pas de sweets à manger, ils sortaient tout juste de leur Tibet puis du Sikkim et savaient à peine ce qu'était un occidental.
Mais ça a marché pour certains pratiquants non ? Parce que tu parles de cataplasme sur une jambe de bois, mais il y a certains pour qui la greffe a pris je suppose ?
Par exemple :
  • Lama Denys est né à Paris en 1949. À 18 ans, il rencontre lors d'un voyage dans l'Himalaya indien le grand maître bouddhiste tibétain Kalou Rinpoché. Lama Denys apprend la langue tibétaine, s'installe en Inde quelques années plus tard et entame une formation traditionnelle. Il devient le disciple et traducteur personnel de Kalou Rinpoché qui lui transmet l'expérience et les enseignements du Mahâmudrâ et du Dzogchen lors de nombreuses retraites.

    Il reçoit ensuite plusieurs transmissions des lignées Kagyüpa, Nyingmapa et Sakyapa par le biais de grands maîtres tels que Dudjom Rinpoché, Kangyur Rinpoché, Pawo Rinpoché, Dilgo Khyentsé Rinpoché ou encore le 16e Karmapa.
ted

Ce serait intéressant d'avoir des statistiques sur cette période du bouddhisme en France.
Je pense qu'après 20, 30, 40 voire 50 ans de pratique, il y a un énorme risque de douter si on a mis trop d'attentes dans la démarche. Je ne dis pas que c'est ton cas, je ne sais rien de ta vie. Mais je regarde d'autres pratiquants de longue date, j'écoute leurs propos et parfois, j'ai comme un malaise. On perçoit parfois une déception, une légère rancoeur. Chez toi, je perçois plutôt une forme de lucidité réaliste. Tu es passé à travers une machine qui en a broyé certains et tu as beaucoup appris. Mais ceux qui ont abandonné n'étaient peut être simplement pas prêts ?

C'est épouvantable d'être moine et de tout abandonner. :D Ca, c'est ce que je ressens maintenant. :oops: J'ai énormément de respect pour ceux qui y arrivent. Je ne pourrais pas, c'est clair. De même, passer de longues années en retraite, ne pas construire une vie sociale ou sentimentale, et se retrouver un jour, sans revenus, sans sécurité sociale et parfois sans reconnaissance de la part du proche sangha... ça peut être vécu comme un échec... Si on a pas une lumière intérieure puissante, ça doit pas être triste...
Mais si on tient le bon bout, si on a trouvé l'équilibre, la sérénité, la paix intérieure, alors bingo ! ba11
FleurDeLotus <<metta>> <<metta>> <<metta>>

Maintenant, je ne pense pas que les échecs soient à mettre seulement sur le compte du culturel. Il doit y avoir autant de séminaristes, de clercs, de religieuses ou de moines chrétiens qui laissent tomber, perdent la foi etc...
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yudo
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Katly a écrit :Sans religion, l'humanité serait comme un vaisseau sans phare.
Je n'en suis pas sûr. Cela dépend de ce qu'on entend par "religion", bien sûr. Si c'est "rites", l'humanité a tendance à se les inventer de toutes façons. Si c'est "culte", j'ai de gros doutes.

Une étude récente a démontré que, contrairement à ce que certains pourraient croire, moins les gens croient en un dieu, et moins il y a de violence dans leur société.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
Katly

Les religions ont été déformées et l'origine abîmée, c'est pas étonnant.Le bouddhisme n'est pas épargné.

Il ne s'agit pas de "croire en un dieu", de "croire", mais d'une foi de confiance qu'on ressent en notre être profond, dans le plus profond de l'être humain, un élan vers cette découverte. Cela ne devrait pas apporter de violence.
Jean

J'ai mis le lien d'une vidéo de TWR "Bouddhisme et Occident" dans le fil des "3 Portes". Il aborde le sujet "Culturel et essentiel".

Mais lui, comme Trungpa et d'autres s'ils enseignent l'essentiel, ils continuent à enseigner le culturel (le traditionnel).

Une énigme à résoudre : Pourquoi des gens qui ont compris et ont une bonne réalisation de l'essentiel continuent à pratiquer et à enseigner les rituels, les voies traditionnelles où font venir des "vieux" Lamas traditionnels dans leur centre pour qu'ils enseignent.

Ce qui est curieux c'est que ces Lamas modernes quand il s'agit de pratiquer le chemin traditionnel, ne font pas de concession par exemple pour les pratiques préliminaires. Il y en a 100000 à pratiquer, donc il faut en pratiquer 100000. Ce n'est pas négociable.

Tandis que les lamas traditionnels disent "Il faut en pratiquer 100000 mais si vous en pratiquez 10000 c'est OK". Mais si c'est pour la retraite de 3 ans, là, pas de négociation, il faut faire les pratiques 100000 fois.

99% des rituels sont en Tibétain. Si on veut vraiment comprendre à quoi servent ces rituels, il faut connaître le Tibétain et donc l'apprendre...Ensuite pratiquer en jouant le jeu et ensuite voir l'impact que cela a sur soi. Il y a des pratiques qui ont un effet court terme et d'autres, si pratiquées régulièrement qui ont un effet long terme.

A propos des histoires de Maîtres etc. Lama Yéshé, Lama Zopa ont créé divers centres dans lesquels ils ont mis un Lama pour enseigner et ces centres invitent d'autres Lamas pour enseigner. En général c'est des lamas de la même lignée. C'est ce que fait aussi Sogyal Rinpoché. Trungpa faisait venir aussi des Lamas , des enseignants d'autres lignées. C'est ce que fait aussi lama Denys, c'est ce que veux faire aussi TWR. Cela va à l'encontre de la gouroumania qui n'est pas la bonne manière d'utiliser son enseignant. Il y a une manière excessive et une manière de bon aloi. Tous les gens qui suivent les enseignements d'un maître ne pratiquent pas la manière excessive. Mais ceux qui pratiques la manière excessive, par leur comportement, sont ceux qui se font le plus remarqués, de là, pour un observateur extérieur en faire une généralisation...

Dans la pratique du Bouddhisme, il y a ce qui va et ce qui va pas. Il faut être conscient des deux et ne pas se focaliser sur l'un ou l'autre. D'une manière générale, être conscient de tous les aspects est une bonne chose à pratiquer dans la vie. Ni abomination, ni bisounours.
tongra

ted a écrit : Mais ça a marché pour certains pratiquants non ? Parce que tu parles de cataplasme sur une jambe de bois, mais il y a certains pour qui la greffe a pris je suppose ?
Par exemple : ... :lol:
Tu fais bien de te contenter de supposer à propos de ton exemple ! :lol:

En fait il y a, à la base, le même problème qu'on retrouve dans le fil ayant pour thème "RINPOCHE". Comment penser que la transplantation a réussi quand des êtres comme Patrul rinpoché (le vrai) avait comme deuxième nom "Le vieux chien" et n'avait pas un soupçon de prétention sur ce qu'il était ou avait expérimenté ! Pour l'instant la greffe "traditionnelle" (parlant uniquement du BT) n'a pas véritablement montré grand chose, il y a quelques personnes appréciables bien-sûr. Mais les vrais fruits que l'on peut remarquer proviennent de ceux qui ont su apporter une greffe solide avec l'apport d'éléments importants du lieu d'implantation. D'ailleurs n'importe quel arboriculteur te dira qu'il faut greffer un arbre pour le voir fructifier. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait, même en restant sur le même continent, les lignées de maître/élèves, de l'Inde au Tibet et ce dans toutes les autres contrées d'Asie.
lausm

quand on greffe un arbre c'est-à-dire quand on fixe le greffon sur le porte-greffe, pour qu'il prenne bien on met un petit cataplasme. ça ressemble vraiment à un cataplasme sur une jambe de bois.
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