Les difficultés dans la pratique du bouddhisme

Zopa

Tiens, ça me fait penser à cette phrase dont j'ai oublié l'auteur : "Deviens ce que tu es !"
lausm

Robi a écrit :
Zopa a écrit :Oui je connais bien sûr si je suis homme ou femme, bouddhiste ou pas, etc... Mais je ne suis pas sûr de m'avoir déjà trouvé ! J'ai l'impression que je suis un être en devenir, un être en construction constante, mes certitudes d'hier disparaissent devant les doutes d'aujourd'hui, mes doutes d'hier devant mes expériences d'aujourd'hui, j'ai l'impression que je dois me réinventer chaque jour si je veux me sentir vivant...
Ben on pourrait dire, malgré ce que dit lausm, que c'est cela être soi-même: un être en devenir
Pourquoi «malgré»? Je suis complètement d'accord avec Zopa, qui rejoint ce que je sens.
Robi

lausm a écrit :
Robi a écrit :
Zopa a écrit :Oui je connais bien sûr si je suis homme ou femme, bouddhiste ou pas, etc... Mais je ne suis pas sûr de m'avoir déjà trouvé ! J'ai l'impression que je suis un être en devenir, un être en construction constante, mes certitudes d'hier disparaissent devant les doutes d'aujourd'hui, mes doutes d'hier devant mes expériences d'aujourd'hui, j'ai l'impression que je dois me réinventer chaque jour si je veux me sentir vivant...
Ben on pourrait dire, malgré ce que dit lausm, que c'est cela être soi-même: un être en devenir
Pourquoi «malgré»? Je suis complètement d'accord avec Zopa, qui rejoint ce que je sens.
"Malgré" parce que tu as dit que la réponse sur ce qu'est "être soi-même" est différente pour chacun.
Jean

Un peu de poésie à 2 balles. Je ne recule devant rien. :D

On peut interpréter "être soi-même" comme étant ouvert, connecté à sa nature profonde et à son ego, dans sa propre histoire . Cela se manifeste différemment suivant les personnes, comme les fleurs écloses avec leurs couleurs, formes, tailles, besoins nutritionnels, dates d'éclosion variées. Être soi même c'est être totalement, complétement soi-même : Cela inclut la nature profonde et la nature superficielle. Les deux natures sont intégrées. Etre connecté qu'à une seule de ses natures est comme une castration.

Si on observe des enseignants théoriquement réalisés, d'une même tradition ou lignée. Ils ont chacun leur personnalité, leur style différent, même s'ils sont moines, saddhous ou yogis. Chacun est complétement lui-même.

Etre connecté qu'à son ego, cela donne du n'importe quoi, être connecté qu'à sa nature profonde se traduit par un comportement stéréotypé. Le comportement stéréotypé pouvant aussi être un masque de l'ego.
Robi

Jean a écrit :On peut interpréter "être soi-même" comme étant ouvert, connecté à sa nature profonde et à son ego, dans sa propre histoire . Cela se manifeste différemment suivant les personnes, comme les fleurs écloses avec leurs couleurs, formes, tailles, besoins nutritionnels, dates d'éclosion variées.
Je suis plutôt d'accord avec cette définition même si dans ma tradition je n'emploierai pas les mots "nature profonde".
On voit donc que si cela se manifeste différemment pour chacun, la définition est la même pour tous: être connecté à sa singularité (son histoire, etc) et une vérité ("nature profonde" pour toi, Dieu pour moi) qui permet au mieux l'épanouissement de cette singularité.
Zopa

Je suis aussi d'accord avec ce que viennent de dire joliment Jean et Robi, mais lorsque Jean parle de la connexion avec nos deux natures (profonde et superficielle, - on pourrait dire aussi ultime et conventionnelle) et du risque de "castration" si l'on se coupe de l'une d'elle, je me demande dans quelle mesure cela peut s'appliquer par rapport à notre nature superficielle qui est un mélange de choses parfois contradictoires.
Robi

Zopa a écrit :Je suis aussi d'accord avec ce que viennent de dire joliment Jean et Robi, mais lorsque Jean parle de la connexion avec nos deux natures (profonde et superficielle, - on pourrait dire aussi ultime et conventionnelle) et du risque de "castration" si l'on se coupe de l'une d'elle, je me demande dans quelle mesure cela peut s'appliquer par rapport à notre nature superficielle qui est un mélange de choses parfois contradictoires.
A mon avis, la connection à la nature profonde (Dieu pour moi) doit éclairer à faire le tri (des contradictions) de sa nature superficielle (la personne pour moi).
Et c'est pour cela que les religions existent il me semble, elles permettent la connection à sa nature profonde (ou la vérité) par les textes, la méditation et/ou la prière. (La philosophie, la psychologie sont aussi pour certains un moyen non négligeable d'avoir une vérité qui les éclaire)
Dernière modification par Robi le 23 mai 2014, 09:43, modifié 1 fois.
lausm

Quand j'exprime que c'est différent pour chacun, cela n'exclue pas ce truc qui sous-tend ces expressions diverses de la vie, que certains appellent Dieu, d'autres nature de Bouddha, d'autres Soi, d'autres autrement, et il me semble que nous parvenions à ce point d'equilibre où nous sommes d'accord sur le fond au-delà de différences formelles. Me semble-y- pour mon grand plaisir.
Zopa

Lausm, alors merci pour ce point d'équilibre que nous tu fais atteindre au -delà de nos différences, pour notre plus grand plaisir à tous.

pour rebondir sur les paroles de Robi,
si faire le tri, c'est garder certaines caractéristiques de notre nature superficielle et se débarrasser de certaines autres, l'opération implique évidemment de faire des choix. Même si ces choix sont nourris par la connexion avec notre nature profonde ( ou ce que nous avons pu ressentir d'elle au travers de nos méditations), notre nature superficielle pourra se sentir allégée dans bien des cas mais pourra aussi parfois se ressentir comme amputée ou castrée pour reprendre le terme de Jean.
Savoir ce qui est bien ou mal pour soi n'est pas toujours si clair, je trouve.
On peut bien sûr suivre les enseignements, sans se poser trop de questions, mais cette façon de faire n'est pas épanouissante. ça ne marche pas au bout du compte. Elle n'est d'ailleurs pas du tout recommandée par le Bouddha. Il faut donc vraiment voir en soi-même, pour chercher ce qui est bien ou mal pour soi et pour les autres si l'on veut aussi. Et je le répète, je ressens que cela n'est pas toujours bien clair pour moi. Peut être que je ne médite pas assez...
Dernière modification par Zopa le 23 mai 2014, 10:17, modifié 2 fois.
Robi

Zopa a écrit :pour rebondir sur les paroles de Robi,
si faire le tri, c'est garder certaines caractéristiques de notre nature superficielle et se débarrasser de certaines autres, l'opération implique évidemment de faire des choix. Même si ces choix sont nourris par la connexion avec notre nature profonde ( ou ce que nous avons pu ressentir d'elle au travers de nos méditations), notre nature superficielle pourra se sentir allégée dans bien des cas mais pourra aussi parfois se ressentir comme amputée ou castrée pour reprendre le terme de Jean. Savoir ce qui est bien ou mal pour soi n'est pas toujours si clair, je trouve.
Hm, hm...
Jean a dit que frustration ou "castration" il y avait dans la situation où il n'y a pas d'équilibre, la situation où l'on ne se fie qu'à une seule des deux natures (pour garder ce terme): se mépriser soi-même pour laisser toute la place à la nature profonde par exemple.
Sinon c'est vrai que la nature profonde (la vérité) est exigeante au regard des désirs (la soif) de la nature superficielle (qui veut tout: être le meilleur, le plus beau, le plus puissant, le plus riche, le plus vertueux, le plus intelligent, le plus talentueux, etc etc). Cela peut sembler une frustration à tous ces désirs dont on doit faire le tri et garder ceux qui sont raisonnablement satisfaisants. Mais justement raisonnablement ou par foi ou par confiance, il apparait bien que les désirs dont il vaut mieux se défaire -en vue de son épanouissement vrai- sont effectivement un obstacle.
Est-ce que me fait bien comprendre? ;-)
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