Méditations solitaires et méditations en groupe

ted

Bonjour

On peut méditer seul. Ou en groupe.
Savoir méditer seul a de grandes vertus pour apprendre à se retrouver.
Les grands yogis ont tous traversé des périodes solitaires pour pouvoir y voir plus clair.
La méditation solitaire permet aussi de retourner comme un gant le pesant sentiment de solitude.
De remplacer tristesse et sentiment d'abandon, si on en éprouve, par paix et joie. <<metta>>

Mais la méditation en groupe a, elle aussi, des avantages.
Déjà, elle crée un lien social qui efface temporairement ces sentiments de tristesse et d'abandon.
De plus, l'énergie accumulée par le groupe va dynamiser notre méditation.
On bénéficie des conseils d'un maître, d'un enseignant, d'un lama ou d'un méditant confirmé.
Et on se fait des amis... C'est sympa... loveeeee

Alors ma question est, combien de temps faut-il consacrer concrètement à la méditation solitaire.
Et combien de temps à la méditation en groupe ?

Est-ce qu'aller dans un groupe 1 fois par semaine, ou 1 fois par mois est suffisant ?
Est-ce satisfaisant pour ceux qui ont cette habitude ?
Est-ce qu'une retraite de plusieurs jours, 1 fois par an, peut rattraper toutes les séances de groupe qu'on a loupées ? :oops:

Merci de vos réponses qui seront utiles à tous, j'espère.
jap_8
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Flocon
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En ce qui me concerne, le rythme de deux méditations solitaires par jour, et d'une méditation en groupe par semaine me convient.

Je ne pense pas que les retraites en groupe puissent servir à "rattraper" des séances plus régulières qu'on aurait manquées. Je suis prof, et je sais d'expérience qu'on peut rattraper des heures de cours ratées sur l'année de cette façon, par un travail intensif sur une brève période qui compense le temps perdu (quoique le résultat ne soit jamais exactement le même au bout du compte, bien entendu).
Mais je n'ai pas l'impression que la salle de méditation fonctionne comme une salle de classe... Mais, qui sait :?:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Robi

"La méditation n'est pas isolée de la vie"
Krishnamurti
Jean

Normalement, au début, on expérimente les deux. Pour apprendre une pratique, on commence par la pratique en groupe, puis vient la pratique seul.

Ensuite, il faut faire la liste des avantages et inconvénients des deux types de pratiques. Il y en a.

Le danger de la pratique solitaire est l'orgueil, le fourvoiement.

Le danger de la pratique en groupe est la fragilité, la dépendance et les stéréotypes des comportements de groupe, les différents politiquement corrects et incorrects non dits véhiculés dans différents groupes.

Une chose importante c'est d'avoir le plus d'autonomie, de ne dépendre d'aucun groupe et d'être branché le plus possible sur son maître intérieur. De dépendre du moins de choses extérieures possible. Si on dépends de quelque chose d'extérieur, il y a vulnérabilité.

Au début, on est dépendant, puis peu à peu on devient de plus en plus autonome.

Ensuite c'est à chacun de voir suivant les possibilités de temps, d'argent dont il dispose si le groupe ou le maître ne demeurent pas à proximité. Si on part en retraite, on peut choisir la retraite individuelle ou la retraite collective.

Internet a changé la donne. Il a des pratiques collectives dans le cyber espace, il y a les webcasts où il est possible de recevoir des enseignements et de poser des question au maître, il y a les forums où on peut discuter le bout de gras, ce qui peut stimuler la motivation pour pratiquer...

A expérience, connaissances égales, la proportion pratiques collectives/ pratiques individuelles peut différer suivant chacun.

Difficile d'établir des règles.

Personnellement je préfère la pratique seul dans la nature à la pratique en groupe dans une pièce. mais je n'ai jamais expérimenté la pratique dans la nature, en groupe, sous la direction d'un maître!!! :D

C'est important d'avoir un contact avec son maître mais pas trop n'en faut, sinon on devient feignant et on néglige son propre maître intérieur, on ne développe pas son intuition. Et quand on a l'occasion de poser une question au maître, c'est une question qui a été bien sélectionnée. dont la réponse peut être la réponse à tout un ensemble de questions secondaires. Et d'un certain côté c'est une marque de respect pour le maître, on ne lui fait pas perdre son temps.

Il y a aussi des réponses que l'on met plusieurs années à digérer, à intégrer...

Mais quelque fois, dans un enseignement d'un maître, on peut trouver des réponses à des interrogations, des incertitudes inconscientes que l'on avait pas encore formulées.

Peut être la réponse à la question de Ted est, que si on se trouve près d'un maître ou d'un groupe, de bien profiter de l'occasion autant que possible, peut être un jour, on en sera éloigné et on sera bien obligé de pratiquer seul.
Robi

Jean a écrit :mais je n'ai jamais expérimenté la pratique dans la nature, en groupe, sous la direction d'un maître!!! :D
A la Gendronnière (temple-centre zen AZI européen) ils le font souvent l'été. Je l'ai vécu plusieurs fois.
Ou dans le dojo (de la Gendro) toutes fenêtres grandes ouvertes l'été aussi (c'est un entre deux intérieur/extérieur) c'est pas mal non plus.

L'hiver, toujours dehors, une marche en groupe incluse entre deux zazen intérieur est aussi parfois pratiquée. C'est le même que l'été mais en plus froid :lol:

Image
Jean

Dans le fil des 3 Portes, dans la section Vajrayana, il y a 2 vidéos. Une sur "La Sangha, Mode d'Emploi" et l'autre sur "La Relation Élève et Enseignant" qui n'abordent pas le problème la fréquence de fréquentation d'une sangha ou d'un maître mais qui aborde la bonne manière de se comporter au sein d'une sangha ou avec un maître.

Ce qui est déjà bon à savoir avant même de fréquenter une Sangha ou un maître.

Si TWR parle de cela, c'est qu'il a constaté au cours des dizaines d'années d'expériences, en tant qu'enseignant, des dérives dans les comportements. J'ai constaté de mon côté, en tant qu'élève, que ces comportements inadéquats ne sont pas une exclusivité de sa propre sangha et sont assez répandus. Quelques fois, il suffit d'une, de deux ou de trois personnes pour pourrir une sangha.

Désolé de soulever ce problème, mais quelques fois, on peut aller prendre Refuge dans une sangha, avec plein d'illusions dans la tête et, confronté à la réalité, la perte de ces illusions peut être très douloureuse.

Donc un Bouddhiste averti en valant deux...faire gaffe quand même! :D
tongra

Jean a écrit :Désolé de soulever ce problème, mais quelques fois, on peut aller prendre Refuge dans une sangha, avec plein d'illusions dans la tête et, confronté à la réalité, la perte de ces illusions peut être très douloureuse.
Oh que oui, on pourrait même dire que c'est vrai dans 99% des cas. On adore se bercer d'illusions que ça y est : on a trouvé une véritable porte de sortie. Mais plus on avance plus on se confronte au fait que cette porte n'en est pas une et que plus on la conçoit avec force et conviction plus elle est introuvable.
Ca c'est un incontournable ... et c'est la beauté de la voie.

Quant à la fréquentation de "sa personne" en étant seul ou en groupe, il n'y a pas a se poser cela en tant que question ou problématique. Ca se résout naturellement selon les circonstances, ses propres désirs et capacités. On trouve toujours ce qui convient, c'est ce qu'on appelle la réalité de la vie.
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jules
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Tongra : Oh que oui, on pourrait même dire que c'est vrai dans 99% des cas. On adore se bercer d'illusions que ça y est : on a trouvé une véritable porte de sortie. Mais plus on avance plus on se confronte au fait que cette porte n'en est pas une et que plus on la conçoit avec force et conviction plus elle est introuvable.
Ca c'est un incontournable ... et c'est la beauté de la voie.
jap_8
La Barrière sans porte (???, mandarin : Wumenguan, japonais : Mumonkan) est un recueil de 48 kōan chan compilé au début de XIIIe siècle par le moine chinois Wumen (??) (1183-1260) et publié en 1228. Avec le Recueil de la falaise bleue et la tradition orale de Hakuin Ekaku, la Barrière sans porte forme l'un des piliers de la pratique zen de la tradition rinzai.

Chaque kōan s'accompagne d'un commentaire et d'un verset de Wumen. Les éditions ultérieures contiennent aussi un quarante-neuvième koan ajouté par Anwan (nom de plume de Cheng Ch'ing-Chih) en 1246, mais aussi trois poèmes ajoutés par Tsung-shou au commentaire du koan 46 en 1230.

http://www.zen.wikibis.com/la_barriere_sans_porte.php
Robi

ted a écrit :Est-ce qu'une retraite de plusieurs jours, 1 fois par an, peut rattraper toutes les séances de groupe qu'on a loupées ? :oops:
Un simple déclic d'éveil (ouverture du coeur, lacher prise, rencontre) en n'importe quelle circonstance peut à mon avis "rattraper" toutes les scéances loupées...
(Selon moi la méditation c'est toujours un commencement -esprit de débutant- qu'y aurait-il à rattraper? )
lausm

Certains ne ratent jamais aucune séance, et développent un orgueil démesuré. La méditation formelle, c'est très bien. Mais si on s'y attache-et craindre ne pas pratiquer en est un, attachement, on passe a côté.
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