
Je suis vaste, infini,
Et tout empli d’Histoire ;
L’univers est assis,
Penché sur l’écritoire.
Je suis calme et serein,
Plein d’espace anonyme ;
L’univers écrivain
S’évertue à la rime.
Mon amour éternel
Inonde l’étendue
D’élans sempiternels
Vers la vie éperdue.
Le regard du cosmos
Aux doux éclats de moire,
A élu Atropos
La plus belle des Moires.
Si je suis vacuité,
Les sagesses célestes
N’auront jamais été
Aussi près de mes gestes ;
Car il faut après tout
- Puisqu’il est mon vieil antre,
Nulle part et partout,
Que le monde ait son centre.
