"La communication facile"

Katly

Pas celle du “marketing”, de la “pub”, mais celle qui va au-delà des mots et des images des écrans d’ordinateurs et de portables ou dépassent leur cadre et leurs frontières. Comme lorsque des êtres que tout séparent se rencontrent, ou qu’une personne retrouve un membre de sa famille, ou un(e) amie, ou qu’un(e) otage journaliste parle à une caméra.


La joie, la tristesse se partagent facilement avec les enfants, les bêtes, la nature ou des personnes à l’ouverture naturelle, à l’humour enfantin… des oreilles attentives, une pudeur respectée, la parole spontanée.

Ce n’est pas pour parler de ses problèmes ou de choses futiles ou d’une façon bien différente qui se comprennent autrement.

La vie quotidienne, les actes simple et vrais, la poésie n’ennuient pas, le naturel et la réalité n’effraient pas.

On se comprend avec les yeux, à la lecture du visage, les vies se croisent sur le fil ténu d’un langage invisible, des voies non tracées, avec ces silences de l’indicible.

Et on peut être touché par le problème d’un arbre qui cherche la lumière ou un autre mal enraciné qui se couche sur la terre jonchées de feuilles, celui d’un oiseau dans les galeries d’un centre commercial.


Lorsque l’agent principal, costard cravate, de la banque où je travaille, téléphone à sa femme ou vient avec l’un de ses enfants, dont la moitié de la frimousse est caché par son pouce et son doudou pendant, tout est différent et plus vrai.

Ou quand on s’aperçoit que sous les pieds d’un gros monsieur voyageur, qui prends toute la place avec ses paquets, il y a un p’tit chien tout peureux dans un panier. On sourit en se demandant comment on ferait avec son gros chat.

Quand on rencontre quelqu’un dans un jardin ou un parc, même si c’est la même personne, elle est différente. Il y a une attention, quelque chose qui est capté. Tout le monde cherche la paix, le bonheur dans un jardin, un parc, même maladroitement.

Pourtant on peut-être assis(se) dans une gare, parmi plein de gens comme des fourmis, sans que personne ne vous voient ou vous adressent un seul mot, comme dans la rue. Ou peut-être un rare regard pour un instant sur la vie de l’autre assis avec sa valise. Mais il y a un piano, qui joue du Chopin, attire subitement tout une petite masse humaine agglutinée et réjouie ensemble, pour un bon moment.

Hébergée par une inconnue, on peut partager le même “monde” avec beaucoup de naturel et de chaleur, un peu d’aventure, tout ça pour voir et écouter un vieux maître zen.

Il fût un temps où j’avais le sourire et la communication bien plus facile, je craignais encore moins le contact de la nature, je discutais davantage avec tout le monde, les hommes, les femmes, les riches, les pauvres, les commerçants, les voyageurs jusqu’aux “clochards” ou “punks à chiens”. Mais les “mauvais coups” de la vie, m’ont poussé à me méfier. J’avais le sourire sincère et le coeur sans carapace. Et lorsqu’on est une femme, il faut faire encore plus attention.

Maintenant, l’intuition m’aide beaucoup. Sans m’être bétonnée une armure, j’adapte ce qu’il faut. C’est le bonheur de voir, sentir cette communication naturelle revenir peu à peu, mais elle est quand même frustrée, bloquée, parasitée ou faussée dans ce monde plein de barrières et de codes, d’illusions de tromperies, de quiproquos. C’est ça qui est dommage.



Lorsque le Bouddha était errant et affamé, près d’un parc, plein d’animaux, puis quand il s’est éveillé et a trouvé la voie, il a rencontré les enfants, des gens du coin auxquels il a parlé… puis enseigné… il a retrouvé ses compagnons… Il a su être vraiment proche des êtres.

<<metta>>
Iskander

Ton texte me fait penser à la métaphore du lotus, la fleur qui naît de la boue. La communication naturelle existe toujours, même si souvent on ne sait pas consciemment ce qui est dit, et on ne perçoit pas vraiment ce qu'on a entendu. De la même façon qu'on peut regarder sans voir.

En tout cas, merci d'avoir partagé ce texte jap_8
FleurDeLotus
Katly

Oui, elle est toujours là, mais il faut toujours qu'elle se fraye un chemin...

jap_8
ted

Katly a écrit :Maintenant, l’intuition m’aide beaucoup. Sans m’être bétonnée une armure, j’adapte ce qu’il faut. C’est le bonheur de voir, sentir cette communication naturelle revenir peu à peu, mais elle est quand même frustrée, bloquée, parasitée ou faussée dans ce monde plein de barrières et de codes, d’illusions de tromperies, de quiproquos. C’est ça qui est dommage.
Ce sont les kilesas. On les voit émerger et on est tenté de les suivre. Et on replonge parce qu'on se laisse entrainer par nos tendances.
Ce n'est pas dans le monde. C'est la perception que nous en avons.
C'est pourquoi on peut être tenté de fuir, pour préserver cette bulle de sérénité qui est apparue. Mais la fuite c'est aussi une forme d'égotisme. Donc la fuite va détruire la bulle au final. :-( Il faut rester centré sur la bulle, malgré les barrières et les codes. Les parasites apparaissent en filigrane. Et on reste conscient de la bulle. Faut y arriver. C'est tout un art, on dirait. :D Mais tu as un coeur d'artiste. loveeeee
Katly a écrit :Lorsque le Bouddha était errant et affamé, près d’un parc, plein d’animaux, puis quand il s’est éveillé et a trouvé la voie, il a rencontré les enfants, des gens du coin auxquels il a parlé… puis enseigné… il a retrouvé ses compagnons… Il a su être vraiment proche des êtres. <<metta>>
Voilà. Le Bouddha a donné l'exemple. <<metta>>
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