Ecoute...

Katly

silence a écrit :Le sujet du syncrétisme n'est pas mineur. Il le sera d'ailleurs de moins en moins en raison des échanges internationaux démultipliés (culturels, migratoires et économiques). Mais je pense qu'il convient de garder son attention sur le distinguo entre ce que l'on doit appeler le syncrétisme mou, et une interpénétration acceptée et consciente des cultures spirituelles chez une minorité de gens.
Le premier, le syncrétisme mou, qui connait un essors dans la mouvance du new âge, et dans l'appât du gain de divers auteurs en quête de notoriété, se contente de suivre une idée simpliste qui dit en substance "toutes les religions ont le même but, elles se présentent sous des formes différentes pour mieux atteindre au plus large". Cette idée est bien évidemment fausse, et pour rejoindre ce qui a été dit ci-dessus par Flocon, par certains côtés elle est criminelle, au moins par la confusion qu'elle sème.
De plus les religions ayant été fondées par des hommes (désolé, c'est mon point de vue) et non par "le concept divin", elles suivent essentiellement les buts décrétés de leurs fondateurs, qui par leurs natures humaines peuvent être plus ou moins aberrés.

Le second est d'une nature toute différente. J'évoquai dans le post précédent le bagage que nous portons ici du fait de nos parcours spirituels antérieurs. Ce bagage n'est pas constitué uniquement d'erreurs, de fausses doctrines, de voies sans issues. Ce bagage dans une certaine mesure nous a accompagné jusqu'ici. Il en reste quelque chose, et j'ose penser que parmi ceux qui s'avancent suffisamment sur ces voies il en est qui ont parfois la sagesse de discerner dans leurs parcours antérieurs des enseignements positifs et des vérités. Ces apports extérieurs à la nouvelle pratique ont alors une importance structurante: ils peuvent servir de garde fou et aider à détecter des phénomènes sectaires, ils peuvent aider à analyser sous d'autres angles les enseignements et les enrichir.

Cette interpénétration spirituelle est alors consciente, et c'est par son côté conscient qu'il y a enrichissement.

Le distinguo me semble important parce que le bouddhisme a reçu diverses influences par où, il est passé.
Si les religions avaient toutes le même but, il ne s'en serait créer pas des différentes, avec des guerres.
Le Bouddha n'aurait pas alors réfuté des fondements de l'Hindouisme.
L'interpénétration a donné des influences enrichissantes dans le Zen...
Jean

Peut être il y a un rapport avec le langage corporel

Cesser d'écouter la personne ou être concient de ses silences (ou de son absence de silence)

et observer son langage corporel.

CF le feuilleton "Lie to me" à la télé.

Écouter le silence et le langage corporel d'une statue de Bouddha. Cela peut être une méditation : "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette"...

Vaut mieux s'asseoir confortablement, en Zazen par exemple.
lausm

En fait, quand on s'assied sur le zafu, on n'attend pas que ça passe : on est meme plutot actif dans le fait de ramener sa conscience au fait de pleinement s'asseoir.

Mais je pense qu'on touche un point de désaccord qui revient récuremment entre tenants du theravada et pratiquants du zen.
Mais pour ma part, en tant que pratiquant du zen, j'ai appris pas mal en potassant du theravada, aussi du chan, aussi du christianisme, en fait quand je me suis assis sur un zafu je ne me suis jamais dit : "ça y est je veux etre bouddhiste", pas plus qu'en décidant d'aller au dojo, ni le jour où j'ai voulu recevoir les ordinations, ni quand je me rassieds sur le coussin.
Au début, je voulais surtout redevenir un etre humain décent qui peut se regarder dans la glace....tout le reste m'importait peu. Mon problème était d'arrèter de souffrir, pas d'etre bouddhiste....et ce problème est toujours le meme pour moi.
Je voulais et veux toujours retrouver ce silence dans le corps, qui je crois, est une expérience qui peut rassembler ceux qui font zazen, pratiquants de theravada, chrétiens, musulmans, car cette expérience nous fait aller en ce lieu et temps qui précèdent toute étiquette, toute identité dont on puisse s'affubler.
Car oui, tout ça, est un langage corporel. Qui ne s'exprime surtout que quand on arrète d'en parler pour faire vraiment silence.
Or, sur ce forum, nous sommes forcément limités par l'outil qui nous utilisons pour communiquer a propos de cela: ce ne sont que des mots.
Or le zen que j'ai appris dit bien qu'il ne faut pas s'attacher aux mots, a la lettre, et que la vraie transmission est au-dela des écritures.

Lo'rthodoxie du zen réside dans le fait de dire que l'éveil est dans la posture, l'orthodoxie du theravada dans le fait qu'il faut quitter le samsara pour viser le nirvana, l'orthodoxie du christianisme dans le fait qu'il y a un seul Dieu qui nous a créé et que lui seul peut nous sauver. On peut en trouver plein, des orthodoxies, mais ce sont toujours des prisons potentielles pour la conscience, comme disait ce japonais dans le texte plus haut.

Que penser quand on sait que juste avant sa mort, Deshimaru a écrit un texte disant qu'il y avait quelque chose qui nous avait créé-la il faut lire un point d'exclamation que mon clavier refuse de taper.
Un zéniste bouddhiste orthodoxe devrait bondir...mais il a écrit ça.
Moi ce qui me botterait le plus, c'est surtout que, pratiquants de theravada, chrétiens, pratiquants de zen, juif, musulman , new ageux ou autres, on puisse s'asseoir cote a cote en silence, et partager cet instant de paix ensemble, en laissant tout ça la où c'est : des pensées dans nos esprits qui s'agitent. et simplement respirer ensemble profondément avec le ciel et la terre.
C'est ça que ce qu'on peut appeler le bouddhisme m'a montré....mais quand j'ai reçu une éducation religieuse chrétienne, je pense que ce que ça m'inspirait n'était pas si différent. C'est pour ça que je n'ai pas envie d'etre "bouddhiste" contre cet enfant croyant que j'ai été, car a la fin, ce qui rassemble tout ça, c'est de viser la paix en nous, pour nous et tous les etres.

et si c'est un but que je puisse avoir, qu'on pourrait appeler Nirvana, l'expérience en zazen m'a montré que pour pouvoir y accéder, fallait que je cesse de poursuivre cet objectif, et juste m'asseoir complètement avec tout ce que je suis et ce qui est.

C'est pour ça que, Dhammadanam, je ne dirai pas du tout les memes choses que toi...parce que j'ai une autre histoire, et que ce serait me construire une autre personne que de faire comme si il en était autrement. Je suis conditionné par mon histoire dans le zen, et je pense qu'il fait partie du processus d'éveil que de s'en rendre compte, et de relativiser meme ce que j'ai appris, ce que je pratique...meme le bouddhisme, ne pas s'y attacher, l'oublier pour le pratiquer.
cependant, je sais aussi que tout ça sont des mots, qui peuvent nous séparer comme nous relier, selon comme on les écrit ou les lit.
Pour cela je ne dirai pas que je ne suis pas d'accord avec toi : je suis différent, ma pratique n'a pas le meme abord que toi et je découvre a te lire qu'il y a plein de choses que je ne connais pas......et c'est ça qui est peut etre le plus important.
Peut etre le Bouddha a réfuté l'existence d'un Dieu, ok....mais en fait ce genre de débats ne m'intéresse que moyennement-genre pour pouvoir débattre sur certains forums bouddhiste, par exemple :mrgreen: ........ce qui m'intéresse du Bouddha, c'est comment il deale avec l'etre humain pour le sortir de la merde de sa conscience attachée.
Je me rappelle un sutra où il utilise la forme d'un rituel qu'a un jeune homme, venérant toutes les directions, où il utilise le formes de ce rituel, pour que cette personne se rappelle avec bienveillance, ses parents, sa femme, ses enfants, ses amis, etc......il ne lui a pas dit de renoncer a sas croyance qu'on pourrait dire profane...mais il l'a subvertie en quelque chose de plus large, preuve d'une super intelligence humaine. C'est ce bouddhisme la que je trouve efficient, que je pense aider le monde.

Sinon, que prétendrais je que je ne suis pas d'accord avec quelque chose et quelqu'un qu'en fait je ne comprends peut etre pas vraiment?
Dhammadanam

lausm a écrit : C'est pour ça que, Dhammadanam, je ne dirai pas du tout les memes choses que toi...parce que j'ai une autre histoire,
Je respecte ça 5(malgré certaines apparences) jap_8

lausm a écrit :Je me rappelle un sutra où il utilise la forme d'un rituel qu'a un jeune homme, venérant toutes les directions, où il utilise le formes de ce rituel, pour que cette personne se rappelle avec bienveillance, ses parents, sa femme, ses enfants, ses amis, etc...
Sigala Sutta (DN 31)

(Heureusement que ma bibliothèque est en ordre ::mr yellow:: Merci Ven. Walpola Rahula)
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/digha/dn31.html

Le Bouddha explique à Siṅgāla, un jeune homme qui cherche à respecter les dernières volontés de son père, comment on doit protéger les six directions. C'est une sorte de manuel de savoir-vivre expliquant les dangers qui guettent le maître de maison, comment choisir ses amis, comment se comporter vis-à-vis des uns et des autres, afin d'assurer son propre bien-être, celui de sa famille et de tous les proches, et d'acquérir et protéger la richesse.
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Flocon
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Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Laurent, tu suis une voie qui est la tienne, comme nous tous : si elle mélange divers aspects religieux, et que tu n'arrives pas à te définir clairement comme bouddhiste, ce n'est pas un problème, si?

En tout cas, bon courage, et prends soin de toi. loveeeee
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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