"On ne peut pas vivre l'instant présent sans mémoire"

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axiste
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@ Michel
Oui quand elle créé un samsara, qu'elle est souffrance, refus, blocages, etc, alors on peut l'envisager comme "vieillerie"

Sauf quand elle nous aide à tenir le stylo, (sans être obligée de penser à chaque micro miliseconde à son inclinaison combinée au dégradé infime de la pression de sa pointe sur la feuille, tout en jetant son encre de façon concise et précise, là, elle est plutôt serviable.) anjalimetta

@ sourire
Quelle est la meilleure solution ? Faut-il tenir compte de ce qui sera ? De ce qui est ?
De ce qui est...
(J'ai laissé des cerises pour les merles)

@Ted

Merci loveeeee , tes mots font sens … (bien que je n'ai pas les descriptions de ces consciences subtiles…) Des rencontres toujours possibles et que je découvrirai sûrement avec joie si elles apparaissent. Peut-être que tu peux me conseiller une lecture ?

@ katly

On lui donne beaucoup de formes: là immédiatement maintenant; aujourd'hui, cette année, cette vie...
Mais en fait, il est insaisissable... ou alors il est partout (hum il y a le présent microscopique et le présent macroscopique... et maintenant je vais dormir... ) Butterfly_tenryu
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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michel_paix
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Oui quand elle créé un samsara, qu'elle est souffrance, refus, blocages, etc, alors on peut l'envisager comme "vieillerie"

Sauf quand elle nous aide à tenir le stylo, (sans être obligée de penser à chaque micro miliseconde à son inclinaison combinée au dégradé infime de la pression de sa pointe sur la feuille, tout en jetant son encre de façon concise et précise, là, elle est plutôt serviable.)
Je ne dis pas que la mémoire est une faculté inutile, je dis que la mémoire ne peut que projeter des images du passé. Le fait de manger de tel ou tel façon viens de ce bagage, le fait de préférer tel ou tel aliment, ce que l'on considère être ou ne pas être, l'idée que l'on a de ceci ou cela, etc... Sans mémoire, nous serions incapable comme espèce de survive, mais la mémoire ne donne accès qu'à ce bagage qui se produit ici et maintenant, comme je dis cette faculté est importante, mais a elle seul, ne peut s'observer elle-même, c'est la faculté de la mémoire, se souvenir de... le temps est information de la mémoire, sans mémoire le temps s'efface et le bébé est jeter avec l'eau du bain.

La mémoire est le bagage des ancêtres, parler ou écrire français ne viens pas de soi, c'est la mémoire de mes influences, en ce moment nous lisons du français, nous ne lisons pas hier, nous le faisons maintenant, la nuance est simple soit on lit en sachant que l'on lit, soit on lit en ignorant qu'on lit, comment savourer le "présent" si on ignore que l'on lit ?? En ce sens la mémoire n'est pas ce qui fait que nous sommes ou pas "vivant le présent".

<<metta>>
:)
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axiste
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comment savourer le "présent" si on ignore que l'on lit
Quand je suis dans un livre, je sais pas consciemment que je lis parce que mon esprit est fixé sur le contenu et pas sur le contenant. J'expérimente le contenu en oubliant le reste. Les bruits extérieurs, les lumières, mes états intérieurs ou mes gestes me sortent de temps en temps de ma lecture et alors je sais que je lis.
C'est comme avec mon volant: je tourne mon volant et seulement ensuite l'image apparait où j'ai tourné mon volant: ce sont deux informations que je classe dans le temps.
En fait, je n'ai pas la preuve que les choses se déroulent dans le temps au moment ou je n'ai pas conscience d'elles: ensuite, il y a ce mouvement qui classe, organise...
D'ailleurs quand on est concentré, le temps est élastique. Pas le temps des montres, mais le temps vécu qui est réel aussi. En fait le temps c'est un peu une fractale, on pourrait dire qu'il y a des temps...alors j'aime bien l'expression "de temps en temps" Butterfly_tenryu
Cinq clefs pour la parole correcte :
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freestyle

Est-on présent à quoi que ce soit de la réalité extérieure, au moment où on pense "je suis présent" ?
Que vit-on d'autre qu'une expérience intérieure, une pensée, un sentiment, à cet instant précis ?

La mémoire cadre le regard, le limite à une comparaison qui restreint la conscience à ce qui est "connu", c-à-d à une mécanique visant le contrôle, pour tenir à distance la peur de l'inconnu, de l'incertain. Sentiment de sécurité illusoire s'il en est, qui entretient l'inconscience.
De mémoire, l'enfer me ment...

Je soutiens que le vivant ne vit que l'instant présent, et que la seule mémoire "réelle" est physiologique, sinon les plantes n'en ont pas. En admettant donc, que tout possède une mémoire, elle n'est qu'une condition d'existence, d'inscription dans le déroulement des phénomènes de l'univers. Mais n'aborder le réel qu'à travers des souvenirs, c'est assurément cultiver une certaine inconscience, car si l'ego n'est que mémoire (ou plutôt image construite sur du souvenir ; illusion), c'est l'entretenir que croire que sans mémoire on ne saurait rien percevoir. Autant dire alors qu'on ne peut rien percevoir sans pouvoir en penser quelque chose.
Quoi qu'il en soit, je ne vois guère comment vivre pleinement l'instant présent et en même temps avoir le souvenir à l'esprit.

Et si la tendance naturelle des choses était inverse, comme semble le dire la physique quantique ?
Si la conscience créait la réalité ? La mémoire, alors, ne servirait qu'à répéter, ne serait qu'un cadre de continuité, assurant l'apparente cohésion d'un univers illusoire ?
Mais cette mémoire-là, celle de toute la matière de l'univers, n'est pas la même chose que le "connu", non ?
Que d'égarements possible, par les mots ! Et comme il me semble difficile d'exprimer clairement ce qu'on pense...
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axiste
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Je te réponds rapide, je dois sortir....alors ce sera comme ça vient....
Que vit-on d'autre qu'une expérience intérieure, une pensée, un sentiment, à cet instant précis ?
oui. C'est cela que je vois aussi. C'est ce qui nous pousse à l'action très souvent...
Le raisonnement lui même est touché: il est une part de notre mental et s'élabore dans des cadres précis qui ne touchent qu'une infime partie des choses ou du vivant, alors il est aussi incomplétude quand il est froid et distant parce qu'il écarte, divise lorsqu'il est saisi et érigé en réalité, c'est une projection…d'ailleurs c'est exactement ce que nous faisons en écrivant...

L'énergie de la vie est une énergie qui rassemble …c'est d'ailleurs pour ça qu'on se sent si mal quand on se croit isolé: une partie de nous mêmes a commencé à mourir et l'énergie n'est plus
la seule mémoire "réelle" est physiologique, sinon les plantes n'en ont pas
oui, la mémoire est là, mais après, nous élaborons des commentaires, des comparaisons, des jugements, nous mettons des limites aux possibles. A ce salade les mots butent….ils faut les déshabiller de nos filtres perso (ou de notre égo). Après, une énergie nouvelle arrive qui est ouverture et c'est beaucoup plus aimant et englobant
(Peut-être c'est une énergie féminine qui est un peu trop manipulée dans nos sociétés…on lui donne certainement maints visages erronés…)
si l'ego n'est que mémoire (ou plutôt image construite sur du souvenir ; illusion), c'est l'entretenir que croire que sans mémoire on ne saurait rien percevoir
le souvenir n'est-il qu'illusion ? il est illusion quand il est destructeur, quand il trimballe nos rancoeurs, nos vues fausses
Sinon, il est utile et serviable
Nous sommes l'amibe des premiers temps, l'abeille qui vibre à tous moments…nos ancêtres sont enfouis en nous, leurs mémoire est là, intacte, et on leur doit beaucoup. Tout ce qu'on est.
Peut être le souvenir doit rester à l'état de sensations et ne pas subir nos interprétations
Sauf si nous avons nettoyé la place et que l'ignorance est de moins en moins "impactante"
S'il n'y a pas de véritable limite entre l'extérieur et l'intérieur, tout est synchronisé…les liens nous changent et nous les changeons, les liens sont les autres et tt ce que nous apposons, aussi bien nos souvenirs d'ailleurs
Nous avons toute une gamme d'émotions à notre disposition: le choix est peut-être de les subir ou de les transformer (les rigidifier ou les laisser grandir comme une fleur de lotus)
Quoi qu'il en soit, je ne vois guère comment vivre pleinement l'instant présent et en même temps avoir le souvenir à l'esprit.
Ca m'évoque la question du temps et de sa réalité…
Et si la tendance naturelle des choses était inverse, comme semble le dire la physique quantique ?
Si la conscience créait la réalité ? La mémoire, alors, ne servirait qu'à répéter, ne serait qu'un cadre de continuité, assurant l'apparente cohésion d'un univers illusoire ?
C'est d'ailleurs ce que dit le Bouddha
Les premières phrases du Dhammapada sont:
1. Le mental est l'avant coureur des conditions, le mental en est le chef, et les conditions sont façonnées par le mental. Si avec un mental impur, quelqu'un parle ou agit, alors la douleur le suit comme la roue suit le sabot du bœuf.
 
2. Le mental est l'avant coureur des conditions, le mental en est le chef, et les conditions sont façonnées par le mental. Si avec un mental pur, quelque' un parle ou agit, alors le bonheur le suit comme l'ombre qui jamais ne le quitte.
 
3. " Il m'a maltraité, il m'a battu, il m'a vaincu, il m'a volé ", la haine de ceux qui chérissent de telles pensées n'est pas apaisée.
 
4. "Il m'a maltraité, il m'a battu, il m'a vaincu, il m'a volé ", la haine de ceux qui ne chérissent pas de telles pensées est apaisée.
 
5. Jamais la haine n'éteint les haines en ce monde. Par l'amour seul les haines sont éteintes. C'est une ancienne loi.
Bon, faut que j'y aille.... Butterfly_tenryu
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
onmyway

A mon sens, au contraire, on peut vivre l'instant présent sans mémoire
C'est même la seule façon de le vivre
La mémoire c'est le passé, comme disait Krishnamurti, donc la pensée, et la pensée est toujours vieille, conditionnée,
jamais libre ni dans le pur présent
On peut vivre au présent sans mémoire
Mais la mémoire (illusoire) ne peut pas vivre sans l'éternel présent
Butterfly_tenryu
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michel_paix
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Connaitre ce qui n'est pas connu, le terrain vierge en nous diront les poètes, demande une approche différente de celle de reposer sur la mémoire, car la mémoire ne fait que les sentiers battus et uniquement que les sentiers battus. La mémoire est importante, rejeter la mémoire, c'est préparer un bain et jeter le bébé par la fenêtre.

La mémoire est semblable à "quand nous regardons un long moment la lumière et que nous cessons de la regarder, nous voyons une espèce de point noir pendant un cours instant, ce point noir est une sorte d'empreinte, en fait toutes nos expériences laissent une empreinte dans le continuum, c'est ce que l'on appelle la mémoire, qui est une empreinte du passé, le présent est sans temps réel, le temps est une donnée de la mémoire et la mémoire s'effectue ici et maintenant. Nous sommes "présent à nous-mêmes, à ce qui se produit maintenant, c'est vivre le ici et maintenant, vivre du temps aveuglément c'est manquer le bateau, c'est ignorer le ici et maintenant. C'est comme aller au cinéma, on est tellement absorbé par le théâtre "le film" que nous oublions que nous sommes assis devant un écran "projection", de même qu'observer ces "empreintes, la mémoire" nous fait oublier que c'est qu'un théâtre, empreinte du passé qui sont projetées sur un écran blanc "vacuité", que ce film n'a aucune substance réelle, ni le temps qui est défini n'est réel, ce ne sont que des "images" qui se produisent ici et maintenant.

<<metta>>
:)
ted

michel_paix a écrit :Connaitre ce qui n'est pas connu, le terrain vierge en nous diront les poètes, demande une approche différente de celle de reposer sur la mémoire, car la mémoire ne fait que les sentiers battus et uniquement que les sentiers battus. La mémoire est importante, rejeter la mémoire, c'est préparer un bain et jeter le bébé par la fenêtre.
Est-ce qu'on peut s'occuper d'un bébé sans mémoire ? :roll:
A priori, non ? On risque de l'oublier quelque part, de louper ses repas... etc..

Sauf à développer des capacités paranormales, à la limite du surnaturel, qui prendraient le relais de la mémoire.
Une sorte de sagesse transcendante qui présiderait chacun de nos actes.
En fait, c'est cette sagesse qui saurait quelle action effectuer pour que le bébé reste en vie et en bonne santé.
Ce qui poserait un problème philosophique majeur : d'où viendrait l'intelligence de cette sagesse et pourquoi l'un de ses buts serait de garder le bébé en vie ?

Dans la vie normale, le bébé meurt quand on ne s'en occupe pas...
freestyle

ted a écrit :Une sorte de sagesse transcendante qui présiderait chacun de nos actes.
Un peu comme l'attention qu'ont la plupart des mamans mammifères non humaines ?
ted a écrit :Ce qui poserait un problème philosophique majeur : d'où viendrait l'intelligence de cette sagesse et pourquoi l'un de ses buts serait de garder le bébé en vie ?
N'est-ce pas le signe de la bonté fondamentale de la vie ?
<<metta>>
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michel_paix
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rejeter la mémoire, c'est préparer un bain et jeter le bébé par la fenêtre.
C'est un jeu de mot, venu de l'expression: jeter l'eau du bain avec le bébé, je trouvais l'image de préparer un bain et jeter le bébé par la fenêtre plus "radical". C'est de l'humour noir !! :-)

La mémoire est importante je ne dirais jamais le contraire. ;-)

<<metta>>
:)
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