Le maître

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jules
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à Jean :
Il me semble que tant que la relation maître/disciple est une donnée de fait, par exemple dans un temple où cela est clairement établi, il peut arriver que le disciple ne respecte pas le maître, qu'il se comporte de manière grossière etc. Si pourtant cette relation de fait n'est pas interrompue par le disciple, le maître pourra toujours l'aider sur ce point. Si le disciple est d'emblée capable d'être dans la relation que tu dis, à savoir qu'il comprend respectueusement qu'il doit apprendre, alors il possède dors et déjà à mon avis l'esprit d'éveil qui est justement ce qui est le plus difficile à acquérir tant le plus souvent nous sommes disposés à croire que nous savons déjà tout. Le maître a donc son rôle à jouer précisément et en grande partie pour aider le disciple sur ce point fondamental, à savoir cet esprit particulier qui ouvre toutes les portes, lesquelles n'auront plus qu'à être franchies par le disciple lui-même.
Autrement dit, je pense que ce n'est pas tant l'apprentissage formel de connaissances qui soit essentiel dans l'enseignement d'un maître bien que cet apprentissage soit sans aucun doute d'une grande nécessité; cet apprentissage formel au final n'est d'ailleurs bien entendu pas dissociable de que je veux mettre ici en valeur, à savoir l'apprentissage de la faculté même d'ouverture à la connaissance qui est l'ouverture d'esprit et la souplesse qu'implique l'esprit d'éveil. Donc ce dont tu parles est bien certainement juste mais représente presque déjà un idéal de sagesse de la part du disciple, le même idéal que le maître doit pratiquer au travers de l'humilité de l'apprenti qu'il ne doit pas oublier être lui-même. C'est S.Suzuky qui appelait cela je crois "l'esprit du débutant". C'est sans doute donc de ta part un appel à ce que cette sagesse soit réalisée. jap_8
Jean

Oui je parlais de la relation idéale, mais si on a une idée de ce que pourrait être une relation idéale, cela permet peut être de se débarrasser de toutes les fioritures de seconde importance qui peuvent compliquer et distordre la relation.

Il y a la sadhana au Gourou, le "Lama Chopa", dans la tradition Guelougpa qui est un long poème ou le statut du Maître est magnifié et probablement il existe l'équivalent dans les autres traditions Tibétaines. On a plus de chances de la pratiquer correctement si on a en tête cet idéal de simplicité de la relation Maitre/Disciple.

Autrefois, les maitres parlaient de leurs "disciples", maintenant ils auraient plutôt tendance à parler de leurs "élèves" ou même de leurs "amis".
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jules
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Oui je parlais de la relation idéale, mais si on a une idée de ce que pourrait être une relation idéale, cela permet peut être de se débarrasser de toutes les fioritures de seconde importance qui peuvent compliquer et distordre la relation.
Pardon mais ce que je voulais dire là dessus, c'est que pour moi c'est de première importance ce que tu nommes ces fioritures. Il n'y a au fond pas grand chose d'autre à apprendre qu'à se donner la possibilité d'apprendre et donc de se libérer de tous les obstacles de l'égo qui empêchent cet apprentissage et cette relation idéale en est l'exemple même. Un tel disciple est par là maître ou est un maître disciple, car il assume pleinement le fait qu'il a à apprendre, attitude d'ouverture d'esprit qu'il est de première difficulté de maintenir vivante. :oops:
Cependant il est vrai qu'il est bon de rappeler cet idéal comme tu le dis, et mon intervention a pour but de renforcer cette perspective. jap_8
longchen2

Selon ce que je comprends il y a beaucoup de disciples qui cherchent à se réaliser à travers le maître extérieur, et cela pose des problèmes…
Jean

Le "bon" Maître extérieur renvoie le disciple à son maître intérieur, lui donne des explications et lui enseigne les moyens habiles, trucs et astuces pour le faire.

Il y a des maitres qui ne font pas cela, c'est plutôt "ma pomme, ma pomme" et dollars contre kilos de bénédictions. On sait que de tels maîtres existent. pas la peine de s'appesantir là-dessus.

Mais il y a aussi de bons maîtres qui se décarcassent à bien faire leur boulot , malgré cela, comme c'est plus facile, plus visible, plus spectaculaire, il y a des disciples qui se cristallisent sur le maître extérieur (ramage, plumage, phoenix, ou bien, il est grand, il est beau, il sent bon le sable chaud, etc), plus le maître est "grand" ou plus il est inconnu (vivant dans un petit ermitage somewhere in the Himalayas), plus cela renforce l'égo du disciple, lui donne une dimension spirituelle, mystérieuse, le fait apparaître très "spécial".

On sait que cela existe aussi... C'est déprimant.

All along the Watctowers (Must be some way out here)

http://www.youtube.com/results?search_q ... tower&sm=1

Il vaut mieux regarder les bons Maîtres, les bons Disciples, c'est inspirant et stimulant.
Dernière modification par Jean le 30 mars 2014, 12:02, modifié 1 fois.
longchen2

Jean a écrit :(...) Il vaut mieux regarder les bons Maîtres, les bons Disciples, c'est inspirant et stimulant.
Oui cher Jean, je crois qu’il faut faire cela jap_8
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jules
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jap_8

C'est bien vrai que le maître dans la caverne ça en jette... ba11

Bon cela dit, je n'ai pas eu confirmation d'avoir été compris. Tant pis... Butterfly_tenryu
binah

Jean a écrit :
Mais il y a aussi de bons maîtres qui se décarcassent à bien faire leur boulot , malgré cela, comme c'est plus facile, plus visible, plus spectaculaire, il y a des disciples qui se cristallisent sur le maître extérieur (ramage, plumage, phoenix, ou bien, il est grand, il est beau, il sent bon le sable chaud, etc), plus le maître est "grand" ou plus il est inconnu (vivant dans un petit ermitage somewhere in the Himalayas), plus cela renforce l'égo du disciple, lui donne une dimension spirituelle, mystérieuse, le fait apparaître très "spécial".

On sait que cela existe aussi... C'est déprimant.

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Il vaut mieux regarder les bons Maîtres, les bons Disciples, c'est inspirant et stimulant.
Peut-t-être qu'il peut apparaître comme très spécial parce qu'il est en haut d'une nature montagneuse. Après tout dépend le degré d'attachement à ce maître. Le maître donne normalement une vision libre, pas une relation d'être attaché et d'apporter un sentiment d'être unique ou spécial. C'est ma vision des choses. Butterfly_tenryu
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jules
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En tous les cas, s'il faut parcourir cent vallées, gravir cent montagnes pour parvenir à rencontrer un maître, on aura sans doute déjà beaucoup appris.
binah

Oui, c'est clair. Pour ce maître, il faut que cela raisonne comme une évidence et qu'il soit digne d'être qualifié de maître. :)
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