Thomas Bernhard

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jules
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Hello Flocon,

En fait je n'ai rien lu de cet auteur, j'ai un ami en revanche qui est fan. Je vais suivre aussi ton conseil pour la lecture de cet ouvrage. love3
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Flocon
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Super, tu me donneras ton avis.
J'adore vraiment Bernhard, de mon côté, mais c'est vrai que son fond très noir, et son goût de la provocation outrancière, qui tiennent à son histoire personnelle et à celle de son pays, peuvent rebuter même un lecteur averti : l'extrait que tu as posté est léger, il a écrit des choses bien pires.
Mais bon, en principe, un zéniste a l'estomac solide donc ça devrait aller. :razz:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
lausm

Pour ma part, je n'ai plus tellement goût à cette ambiance noire voire nihiliste.
Il me semble que le monsieur a été quand même bien formé par la vie : école nazie, apprendre la mort de sa mère dans le journal, "incidemment", il avait quelques raisons d'être noir, et peut-être sa fragilité pulmonaire avait une teinte sur son regard de la vie.
Pour ma part, même l'estomac accroché, mais étant en contact avec la réalité de la souffrance humaine au quotidien, je dois dire que je sens plus le besoin d'être nourri par un peu de discours positif, et je ne dis pas positiviste.
Parce que si le Bouddha parlait du constat de l'existence de la souffrance, il n'en est pas resté là : il a voulu comprendre pourquoi, et aussi dire comment on sort de l'ornière.

Pour ma part, quand mon fils est né, si j'avais nourri ce genre de pensées en le regardant, je pense que cela ne m'aurait en rien aidé. Je pense aussi que justement, avoir effacé toute croyance, avoir cru dans les possibles que je ne connais pas, m'ont permis de le nourrir avec des influences qui auront peut-être un effet que maintenant ou plus tard. Sinon, ce n'est que croire en les conditionnements comme influence sur notre destin, cela me paraît profondément pessimiste, nihiliste, et en tout cas fort peu bouddhiste. Sinon on se soumettrait au karma comme seule loi, et on ne considèrerait aucune possibilité de transformation. Ce qui ne nous emmènerait pas très loin.
Zopa

lausm a écrit :Pour ma part, je n'ai plus tellement goût à cette ambiance noire voire nihiliste.
Il me semble que le monsieur a été quand même bien formé par la vie : école nazie, apprendre la mort de sa mère dans le journal, "incidemment", il avait quelques raisons d'être noir, et peut-être sa fragilité pulmonaire avait une teinte sur son regard de la vie.
Pour ma part, même l'estomac accroché, mais étant en contact avec la réalité de la souffrance humaine au quotidien, je dois dire que je sens plus le besoin d'être nourri par un peu de discours positif, et je ne dis pas positiviste.
Parce que si le Bouddha parlait du constat de l'existence de la souffrance, il n'en est pas resté là..
Flocon, je rebondis sur les réflexions de Lausm car je viens de lire sur wiki une petite biographie de l'auteur. C'est vrai qu'il connut beaucoup d'épreuves. D'abord frappé par la maladie à 19 ans, une maladie pulmonaire incurable. Il fut aussi profondément meurtri par la mort de son grand -père et celle de sa mère. Il fut tenté plusieurs fois par le suicide et déclara que ce qui le maintenait en vie était la seule curiosité. Il nourrit semble -t-il de la haine envers l'Autriche. Il est mort jeune, à 58 ans...
Je vais quand même le lire, par curiosité et pour me faire une opinion plus précise.
Mais je suis comme Lausm, en contact quotidien avec la réalité de la souffrance. Et cette proximité me pousse aussi à rechercher des discours positifs. C'est pour cela par exemple que je me tiens à distance de l'oeuvre de Schopenhauer (que pourtant je connais bien)et que je puise un sorte de réconfort dans certains passages de Goethe ou encore dans l'oeuvre du philosophe Robert Misrahi qui écrivit sur le bonheur, sur l'éthique de la joie et dont la mort n'occupe pas une place centrale dans son analyse.
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Flocon
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Ah, mais il n'y a aucun problème. :shock: :razz:
J'aime l’œuvre de Thomas Bernhard, c'est tout. Le reste est affaire de goût, ou d'envie personnelle, et je comprends très bien vos points de vue. loveeeee
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
binah

Effectivement, c'est histoire de goûts... J'avoue que ces visions défaitistes m'exaspèrent, pas que pour l'auteur, d'autres s'en chargent dans la vie. jap_8
Robi

Flocon a écrit :Ah, mais il n'y a aucun problème. :shock: :razz:
J'aime l’œuvre de Thomas Bernhard, c'est tout. Le reste est affaire de goût, ou d'envie personnelle, et je comprends très bien vos points de vue. loveeeee
Aimer son œuvre peut relever du goût littéraire. Mais est-ce que tu es d'accord avec le fond, avec ce qu'il pense de la vie?
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Flocon
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Non.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
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Kong Tseu
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yudo
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De fait, et j'espère que le commentaire que j'ai fait sur les optimistes à qui on ne peut jamais faire une bonne surprise a été pris pour ce qu'il est : une plaisanterie.
Je ne suis pas un pessimiste, et je n'aime pas non plus le pessimisme, mais je trouve que l'optimisme peut être lui-même aussi décourageant qu'irritant. Car je crois vraiment et très sincèrement dans la nécessité d'être honnête avec soi-même, ce qui implique de faire, au jour le jour, ce qu'il y a à faire, sans se préoccuper des résultats. Parfois, dans les moments de grande détresse (que j'ai malheureusement connus), cette simple attitude peut se révéler inestimable. On ne baisse alors pas les bras. Mais on ne s'épuise pas non plus à attendre que les choses changent pour le mieux, tout en ne faisant rien à cet effet.

Et, pour reprendre ce que je disais à mon propos, dans le fil de cette discussion, j'espère bien que mes parents ne l'ont pas vu! Je leur ai donné suffisamment de raisons de s'inquiéter à mon sujet, de leur vivant: qu'aurait-ce été pour eux si, au lieu de voir ce qu'ils avaient dans les bras à l'instant présent, ils avaient dû voir le résultat final.

Donc, la réflexion de Bernhard peut se comprendre et, avec un minimum de sens de l'ironie, se prendre pour ce qu'elle est, une vision (un peu trop) désabusée des choses. Mais la généraliser serait vraiment contre-productif.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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jules
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Parfois, cela fait du bien de hurler dans son oreiller "quel monde de m...!!!", c'est très salutaire.
Cela dépasse le fait d'être d'accord ou pas avec le fait que le monde soit ou ne soit pas m...dique.
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