« Quand, par la pensée, nous séparons un objet de l'environnement mouvant dans lequel il évolue, ce que nous faisons en réalité est extirper un ensemble de sensations auxquelles nos pensées sont liées et qui possèdent une stabilité relativement plus élevée que les autres, du flot de toutes nos sensations. »
« Supposons que nous puissions attribuer à la nature la propriété de produire des évènements semblables dans des circonstances semblables; nous ne saurions simplement pas comment trouver ces circonstances semblables. La nature est unique. Ces évènements semblables sont une production de notre schéma mental. »
Ces deux citations peuvent-elles s'inscrire dans une philosophie bouddhiste ?
On dit d'abords que la forme est autre chose qu'elle même, elle est le vide.
Puis on ajoute que le vide n'est pas différent de la forme : le vide est la forme.
Il y'a donc création d'un événement : La forme est le vide.
Et l'événement s'achève : Le vide est la forme.
En réalité, l'événement "la forme est le vide" qui a lieu dans une circonstance peut être annulé parce que en une autre circonstance on affirme un autre événement, que le vide est la forme qui est son annulation.
Si l'événement "La forme est le vide" n'avait pas surgit dans une circonstance, il n'aurait pas pu être annulé dans une autre.
C'est donc à partir du surgissement que peut être affirmée la nullité.
Il ne peut y avoir de nullité sans surgissement.
Pas de 0 sans le 1.
La nullité est un mouvement d'allé et de retour.
C'est donc un mouvement.
Sans mouvement pas de nullité.
Quant au rapport avec le bouddhisme, c'est très proche, en effet.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.
"Le moi n'est pas une entité invariable, définie et nettement délimitée. (...) Le moi est insauvable. C'est en partie ce point de vue, en partie la peur de ce point de vue qui conduit aux aberrations les plus délirantes, pessimistes et optimistes, religieuses et philosophiques."
- Ernst Mach