Le karma est d'ordre mental. Dans sa phase rétribution (ou fruit) c'est la réaction, à cause d'empreintes karmiques constituées ou accumulées en d'autres vies (samskara), à ce qu'il nous arrive. Mais ce qu'il nous arrive comme une agression, n'est pas à considérer que nous en sommes responsables. Nous ne sommes responsables que de notre réaction.Dharmadhatu a écrit : Bon, cher Aldous, c'est juste qu'on n'a pas la même lecture du Sutra en question, mais c'est loin d'être la première fois, pas vrai ? Pour moi, le Bouddha rappelle juste que dès qu'il y a une modification dans la configuration des agrégats d'un individu, ce n'est pas forcément karmique, mais ça peut être une causalité psychologique, biologique, physique ou encore atmosphérique. Par contre si on accepte qu'une sensation engendrée par ces causalités, qu'elle soit agréable, désagréable ou neutre, n'est pas un fruit karmique, alors il faudrait
1) montrer des sources (et pas uniquement un seul et même extrait répété plusieurs fois) où le Bouddha dit clairement que tout ou partie de ces 3 types de sensations n'est pas un fruit karmique,
2) expliquer par la raison ce qu'est un fruit karmique et ce qui n'en n'est pas un.
Les Lam Rims tibétains sont des textes qui reprennent les idées des Sutras et en rendent le sens de manière ordonnée, or dans ces Lam Rims comme le Dagpo Thargyèn (Le Précieux Ornement de la libération), il est dit qu'il y a plusieurs fruits karmiques:
- de pleine maturation,
- égal à sa cause,
- d'habituation,
- et environnemental.
Bien sûr, il faudrait que je retrouve exactement les Suttas dans lesquels sont indiqués ces fruits karmiques (et je ne n'en ai pas du tout le temps), mais sincèrement qui penserait que des gens comme Gampopa auraient inventé cela ?
Ainsi dire d'une grand-mère: c'était son karma de se faire agresser est une vue erronée par rapport à la compréhension de ce qu'est le karma. Le karma de la grand-mère c'est de réagir de telle ou telle façon à ce qui lui arrive (une agression par exemple), ce n'est pas l'agression elle-même (ou ce qui lui arriverait d'autre).
Le fruit karmique, ce n'est pas l'agression, c'est la réaction (désagréable très probablement) à l'agression (dont elle n'est pas responsable).
Le mental préside aux choses; pour l'essentiel, elles sont pensée, faites de pensée: parle-t-on ou agit-on avec une pensée corrompue et la douleur suit le sujet comme la roue suit les bêtes de trait.
Il m'a mal traité, il m'a battu, il m'a vaincu, il m'a volé, qui s'attache à de telles pensées sa haine ne sera jamais apaisée.
Dhammapada