Je sais ce que c'est.
Comme tu sais, je suis sujette à irritation asthmatique. Il m'est arrivé de frôler l'évanouissement.
Quand tu manques d'air = ne panique surtout pas.
Si tu es dans un endroit poussiéreux (comme cette pièce), ou avec des odeurs irritantes : retiens ta respirations quelques instants et porte ton esprit à un seul but : te conduire ailleurs. Chercher la porte, une fenêtre : un endroit où respirer un air qui ne te fera pas tousser.
Si tu es déjà en train de suffoquer, aspire un peu, mais pas trop. Avec l'air de cette pièce, tu fais subir à tes muqueuses de poussières qui vont les irriter encore plus et te faire tousser pour les évacuer.
Et une fois que tu as trouvé de l''air, respire en vidant bien tes poumons. Force sur l'expiration. Le réflexe respiratoire ne vide pas toujours 100% de l'air vicié qui s'y trouve. Donc, avant d'inspirer, vide le plus possible. Mets-y toute ton énergie. Ne t'en fais pas pour l'inspiration : ça se fera tout seul.
Reste calme. C'est très important.
Que tu respires beaucoup ou pas, paniquer te fera consommer encore plus vite l'oxygène, augmentera la douleur physique et ne t'aidera pas à trouver une solution. Oui, je sais, je me répète.
En ce moment, je vais beaucoup mieux. Mon état s'était si fort détérioré, l'an dernier, qu'en plus de la ventoline, on m'a fait prendre une espèce de cicatrisant.
J'ai quand même passé quelques mois à la fois horribles et merveilleux. Horribles parce que je ne savais jamais si, en allant acheter mon pain au bout de la rue, j'arriverais à rentrer chez moi. Ou bien parce que, partout où j'allais, j'avais la vue un peu brouillée sitôt que je marchais. Je devais m'asseoir pour regarder les choses en me nourrissant d'oxygène. Merveilleux parce que toutes ces petites haltes, ce chemin de tortue, c'était rempli de visions sublimes.
Je me souviens avoir vu des tas de petits points noirs et blancs danser autour de moi, un jour où j'étais allée à la supérette. Et pas moyen de trouver la ventoline sous le porte-monnaie. J'étouffais. Un instant, je me suis demandé si j'allais mourir, et puis j'ai refusé l'idée. Décharge d'adrénaline dans le noir. Quand j'ai réussi à trouver la ventoline dans mon sac à main, j'avais déjà repris mon souffle. Un peu. Assez pour retrouver la vue. J'étais accroupie par terre. Il y avait des petites taches rose vif, ma gauche. Un rosier en train de fleurir. Et de la musique quelque part sur un balcon au-dessus de moi. Et pis des insectes qui s'affairaient sur le gravier. Rien que des choses très ordinaires, mais j'ai trouvé tout ça fabuleusement beau. Je me suis assise sur une espèce de borne à empêcher les voitures de parquer. J'ai regardé.
Ne laisse pas la peur s'emparer de toi quand ça arrive
Passe en "mode pleine conscience" et programme la machine sur "objectif air"
Va voir un allergologue. Il te dira si c'est une allergie (auquel cas on peut désensibiliser) ou une fragilité des muqueuses (auquel cas il faudra éviter les poussières et les irritants)
