Mon expérience ne m'amène pas à des conclusions contraires au Bouddhisme, cher Ted. J'ai suffisamment d'expérience (38 ans cette année) et en particulier confrontée à l'examen d'un maître reconnu pour savoir très exactement ce que j'affirme tout en étant certain de ne pas faire d'interprétation personnelle.
Bien sûr, vous pouvez ne pas croire au maître, mais alors ne dites pas que vous êtes des Bouddhistes car vous refuseriez le principe même du Sangha, c'est à dire l'un des Trois Joyaux.
En revanche, beaucoup s'expriment sans avoir ni l'expérience, ni la confrontation au maître. Ceux-là se permettent cependant d'interpréter un Bouddhisme à leur sauce, un Dharma mal digéré, incompris. La notion de vacuité, par exemple, puisqu'il est question de cela dans ce fil. Manifestement, c'est quelque chose que très peu de personnes comprennent ; on les compte à peine sur les doigts d'un moignon (j'aime bien cette expression
). Quand on leur dit que la vacuité est quelque chose qui est, ils affirment qu'il s'agit là d'une réification de la vacuité. J'en connais plus d'un qui se sont fait tordre vigoureusement le nez pour tenir des propos pareils. Quand je dis que la vacuité se voit comme le nez au milieu de la figure...
Bien sûr, vous êtes la plupart ici très influencés par le Madhyamaka et Nagarjuna en particulier, parce qu'il s'agit d'un Bouddhisme essentiellement spéculatif et donc à la portée de l'entendement. De même est à la portée de l'entendement la notion d'interdépendance des phénomènes. Mais nombre de zenistes (et dzogchenpas), voire de théravadins, vous diront qu'il s'agit là d'une forme de nihilisme subtil, mais de nihilisme quand même. Car on ne fait pas une expérience de ce qui n'est pas mais de ce qui est. Le non-né est car s'il n'était pas, il n'y aurait pas de libération possible du samsara. Vous pouvez vider autant que vous voudrez un objet de sa substance, vous n'atteindrez jamais la vacuité avec cette pratique, de la même façon que vous ne verrez jamais l'esprit avec l'esprit.
Mais bien sûr, vous n'êtes pas obligés de me croire...