Dans cette vie même...

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axiste
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(...)Une autre grande faiblesse des êtres c’est qu’en réalité, ils ne possèdent rien. Cela peut vous sembler étrange : nous sommes nés, nous développons la connaissance, nous nous forgeons une réputation, la plupart d’entre nous ont un travail et peuvent s’acheter toutes sortes de choses avec leur salaire ; nous considérons que tout cela est à nous, ce sont nos possessions et à niveau relatif c’est juste, il n’y a aucun doute. Mais si nous possédions vraiment ces choses, nous n’en serions jamais séparés. Si nous les possédions vraiment, au sens ultime, serait-il possible que ces objets se cassent, qu’ils se perdent ou soient volés ? Lorsque l’être humain meurt, il n’emmène rien, il laisse derrière lui tout ce qu’il a gagné, tout ce qu’il a amassé, tout ce qu’il a accumulé et stocké. Pour toutes ces raisons, il est dit que les êtres sont sans possessions. Au moment de la mort, ils devront abandonner tous leurs biens. Il y a trois sortes de biens.

Tout d’abord, les biens immeubles : bâtiments, terrains, propriétés, etc. Tout ceci vous appartient au niveau relatif mais lorsque vous mourrez vous devrez tout laisser derrière vous.

Viennent ensuite les biens meubles : chaises, brosses à dents, vêtements, tout ce que vous emmenez lorsque vous voyagez sur cette planète.

Et enfin, il y a la connaissance : les arts et les sciences, toutes les compétences que vous avez développées pour assurer votre subsistance et celle des autres. Tant que le corps fonctionne bien, ce troisième type de possession occupe une place très importante, mais là non plus, rien n’est sûr. Vous pourriez, par exemple, oublier ce que vous savez, vous pourriez vous trouver dans l’impossibilité de pratiquer votre spécialité à cause d’un décret gouvernemental ou d’un autre événement malheureux. Si vous êtes chirurgien, vous pourriez vous casser le bras, suite à une agression, devenir neurasthénique au point de ne plus pouvoir professer.

A quelque catégorie qu’elles appartiennent, les possessions ne peuvent pas amener la sécurité au cours de l’existence terrestre et encore moins après la mort. Si on comprend qu’on ne possède rien et que la vie est extrêmement transitoire, on se sentira beaucoup plus calme lorsque l’inévitable se produira.(...)

Dans cette vie même, (extrait)

Sayadaw U PANDITA

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Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

axiste a écrit :
11 janvier 2018, 13:22
Et enfin, il y a la connaissance : les arts et les sciences, toutes les compétences que vous avez développées pour assurer votre subsistance et celle des autres.
(...)
Si on comprend qu’on ne possède rien et que la vie est extrêmement transitoire, on se sentira beaucoup plus calme lorsque l’inévitable se produira.(...)
jap_8
Je comprends ce que dit ce grand maître.
Il le dit pour déclencher un lacher-prise chez la personne à qui il s'adresse. Et de ce point de vue, c'est totalement juste.

Mais lors de sa progression, il arrive un moment où le méditant se remémore toutes ses vies passées. C'est donc la preuve que ses connaissances antérieures multiples restent associées à son continuum de conscience. jap_8

Alors bien sur, on ne dira pas qu'elles lui appartiennent puisqu'il est sans égo. :cool: Mais Siddhartha s'est souvenu de toutes ses vies antérieures, pas de celles d'Ananda.
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Circé
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Je ne sais plus qui a écrit, à propos de ce qui subsiste ou pas: " un continuum de conscience, migrant d'existence en existence, héritier du karma.."
Je trouve ça juste et rassurant.
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davi
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ted a écrit :
11 janvier 2018, 13:56
Siddhartha s'est souvenu de toutes ses vies antérieures, pas de celles d'Ananda.
Tu es sûr là ? Parce que le Bouddha est normalement capable de voir le karma chez les autres, et ainsi il peut dire pourquoi telle personne a un problème en particulier ou telle bonne fortune. J'ai lu plusieurs histoires où le Bouddha expliquait le karma de personnes.

Sinon dans la liste des possessions, il manque tout ce qui concerne ses proches : avoir des parents, des frères et sœurs, des enfants, des amis. Bien sûr on ne les possède pas comme des objets, mais c'est tout comme. D'ailleurs quand on meurt, à mon avis, la première des souffrances est de perdre ses proches.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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axiste
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Ted a écrit
Je comprends ce que dit ce grand maître.
Il le dit pour déclencher un lacher-prise chez la personne à qui il s'adresse. Et de ce point de vue, c'est totalement juste.

Mais lors de sa progression, il arrive un moment où le méditant se remémore toutes ses vies passées. C'est donc la preuve que ses connaissances antérieures multiples restent associées à son continuum de conscience.

Alors bien sur, on ne dira pas qu'elles lui appartiennent puisqu'il est sans égo. Mais Siddhartha s'est souvenu de toutes ses vies antérieures, pas de celles d'Ananda.
Pour les connaissances telles que sciences, arts, etc nous avons cette connaissance des évènements qui sont impermanents (dates, infos ponctuelle, tout ce qui a trait à l'évènementiel, à la culture, etc…) mais un ordinateur l'a tout autant, bien mieux même que nous…
Quant aux compétences qu'on développe dans ces domaines il doit y avoir des tendances qui s'expriment dans un continuum…ce serait un peu comme ce qui s'exprimerait à travers nos gènes ?
Davi a écrit
Parce que le Bouddha est normalement capable de voir le karma chez les autres, et ainsi il peut dire pourquoi telle personne a un problème en particulier ou telle bonne fortune. J'ai lu plusieurs histoires où le Bouddha expliquait le karma de personnes.
Cela voudrait dire une certaine omniscience ?
Sinon dans la liste des possessions, il manque tout ce qui concerne ses proches : avoir des parents, des frères et sœurs, des enfants, des amis. Bien sûr on ne les possède pas comme des objets, mais c'est tout comme. D'ailleurs quand on meurt, à mon avis, la première des souffrances est de perdre ses proches.
Une souffrance pour ceux qui n'ont pas trouvé la paix, certaines personnes pourtant n'ont pas peur de perdre leur proches parce qu'elles ont déjà fait tout un travail de détachement et de lâcher prise…
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axiste
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« Si quelque chose est vraiment bien, vous n’avez pas besoin de
le proclamer. »

Ajahn Fuang, dans "l'éclat de la vie"
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jules
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« Si quelque chose est vraiment bien, vous n’avez pas besoin de
le proclamer. »
Cela rejoint ce que me disait un oncle au sujet de l'écriture :
Il est plus facile de clamer explicitement le merveilleux, l'intense, le fort, le beau, le tragique, l'absurde, le scandaleux etc... que de transmettre ces émotions sans les nommer. Mais c'est évidemment par ce dernier biais que ces émotions peuvent être le plus efficacement transmises, disait-il.
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axiste
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J'ai remarqué que lorsqu' on est concentré, on n'est pas vraiment dans l'émotion.

L'émotion va et vient, or lorsqu'on est concentré, il y a un équilibre incroyable, pas de perturbations. Ces dernières arrivent quand on lève le nez d'une tâche et on peut perdre l'équilibre si on ne fait pas attention.

Cependant, les émotions peuvent apporter beaucoup d'énergie au corps, les laisser traverser.
Mais c'est évidemment par ce dernier biais que ces émotions peuvent être le plus efficacement transmises, disait-il.
jap_8

Ce que la citation m'inspirait, c'est aussi qu'on a pas besoin de transmettre, alors cela se transmet.
Par exemple, c'est l'éducation silencieuse qui touche nos enfants, pas ce que l'on tente de dire ...
De même si l'on fait un speech devant 80 personnes, si les mots sont contractés par une tension ou vélocité, ils deviennent sourds. Mais si les mots respectent le silence, il seront soulevés et emportés au fond de chaque coeur.
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axiste
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AncestraL : » janv. 30 16:43 pm
Ce bouquin-là il me le faut ^^, il m'a l'air très bien !
C'est une sorte de recueil compilé par Ṭhānissaro Bhikkhu sur les enseignements d’Ajaan Fuang Jotiko.
Il y dit comment ce livre qui relatent des situations vécues au côté d'Ajaan Fuang lui a permis de réfléchir à la relation maître élève.
En compilant ce livre, j’ai eu l’occasion de réfléchir à la relation élève/maître telle qu’elle existe en Thaïlande, et aux rapports entre Ajaan Fuang et ses disciples, à la fois laïcs et ordonnés.
Il apportait avec lui une atmosphère pleine de chaleur et de respect dans laquelle ses élèves pouvaient parler avec lui des problèmes propres à leur vie et à leur esprit sans se sentir comme des patients ou des clients, mais simplement comme des êtres humains compagnons
auxquels il offrait un point de référence stable et ferme pour leur vie.
Depuis que je suis revenu en occident, je trouve que ce type de relation manque cruellement parmi nous,
et j’espère qu’avec l’établissement du bouddhisme ici, ce type de relation s’établira également,
pour le biende la santé mentale et spirituelle de notre société dans son ensemble.
C'est une sorte de compilation d'anecdotes vécues au côté d'Ajaan Fuang et elles sont très directes, elles vont direct au coeur ...

jap_8

Mais c'est en ligne en fait:
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