Bouddhisme et péchés

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davi
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L'ignorance de la vraie nature des choses, non ?
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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Comme dirait Yudo : C'est chier un peu partout, puis s'étonner de marcher dans la merde.
ted

jules a écrit :
16 décembre 2017, 16:42
Comme dirait Yudo : C'est chier un peu partout, puis s'étonner de marcher dans la merde.
Vu la qualité des textes qu'il y a sur la première page, qu'ils viennent de Mohan Wijayaratna ou de Longchenpa, je m'attendais à des réponses plus élaborées... :oops:
:cool:
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Zopa2
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ted a écrit :
16 décembre 2017, 11:25
Du coup, je ne sais plus trop par rapport à ce que j'ai écrit :
ted a écrit :J'ai cru comprendre que ce que le bouddhisme appelait "ignorance" était l'ignorance du mécanisme de la coproduction conditionnée pratitya samutpada.
:D :D :D
:-( :-( :-(

C'est quoi l'ignorance finalement ? :oops:
Il me semble qu'il y a plusieurs formes de l'ignorance dans le bouddhisme :



L'ignorance de la véritable nature des choses (comme le dit Davi)
L'ignorance du fonctionnement des douze liens
L'ignorance de la causalité (les actes et leurs fruits)
L'ignorance des quatre nobles vérités (ou plutôt des 4 vérités des aryas)
Et peut être d'autres encore...

Mais en général, quand on parle d'ignorance dans le bouddhisme, y compris dans un des liens de la coproduction conditionnée, cela se réfère à la première forme :

L'ignorance de la véritable nature des choses.
(des choses, c'est-à-dire des existants ! Les termes " phénomène" et " existant" sont synonymes en logique bouddhiste) .

On pourra noter au passage qu'il existe un trait caractéristique distinguant cette forme d'ignorance des autres : à savoir que cette ignorance n'est pas seulement une simple absence de connaissance ; elle est plutôt une connaissance erronée.
Cette ignorance ne dit pas " je ne sais pas". Elle dit : " Je sais ! "


De plus, elle ne désigne pas un facteur mental qui agirait de manière passive, mais un facteur mental engendrant un processif actif de surimposition.

L'ignorance fondamentale, quelle soit innée ou acquise, est une surimposition active d'un certain statut ontologique qu'il faudrait définir, sur des entités qui en sont en réalité dépourvues.
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davi
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Zopa2 a écrit :On pourra noter au passage qu'il existe un trait caractéristique distinguant cette forme d'ignorance des autres : à savoir que cette ignorance n'est pas seulement une simple absence de connaissance ; elle est plutôt une connaissance erronée.
Cette ignorance ne dit pas " je ne sais pas". Elle dit : " Je sais ! "


De plus, elle ne désigne pas un facteur mental qui agirait de manière passive, mais un facteur mental engendrant un processif actif de surimposition.

L'ignorance fondamentale, quelle soit innée ou acquise, est une surimposition active d'un certain statut ontologique qu'il faudrait définir, sur des entités qui en sont en réalité dépourvues.
Pour simplifier il y a deux niveaux d'ignorance si je ne m'abuse. Un niveau apparaissant et un niveau conceptuel. Si les arhats ont surmonté ce dernier seuls les parfaits Bouddhas ont surmonté les deux, d'après le madhyamaka-prasangika. Ainsi, sortis de leur méditation sur la vacuité en un seul point, les arhats continuent de voir "des choses extérieures" même s'ils n'y croient plus et donc ne souffrent plus. Pour les Bouddhas aucune forme d'ignorance n'apparaît. Aussi nous pouvons nous entraîner (par la méditation mais aussi sorti de la méditation en n'oubliant pas celle-ci) à ne pas croire nos projections diurnes, en comprenant qu'elles ne sont pas existantes par elles-mêmes et seulement désignées par l'esprit. Il existe une phase où les choses apparaissent et une phase qui suit qui désigne ces choses (c'est ceci, c'est beau, ça fait mal, etc.). Ces deux phases existent dans la parabole des deux flèches ; une première flèche qui blesse, et une seconde qui fait souffrir. Si nous voulons ne plus souffrir nous pouvons nous arrêter à la première phase (issue du karma).
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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