JULIEN44 toute réflexion n'est pas improductive et cette porte que tu ouvres pointe sur un problème concret qu'il est légitime d'aborderProblème : point sur lequel on s'interroge, question qui prête à discussion, qui fait l'objet d'argumentations, de théories diverses, en particulier dans le domaine de la connaissance.
Définition Larousse
Comment méditez-vous la vacuité ? est la base une question qui comporte plusieurs inconnues.
Déjà le mot méditation est un vaste fourre-tout dans lequel chacun y glisse ce qu'il veut...
Dans notre langue, le mot ' méditation ' provient du latin en référence à une étape du
cheminement spirituel suivi par les moines chrétiens:
La lectio : qui se résume par une lecture attentive des textes.
La meditatio : qui se résume par une approche discursive / analytique des textes.
La comtemplatio : qui se résume par une adhésion spirituelle aux textes.
Ainsi, après avoir pris premièrement connaissance des textes, les moines chrétiens doivent ensuite y réfléchir, puis seulement 'communier' avec eux dans un exercice mêlant paix et contemplation.
Du point de vue populaire méditer désigne le fait de réfléchir à un problème (sens chrétien).
Du point de vue de la sophrologique, méditation se réfère plutôt au calme mental au bien être…
Dans les langues 'bouddhiques originelles' le mot 'méditation' n'a pas réellement d’équivalent.
On parle de Bhavana pour cultiver, de Samadhi pour la concentration, Jhana pour l’absorption, de Vipassana pour la vision pénétrante...
Donc du point de vue bouddhiste, parler de méditation, c'est aborder différentes techniques de 'méditatio' et 'comtemplatio' s'appuyant sur une multitudes d'objets physiques ou mentaux…
S'ajoute à cela le terme vacuité qui est tout aussi fourre-tout et dans lequel chacun y dépose des notions diverses: vacuité des phénomènes, non soi, coproduction conditionnées, réalité ultime , impermanence, néant, nirvana…
En partie pour ces raisons, une règle tacite dans le bouddhisme consiste à ne pas trop parler de sa propre expérience en publique afin de ne pas de fourvoyer les autres pratiquants qui pourraient adopter de mauvaises vues.
C'est possible en privé notamment avec un 'maître' ou à minima avec un méditant suffisamment avancé pour avoir expérimenté la même chose.
Mais poser dans la section Bouddhisme en général une question ouverte pour laquelle tu attends une réponse 'typée', c'est risquer d'augmenter la confusion de chacun d'autant plus que plusieurs écoles se rencontrent...
Il est donc parfois nécessaire de simplifier autant que possible pour que tout le monde puisse se comprendre.
Pour progresser vers l’Éveil le Bouddha nous dis que nous devons nous défaire de certains 'poids' qui nous empêchent de nous 'élever' comme un ballon. (ou je sais c'est un peu -hors sol- comme métaphore ::mr yellow:: )
A l'image de sacs de sables ces 'poids' , qui sont de véritables 'empêchements' , sont plus ou moins lourds en fonction du tempérament de chacun.
Le vaste enseignement du Bouddha permet de trouver des méthodes de renforcement permettant soit de crever ces sacs soit de rajouter de l’hélium...
Le but étant que chacun obtienne suffisamment de détachement, d'assurance et de stabilité
afin de pouvoir s’élever sereinement vers l’éveil. medittttttt
La réalisation de la vacuité peu importe sa nature est une de ces entraves.
Je pense avoir compris avec la porte que tu as ouverte que tu souhaitais aborder l'aspect analytique préalable à la compréhension de cette vacuité.
Je ne doute pas que cela soit nécessaire mais à l'image des sacs de sables chacun aura plus ou moins la nécessité d’insister sur ce point.
Certains sentiront le besoin de ferrailler dure pour pouvoir logiquement déconstruire le monde et ensuite s'affranchir de ce poids.
D'autres auront moins la nécessité de s'appuyer sur ce pivot car ils auront au préalable d'autres moyens comme la foi, ou le détachement pour compenser.
Au final l'important c'est trouver le bon équilibre qui nous permettra de progresser sereinement sur la voie et d’accéder progressivement à la même compréhension.
Avec Metta