A la recherche du non-né

Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

ted a écrit :Je pensais avoir compris le principe de la "négation non affirmative", mais je m'aperçois que j'ai encore des lacunes.
Quand on parle d'un objet en disant ce qu'il n'est pas, on ne désigne pas cet objet, on est bien d'accord ?
On évoque ses absences : absence de ceci, absence de cela. Mais on ne dit jamais ce qu'il est.

Ca me rappelle l'image postée récemment par Jean :

Image
:D Si on indique un phénomène en disant ce qu'il n'est pas, il s'agit d'affirmations négatives (ou de négations affirmatives) car on cherche à affirmer (ou ici définir) quelque chose. Par exemple, si on dit: cette plaine dénuée d'arbres, on affirme la plaine en lieu et place d'une forêt. On nie la forêt et on affirme la plaine.

Une négation non-affirmative n'affirme rien à la place de l'objet de négation. Par exemple: un moine ne boit pas d'alcool. On n'affirme rien à la place de la négation de l'alcool, on ne dit pas qu'il boit du jus de fruits, de l'eau de roche ou du thé, on nie purement et simplement l'alcool.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
ted

Un autre exemple peut être ? :D :D :mrgreen:
Mais non, je déconne... :D
lausm

Là peut-être?


http://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_négative

Un exemple frappant se trouve chez le théologien Jean Scot Erigène (IXe s. EC) : « Nous ne savons pas ce qu'est Dieu. Dieu lui-même ignore ce qu'il est parce qu'il n'est pas quelque chose. Littéralement Dieu n'est pas, parce qu'il transcende l'être. »
L'apophatisme est une démarche intellectuelle par laquelle toute idée que l'on se fait de la divinité se voit démasquée dans son inadéquation à délimiter ce qui est sans limite. Par exemple, l’affirmation : « Dieu existe », ne peut se concevoir en théologie négative. Pas plus que : « Dieu est miséricordieux. » L’expression de la transcendance s’exprime uniquement par des propositions négatives et par un recours à l’abstraction, et ultimement par le silence car même une proposition d'apparence négative est une affirmation concernant l'indicible sur lequel rien ne peut être affirmé. Dire que « Dieu n'est pas miséricordieux » est, in fine, une affirmation tout aussi positive que d'affirmer que « Dieu est miséricordieux », puisque Dieu n'est ni miséricordieux, ni ne l'est pas. La démarche apophatique vise l'expérience directe de l'absolu par l'abolition de toute adhérence intellectuelle aux concepts. Autrement dit, cette démarche vise sa propre négation, sa propre fin dans l'éveil spirituel.



Ca correspond aussi à l'usage immodéré du préfixe "Mu" dans le zen (Mu étant l'expression de la négation par "absence de" l'objet désigné, qui donc est nié comme objet à désigner).
La réponse la plus magistrale à ce sujet ayant été celle de Joshu (Tchao Tcheou pour les sinisants), ayant répondu à qui demandait si le chien avait la nature de Bouddha par "Wu", ce même terme désignant la négation par absence de l'objet désigné, mais dans sa prononciation chinoise (qui donc ressemble à un aboiement de chien!)....là on est dans l'enseignement abrupt dans toute sa splendeur, finesse, immédiateté, brutalité, où toute une présence au monde, se manifeste dans l'instant, dans une vigilance totale, entière, du corps esprit tout entier. Où un mot exprime la totalité. Où l'opposition entre non-né et ce qui est né explose en éclat et se dissout dans un ciel pur.
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Dharmadhatu a écrit : :D En fait si on parle de subsomption, ça veut dire que 2 éléments s'interpénètrent parfaitement. Pour le oui et le non, ça voudrait dire que l'un renvoie exactement à la même chose que l'autre. Ce serait dangereux parce qu'un violeur prendrait les "non" de sa victime pour des "oui" et on lui donnerait raison.

FleurDeLotus
jap_8 En fait, je me suis intéressé à ce terme que je ne connaissais pas avant que tu ne le dévoiles et je suis allé sur Wiki pour en connaître la définition et apparemment elle ne coïncide pas tout à fait à ce que tu dis :
La subsomption désigne une relation hiérarchique entre des concepts, dans les logiques de description. Cette notion est proche de la relation « est impliqué par » en logique classique, ou encore « contient » en logique ensembliste.

Exemples :

Le concept HUMAIN subsume le concept FONCTIONNAIRE .
Le concept ÉLECTEUR est subsumé par le concept MAJEUR .
Le concept POMME ROUGE est subsumé par le concept POMME.
Le concept EXISTANT subsume les concepts PERMANENT et IMPERMANENT.
Les concepts CAUSALEMENT COMPOSÉ et PRODUIT se subsument mutuellement.
C'est sur cette définition (peut-être d'ailleurs spécifique à wiki car sans doute peut-il y en avoir d'autres) que mon raisonnement prenait appuie, raisonnement se basant sur ce que l'encyclopédie désigne telle une "logique ensembliste", à savoir que le oui contient le non avec en surcroît, un ensemble de choses, de potentialités sans doute infinies qui, en s'actualisant au travers de la réponse faite en réplique au oui, privent le non en revanche, de pouvoir s'actualiser. Ce surcroît de potentialités différentes du non que le oui subsume, je l'ai nommé de ce fait : le "non -non-" .

Selon ta définition, si on prend le premier exemple proposé par wiki, on arriverait en effet à dire que le concept d 'HUMAIN qui subsume le concept de FONCTIONNAIRE, serait le renvoi à l'idée que fonctionnaire et humain seraient une seule et même chose. Alors là, effectivement, tout humain aurait raison de se dire fonctionnaire tout comme le violeur aurait raison de prendre le non de la part de sa victime pour un oui, ce qui n'est bien sûr pas le cas en revanche, dans la "logique ensembliste" dont je me suis servi pour bâtir mon raisonnement.

Cela dit, l'exemple que tu donnes du violeur, fait apparaître les limites de la logique ensembliste en question, mais d'un autre point de vue, cet exemple tout en niant sa validité, l'approuve, puisque dans ton choix de réponse relative à mon affirmation, cette logique affirme qu'en disant non à mon affirmation par l'expression contradictoire à cette logique que représente l'exemple du violeur, tu as fait le choix de potentialiser le non subsumé par mon oui, au lieux de faire le choix de potentialiser le "non -non-" subsumé par mon oui. On pourra dire selon cette logique toujours, que ton choix était conscient, si malgré le fait que tu ais dis non à mon oui, tu ais eu cependant la connaissance de la possibilité de dire oui à mon oui ou tout au moins, de la possibilité d'actualiser le non -non- subsumé par mon oui. En revanche on pourra dire que ton choix était inconscient, si ce non que tu as répliqué à mon oui, ne représentait pour toi en tout et pour tout que la seule réplique possible, ignorant par là le non -non- subsumé par le oui.
Mais, il est sans doute à noter, qu'un choix qui ne serait pas conscient, ne peut véritablement porter ce nom de choix, puisque c'est bien l'alternative consciente entre une possibilité de répondre une chose ou une autre qui précisément fait qu'on peut parler de choix...Mais c'est sans doute là le fait d'un autre débat tout aussi intéressant.

Pour exemple de cette logique ensembliste dont parle wiki et conjointement, sur la base de l'affirmation que le oui subsume le non, on dira que : Lorque Mr X affirme le oui, Mr Y peut affirmer la potentialité contradictoire de ce oui, en affirmant le non, ou, autres potentialités, Mr Y peut aussi cette fois, sans tomber dans une logique contradictoire en réponse au oui, réagir de manières diverses telles que par le fait de se taire, de donner une baffe, un coup de bâton, par un aboiement de chien, ou bien, en faisant tourner une fleur entre ses doigts, qui sont tous des exemples de réactions contenues potentiellement dans le oui et n'actualisant pas le non.

Tout ce raisonnement de ma part, doit être inversé sur l'emploi du oui et du non, en fonction du fait qu'on prendra l'assertion "le non subsume le oui" pour point de départ au lieu de faire comme je l'ai fait, à savoir, de prendre comme même point, "le oui subsume le non". Par là, on trouvera la complémentarité constituée par la subsomption mutuelle entre "le oui subsume le non et le non subsume le oui".

Mais...une chose est certaine ... Violer c'est mal ! Là, c'est l'éthique qui parle.

<<metta>>
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

jap_8 Il y a bien un sens identique avec les exemples que tu donnes, Jules:

l'être subsume les permanents et impermanents, par exemple, ça joue. On pourrait dire qu'il n'y a pas subsomption entre "exister" et "être impermanent", car tout ce qui est impermanent est forcément existant mais tout existant n'est pas impermanent. Par contre il y a subsomption entre exister et les permanents et impermanents.

Quand on dit qu'il y a subsomption parfaite, ça veut dire que 2 éléments s'inscrivent parfaitement l'un dans l'autre ou l'autre dans l'un: par exemple il y a subsomption parfaite entre existant et connaissable.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

DDT : Quand on dit qu'il y a subsomption parfaite, ça veut dire que 2 éléments s'inscrivent parfaitement l'un dans l'autre ou l'autre dans l'un: par exemple il y a subsomption parfaite entre existant et connaissable.
Effectivement, dans la logique ensembliste, on pourrait dire peut-être que A contient B et que B contient A. <<metta>>
ted

lausm a écrit : http://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_négative

Un exemple frappant se trouve chez le théologien Jean Scot Erigène (IXe s. EC) : « Nous ne savons pas ce qu'est Dieu. Dieu lui-même ignore ce qu'il est parce qu'il n'est pas quelque chose. Littéralement Dieu n'est pas, parce qu'il transcende l'être. »
L'apophatisme est une démarche intellectuelle par laquelle toute idée que l'on se fait de la divinité se voit démasquée dans son inadéquation à délimiter ce qui est sans limite. Par exemple, l’affirmation : « Dieu existe », ne peut se concevoir en théologie négative. Pas plus que : « Dieu est miséricordieux. » L’expression de la transcendance s’exprime uniquement par des propositions négatives et par un recours à l’abstraction, et ultimement par le silence car même une proposition d'apparence négative est une affirmation concernant l'indicible sur lequel rien ne peut être affirmé. Dire que « Dieu n'est pas miséricordieux » est, in fine, une affirmation tout aussi positive que d'affirmer que « Dieu est miséricordieux », puisque Dieu n'est ni miséricordieux, ni ne l'est pas. La démarche apophatique vise l'expérience directe de l'absolu par l'abolition de toute adhérence intellectuelle aux concepts. Autrement dit, cette démarche vise sa propre négation, sa propre fin dans l'éveil spirituel.
J'entends bien. Mais à part ces cas théologiques particuliers, les religions considèrent que Dieu est une personne ou plusieurs personnes divines. Tandis que le non-né est impersonnel. Donc, difficile d'aller plus loin... :oops:
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

ted a écrit :
lausm a écrit : http://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_négative

Un exemple frappant se trouve chez le théologien Jean Scot Erigène (IXe s. EC) : « Nous ne savons pas ce qu'est Dieu. Dieu lui-même ignore ce qu'il est parce qu'il n'est pas quelque chose. Littéralement Dieu n'est pas, parce qu'il transcende l'être. »
L'apophatisme est une démarche intellectuelle par laquelle toute idée que l'on se fait de la divinité se voit démasquée dans son inadéquation à délimiter ce qui est sans limite. Par exemple, l’affirmation : « Dieu existe », ne peut se concevoir en théologie négative. Pas plus que : « Dieu est miséricordieux. » L’expression de la transcendance s’exprime uniquement par des propositions négatives et par un recours à l’abstraction, et ultimement par le silence car même une proposition d'apparence négative est une affirmation concernant l'indicible sur lequel rien ne peut être affirmé. Dire que « Dieu n'est pas miséricordieux » est, in fine, une affirmation tout aussi positive que d'affirmer que « Dieu est miséricordieux », puisque Dieu n'est ni miséricordieux, ni ne l'est pas. La démarche apophatique vise l'expérience directe de l'absolu par l'abolition de toute adhérence intellectuelle aux concepts. Autrement dit, cette démarche vise sa propre négation, sa propre fin dans l'éveil spirituel.
J'entends bien. Mais à part ces cas théologiques particuliers, les religions considèrent que Dieu est une personne ou plusieurs personnes divines. Tandis que le non-né est impersonnel. Donc, difficile d'aller plus loin... :oops:
jap_8 J'ajouterais que l'apophatisme existe sous certaines formes au sein des vues bouddhiques, comme avec le maître tibétain Ngok Légpé Shérab je crois ou le maître chinois Hashang Mohoyen. On pourrait trouver des correspondances avec le neti neti du Madhyamaka, et le silence de Vimalakirti, mais j'aimerais apporter des nuances, en plus de celle soulignée par Ted.

Des nuances épistémologiques: l'apophatisme affirme l'expérience directe de l'absolu par l'abolition de toute adhérence conceptuelle.
Cette abolition est très juste, mais peut-il y avoir seulement l'expérience directe d'un absolu ? Si c'était le cas, alors un absolu serait relatif, car un objet de perception est relatif à un sujet qui l'appréhende. Un absolu n'entretient de contact avec rien, ne dépend de rien, pas même d'un sujet qui atteste son existence. Que peut bien importer à un quelconque absolu d'être expérimenté ou non, en fait ?, c'est impossible. Un absolu ne saurait dépendre tandis qu'une expérience directe (par l'abolition de toute adhérence ect.) ne peut que dépendre d'un objet de perception, la conscience ou l'expérience étant toujours l'expérience de x.

Deuxième nuance, l'abolition de toute adhésion - philosophiquement acquise ou même innée, ajoutera le Bouddhisme, ne peut être posée qu'en réalisation ultime et définitive du réel (appelé Dieu ailleurs, sauf que le réel, au regard d'une cognition valide ultime, est tout sauf un absolu). S on met la charrue avant les bœufs et qu'on se dit: "Ne cherchons pas à savoir ce qu'est la réalité, comme ça on l'expérimentera", c'est pas réaliste parce qu'on a déjà fait ça depuis d'incommensurables existences... et qu'est-ce que ça a donné ? On galère toujours ! Enfin, vous, je ne sais pas, mais dans mon cas, c'est une cognition valide !! :lol:

Si on commence à en avoir marre de galérer et qu'on se pose un peu pour se demander: Why ?

Et qu'à la seconde d'après on se dit: euh non... laisse tomber !

Ca donne pas l'impression qu'il manque quelque chose ? On aime bien savoir en général comment est fabriqué notre pistolet à eau ? (je parle au sens littéral ::mr yellow:: , mais au figuré ça marche aussi !!)

Techniquement, on dira qu'une absence d'engagement mental (tib. sem mithrowa) n'est pas la solution à ce qui nous fait tourner encore et encore en bourrique, que l'engagement mental est nécessaire. Pourquoi ? Parce qu'il faut savoir de quoi on souffre. Est-ce qu'on voit toujours toutes les causes d'un effet quand on voit l'effet ? (oublions la question madhyamika de savoir si on voit ne serait-ce qu'une seule cause d'un effet au moment où on voit l'effet lui-même).

Si on ne voit pas telle cause, ne peut-on pas du tout connaître cette cause ? Si puisque la raison valide prendra le relai, orientera le mental par le biais de l'intellect vers une cause, afin d'éliminer cette cause de souffrance. Sans connaître la cause d'une maladie, comment recouvrer la santé en excluant cette cause ?

Bon, je ne voulais pas faire trop long mais j'ai loupé Scène de Ménage ! :lol:

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

DDT :

Si on commence à en avoir marre de galérer et qu'on se pose un peu pour se demander: Why ?

Et qu'à la seconde d'après on se dit: euh non... laisse tomber !

Ca donne pas l'impression qu'il manque quelque chose ? On aime bien savoir en général comment est fabriqué notre pistolet à eau ? (je parle au sens littéral ::mr yellow:: , mais au figuré ça marche aussi !!)
jap_8 Bien vu. Il y'a ce fameux maître zen, qui à chaque question de ses disciples, ne faisait que montrer son pouce en guise de réponse. Cette réponse peut effectivement être considérée comme telle, parce qu'elle s'avérait faire suite à un doute exprimé par le disciple. C'est en tant que la réponse du maître désamorce totalement la mentalisation du disciple ainsi que toute forme de doute, qu'elle peut s'avérer atteindre le but. Mais, si une personne bourrée de questionnements, ne fait juste que se dire comme tu l'affirmes qu'il suffit de se désengager ou d'évincer toute forme de questionnement pour que tout soit clair, et qu'effectivement, par ce désengagement, elle pense avoir trouvé la réponse à comment est fabriqué son pistolet à eau, elle ne fera que s'encombrer de cette sorte de recette artificielle, plus ou moins facile à appliquer pour elle, ce qui fera de cette recette, une nouvelle forme de poison. <<metta>>

PS : J'ai l'impression qu'on avance à grand pas en ce moment sur Nangpa...Moi en tous les cas, cela m'est vraiment utile tout ce qui se dit ici. loveeeee
lausm

C'est le pouce de Gutei.

Mais il te manque un volet à cette histoire:


Gutei eut un disciple, qui se mit à faire comme son maître, dresser le pouce pour répondre à la grande question sur ce qu'est le zen.

Gutei, apprenant cela, l'interrogea un jour.

Le disciple dressa le pouce.

Gutei, plus vif que l'éclair, le trancha.

Alors Gutei, devant le disciple ivre de douleur, lui reposa la question : "alors, vous, dites moi donc la grande affaire!".
Le disciple n'avait plus de pouce à dresser...mais alors il comprit et s'éveilla complètement.

Il n'eût plus besoin d'imiter son maître, ni même lui-même, pas plus que de singer quelque enseignement que ce soit.
Car comme disait Dogen, l'enseignement, la pratique, et la réalisation, sont unité.
Répondre