A la recherche du non-né

ted

Dharmadhatu a écrit : color_3 J'adore parler de ça, alors ça tombe bien.

On peut dire que notre flux d'ondes miroitantes rencontre différents types d'émissions. Il doit certainement y avoir un peu de tout en même temps. Par exemple, si on rencontre des enseignements, on peut les recevoir au travers de la Chaîne Info Prise-de-Tête, en comprendre le sens, et en même temps recevoir une émission instrumentale au travers de Channel Kood Kurr (ou Canal Coup de Cœur retransmit en France): ressentir un vrai feeling à la rencontre avec ces enseignements.

Plus techniquement, notre courant de conscience résonne à des niveaux différents tant qu'on n'a pas vraiment permis à la plus subtile de contempler définitivement l'espace du réel. Donc, à moins de considérer que le [Jñana-]Dharmakaya est une conscience grossière, on est obligé de voir que les consciences grossières s'absorbent (ou se dissolvent) dans la plus subtile. On peut même dire que l'ignorance (et les afflictions qui s'ensuivent) sont des résonnances grossières de conscience, des niveaux abaissés de conscience.

On ne peut pas dire non plus que les deux types de conscience s'excluent mutuellement, car la conscience la plus subtile demeure toujours, pendant et après la présence de niveaux affligés, mais elle n'est pas forcément certifiée ou certifiante, reconnue, réalisée, actualisée etc... Au final, on n'a pas trop le choix de passer d'abord par les niveaux grossiers, parce qu'aucun être ordinaire n'a d'abord été un Bouddha.

Ca pourrait en uns sens paraphraser ce que dit Nagarjuna:

Sans passer par le conventionnel, on ne peut comprendre l'ultime,
Sans réaliser l'ultime, on ne peut atteindre le nirvana.


(comme je trouve la formule sanskrite splendide:
Vyavaharam anashritya paramartho' na deshyate,
Paramartham anagamya nirvanam na dighamyate

Mk).

FleurDeLotus
Dharmadhatu a écrit : loveeeee
à la plus subtile de contempler définitivement l'espace du réel

J'ai rajouté définitivement parce qu'il peut y avoir des percées vers l'horizon entre-temps sans que les niveaux grossiers soient encore tout à fait dissipés. En même temps, ces percées sont des Bombes atomiques pour ça.

FleurDeLotus
Parce qu'il y a UNE plus subtile ? :roll: :?: Une seule ?
Jean

Il me semble que la subtilité n'a pas de limites, il y a toujours plus subtil.

Un mandala peut être très simple comme trés compliqué, un satori peut être une expérience de vacuité/plénitude et peut être une pure expérience énergétique et cette expérience énergétique a des degrés de luminosité et d'intensité, comme l'expérience d'ouverture.

Le chakras peuvent être perçus en tant qu'ambiances différentes intérieures du corps ou comme points de rayonnement d'énergie.

La méditation, et des pratiques comme "Les Sons Tibétains" peuvent soulager d'un mal de ventre, de gorge ou de tête, comme avoir un rôle plus subtil d'ouverture des chakras, de déblocage des énergies ou une manière systématique de distribution de l"énergie dans le corps ou d'accéder à des niveaux plus subtils de la conscience .

Dans l'expérience du calme, il y a l'expérience "Ca y est, je suis calme, le corps est calme" et l'expérience "je suis connecté au calme qui est toujours là" et cela peut être encore plus profond, subtil, énergétique, lumineux et là aussi, il n'y a pas de limites.

En fonction des situations, la subtilité de l'expérience peut varier, cela peut même paraitre se produire d'une manière aléatoire. Théoriquement cela pourrait être une sorte de progression linéaire dans la subtilité, mais je crois que même en retraite cette progression linéaire parfaite est difficile à réaliser.

Dans l'expérience de la méditation on peut augmenter par des moyens habiles la profondeur, la subtilité, l'intensité de l'expérience mais il y a toujours plus profond, subtil, intense.

Mais quand même, vient la question : "Et alors, qu'est ce que je fais de cette belle expérience?" "Par quoi se traduit-elle dans la vie de tous les jours?" On peut se servir de la grille de lecture des paramitas pour évaluer l'effet.

Certains enseignants parlent de la créativité comme si elle était aussi une paramita. C'est un point de vue intéressant...., à examiner.

On peut par la méditation s’apercevoir que le soleil brille toujours derrière les nuages, on peut même se fondre dans le soleil. Mais hors méditation, le souvenir de cela ou même la simple foi en cela non basée sur l'expérience peut permettre de s'approcher de la pratique spontanée des paramitas (Ce qui semble être le point le plus important du Bouddhisme Mahayana).

A part ça, hommage à Babar et à Zorro :D
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jules
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Jean a écrit :
A part ça, hommage à Babar et à Zorro :D
Ou ou ! au perroquet ou au hibou, noms de Dieu... flower_333
lausm

boudiiii ! a écrit :le problême c'est que si l'un des deux tombe à l'eau , il n'y a personne pour pincer l'autre .
Noyé dans l'océan de la non-dualité
...Il ne vit pas qu'il restait encore quelqu'un pour contempler son reflet dans l'eau en se penchant par dessus la barque, voyant l'autre se noyer.


C'est pour ça qu'un certain maître laissa son père se noyer pour accomplir sa voie dharmique quand il tomba à l'eau.

Qui est-on pour dire qu'il n'y a personne?
Même pas quelqu'un?
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Flocon
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lausm a écrit :C'est pour ça qu'un certain maître laissa son père se noyer pour accomplir sa voie dharmique quand il tomba à l'eau.
Question de pure curiosité : qui est-ce? A te lire, je pense à certains poèmes de Ryôkan, dont le père s'était noyé, mais ça ne colle pas. Donc :?:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
lausm

Si je ne m'abuse, c'est l'histoire d'un certain Kassan.
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Flocon
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Merci à tous les deux. :D
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
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Dharmadhatu
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ted a écrit :Parce qu'il y a UNE plus subtile ? :roll: :?: Une seule ?
jap_8 C'est ce que disent les écoles bouddhistes qui exposent la nature de Bouddha et surtout celles qui le font selon le point de vue des Tantras insurpassables et consorts, comme le Dzogchen.

Les Souhaits de Kuntousangpo disent: Une base, deux voies, deux destinées... Magie de lucidité et d'ignorance.

On peut dire que la plus subtile est celle qui émerge au moment de la mort (ou en d'autres occasions similaires), bien qu'elle fût toujours là.

Mais en même temps comme il y a une infinité de courants de conscience, il y a une infinité de courants de conscience la plus subtile.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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