Sommes-nous préparés à affronter les problèmes de la vie ?

ted

Oui mais, "êtes vous préparés à affronter les problèmes de la vie ?" :mrgreen:
Avez vous le Calme Mental Stable ? (samatha)
:D
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jules
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Perso, de plus en plus, je parviens à intégrer l'agitation comme fait de l'expérience. Merci zazen
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tirru...
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Bonjour Ted,
ted a écrit :Oui mais, "êtes vous préparés à affronter les problèmes de la vie ?" :mrgreen:
Avez vous le Calme Mental Stable ? (samatha)
:D
Je ne vois pas le rapport entre le fait d’être préparé à affronter les problèmes de la vie et la méditation samatha encore moins avec sa stabilité ? D'ailleurs, samatha se stabilise-t'il ?

D'autant qu'il y a une multitude de façon d'être (plus ou moins) prêts à affronter les problèmes de la vie et combien même la vie à toujours son lot de surprises. Je veux dire par là que ce rapport n'est pas exclusif comme semble le suggérer ta question.
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ted

tirru... a écrit :Je ne vois pas le rapport entre le fait d’être préparé à affronter les problèmes de la vie et la méditation samatha encore moins avec sa stabilité ?
C'est simple : l'une des choses qui se produit quand on est subitement agressé par un problème, c'est l'apparition d'une agitation intérieure. C'est à dire, la perte du calme. Nous perdons notre calme, de façon plus ou moins visible : respiration qui s'accélère, pouls qui s'accélère, pensées qui se précipitent, confusion de l'esprit, stress...

A partir de ce moment, le problème peut se résorber ou s'intensifier, ou s'étaler dans le temps. Mais au départ, si nous perdons notre calme, la situation ne sera pas correctement analysée, estimée. Le problème risque d'être sur-évalué ou sous-évalué. Sous le coup d'une impulsion brusque, nous ferons peut-être un choix non-bénéfique. Entrainés par des pensées non-bénéfiques, nous prononcerons des paroles non-bénéfiques et nous agirons peut-être de façon contraire à nos intérêts ?

Dans ce cas, le calme mental n'est-il pas la porte d'entrée de toutes les pratiques essentielles ?
Et le meilleur moyen de se préparer à affronter les problèmes ?

Qui n'a jamais ressenti comme une force précieuse, le calme qui l'envahit parfois parfois face aux difficultés de la vie ?
tirru... a écrit :D'ailleurs, samatha se stabilise-t'il ?
Oui, bien sur, samatha se stabilise. Il y a même des jhanas dans samatha. Des degrés de calme de plus en plus profond.
Zopa

Ted a écrit : Oui, bien sur, samatha se stabilise. Il y a même des jhanas dans samatha. Des degrés de calme de plus en plus profond.
C' est vrai, l'accroissement de la stabilité est le signe principal de progrès sur le chemin de samatha. On parle ici de la stabilité de l'attention sur son objet de concentration. Plus l'attention est stable, plus l'objet de l'attention va apparaître clairement, et plus le calme va s'approfondir.

On peut parler de neuf niveaux de concentration sur ce chemin (voir sujet sur le chemin de la pacification stable) mais les véritables Jhanas ne se produisent qu'après la réalisation de samatha, pas avant. A proprement parler, si l'on s'en réfère aux enseignements sur ces sujets, on ne peut donc pas dire qu'il a des Jhanas dans samatha puisqu'ils ne peuvent être atteints qu'après.

Samatha désigne le stade du Calme mental stable (9ème stade du chemin). C'est un niveau de concentration très puissant qui est la porte donnant accès aux Jhanas mais c'est surtout une porte vers une perception directe de la nature profonde des phénomènes. Lorsque, grâce à l'obtention de samatha, l'esprit analyse la vacuité, parvient à la comprendre conceptuellement puis finalement, la perçoit directement ; c'est alors la sagesse de l' ultime qui apparaît.

La première fois que l'esprit perçoit directement la vacuité, toutes les formes d'apparences dualistes disparaissent et l'on devient un arya. Mais lorsque cet arya émerge de sa concentration non-conceptuelle sur la nature ultime, les apparences dualistes se manifestent à nouveau. Son esprit cependant, ne les appréhende plus comme telles puisqu'il a reconnu leur ultime nature. On parle alors d'apparence sans appréhension à l'inverse des êtres ordinaires qui ont à la fois l'apparence et l'appréhension. Mais pour revenir à samatha, c'est vraiment un entraînement difficile. Je ne pense pas connaître personnellement de pratiquants occidentaux ayant dépassé le 4eme stade par exemple ( je parle parmi les moines et des retraitants de ma connaissance) alors pour les laïcs, c'est encore plus dur malheureusement.
Il y a quand même une chose réconfortante à dire, c'est que chaque petit pas sur ce chemin, chaque progrès, apporte sa part de bienfaits.
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tirru...
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Je suis vraiment intrigué par la stabilité de samatha ? Peut être des enseignements ou des textes afin d'éclairer ma lanterne ? :roll:
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Zopa

tirru... a écrit :Je suis vraiment intrigué par la stabilité de samatha ? Peut être des enseignements ou des textes afin d'éclairer ma lanterne ? :roll:
Il y a le Bhavanakrama, "Les étapes de la méditation", un des plus importants manuels de méditation utilisés au Tibet, rédigé par le maître indien Kamalashila au début du IXème siècle.

Un commentaire du Dalaï Lama, assez concis, est disponible en français aux Éditions Guy Trédaniel (2007). Son titre : Les étapes de la méditation.

Très peu de livres publiés sur le sujet. Mais des transcriptions d'enseignements oraux très complets peuvent certainement être trouvées auprès de certains centres bouddhistes.
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tirru...
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Merci pour les références Zopa, il y est question de stabilité de samatha ? car je ne trouve rien de tel dans le Theravada, ni même dans le canon pâli ?

Ceci dit, il est utile de rappeler que certains yogi n'empreintent pas la voie du Samatha-Yanika et vont directement par celle du Vipassana-Yanika. jap_8
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ted

tirru... a écrit :Je suis vraiment intrigué par la stabilité de samatha ? Peut être des enseignements ou des textes afin d'éclairer ma lanterne ? :roll:
Je ne comprends pas trop où est-ce que tu coinces... Cette notion de stabilité est très présente dans beaucoup de textes.
Par exemple :
L'individu, continuellement emporté par ses pensées et ses émotions, vit hors de lui-même parce que hors de l’instant présent. La pratique du calme mental est alors le moyen de se libérer du passé auquel on se raccroche constamment, et du futur, théâtre de nos peurs et espoirs. Elle permet de retrouver la réalité de l'instant présent où résident la conscience et la paix.

Cette forme de méditation silencieuse de Shiné est commune à toutes les traditions bouddhistes. En tibétain, "Shi" signifie apaiser et "né", demeurer stable. Une pratique du calme mental régulière pacifie l'agitation mentale, développe l'attention vigilante, amenant progressivement l'esprit en son état naturel de stabilité, d'ouverture et de clarté. L'attention est portée à l'instantanéité même de l'esprit, au surgissement naturel des pensées. Apaiser l'activité mentale, rendre l'esprit stable et clair puis à utiliser cet état pour observer l'esprit dans sa nature : clarté et félicité, apparence et vacuité.

Quand ce mode d'être de l'esprit est contemplé sans distraction, s'élève alors la vision pénétrante qui reconnaît l'essence même des pensées. Lorsqu'elles sont reconnues pour ce qu'elles sont, la conscience ordinaire se libère de toute illusion à leur égard. Ultimement, la nature éveillée de l'esprit, présente depuis des temps sans commencement, est reconnue.
http://www.cebtl-ktl.org/pratiques_regulieres.html
Les personnes qui désirent entrer dans la pratique d’une méditation régulière, pourront suivre ce stage, s’entraîner graduellement aux différentes méthodes enseignées pour apaiser l’esprit et pour le stabiliser.

Le sens profond de « chiné » est directement lié au mot lui-même : « chi » signifie apaisement des émotions perturbatrices, et « né » est l’expérience de demeurer progressivement dans cet apaisement, d’une manière stable.

Apaiser le courant de nos pensées et de nos perturbations mentales c’est la base du chemin de la méditation.

En s’exerçant à cette pratique, il est possible d’établir de bonnes bases qui seront très utiles aux autres formes de méditation.

Pour aborder de manière plus détendue cette session, il est conseillé d’arriver au centre la veille au soir du premier jour.
http://www.paldenshangpa-la-boulaye.com ... traite,001
"Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l'imperturbabilité"
Digha Nikaya 2 - Samaññaphala Sutta
Ou bien, amis, un bhikkhu est résolu à prendre en main son agitation.{1} Faisant ainsi, amis, il vient un temps où son esprit devient intérieurement stable, où il se calme, où il s'unifie et se concentre. Chez lui, le sentier prend naissance. Il suit ce sentier, il le développe et le pratique assidûment. Alors qu'il suit ce sentier, qu'il le développe et le pratique assidûment, ses entraves sont abandonnées, ses obsessions cessent.

Tous ceux, amis, qui déclarent en ma présence avoir atteint arahatta, qu'il s'agisse de bhikkhus ou de bhikkhunis, le font tous au moyen de l'un ou l'autre de ces quatre sentiers.
AN 4.170 Yuganaddha Sutta
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/a ... 4-170.html
Zopa

Tout à fait, cette notion de stabilité est très présente. La stabilisation de l'attention est l'essence même de la concentration. On s'entraîne à développer progressivement stabilité et clarté et, ayant atteint le 9ème stade de stabilité et de clarté (= samatha = Shiné) ), on demeure parfaitement dans la paix de cette concentration unifiante le temps que l'on souhaite.
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