Comprendre la première noble vérité

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ted

Un bouddhiste sait que le monde est dukkha parce qu'on lui a dit, ou parce qu'il a souffert, souvent atrocement.

Mais chez ceux qui vivent bien, pour le moment, dukkha, ça ne leur saute pas vraiment aux yeux non ?... On peut toujours essayer de les convaincre que le monde est dukkha,  ils mourront heureux,  avec le sourire.

Qu'en pensez-vous ?
Dumè Antoni

Je pense que s'attacher à une condition spéciale de l'existence — fût-elle sukha, puisqu'il a été question de ça dans le sous forum zen —, revient à avoir une vue partielle et donc fausse du samsara. Je ne connais par ailleurs personne qui soit totalement heureux (même les "imbéciles heureux", connotation péjorative de ceux qui estiment que la souffrance est le monopole de l'intelligence, souffrent).

L'idée derrière tout ça me semble prendre racine dans l'évocation new age qui ferait du Bouddhisme une "religion du Bonheur". L'idée, serait aussi qu'on a voulu sortir le Bouddhisme d'une idée tout aussi erronée qu'elle serait une religion "pessimiste".

Comprendre la 1ère Noble Vérité, cela revient exactement à réaliser la Vacuité qui conduit à la Compassion Infinie. Ça ne se comprend pas à partir du point de vue de M. X ou Y, avec X qui vit dans une favela au Brésil, obligé de fouiller des poubelles pour survivre, et Y qui est le fils d'un milliardaire et qui aura tout ce qu'il veut pour ne pas avoir à souffrir du manque. La 1ère Noble Vérité n'est pas comprise dans l'opposition malheur (dukkha) / Bonheur (sukha). C'est une Vérité Profonde, inaccessible à qui n'a pas la Vue Juste. Dukkha n'est pas, comme l'empathie, une sensation. C'est la 1ère Noble Vérité. Elle vaut autant (et est aussi difficile à comprendre) que la 3ème NV (Nirvana).
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axiste
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ils mourront heureux, avec le sourire.
Ça me fait penser à "et ils vécurent longtemps et eurent beaucoup d'enfants"...

Peut-être que ce n'est pas vu parce que dukkha inclut des tonalités diverses et pas seulement la souffrance au sens ou on l'entend généralement. Alors on ne s'y arrête pas tant qu'on arrive à remplacer une insatisfaction par un plaisir éphémère. On colmate bien souvent. Et on n'est pas près à mourir...
Dukkha:
Mal à l'aise, inconfort, déception, souffrance et douleur. C'est la nature insatisfaisante de tous les phénomènes. C'est l'une des caractéristiques universelles de l'existence. C'est aussi la première Noble Vérité.
http://www.forestdhammatalks.org/fr/glossary.php

Il y a une grande solitude face à la mort certaine. Elle se vit dans l'acceptation ou dans la souffrance.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Je crois que l'enseignement du Bouddha est plus un enseignement sur la fin de la souffrance que sur l'existence de la souffrance.
Il y a bien des moyens de mettre fin à une souffrance, notamment en allant chercher des plaisirs compensateurs par ci, par là.
Le Bouddha dit simplement que ces méthodes ne sont pas définitives. Mais elles existent. :oops:

La seule méthode définitive est le nirvana.
Quatrième sceau : Seul le nirvana est paix
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axiste
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Je suis d'accord avec ces mots, les plaisirs compensateurs sont bien utiles et permettent souvent de continuer à aller de l'avant, et c'est tant mieux parfois.
C'est une réaction de survie salutaire parfois, comme l'oubli: quand on ne peut pas regarder une souffrance et qu'il faut mettre de côté cette souffrance en attendant d'y revenir…
Le Bouddha dit simplement que ces méthodes ne sont pas définitives. Mais elles existent.
<<metta>>
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Dumè Antoni

Terd a écrit :Je crois que l'enseignement du Bouddha est plus un enseignement sur la fin de la souffrance que sur l'existence de la souffrance.
Il y a bien des moyens de mettre fin à une souffrance, notamment en allant chercher des plaisirs compensateurs par ci, par là.
Eh bien, il vaut mieux lire ça qu'être aveugle, hein. :roll: crysmiley :lol:

En clair : tu es HS par rapport au titre du fil : comprendre la 1ère Noble Vérité.
ted

Et est-ce qu'on peut dire même qu'on peut se débarrasser définitivement de certaines souffrances ? Avec telle ou telle méthode ? Guérir d'une rupture par exemple, ou accepter un décès. Mais que d'autres souffrances finiront par apparaître sans cesse ?

Et que c'est cette apparition continue et répétée de souffrances que le Dharma éradique ?

Dumè, si t'as des arguments contre, ya pas de problèmes...
Dumè Antoni

Ted a écrit :Dumè, si t'as des arguments contre, ya pas de problèmes...
Ce n'est pas une question d'arguments, Ted. Tu t'interroges sur la 1ère Noble Vérité à partir de maux quotidiens dont certains sont plus durs à supporter que d'autres (les deuils, les maladies incurables...) et quelles méthodes seraient plus efficaces que d'autres. En clair, si tu souffres d'un cancer avec des douleurs insupportables et que tu n'es pas un maître en samadhi, la meilleure méthode est la prise de morphine. Ça n'est pas le problème soulevé par la 1ère Noble Vérité qui est un problème "de fond" et non de forme. Le fond du problème étant l'ignorance de notre vraie nature qui est la cause de tous les maux (même la maladie est causée par la naissance, laquelle est souffrance). On ne peut pas isoler la 1ère Noble Vérité des 3 autres.

Sinon, message reçu : je me retire de ce fil.
ted

Dumè Antoni a écrit : En clair : tu es HS par rapport au titre du fil : comprendre la 1ère Noble Vérité.
Bé non... Puisqu'il s'agit peut-être de cesser de croire que la pratique bouddhiste est une pratique pessimiste qui assène la première noble vérité comme un constat philosophique.

La première noble vérité n'est pas le coeur du bouddhisme, c'est juste le constat du médecin : "Vous êtes malade, vous souffrez parce que le monde est souffrance"
Le coeur du bouddhisme, c'est la quatrième noble vérité, à mon avis.
Sachant qu'il existe plusieurs traitements pour la maladie (la preuve c'est qu'il y a plusieurs religions qui font de leur mieux).
Mais seul le traitement du Bouddha (4NV) est définitif.
ted

Dumè, tu ne vas pas dire que la 1ère NV n'est compréhensible que par ceux qui sont éveillés ? qui ont le kensho ? ou qui ont 20 ans de pratique avec un maître reconnu ?
Enfin j'espère..
:D
:oops:

Beaucoup de religions et philosophies ont fait le constat de la souffrance dans le monde, ce n'est pas nouveau. L'apport du bouddhisme, c'est son analyse particulière des causes et son traitement infaillible !
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