yves a écrit :je trouve étrange ces différenciations, l'éveil c'est la dissolution du soi, mais en fait les theravadins n'y arrive pas, il reste un espèce de demi-soi caché...
Je trouve ces différenciations tout aussi étrange mon cher Yves, réductrice et irrespectueuse et quel insistance ! Allez savoir ce qui pousse l'un, à se considérer supérieur à l'autre ! Et à croire que ces enseignements sont incomplets et que lui vient les compléter !!!
Juste après son Eveil, Bouddha a hésité avant de donner le Dhamma :
L’hésitation de Bouddha
Au 50e jour qui suivit son éveil, Bouddha retourna sous le banian Ajapāla, se mettant à réfléchir :
« Ce dhamma que je viens de découvrir est particulièrement profond. Il est difficile à voir, il est difficile à comprendre. Il est paisible, il est noble. Il n’est pas une chose dont les Sakya (l’ethnie dont est issue la famille de Bouddha, peut aussi s’écrire Sākīya) ont l’habitude. Il est très subtil. Ce n’est qu’à l’aide de la sagesse qu’il est possible de le connaître. Il libère des sphères des sens. J’ai pu comprendre tout le processus des causes et effets du paṭiccasamuppāda. J’ai pu me débarrasser de tout attachement, grâce à ce dhamma. Je suis en mesure d’enseigner ce dhamma. Les êtres ne peuvent pas comprendre ce dhamma. Parmi les êtres, il y a si peu de sagesse et tant de kilesā. Les êtres apprécient tellement les plaisirs sensoriels. Si je leur enseigne le dhamma, ils ne vont pas comprendre ; je vais me fatiguer inutilement. Les êtres ne sont pas prêts pour ce dhamma que je viens de découvrir en pratiquant ardemment et très difficilement. Tous les êtres ne peuvent pas le comprendre facilement, car ils ont de la poussière devant les yeux. »
À ce moment-là, le brahmā Sahampati – de la première sphère matérielle du monde des brahmā – qui a prêté attention aux pensées de Bouddha, s’est approché de lui, se mettant à genoux, par terre, joignant respectueusement les mains, s’adressant ainsi au noble Bouddha :
« Vénérable renonçant, je vous demande d’enseigner le dhamma. Il y a dans ce monde des êtres qui n’ont que très peu de poussière devant les yeux. Comme ils n’ont pas entendu le dhamma, ils vont à leur perte. Ils ne leur manquent que d’entendre le dhamma. Faites-leur connaître le dhamma. Dans l’état du Magadha, il n’y a que des grands maîtres de sectes qui ont de la saleté devant les yeux. Ouvrez-leur la porte de nibbāna, Vénérable Bouddha. Épargnez-les de cette saleté. Faites-leur entendre les quatre nobles vérités. Je vous en prie, levez-vous et allez enseigner le dhamma aux êtres. Parmi eux, il y aura des personnes qui seront en mesure de le comprendre. »
Ce brahmā fut un ami de Bouddha (Gotama) au temps de Bouddha Kassapa. Bien qu’encore puthujana, il expérimenta le premier jhāna au moment de sa mort. C’est pour cela qu’il demeurait depuis cette époque, dans la première sphère matérielle du monde des brahmā.
À ce moment-là, Bouddha dit au brahmā Sahampati :
« Oui, j’ai moi-même pensé ainsi, mais ce dhamma que je viens de découvrir est particulièrement profond. Il est difficile à voir, il est difficile à comprendre. Il est paisible, il est noble. Il n’est pas une chose dont les Sakya ont l’habitude. Il est très subtil. Ce n’est qu’à l’aide de la sagesse qu’il est possible de le connaître. Il libère des sphères des sens. J’ai pu comprendre tout le processus des causes et effets du paṭiccasamuppāda. J’ai pu me débarrasser de tout attachement, grâce à ce dhamma. Je suis en mesure d’enseigner ce dhamma. Les êtres ne peuvent pas comprendre ce dhamma. Parmi les êtres, il y a si peu de sagesse et tant de kilesā. Les êtres apprécient tellement les plaisirs sensoriels. Si je leur enseigne le dhamma, ils ne vont pas comprendre ; je vais me fatiguer inutilement. Les êtres ne sont pas prêts pour ce dhamma que je viens de découvrir en pratiquant ardemment et très difficilement. Tous les êtres ne peuvent pas le comprendre facilement, car ils ont de la poussière devant les yeux. »
Après que le brahmā ait de nouveau formulé sa sollicitation, Bouddha répéta sa réponse. Déterminé à ce que Bouddha tienne compte de son conseil, le brahmā répéta sa sollicitation une troisième fois. Inlassablement, Bouddha répéta sa réponse une troisième fois, avant de se pencher un peu plus sur la sollicitation du brahmā.
Le consentement de Bouddha
Tout bien considéré, épris de compassion pour tous les êtres, Bouddha regarda à travers le monde à l’aide de ses pouvoirs psychiques qui permettent de tout voir, afin de trouver des êtres susceptibles de comprendre le dhamma. Comme il en vit effectivement quelques-uns, il finit par accepter la sollicitation du brahmā, promettant qu’il enseignera le dhamma. Se prosternant respectueusement devant Bouddha, le brahmā se retira.
Le néfaste deva Māra s’approcha aussitôt du Bienheureux, en le sollicitant à son tour :
« Gotama ! N’attendez plus pour jouir de la Paix que vous venez de trouver ! Éteignez-vous donc tranquillement en parinibbāna !
— Māra ! Je n’entrerai pas en parinibbāna tant qu’il n’y aura pas suffisamment d’arahant et d’êtres capables d’enseigner le dhamma dans ce monde. »
J'ai retenu deux phrases :
Tous les êtres ne peuvent pas le comprendre facilement, car ils ont de la poussière devant les yeux.
Bouddha n'avait pas la prétention de faire comprendre le Dhamma a tout les êtres, il encourageait même ceux qui le questionnait et qui étaient d'une autre tradition a demeurer dans leur propre tradition. D'ailleurs, il n'encourageait pas non plus le syncrétisme en atteste plusieurs sutta (Brahmajala sutta etc...)
Je n’entrerai pas en parinibbāna tant qu’il n’y aura pas suffisamment d’arahant et d’êtres capables d’enseigner le dhamma dans ce monde. »
Bouddha n'avait pas l'intention de rester Bodhisattva ad vitam æternam, il s'en allé en parinibbanna et a légué son Dhamma et des Arahants dignes de véhiculer le Dhamma.
Clair et net.
<<metta>>