Theravāda et Mahāyāna

ted

Franchement, bravo Compagnon. ba11
Ce que tu as écrit m'a l'air très sage.

Je reviens sur un point :
Compagnon a écrit : Ainsi, untel d'entre nous sera plus "à l'aise", se sentira "plus à l'aise" dans l'école X, un autre dans l'école Y, un 3ème dans l'école Z. Mais toutes sont des formes du même dharma.
(...)
Vous êtes plus à l'aise dans le courant X et en face de vous, un interlocuteur se sent plus à l'aise dans le courant Y mais a des questions ? Alors aidez le a trouver des réponses dans le courant Y. Vous ne pouvez qu'y gagner. Cela développera votre équanimité, le détachement vis à vis de vos propres attachements vis à vis de votre école préférée, et vous découvrirez surement des dimensions du dharma que vous ne connaissiez pas et qui ne pourront que vous faire progresser.
Figure toi que quelqu'un m'expliquait récemment, par mail, que "voie supérieure" veut dire "voie supérieure pour un pratiquant donné, en fonction de ce qui est le mieux adapté pour lui".

Ainsi, des personnes peuvent progresser très vite en développant l'éthique, tandis que d'autres vont s'ennuyer à mourir mais faire un bond en avant en récitant un mantra ou en observant leur respiration.

C'est pour cela qu'il est dit que le Bouddha a tourné 3 fois la roue du Dharma en proposant 3 approches de son enseignement. Chacune d'elle étant adaptée aux affinités de chacun.
Compagnon

@Ted : je n'ai aucun mérite. Je lis régulièrement sur le Dharma, j'essais de comprendre ce que je lis, j'essais modestement de le mettre en pratique, parfois j'avance, parfois je recule, parfois j'ai un bref moment de lucidité, parfois je suis complètement coté de la plaque sans doute.

J'aime beaucoup ces quelques lignes de Jetsün Milarépa, qui brillent par leur synthèse et leur vérité (du moins à mes yeux) :

"Au début rien ne vient, au milieu rien ne reste, à la fin rien ne s'en va"

Le mérite en revient à celui puis a ceux qui nous ont expliqué tout cela il y a longtemps. Eux avaient vraiment du mérite car il devaient développer au fur et à mesure leur parole en fonction des publics et aléas de la situation. Nous nous avons la chance d'avoir prêt de 2500 ans de de travail d’exégèse (si on peut utiliser ce terme là) ou de commentaires si vous voulez, rédigés par des générations d'hommes qui, en solitaire ou en groupe, on réfléchis parfois toute leur vie à tel ou tel aspect du dharma et l'on expliqué et transmis avec leurs mots à eux dans leur langue à eux. Cela nous donne à nous, un avantage considérable.

Cela me fait penser aussi au livre très intéressant de Frédéric Lenoir, "l’âme du Monde". Dans un contexte de fiction il réunit une demi-douzaines de sages représentant les différents grands courant spirituels du monde actuel (y compris l’athéisme il me semble), qui doivent transmettre leur sagesse à un couple d'enfant car visiblement une catastrophe épouvantable s'annonce pour la Terre et il faudra préparer de quoi reconstruire ensuite. Et Lorsque les sages commencent à parler sur des thèmes divers, Lenoir ne dit jamais qui s'exprime, donc on a que la sagesse sans savoir si elle est juive, chrétienne, bouddhiste, philosophique etc... cela permet de se défaire d'une partie de ses préjugés pour ne se consacré qu'au message et non aux messagers. C'est très sage je trouve comme approche.
ted

La suite de l'échange sur les Vues Justes ou Erronées ici <<metta>>
Florent

je voudrais reprendre ce sujet, par rapport au sujet sur sylvain durif dans le salon de thé ou nous avons eu des discussions sur la nature de bouddha (décidément ce durif nous fait cogiter) mais de manière plus général, les principales différences doctrinale entre théravada et mahayana me semble être que le théravada ne reconnaît pas de nature de bouddha, il est dualiste le nirvana n'est pas le samsara, et il n'envisage pas la voie du bodhisattva sous le même angle.

Moi je viens du mahayana (amidisme) pour finalement me rapprocher de plus en plus des optiques théravada. Ce que je constate c'est que l'on peut évoluer dans un sens comme dans l'autre et que même si on ne voit pas les choses de la même façon sur les enseignements, au final il s'agit de mettre fin à dukkha et que c'est avant tout une affaire d'expérience et que chacun aura des conclusions différentes selon le niveau qu'il atteint.
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yves
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Florent a écrit : chacun aura des conclusions différentes selon le niveau qu'il atteint.
mais aussi chacun débute sur le chemin avec un "bagage" différent, ce qui le situe en un point unique sur la "carte spirituelle" et qu'il a un "chemin" tout aussi unique pour découvrir qu"il n'y a pas de chemin love_3
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yudo
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Compagnon a écrit :@Ted : jap_8

En ce moment j'étudie le Kalamas Sutta, qui traite de ce qu'il faut croire ou non. Cela tombe bien, cela permet de conserver son esprit critique même vis à vis de personne qui la plupart du temps nous inspirent beaucoup :)

J'ai dis "la" Sangha car il est dit que le terme français le plus proche est "communauté" qui est un mot féminin. J'ai d'ailleurs entendu employé le terme au féminin par le responsable de l'association Triratna de Paris qui est un laïc ordonné, mais bon c'est vraiment un détail.
On dit aussi UN ensemble (c'est le mot le plus proche phonétiquement de sangha. Euh! Pas seulement phonétiquement: le "sen" de "ensemble" est le même que le "san" de sangha.), UN groupe, UN rassemblement (encore le "san")...
Compagnon a écrit :J'ai cru comprendre, mais je peux avoir mal compris, que dans le Hridaya Sûtra ou Sûtra du Cœur, Avalokita cherche à faire comprendre à Sariputra que pour atteindre le Nirvana il faut se défaire de toutes ces sortes de subdivisions qui sèment le trouble, la confusion, car tout est vacuité. C'est subdivision n'ayant pas lieu d'exister véritablement.

Est-il sage de vouloir créer des degrés, des niveaux, des subjectivisations, sujettes à des rapports de valeurs les unes aux autres et donc au jeux du désir et de la répulsion ?
:?:
Dans la vie de tous les jours, nous avons besoin de ces degrés, niveaux, subjectivisations, etc. Sinon, pas de communication. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a un autre niveau où ils n'ont plus de sens. Dans l'action au moment présent, plus précisément. C'est ce que fait observer Avalokiteshvara: "Dans la vacuité, il n'y a pas d'oeil, pas d'oreille, pas de nez, pas de langue, pas de corps ni de mental". Dans la vacuité.
ted a écrit : - Mais ils sont graves à l'AZI. C'est la fin des temps et ils font toujours les malins ! Appelle Yudo ! Il va leur parler.
Inutile, ils resteraient juste pour (croiraient-ils) me faire caguer...
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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yudo
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Florent a écrit :je voudrais reprendre ce sujet, par rapport au sujet sur sylvain durif dans le salon de thé ou nous avons eu des discussions sur la nature de bouddha (décidément ce durif nous fait cogiter) mais de manière plus général, les principales différences doctrinale entre théravada et mahayana me semble être que le théravada ne reconnaît pas de nature de bouddha, il est dualiste le nirvana n'est pas le samsara, et il n'envisage pas la voie du bodhisattva sous le même angle.
Je ne dirais pas cela. C'est, encore là, une différence d'approche, pas de fond.

Le holisme mahayanique, c'est de faire observer que, dans une pièce de monnaie, il y a pile et il y a face et que ce sont les deux faces d'une même pièce.
Le Théravada insiste sur le fait que face, c'est pas pile et vice-versa. Cela ne change rien au fond.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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