Theravāda et Mahāyāna
Publié : 10 juin 2016, 19:17
Bonjour,
Une fois n'est pas coutume je suis tombé sur un enseignement de Thích Nhất Hạnh qui me laisse disons... embarrassé.
Dans un enseignement du 16 mars 2008, il distingue Sravaka et Bodhisattva.
Il dit que d'après le bouddhisme Mahāyāna ceux qui sont qualifiés de Sravaka, pratiquant pour leur propre guérison et leur Eveil personnel avant tout, ne sont pas considérés comme "d'authentiques enfants de Bouddha".
Je trouve cette distinction insatisfaisante voir non pertinente. Plus largement elle pose la question d'une distinction voir d'une opposition entre le courant Theravāda et le courant Mahāyāna.
Le Bouddha Shakyamuni n'enseigne t'il pas qu'il faut se défaire des dualismes ? Qu'il est souhaitable d'apprendre à percevoir l'interdépendance de toute choses ? Car le dualisme mène à la souffrance, à l'insatisfaction ? Préservé l'harmonie dans la Sangha était pourtant une de ses préoccupations majeures non ?
Hors ces deux courants s'appuient et se définissent l'un par rapport à l'autre, ils sont interdépendants. Vouloir les opposer ne peut mener qu'a un certain égarement. Au trouble. Non ?
Il me semble que c'est dans "Le Bouddhisme pour les Nuls" ou les auteurs reviennent sur cette distinction qu'ils estiment injuste dans le sens ou le courant Mahāyāna porte sur le courant Theravāda un regard injuste, car il y a eu dans l'histoire des représentant du Theravāda qui ont beaucoup œuvré pour les autres, pour l'Eveil d'autres personnes. Les auteurs soulignent aussi il me semble qu'on peut trouver chez une même personne ces 2 tendances alternant selon les moments de la vie et du parcours de cette personne sur la voie.
Concrètement, je m'appuie sur mon propre cas et je constate ce flux et ce reflux dans le sens ou selon les moments, je ressens davantage le besoin d'étudier les Suttra d'origine, la parole du Bouddha Shakyamuni en personne et a d'autres moment je ressens le besoin de lire et d'étudier des enseignements et commentaires propres au Mahāyāna.
Thích Nhất Hạnh , toujours lui, use souvent de l'analogie avec l'eau et la vague, pourquoi ne pas envisager en nous des moment de marée haute ou nous étendons notre eau sur les autres êtres et ceux de marée basse ou nous nous replions sur nous même, parce que c'est nécessaire ? Sans marée basse pas de marée haute.
Parfois je ne me sens pas capable, doté de l'énergie intérieure nécessaire pour pratiquer par exemple la Metta Bhavana. Je n'essais pas car je ne sens pas en moi la ressource nécessaire a cette implication. J'ai parfois essayé de leur faire malgré tout, de me "forcer", et tout ce que j'ai récolté c'est un certain épuisement les heures suivantes, une insatisfaction.
Alors je me recentre sur ma propre personne.
Après tout on ne peut pas donner ce que l'on a pas. D'abord accumuler assez de bien être personnel, de stabilité, pour pouvoir ensuite en donner à d'autres.
Et chaque personne étant différentes certains pourront plus facilement donner aux autres tout de suite alors que d'autres auront besoin de longue périodes tournées vers eux-mêmes pour donner ensuite un peu aux autres.
Ne trouvez vous pas que vouloir opposer ces courants, ces idéaux que sont Sravaka et Bodhisattva, est une erreur ? Une perception erronées de la réalité de ce que nous sommes ? Car il y a au fond ces 2 tendances en chacun de nous ? Et que vouloir les distinguer en nous, rejeter l'une au profit de l'autre, ne peut que nous mener à une confusion interne nuisible à notre progression sur la voie ?
Quand j'y pense ainsi je trouve cela flagrant, "criant de vérité", mais vous avez peut être un point de vue différent.
Le parcours d'Eveil du Bouddha Shakyamuni mêle les 2 tendances simultanément puisqu'il a commencé par vivre en famille, puis étudier auprès de maîtres en petits groupes, puis méditer seul, puis enseigner à de petits groupes, puis à de grands groupes, avec des périodes de sa vie ou il s'est isolé pour pratiquer pour lui même. En pratiquant pour soi même on pratique aussi pour les autres et en pratiquant pour les autres on pratique aussi pour soi non ?
La Lune n'a t'elle pas différentes phases ? Tantôt un croissant très fin ou elle ne réfléchis que peu la lumière du Soleil sur la Terre la nuit, tantôt elle est plaine et renvoi le plus de lumières solaire possible sur la Terre la nuit.
Qu'en pensez vous ?
Une fois n'est pas coutume je suis tombé sur un enseignement de Thích Nhất Hạnh qui me laisse disons... embarrassé.
Dans un enseignement du 16 mars 2008, il distingue Sravaka et Bodhisattva.
Il dit que d'après le bouddhisme Mahāyāna ceux qui sont qualifiés de Sravaka, pratiquant pour leur propre guérison et leur Eveil personnel avant tout, ne sont pas considérés comme "d'authentiques enfants de Bouddha".
Je trouve cette distinction insatisfaisante voir non pertinente. Plus largement elle pose la question d'une distinction voir d'une opposition entre le courant Theravāda et le courant Mahāyāna.
Le Bouddha Shakyamuni n'enseigne t'il pas qu'il faut se défaire des dualismes ? Qu'il est souhaitable d'apprendre à percevoir l'interdépendance de toute choses ? Car le dualisme mène à la souffrance, à l'insatisfaction ? Préservé l'harmonie dans la Sangha était pourtant une de ses préoccupations majeures non ?
Hors ces deux courants s'appuient et se définissent l'un par rapport à l'autre, ils sont interdépendants. Vouloir les opposer ne peut mener qu'a un certain égarement. Au trouble. Non ?
Il me semble que c'est dans "Le Bouddhisme pour les Nuls" ou les auteurs reviennent sur cette distinction qu'ils estiment injuste dans le sens ou le courant Mahāyāna porte sur le courant Theravāda un regard injuste, car il y a eu dans l'histoire des représentant du Theravāda qui ont beaucoup œuvré pour les autres, pour l'Eveil d'autres personnes. Les auteurs soulignent aussi il me semble qu'on peut trouver chez une même personne ces 2 tendances alternant selon les moments de la vie et du parcours de cette personne sur la voie.
Concrètement, je m'appuie sur mon propre cas et je constate ce flux et ce reflux dans le sens ou selon les moments, je ressens davantage le besoin d'étudier les Suttra d'origine, la parole du Bouddha Shakyamuni en personne et a d'autres moment je ressens le besoin de lire et d'étudier des enseignements et commentaires propres au Mahāyāna.
Thích Nhất Hạnh , toujours lui, use souvent de l'analogie avec l'eau et la vague, pourquoi ne pas envisager en nous des moment de marée haute ou nous étendons notre eau sur les autres êtres et ceux de marée basse ou nous nous replions sur nous même, parce que c'est nécessaire ? Sans marée basse pas de marée haute.
Parfois je ne me sens pas capable, doté de l'énergie intérieure nécessaire pour pratiquer par exemple la Metta Bhavana. Je n'essais pas car je ne sens pas en moi la ressource nécessaire a cette implication. J'ai parfois essayé de leur faire malgré tout, de me "forcer", et tout ce que j'ai récolté c'est un certain épuisement les heures suivantes, une insatisfaction.
Alors je me recentre sur ma propre personne.
Après tout on ne peut pas donner ce que l'on a pas. D'abord accumuler assez de bien être personnel, de stabilité, pour pouvoir ensuite en donner à d'autres.
Et chaque personne étant différentes certains pourront plus facilement donner aux autres tout de suite alors que d'autres auront besoin de longue périodes tournées vers eux-mêmes pour donner ensuite un peu aux autres.
Ne trouvez vous pas que vouloir opposer ces courants, ces idéaux que sont Sravaka et Bodhisattva, est une erreur ? Une perception erronées de la réalité de ce que nous sommes ? Car il y a au fond ces 2 tendances en chacun de nous ? Et que vouloir les distinguer en nous, rejeter l'une au profit de l'autre, ne peut que nous mener à une confusion interne nuisible à notre progression sur la voie ?
Quand j'y pense ainsi je trouve cela flagrant, "criant de vérité", mais vous avez peut être un point de vue différent.
Le parcours d'Eveil du Bouddha Shakyamuni mêle les 2 tendances simultanément puisqu'il a commencé par vivre en famille, puis étudier auprès de maîtres en petits groupes, puis méditer seul, puis enseigner à de petits groupes, puis à de grands groupes, avec des périodes de sa vie ou il s'est isolé pour pratiquer pour lui même. En pratiquant pour soi même on pratique aussi pour les autres et en pratiquant pour les autres on pratique aussi pour soi non ?
La Lune n'a t'elle pas différentes phases ? Tantôt un croissant très fin ou elle ne réfléchis que peu la lumière du Soleil sur la Terre la nuit, tantôt elle est plaine et renvoi le plus de lumières solaire possible sur la Terre la nuit.
Qu'en pensez vous ?